27 novembre 2011

Break it to build it ! (English version follows)

Le monde dans tous ses états. C'est un peu ce que nous lisons depuis des semaines, des mois, dans la presse quotidienne, et ce n'est pas prêt de s'arrêter. Nous voyons bien que quelque chose ne tourne pas rond. Lorsque je vivais aux Etats-Unis, trois années, de 2000 à 2003 très exactement, un des patrons mondiaux, de l'entreprise qui m'employait alors, avait utilisé en conférence une expression qui m'avait dans un premier temps interloqué, avant de tout simplement me faire réfléchir : "Break it to build it !" (Cassez pour reconstruire !). Je ne suis pas certain qu'il aurait mis par l'écrit un point d'exclamation, mais je trouve qu'il traduit plutôt bien le questionnement qui avait été le mien à cette époque. Je n'ai jamais vraiment oublié cette phrase, cette expression qui avait alors atteint l'objectif recherché: provoquer la réflexion. La mienne en tout cas. Sur le moment, cela m'était apparu un peu excessif. Certes, nous étions en pleine éclatement de la bulle internet et forcément, nous étions dubitatifs, perdus. Mais de là à tout casser ! Et Dieu que ces problèmes étaient mineurs comparés à ceux que nous rencontrons aujourd'hui, et davantage encore si nous songeons à ce qui nous attend tous demain ... Il est des conclusions pourtant faciles à dresser : 
  •  Il est urgent de disposer d'un véritable gouvernement européen ou à défaut d'un chef d'orchestre. J'enseigne à HEC Paris depuis des années maintenant, essentiellement dans le domaine du leadership et de la transformation des entreprises, et je répète à l'infini que l'homme a besoin de chefs, ou de guides. En tout cas de leaders capables de tracer la voie et de prendre les décisions qui s'imposent ... 
  • Il est urgent de s'affranchir des marchés. Certaines valeurs, bancaires en particulier, font le yo-yo, sans le moindre rationnel économique. Nous éprouvons un sentiment trouble, qui nous laisse un goût amer en bouche, le sentiment d'être manipulés par une information fabriquée de toute pièce par certaines personnes qui s'empressent d'empocher des sommes d'argent à chaque aller-retour boursier. Plutôt malsain quand on sait que des millions de gens souffrent et peinent à boucler les fins de mois. C'est peut-être faux, mais avouons qu'il y a de quoi se poser des questions.
  • Il est urgent de s'affranchir des agences de notation. Elles devraient être là pour permettre une juste appréciation des choses, de l'équilibre financier des Etats, des entreprises, etc. Elles créent en fait plus de perturbations que de sérénité. Quelle est leur valeur ajoutée ? Aucune. Elles ne font qu'alimenter les marchés en informations contradictions, générant des mouvements perturbés et chaotiques. Il ne s'agit pas de les supprimer, elles peuvent avoir un rôle, mais à condition de mettre en place une véritable gouvernance. 
Alors faut-il casser pour reconstruire ? Il faudrait au moins se poser la question ? Peut-on relancer sans changer notre système actuel en profondeur ? En tout état de cause, il est urgent de positionner, ou de repositionner l'Europe, pour qu'elle soit très vite en situation de résister à l'Amérique, à l'Asie et aux BRICs ! 

