19 février 2015

Lancement de l'année 2015 au Cercle du Leadership et intervention au HR Lab de Business Digest

Rencontre organisée par Business Digest (49ème Rencontre du HR Lab), j'ai eu l'occasion d'intervenir le 12 février dernier sur le thème "Nouveau modèle de société, nouveau modèle de leadership"


Après avoir discuté des évolutions de la société actuelle et d'un thème d'actualité, à savoir la "valeur partagée" ("Shared Value") de Michael Porter, nous avons évoqué les évolutions prévisibles et nécessaires du leader de demain. 
Des leaders davantage tournés sur la société, sur la valeur globale de leur action, sur la création de valeurs, en utilisant toutes les formes d'intelligence, l'émotionnelle en premier lieu.


Cette même semaine, nous avons lancé dans le cadre du Cercle du Leadership, que j'ai le bonheur de présider, le thème de l'année 2015, soit justement la "shared value" ! 

Quelques éléments de réflexion (résumant le point de vue de Michael Porter) : 

  • le monde connait de nombreux problèmes mais il devient difficile de les ignorer vu l'hyper-médiatisation;
  • en matière d'impact sociétal, les entreprises sont souvent perçues comme le problème, pas la solution;
  • ces problématiques ont été traitées à ce jour essentiellement via la philanthropie, l'action gouvernementale et les ONG, mais cela ne suffit pas. Pas assez de moyens. La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) est souvent vue comme le mal nécessaire. or selon Porter, c'est en réalité le coeur de la solution ; 
  • si on ne progresse pas assez vite, c'est par manque de ressources. Il faut aller les chercher là où elles se trouvent, soit dans le monde du business; 
  • le business a intérêt en fait à traiter les problèmes de société ... pour réduire ses coûts en premier lieu. Moins de gaspillage résulte en plus de profit. Les exemples sont nombreux, la pollution, les conditions de travail, la santé, etc. 
  • les entreprises ont intérêt de disposer d'une structure d'éducation dans leur proximité immédiate de haut niveau. C'est l'assurance de trouver les talents qu'elles cherchent. Elles ont ainsi intérêt à financer en commun des programmes pour monter le niveau collectif. Elles en bénéficient au final. 
  • adresser un problème sociétal par le biais d'un "business model" éprouvé, c'est une forme d'évolution du modèle capitaliste, un capitalisme de "nouvelle génération" ... 
  • "shared value" c'est la génération de gains à la fois économiques et sociétaux !
  • les entreprises ne doivent pas chercher à se substituer aux ONG ou aux Etats, mais plutôt à travailler étroitement avec eux. 
Au final, il faut reconnecter le succès de l'entreprise au progrès social. Un écosystème prospère se traduit toujours par plus de bénéfices pour les entreprises qui y évoluent

Pour en savoir plus sur cette théorie :

16 février 2015

La seconde édition de la Conférence Européenne de la Diversité à la SG (La Défense) les 29 et 30 Janvier derniers


Lien sur le site : "La conférence Européenne de la Diversité"
(seconde édition)




Les 29 et 30 Janvier derniers, je participais à une table ronde lors de la seconde édition de la Conférence Européenne de la diversité qui se déroulait à Paris-la-Défense à la tour Société Générale. Le but de cette discussion était de faire le point sur ce sujet capital et de mesurer les progrès accomplis.

Voici en substance les points que j'ai eu l'occasion de développer:

  • Nous vivons une période unique. Il ne s’agit pas juste d’une crise mais d’un véritable « changement de monde » en reprenant l’image utilisée par Michel Serres. Le progrès technologique, l’ultra-médiatisation ou les réseaux sociaux viennent profondément modifier le cours des choses. Tout cela change notre façon de vivre, de travailler et même notre façon de penser.
  • Ces changements ne pourront pas être sans conséquence sur le leadership.
  • Dans ce contexte, davantage tourné sur l’émotionnel et l’intelligence relationnelle, les femmes pourraient être privilégiées car leur profil psychologique, comportemental et de leader semble parfaitement correspondre aux enjeux à venir.
  • Un équilibre entre femmes et hommes aux commandes du pouvoir va devoir être trouvé.
  • Enfin ! Pourrions-nous dire car les progrès accomplis sont très faibles. Nous parlons beaucoup. Les conférences se multiplient mais les chiffres ne montrent pas un progrès massif.
  • Et pourtant, tout montre qu’un équilibre au niveau de la diversité femmes/hommes rime généralement avec performance. De nombreuses analyses viennent conforter ce point de vue. Voir en particulier les papiers produits à ce sujet par McKinsey. Le patron de la société Mercer a ainsi déclaré : « when women thrive, businesses thrive ». L’exemple d’HP France me parait significatif à cet égard : deux femmes sur les 5 leaders d’entités business, 50% du business France entre les mains de femmes et HP France dans les 5 pays les plus performants au sein du groupe HP dans le monde !! Je ne sais pas s’il s’agit de la raison, mais rien inversement ne permet de dire que cette corrélation n’est pas l’explication !

Voilà pour les constats. La réalité est qu’il s’agit d’un véritable combat. Pour que les femmes émergent au sein des comités de direction opérationnels ─ et pas seulement au sein des conseils d’administration ─, au cœur des assemblées législatives, des comités politiques, des gouvernements, etc., il va falloir que des hommes cèdent des places ! Les femmes vont devoir gagner ces postes, comme elles ont gagné le droit de vote ou le droit à l’avortement. Prenons conscience qu’aucune femme ne dirige par exemple une entreprise du CAC 40 !!

