Nous saluons une étude publiée par le BCG (Boston Consulting Group) en Mars 2009 sur l’importance du capital humain, l’un des facteurs clés des entreprises et au fond de tout système économique. Le BCG affirme que même en période de crise, il ne faut pas se laisser aller à des licenciements de masse et qu’il convient au contraire de poursuivre les recrutements. Si la logique financière de court terme impose bien (trop ?) souvent aux dirigeants la prudence lorsque les indicateurs virent au rouge, elle peut être un piège lorsque la reprise survient. Car le regain finit toujours par succéder à la récession et là, l’addition peut se révéler salée : tout d’abord, les salariés se souviennent toujours de l’attitude adoptée par l’employeur dans les moments difficiles. C’est un fait maintes fois démontré. Ils pardonnent rarement d’avoir été incompris dans les moments de tension. En d’autres termes, ils quitteront à la première embellie s’ils ont le sentiment d’avoir été maltraités; ensuite, lors d’une reprise, les profils de qualité sont généralement très courtisés et le risque de se retrouver avec des “seconds choix” augmente, quand ce n’est pas pire (pas de choix du tout !); enfin, tout allant très vite, il n’est pas impossible que les recrutements prennent un certain temps et que l’entreprise passe à côté de plusieurs trains, lui coûtant alors parts de marché et points de croissance. Aussi les dirigeants avisés auront à cœur de poursuivre les embauches (apprentis en particulier ou experts), à faire le dos rond et à atteindre des jours meilleurs, en se persuadant d’avoir fait les bons choix. Il n’est pas question pour autant de stopper les licenciements, mais nous pensons qu’ils doivent être fondés sur une évaluation de la performance individuelle (qui doit être permanente, connue de tous et appliquée de façon homogène dans toute l’entreprise, pour toutes les catégories de personnels). Le budget formation ne doit pas non plus être coupé. Au contraire, il faut profiter de ces périodes de trouble ou de moindre activité pour envoyer ses effectifs, particulièrement ceux qui ont un talent reconnu, se former et étoffer leurs compétences. Recrutement et formation sont deux lignes que l’on coupe habituellement à l’apparition des premières difficultés. Et bien apprenons à changer la donne, à voir plus loin, à prendre plus de risques … les profits n’en seront que plus forts.
« Creating people advantage in time of crisis », Boston Consulting Group – European Association for People Management, Mars 2009.