English version
The world in all his states. It is a little bit what we read for weeks, even months, in the daily press, and it is not ready to stop. We see well that something does not turn right. When I lived in the United States, three years, from 2000 till 2003, one of the world bosses of the company which used to employ me at this time had used in conference an expression which had taken aback me at first, before making me thinking: " break it to build it ! I am not certain that he would have put in the paper an exclamation mark, but I did it because it translates well enough the questioning which had been mine then. I have never forgotten really this sentence, this expression which had then reached the point: being a little provocative and make us think. At this time, I thought i twas a little excessive. Certainly, we were in full explosion of the internet bubble and necessarily, we were a little bit sceptical, a little lost. But from there, I saw a gap before breaking all ! And God, these are not serious problems compared to the ones we are facing since years and the ones that will certainly appear in the next future. 
Some conclusions can be drawn easily : 
  • It is quite urgent to get a government in place, or at least a leader who can show the way and make decisions. I am teaching leadership and transformation at HEC Paris since years and I am always very vocal on the fact that any human group needs a chief, need a leader. 
  • It is urgent to move away from the markets, at least to take some distance. Obviously some people are creating information, making a lot of money, particularly with the banking values, while most people across the world are really suffering. This is quite hard to accept.
  • It is urgent to move away from the rating agencies. They should bring clarity and serenity but indeed this is quite the opposite. What is the value of the current system. We can obviously question ourselves. A governance needs to be established and applied to everyone, them included. 
So should we break all to rebuild a new world ! Of course cannot be done and said this way. Can we relaunch our economy without changing dramatically our current system. But anyway we have certainly to act quickly to make sure that Europe will be able to resist (exist) to the United States, to the Asian push and to the BRICs development. 

20 novembre 2011

Lâchons nos enfants ...

Source : Dalipas
J'aime bien cette image qui traduit tout à la fois l'évolution de l'homme et le fait que tout est un éternel recommencement. L'homme s'est dressé par la première fois pour voir par dessus les herbes hautes et ne pas se laisser piéger par quelques bêtes sauvages. Il retourne quasiment dans sa position initiale, poussé par les nouvelles technologies. Néanmoins, un bémol, l'image laisse penser que nous descendons des singes, ce qui n'est pas le cas ... Mais là n'est pas la question sur laquelle je souhaite m'attarder aujourd'hui. C'est le lien entre le potentiel des enfants et l'ambition des parents qui m'intéresse. Récemment, à plusieurs reprises, des parents, amis par ailleurs, m'ont questionné sur ce qui pouvait conduire leurs enfants à la réussite, ce qui se caractérise pour quasiment tous par l'entrée de leurs chers petits/chères petites dans une grande école, Polytechnique, Centrale, HEC ou Sciences Po. Je leur ai fait à peu près la même réponse: la meilleure chose à faire est de guider ses enfants, de les conseiller, pour qu'ils puissent se retrouver un peu mieux dans les méandres des formations et des carrières, et ensuite il faut les laisser avancer à leur guise, sans leur mettre de pression, sans les contraindre à intégrer telle ou telle préparation scientifique, commerciale ou littéraire. Il n'y a pas de succès possible par l'obligation. On ne peut obliger un enfant, fut-il brillant, de réaliser le rêve de parents ! Les cas sont multiples. On trouve les parents issus eux-mêmes de prestigieuses écoles et qui n'envisagent pas une seconde que leurs progénitures puissent échapper à la même marque de fabrique. Il y a aussi ceux qui auraient rêvé en intégrer une et qui faute de l'avoir fait projettent leurs ambitions passées sur leur descendance. Il y a enfin ceux qui ne sont dans aucun de ces cas, mais qui souhaitent ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants. Quoi de plus naturel ? Mais es-ce bien pour eux ? Pas si sûr. L'enfant gagne son indépendance et sa force dès l'instant où il est capable d'imposer ses vues à ses propres parents. Je crois en toute modestie avoir agi ainsi avec les miens. Ma femme et moi les avons guidé au mieux, pour les aider à choisir. Choisir est complexe, surtout quand les voies qui nous sont offertes sont multiples. Mais choisir marque aussi l'accès progressif à l'âge adulte, à la maturité. "Mais Gérald, tu ne t'en rends pas compte, mon fils/ma fille a un potentiel unique. Il/elle a un QI de 130 !", me dit-on. J'en suis bien conscient. Je veux dire que je suis bien conscient que certains enfants ont un QI supérieur à d'autres. 2,2% de la population selon les statistiques sont considérés comme surdoués! Pas lourd ... Mais le QI ne traduit pas pour autant l'intelligence d'un individu. Il ne caractérise qu'une des sept formes, celle que nous pouvons qualifier de "logico-mathématique". Il y en a d'autres: spatiale, musicale, physique, linguistique, inter-personnelle et intra-personnelle. Il est donc impossible et même dangereux de réduire les capacités d'une personne, encore plus d'un enfant, à un simple chiffre. Cela reviendrait à ne prendre en compte qu'une des facettes de son intelligence, de ses capacités et de son potentiel. Il faut laisser l'enfant se réaliser et se dévoiler. Il n'intégrera peut-être pas au final une grande école ou une brillante université, mais sera peut-être au final bien plus heureux. Car le bonheur est complexe à mesurer. Il est la somme d'une réussite sociale, financière, personnelle et surtout de la réalisation de soi. 

