En rentrant de Las Vegas, je suis intervenu dans le cadre d’une réunion interne HP France du groupe de réflexion et de travail « Women @ HP ». Nous avons ainsi pu échanger nos vues sur le sujet du leadership féminin, thème qui disons le tout de suite me tient à cœur depuis des années. Je suis en effet convaincu que les entreprises ont tout à gagner à multiplier les nominations de femmes aux postes clés de commandement afin de retrouver un véritable équilibre et profiter des qualités typiquement féminines. Certaines entreprises ne s’en privent pas du reste, je lisais en effet ce weekend dans la rubrique « nominations » d’un quotidien bien connu que le groupe l’Oréal continuait de le faire.
Cette conviction puise sa source dans une longue réflexion, mais aussi dans les actions que j’ai pu mener tout au long de ma carrière. D’emblée, il nous faut admettre que le sujet n’est pas simple. La faible représentativité des femmes au sein des conseils d’administration, des comités de direction ou plus large des équipes dirigeantes s’explique de différentes façons. Aucune ne peut vraiment être résolue par un simple coup de baguette magique. Il faudra du temps …
Dans l’industrie en particulier, l’embauche se fait en grande majorité dans les contingents des écoles d’ingénieurs et des universités scientifiques, là même où les jeunes filles sont sous-représentées. Il faut reconnaître qu’elles préfèrent, et de loin, intégrer les filières commerciales ou les cursus dans les domaines des sciences humaines ou sociales, du marketing ou de la communication. Elles se dirigent par ailleurs, fort logiquement, vers les secteurs du luxe, de la mode et des services. Les statistiques sont là pour le prouver. Il ne s’agit nullement d’une critique, c’est un fait. Une première action, mais qui échappe totalement aux entreprises, serait ainsi d’inciter les jeunes filles à se diriger vers un apprentissage plus scientifique. La recherche est tout aussi gratifiante, sinon plus, que d’autres environnements. Il suffit juste de le dire et de convaincre.
Les entreprises devraient par ailleurs imposer un certain nombre de règles. L’une d’entre elles, suggérée par une collègue, pourrait consister à imposer le nom d’une ou plusieurs femmes dans les listes de présélection lors d’une procédure d’embauche, sous peine de voir les accords de recrutement et la procédure tombés.
Inversement, je crois qu’il serait dangereux d’imposer un système de quotas. Il en résulterait des insatisfactions à plusieurs niveaux, une sorte d’effet boomerang : les femmes auraient le sentiment de ne pas avoir été traitées avec respect, tandis que les hommes resteraient avec le goût amer d’un gigantesque passe-droit.
L’entreprise doit être le reflet de la société. Au vu du pourcentage de femmes aux commandes d’entreprises à l’heure actuelle, nous ne pouvons que mesurer la marge de progrès restant à accomplir.
Il faudra du temps … peut-être ... mais mettons dès à présent toute l'énergie nécessaire. J’ouvre aujourd’hui un débat. Je suis preneur de solutions et d’idées novatrices (geraldkarsenti@live.fr).
D’autres billets suivront sur le sujet …