 

Que devons-nous faire ?

 

Bien que je ne dispose pas de la recette miracle, je peux partager quelques réflexions et parler de certaines actions mises en œuvre au sein d’HP France :

  • Plus de discours, des actions !! C’est simple mais efficace. Il faut mettre les leaders en position de dire ce qu’ils font, au pire ce qu’ils vont faire. L’heure n’est plus aux déclarations d’intention, mais au concret. Personne n’est jamais venu dans une table ronde dire qu’il n’était pas d’accord pour trouver un meilleur équilibre !
  • Prendre garde à identifier des talents à développer dans les deux genres en proportions égales. Nous le faisons au cœur de l’entreprise que j’ai la chance de diriger. Nous avons aujourd’hui un équilibre presque parfait. Du jamais vu dans notre secteur !
  • Même si la balle est plutôt dans le camp du gouvernement, nous avons tous le devoir de pousser les jeunes filles fraichement diplômées du baccalauréat, ou même plus tôt du brevet, à s’orienter vers des carrières scientifiques, en université ou dans les grandes écoles d’ingénieurs. Ce n’est pas suffisamment le cas aujourd’hui et c’est un problème pour nous qui recherchons cette mixité.
  • Même si je ne suis pas très favorable au concept de la discrimination positive, la pousser au départ pour amorcer le mouvement. Cela permet de montrer que cela marche … des « success stories » !

Les femmes doivent avoir confiance. Proposant un job à une femme, il m’est souvent arrivé de devoir transformer la discussion où elle était supposée me dire pourquoi « je devais la nommer » en une autre où « je lui expliquais pourquoi elle serait parfaite pour le job ». Un peu le monde à l’envers ! Les femmes ont souvent des réserves sur leurs capacités, elles pensent toujours ne pas être prêtes. Elles pensent toujours qu’il leur manque une étape. Les hommes jamais, ils doutent rarement en séance, c’est autre chose après ! Lors des entretiens, j’ai souvent entendu: "Gérald, je suis ton homme!".

Nous progressons par mimétisme. Or autour de nous ce sont des hommes qui sont pour l’essentiel aux commandes. On a donc tendance à copier des codes masculins. Quand les femmes seront en plus grand nombre, elles pourront alors développer leur propre style de leadership.

Tout pourra alors s’accélérer.

Le monde à venir ne sera pas celui des femmes, mais celui d'un véritable équilibre entre les deux genres. Un équilibre salutaire au final.

09 février 2015

Un très bon ouvrage pour ceux qui s'intéressent au monde de l'éducation

Si comme moi, vous êtes convaincus que l'éducation est l'un des éléments fondateurs de notre république, alors vous allez aimer ce livre qui donne de façon simple une vue éclairée sur les grands challenges qui se présentent aujourd'hui au monde de l'enseignement.

D'abord, un mot sur cette nouvelle collection lancée par la Fondation ManpowerGroup aux Editions Eyrolles : "l'Instant qui suit". Le theme est déjà évocateur, mais voici ce qu'en dit le directeur Christian Boghos lui-même:

Christian Boghos





« C’est une initiative nouvelle et importante, explique Christian Boghos, directeur de la collection L’instant qui suit, président de la Fondation ManpowerGroup et directeur général communication, marketing et influence de ManpowerGroup. Pour la première fois, une maison d’édition et une fondation d’entreprise s’unissent pour porter dans le débat public des points de vue et analyses d’auteurs reconnus, sur un certain nombre de sujets sociétaux à la frontière de l’éducation, de l’emploi et du monde de l’entreprise. Depuis de nombreuses années, notamment au travers de son Prix littéraire qui fêtera en octobre prochain sa vingtième édition, ManpowerGroup s’engage dans un travail de réflexion d’intérêt général qui vise à mieux comprendre et anticiper les mutations du marché du travail, en lien avec l’éducation, la formation et la sociologie des organisations. Cette nouvelle collection a de grandes ambitions : en donnant la parole à des experts et praticiens venus d’horizons divers, nous souhaitons décloisonner les approches, faire se rencontrer des professeurs, des sociologues, des chefs d’entreprises et des économistes afin que leur dialogue éclaire de façon globale et novatrice les enjeux et mutations auxquels nos modèles d’organisation, de savoir, de management et de croissance sont confrontés, parfois de façon violente et complexe. »

Le livre à présent. Il s'agit en réalité d'une conversation entre le directeur de l'EM Lyon, Bernard Belletante, et Christian Boghos.


Bernard Belletante


 « Éducation : dernière frontière avant le monde » est le premier ouvrage du label L’Instant qui suit Eyrolles/Fondation ManpowerGroup. Il est signé Bernard Belletante, directeur général de l’EM LYON, qui converse avec Christian Boghos. Dans cette conversation, Bernard Belletante décrit l’évolution nécessaire et inéluctable de notre système éducatif, du rôle de l’enseignant, de ses missions en général, et en particulier celles d’un enseignement supérieur ouvert au monde, digitalisé, et offrant aux étudiants de nouvelles perspectives. Un ouvrage de prospective mais aussi réaliste puisque Bernard Belletante met en place cette vision nouvelle de l’enseignement dans l’école qu’il dirige, l’EM LYON.