17 septembre 2011

Les jours suivants ...

Rudy Giuliani à Manhattan
avec le président Georges W. Bush
Les jours suivants les attentats du 11 Septembre furent difficiles. Nous venions de prendre conscience que la plus grande puissance mondiale n'était pas hors d'atteinte. Nous venions de prendre conscience que les hommes peuvent commettre des actes horribles lorsqu'ils sont aveuglés ou fanatisés. Rien ne peut et ne pourra jamais justifier l'assassinat de milliers d'innocents. Des femmes et des hommes, souvent dans la force de l'âge, ont laissé leur vie ce jour là, ce 11 Septembre, jour devenu si tristement célèbre depuis. J'avais dans mes équipes à cette époque là des collègues qui ont perdu un proche, un ami, un parent, ... un fils ou une fille. Que peut-il y avoir de plus douloureux pour un père ou une mère ? Tous les jours à se demander comment ils ont vécu leurs derniers instants. Ont-ils vu venir cette fin horrible ? Ont-ils eu peur ? Ces pères, ces mères, meurtris dans leur âme, auraient alors tout donné pour être dans l'une des tours, à la place de l'être aimé. Mais ce n'est pas possible; Il faut alors vivre avec. Et je dois dire que j'ai admiré la réaction des américains et des américaines dans ces instants tragiques, exceptionnels, incompréhensibles. Après le KO technique des premiers jours, ils ont vite relevé la tête. Par fierté, ils ont planté des drapeaux américains dans leur jardin, en ont mis sur leur pas de porte de maison, sur leur voiture, etc. Nous avons fait la même chose. Après ce 11 Septembre, comme le titre du journal Le Monde de l'époque, nous nous sommes tous sentis américains. Je me suis senti meurtri, j'étais américain. Du moins, je me suis senti très proche d'eux. Proche de nos voisins, de nos relations au travail, de nos amis. On osait plus demander à ceux que nous croisions s'ils avaient perdu quelqu'un dans ces ignominies. Cela n'était pas nécessaire, tout se voyait dans leurs yeux. 
La presse a joué un rôle considérable. Elle a bien fait son travail, des hommes et des femmes ont marqué les esprits. Rudy Giuliani  par exemple, le maire de New York au moment des attentats. Nous avons dès lors vécu à l'heure américaine. Nous cherchions à évaluer les risques pour nos enfants. Je me souviens m'être demandé avec ma femme s'il ne fallait pas rentrer. Pour protéger nos enfants contre d'autres fous qui pourraient commettre de nouvelles abominations. Surtout lorsque l'affaire de l'anthrax (ou maladie du charbon) est sortie. Lorsqu'on se met à ouvrir son courrier avec des gants en latex, on se dit que quelque chose ne tourne pas rond. Mais la réaction des américains et des américaines fut si grandiose, si héroïque, que nous avons voulu rester et à notre façon nous battre à leurs côtés. Une forme de solidarité au quotidien en somme.
Le président Georges W. Bush, si décrié lors que de son avénement à la tête de la première puissance mondiale, puis plus tard lors du déclenchement de la guerre en Irak, a magnifiquement géré cette période troublée. Il s'est érigé en chef d'état, en chef de guerre. Il le fallait. Je me souviens de son fameux discours devant le congrès le 20 Septembre 2001. Nous étions devant nos postes, nous écoutions chaque mot. Il a été magistral. Je me souviens que nous avions une larme à l'oeil lorsqu'il évoqua les morts, lorsque le congrès a rendu hommage à cette femme, présente dans l'assemblée, qui venait de perdre son époux dans l'avion qui devait tomber en Pennsylvanie, après que les passagers eurent défiés et empêchés les terroristes d'arriver à leur fin (voir mon précédent billet). Il est des moments que l'on ne peut oublier. En cliquant sur le titre, vous pouvez accéder à la vidéo de l'INA. Ci-dessous une autre vidéo:



Je ne veux pas que mes propos soient mal interprétés. Je ne m'érige pas en défenseur de l'Amérique. Je ne trouve pas que les Etats-Unis constituent un modèle. Mais je m'insurge contre la barbarie, contre l'injustice, contre la mort d'innocents. Je veux aussi avoir une pensée pour mes amis, ceux qui ont perdu quelqu'un, et qui sont meurtris à jamais.