13 décembre 2015

L'action plutôt que la communication de l'action !


J'étais récemment l'un des co-animateurs des Etats de la France (voir un de mes posts précédents).
Lors de la  soirée, j'échangeais avec un chef d'entreprise, qui fut également l'un des plus grands conseillers politiques.
Nous étions quelques jours après le drame horrible du 13 Novembre. Nous étions tous bouleversés.
Alors nous avons échangé sur la France, sur ce qu'il faudrait faire pour sortir de l'ornière, pour avancer et redonner toutes ses lettres de noblesse à la France qui a tous les talents. 

Nous évoluons dans une société surmédiatisée. Les médias, sous toutes
leurs formes, influencent considérablement notre réflexion, la pensée et bien sûr, nos dirigeants, qu'ils soient en charge d'entreprises ou de partis politiques. Il n'est pas question pour moi de nier leur importance. Ils sont indispensables, ils sont la preuve que notre pays est une belle démocratie. Ils ne sont pas du reste les seuls à avoir un impact sur nos leaders. Les marchés financiers sont également très présents dans leurs pensées et donc dans leurs actions. Un dirigeant sait qu'il ne peut pas décevoir les marchés. Présenter un plan d'actions de qualité mais avec des effets à moyen ou long terme ne se termine jamais très bien pour lui. Les marchés voient généralement cela comme une dilution de leurs bénéfices à venir, plus précisément de ceux qu'ils attendent dans l'immédiat ! Les politiques ne sont guère épargnés. On leur reproche souvent, à peine au pouvoir, de ne penser qu'aux élections suivantes plutôt que de réformer le pays. Mais si d'aventure, ils viennent à agir en expliquant que les résultats ne seront pas visibles instantanément, ils perdent généralement toute crédibilité. 

Nous voulons tous de l'immédiateté car notre monde a raccourci le temps grâce à l'internet, aux technologies, aux réseaux sociaux. Tout va très vite. Nous sommes dans la vitesse. Nous agissons souvent dans l'urgence. Nous avons appris à vivre ainsi, même si cela se fait au détriment de notre réflexion. L'instantané est devenu la règle. Il ne faut pas décevoir. Il ne faut jamais décevoir. 

Alors nos dirigeants, narcissiques pour l'essentiel, sous les feux de la rampe de façon quasi permanente, agissent en ayant tout ceci en tête. Un politique finit par se dire qu'il est préférable de montrer qu'il est dans l'action, plutôt que d'agir vraiment. Il en est souvent de même dans l'entreprise. 

Alors ce soir-là nous sommes arrivés à cette réalité : tout le monde préfère communiquer sur l'action plutôt que d'agir vraiment. Cela donne l'illusion de l'action pourtant sans en être en réalité. Ce n'est qu'une communication. 

Certes, la communication reste déterminante. Mais aujourd'hui, il est bien plus important d'agir. Nos politiques, quelque soit leur parti, feraient bien de s'en souvenir. 

L'action plutôt que la communication de l'action !

29 novembre 2015

La 1Oème Edition des Etats de la France s'est déroulée le 18 Novembre dernier


Cette année se déroulait la 10ème édition des Etats de la France. Comme depuis quelques années maintenant, nous nous sommes retrouvés dans le magnifique amphithéâtre du Conseil Economique, Social et Environnemental. Ci-dessous, en voici quelques éléments de synthèse. Y figurent aussi les informations  nécessaires pour obtenir plus de details. J'ai eu le plaisir d'accueillir Emmanuel Macron, Axelle Lemaire et de présider la table ronde sur le numérique.
CONSERVER LE CAP, ACCELERER LE RYTHME, AMPLIFIER L'EFFORT

Matthias Fekl

A l’issue de la 10ème édition des Etats de la France qui s’est tenue mercredi 18 novembre au Conseil économique, social et environnemental, plus de 500 représentants de sociétés à capitaux étrangers installées en France ont fait part de leurs « Recommandations pour améliorer l’attractivité du site France ». Un « Manifeste des Etats de la France 2015 », signé par 100 Présidents de filiales françaises d’entreprises multinationales, a été publié ce même jour dans le quotidien Les Echos pour porter ces recommandations. Ont été dévoilés les résultats d’un sondage Ipsos / EY / Etats de la France réalisé auprès de 200 dirigeants sur leur perception de l’impact des réformes engagées en matière d’attractivité. Ci-dessous Matthias Fekl en introduction de cet événement.