12 novembre 2011

Donner du sens aux choses !

Certaines personnes, elles sont rares, marquent l'histoire. D'autres pas alors même qu'elles auront eu beaucoup d'influence du temps de leur vivant, de leur carrière professionnelle. Ghandi (en photo) fait partie de ces êtres là. Gainsbourg dans la chanson, Steve Jobs dans les affaires, Martin Luther King pour la cause des noirs aux Etats-Unis, Golda Meir en tant que chef d'Etat, etc. Pourquoi certaines personnes sont destinées à marquer leur passage terrestre de façon durable, à laisser une empreinte ? Il n'y a pas de recette miracle, mais il existe par contre des points communs entre ces leaders qui en apparence n'ont rien à voir.
1. Ils sont souvent de condition modeste. Ils viennent de nulle part, mais ont une conviction forte, une idée précise de ce qu'ils veulent accomplir, un idéal.
2. Ils ne se laisseront pas distraire facilement de ce but. Alors que je donnais un cours à HEC Paris, un étudiant me disait : "ils le veulent plus que les autres". Absolument. Mais cela va au-delà, ils sont sans doute plus déterminés, mais leur démarche est ancrée sur quelque chose de profond, plus important généralement que la seule envie de gagner. On peut donc dire qu'ils veulent l'emporter d'une façon ou d'une autre, mais qu'ils ont surtout l'ambition de faire triompher leurs rêves, leurs idées, etc.
3. Ils portent en eux cette capacité à convaincre. Ils ont compris, généralement très jeunes, que la communication est clé dans tout accomplissement, alors ils soignent leur image, et se créé un personnage. Gainsbourg a ce titre permet tout à fait d'illustrer ce point. Au-delà de son talent de musicien et de compositeur, il en avait un autre : il a vécu sa vie comme un roman, faisant de chacun de ses pas une sorte d'idéal, de telle sorte que tout le monde ait un sentiment à son égard. Ceux qui l'aiment, j'en suis, admireront ses actes positifs et lui trouveront des excuses pour ses débordements. Ceux qui le détestent trouveront dans ses choix et dans sa vie des justifications au ressentiment qu'ils lui portent. C'est ainsi, un leader finit par être un tout. Il y a lui en tant que personne et il y a lui en tant que professionnel. Pour les grands hommes, les grands leaders, les deux images finissent par se rejoindre à un moment donné.
4. Ils n'ont pas peur de se mettre en danger, de se mettre en risque, et pas uniquement parce qu'ils n'ont rien à perdre. Ils renoncent bien souvent au bien-être, au bonheur que nous concevons tous (avoir une famille, un toit, des moyens financiers, partir en vacances, etc.). D'une certaine façon, et selon les normes habituelles, ils ne sont pas/n'auront pas été spécialement heureux. Mais comment définir le bonheur ? Que veut dire "être heureux ou ne pas l'être" ? Ce qui est certain, c'est qu'ils sont généralement prêts à tout mettre sur le tapis pour atteindre leur but, ils ne font à ce niveau aucun compromis. Et là, il y a une différence notable avec le commun des mortels. L'individu standard va chercher à réussir financièrement et socialement. Pour y parvenir, il travaille souvent dur, sans se poser d'autres questions, ou s'il le fait, ce n'est qu'épisodique.

C'est pourquoi l'individu lambda arrivant à maturité (50 ans et au-delà) fait souvent sa petite crise d'identitité ou existentielle: au fond, quel est le sens de mon action. Qu'aurais-je réellement construit ou fait ? Que vais-je laisser derrière moi ? Hum ... voilà bien des questions importantes. Mais quand ces personnes se les posent il est souvent trop tard pour agir et changer le cours des choses. Quand Picasso se lance dans la peinture, vivant au départ dans le besoin, il croit en sa bonne étoile et poursuit sa voie. Il n'est pas sur un chemin traditionnel, fait de choses pré-établis: je me mets en couple plus ou moins à tel âge, je veux deux ou trois enfants, j'achète ma maison, une belle et grosse voiture, je pars en vacances dans des clubs, etc. Rien de grave dans ce type de vie. Au contraire, il s'agit là d'une vie heureuse et réussie. On a donné du bonheur autour de soi, élevé des enfants, on a créé une famille. Mais il faut aussi réaliser qu'on ne peut pas tout avoir. 99% des individus dans les pays occidentaux veulent une vie organisée, structurée, standardisée. Même s'ils ne l'avouent pas ! On y a été préparé dès l'école. Comment renoncer à tout ça pour accomplir un rêve ? D'autant plus que pour un Picasso, il y a des milliers, des centaines de milliers de peintres qui ne connaitront que galère et misère. Et cela toute leur vie durant. Alors autant assurer ! Et bien voilà, l'assurance a un prix. En renonçant à une vie de bohème, à la poursuite d'un idéal, à la concrétisation de ses idées, pour une vie plus "normale", on doit accepter la contrepartie de "ne pas entrer dans l'histoire" ! Le dicton dit : "On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre". Et oui on ne peut pas. Mais est-ce si grave ? C'est une question à laquelle chaque individu se doit de répondre avec objectivité, en se souvenant que de toute façon il avait des chances très limitées de réussir à marquer son temps, d'abord parce qu'il faut en avoir le talent, ensuite parce qu'il faut avoir un but clairement défini et différenciateur, enfin parce qu'il faut avoir vécu au bon moment, à la bonne époque. Cela fait beaucoup de conditions ! 
Les leaders, les grands hommes comme les appelle Hegel, sont ceux et celles qui defient à la fois le temps et les choses établies, ils bousculent le status quo. Ils n'ont généralement aucun regret à la fin de leur vie, qu'ils aient réussi ou pas. Ils ont poursuivi un but et seul cela compte. Nous autre, individus lambda, ceux et celles qui tôt ou tard plongeront dans l'oubli, devons vivre avec cette idée d'un certain renoncement. Nous avons renoncé à la gloire éternelle pour un confort ... Ainsi, l'homme politique renonce souvent à gagner beaucoup d'argent (en principe) pour accomplir son dessein, alors même qu'il sort de la même école ou de la même université que son camarade qui lui a choisi d'être "trader" dans une banque. Ils n'ont pas choisi la même vie. Ils investissement différemment et le rendement pour l'un et l'autre, qui n'est pas garanti, n'est en tout cas pas distribué avec la même échelle de temps. L'un aspire à laisser une trace, l'autre veut gagner de l'argent pour jouir de cette vie terrestre.
A chacun de choisir.
A chacun d'assumer ses choix. 
Ci-dessous, la chanson bien connu, extraite du spectacle Starmania, "Le Blues du Businessman". En parcourant les paroles, il est amusant de voir que l'on retrouve bien ce questionnement qui nous assaille tôt ou tard, que l'on ait réussi ou pas. Je laisse mes lecteurs l'analyser ! Très belle chanson, pleine de sens et de justesse. J'ai mis en couleur et en gras les parties qui méritent selon moi d'être méditées.     