Table ronde L’Embellie
Une table ronde
Cette 10ème édition a été ouverte par un message de solidarité de la communauté des entreprises étrangères avec la France dans l’épreuve qu’elle traverse depuis les tragiques événements du 13 novembre. Une minute de silence a été respectée en mémoire des victimes.
Muriel Pénicaud
Muriel Pénicaud
Quatre membres du gouvernement, vingt-cinq présidents de filiales françaises d’entreprises étrangères, le président du MEDEF, la directrice générale de Business France et plusieurs grands témoins, ont débattu de l’attractivité de la France devant 500 participants.
Gérald Karsenti
Gérald Karsenti
Au total, six tables-rondes ont abordé le thème de l’attractivité de la France sous différents angles :
  • L’attractivité de la France s’est-elle améliorée depuis un an ?
  • Comment nous inspirer des bonnes pratiques étrangères pour aller plus vite, plus loin, plus fort dans la réforme ?
  • Comment faire de la transition énergétique un facteur d’attractivité pour la France ?
  • Comment mieux valoriser l’atout « innovation » pour améliorer l’attractivité de la France ?
  • Comment faire en sorte que les investissements étrangers soient plus créateurs d’emplois ?
  • Comment faire de la révolution numérique un facteur d’attractivité de la France et attirer les talents de la nouvelle économie ?
Nous tenons une fois encore à remercier tous les intervenants et participants, ainsi que nos partenaires.
Rendez-vous l’année prochaine pour la 11ème édition des Etats de la France !
Emmanuel Macron
Emmanuel Macron

L'attractivité de la France selon les responsables de sociétés étrangères

Thierry Mandon
Thierry Mandon
Pour nourrir la réflexion, les Etats de la France en collaboration avec EY ont demandé à Ipsos de réaliser, pour la deuxième année consécutive, un sondage sur l’image de la France auprès des responsables de sociétés étrangères ayant plus de 250 salariés en France.
Le pays est-il jugé attractif pour les entreprises ? Les mesures prises vont-elles dans la bonne direction ? Sont-elles à la hauteur des enjeux ? Comment les perceptions ont-elles évolué depuis un an ?
À ces questions, l’enquête dévoilée le 18 novembre a apporté plusieurs éléments de réponse :
  • La perception globale de l’attractivité de la France progresse positivement et l’action du Gouvernement dans ce domaine est saluée ;
  • Les mesures prises depuis deux ans sont jugées comme allant dans le bon sens mais restent insuffisantes pour répondre aux attentes des entreprises étrangères ;
  • Bien que toujours dégradée, l’image de la France s’améliore auprès des sièges mondiaux.
Les recommandations prioritaires des Etats de la France 2015 
Axelle Lemaire
Axelle Lemaire
Les entreprises multinationales représentées aux Etats de la France ont présenté 7 mesures phares :
1. Installer de nouvelles règles de gouvernance pour améliorer l’attractivité de la France
2. Refonder le droit du travail pour favoriser la création d’emplois
3. Améliorer l’écosystème de l’innovation en rapprochant le monde de la recherche, de l’entreprise et de l’université et améliorer son financement et sa fiscalité
4. Faire de la numérisation de la société française un facteur d’attractivité pour la France en facilitant le développement des start-ups ainsi que leur alliance avec les grands groupes
5. Attirer les talents de la nouvelle économie pour renforcer l’attractivité de la France
6. Favoriser l’installation des quartiers généraux et des centres de décisions internationaux des multinationales
7. Mettre la transition énergétique au cœur de la politique d’attractivité de la France
Pierre Gattaz
Pierre Gattaz en clôture
propos des Etats de la France :
Fondés par Denis Zervudacki, Président de D.Z.A., les Etats de la France constituent le rendez-vous annuel des sociétés à capitaux étrangers pour qu’elles puissent, dans une approche résolument « francoptimiste », faire entendre leur voix sur la problématique de l’attractivité du site France. Ils ont pour objet de permettre aux multinationales de débattre des ressorts de l’attractivité de la France et de former leurs recommandations pour que notre pays soit mieux irrigué par les investisseurs étrangers. Pour cette 10ème édition, les Etats de la France étaient soutenus par plus de 70 grandes entreprises partenaires, dont 6 partenaires stratégiques : Accenture, Adecco, EY, Hewlett-Packard Enterprise, Roche et Siemens.   

26 novembre 2015

La mixité en entreprise: comprendre ce qui se joue

Je voudrais partager avec vous l'intervention d'un des leaders de mon équipe, Nicolas Bohy, dirigeant au sein de Hewlett Packard Enterprise, sur un thème auquel je suis très attaché, à savoir celui de la mixité. Et plus exactement celui du lien existant entre la mixité au sein des entreprises et la performance qui peut en résulter lorsqu'elle est atteinte.



Cette intervention s'est déroulée le 3 Novembre dernier au MEDEF sur l'intitulé suivant : "la mixité en entreprise, comprendre ce qui se joue". Cet événement était sponsorisé par 12 réseaux d'entreprises, dont Hewlett Packard Enterprise.