Le blues du businessman
    J'ai du succés dans mes affaires
    J'ai du succés dans mes amours
    Je change souvent de secrétaire
    J'ai mon bureau en haut d'une tour
    D'où je vois la ville à l'envers
    D'où je contrôle mon univers
    J'passe la moitié d'ma vie en l'air
    Entre New York et Singapour
    Je voyage toujours en première
    J'ai ma résidence secondaire
    Dans tous les Hilton de la Terre
    J'peux pas supporter la misère.
    (Choeurs:)
    Au moins es tu heureux?
    (Chant:)
    J'suis pas heureux mais j'en ai l'air
    J'ai perdu le sens de l'humour
    Depuis qu'j'ai le sens des affaires.
    J'ai réussi et j'en suis fier
    Au fond je n'ai qu'un seul regret
    J'fais pas c'que j'aurais voulu faire.
    (Choeurs:)
    Qu'est ce que tu veux mon vieux!
    Dans la vie on fait ce qu'on peut
    Pas ce qu'on veut.
    (Chant:)
    J'aurais voulu être un artiste
    Pour pouvoir faire mon numéro
    Quand l'avion se pose sur la piste
    A Rotterdam ou à Rio
    J'aurais voulu être un chanteur
    Pour pouvoir crier qui je suis
    J'aurais voulu être un auteur
    Pour pouvoir inventer ma vie
    Pour pouvoir inventer ma vie
   (Chant:)
    J'aurais voulu être un acteur
    Pour tous les jours changer de peau
    Et pour pouvoir me trouver beau
    Sur un grand écran en couleur
    Sur un grand écran en couleur
    J'aurais voulu être un artiste
    Pour avoir le monde à refaire
    Pour pouvoir être un anarchiste
    Et vivre comme un millionnaire
    Et vivre comme un millionnaire
    J'aurais voulu être un artiste....
    Pour pouvoir dire pourquoi j'existe.

07 novembre 2011

Chronique du mois d'Octobre 2011

Tout doucement au cours du mois d'Octobre 2011, nous nous sommes dirigés d'une crise de la dette vers une autre de nature plus ... politique. Depuis Mai 2010, la CDU, le parti de la chancelière Angela Merkel, a perdu presque toutes les échéances politiques. La pression est donc forte sur elle. Les présidents français et américain se sont pas en reste et même s'ils se tendent la main, ils savent bien que les scrutins les attendent sous peu. Le leader Grec, Georges Papandréou a lâché une bombe en proposant un référendum, qui n'aurait pas été une mauvaise idée au fond s'il n'avait pas été proposé une fois les aides attribuées. Les conservateurs vont surement prendre le pouvoir en Espagne et n'auront pas d'autres choix que la réduction des dépenses publiques et la mise en place d'un plan d'austérité, au moins équivalent à celui que devra lancer Silvio Berlusconi qui n'a que rarement été aussi affaibli qu'en ce moment. Comme ce fut le cas en Irlande, dès lors que l'on met en place les ingrédients du redressement, qui immanquablement riment avec rigueur, on se met en position de faiblesse et bien souvent on perd le pouvoir. C'est ainsi. Notre bonne vieille Europe peine à trouver de nouveaux équilibres et cela risque de durer. Alors dans ce contexte, où il faut retrouver des repères fiables, des lignes de flottaison auxquelles on puisse se fier, il faut se souvenir de l'essentiel : les marchés ne peuvent pas guider nos pas. Il faut s'affranchir de toute dictature de l'esprit qui viendrait inhiber hommes politiques et chefs d'entreprise. Il faut au contraire changer la donne : donner un nouveau sens aux entreprises, changer le modèle, décloisonner le monde financier pour le sortir de son carcan actuel, viser à long terme, investir pour le futur, valoriser en somme les investissements sur des échelles de temps différentes, relancer des plans de croissance qui seuls peuvent générer de l'emploi et surtout espérer que nous aurons quelques femmes et hommes courageux qui feront fi de leurs ambitions pour servir une cause, un dessein plus profond, plus essentiel, pour se donner une raison d'être ... Certains/certaines perdront probablement des élections. Sans doute. Mais peut-être auront-ils tout simplement sauver l'Europe ! Ils passeront alors très certainement à la postérité. Il faut parfois savoir perdre gros pour gagner très gros, surtout lorsque la mesure n'est pas pécuniaire et qu'elle a trait à la conscience !