Lien vidéo

Lien sur l'événement et le programme
 

02 novembre 2015

Lauréat 2015 du Prix IVY du Jeune Dirigeant de la Technologie : Gary Anssens de Alltricks.fr

Gary Anssens, Fondateur et CEO de Alltricks.fr remporte le Prix IVY
du Jeune Dirigeant de la Technologie 2015

J'ai participé à la 18ième session du prix IVY du jeune dirigeant de la technologie. Sous le présidence de Pierre Aussure, le jury a dû départager trois excellents candidats. Trois créateurs de startups qui auraient tous mérités de gagner ... mais à la fin, il n'en faut qu'un !!

Lien : le prix IVY du Jeune Dirigeant de la Technologie en images

Présentation des trois finalistes devant les membres du jury
La dix-huitième édition du Prix IVY du Jeune Dirigeant de la Technologie organisé par Pierre Aussure  est un très grand cru. Dès l’ouverture des délibérations, Alain Crozier - Président de Microsoft France tient à le préciser «  Ces trois candidats sont exceptionnels, ce sera difficile de les départager. A trente ans, ils ont déjà plusieurs vies derrière eux ! ».

Les trois finalistes sélectionnés cette année étaient :

·         Gary Anssens - 31 ans, fondateur et CEO de Alltricks.fr

·         Jean Canzoneri - 32 ans, Co-fondateur & CEO de Ogury

·         Loïc Soubeyrand - 29 ans, Co-fondateur &CEO de Teads.tv

Pierre Aussure et Gary Anssens le gagnant
Pour Gary, tout commence par une mauvaise chute de vélo. Grièvement blessé, il sera hospitalisé de nombreux mois sans savoir s’il pourra remarcher. Ses multiples fractures mettent un terme aux études supérieures qui se dessinaient après son bac et font de son ordinateur son meilleur compagnon. Ses ambitions professionnelles restées intactes, il n’en faut pas plus pour que Gary apprenne tout du e-commerce - au lit - et se lance dès la fin de sa rééducation dans l’aventure entrepreneuriale.
De 2004 à 2008, il monte successivement deux sites de e-commerce et découvre ainsi la gestion des stocks, la comptabilité…et les premiers bénéfices. En 2008, alors qu’il commence à remonter sur son vélo, c’est logiquement qu’il crée Alltricks.fr, un site dédié au commerce de pièces détachées de vélo. Son segment : le très haut-de-gamme, son crédo : l’expérience client. Inutile d’aller chasser sur les terres de Decathlon, la différence se fait sur trois critères :

-       le choix (plus de 50.000 références)
-       le prix
-       la spécialisation

Pour satisfaire le client, il ajoute en 2012 le Tricks’Lab, un réseau d’indépendants fédérés au service des clients dans la France entière.

Le succès est au rendez-vous. Avec une mise de départ de 3.000 euros, Alltricks vit en auto-financement pendant 4 ans et atteint 6 M€ de chiffres d’affaires. En 2012, Partech Ventures apporte 2 M€  qui leur permettent d’atteindre la taille critique et de diversifier l’offre (vélo complet, BMX, course à pied). Alltricks change alors de braquet. Pour accompagner sa croissance, l’entreprise déménage tous les ans et clôturera 2015 avec 115 collaborateurs et 42 M€.

Interrogé sur sa situation dans 10 ans, Gary Anssens répond : « Dans nos métiers, la projection à 3 ans n’est déjà pas simple. Je vise aujourd’hui l’international, la diversification vers d’autres sports dits cardio. Si je n’ai pas atteint mon seuil d’incompétence, je serai toujours là et mon entreprise pèsera 500 M€. »

 « Contrairement à ses deux compétiteurs, Gary s’est implanté sur un marché intemporel et il a su dépasser son complexe d’autodidacte en s’entourant de professionnels plus diplômés que lui quand il le fallait », ont déclaré deux membres du Jury.

Les nouvelles technologies au service de la petite reine. Est-ce ce qui a départagé ces candidats d’exception? C’est en tous cas l’histoire d’une mauvaise chute qui finit bien.

 Sous la présidence de Pierre Aussure, Président-Directeur Général de Ivy, le Jury était constitué de :

Bernadette Andrietti, Directeur Général Europe, Intel

Pierre Barnabé, Directeur Général, Bull

Pierre Bontemps, Président, Coriolis Telecom

Franck Bouétard, Président-Directeur Général France, Ericsson

Guy-Hubert Bourgeois, Président-Directeur Général, Beijaflore

Pierre Bruno, Vice President & General Manager Europe du Sud et Ouest, CSC

Philippe Cambriel, Président Europe, Méditerranée et CIS, Gemalto

Alain Crozier, Président France et VP International, Microsoft

Laurent Dechaux, Vice President ERP Western Europe

Gérald Karsenti, Président-Directeur Général France, Hewlett Packard France SAS

Thierry Petit, Directeur Général Comptes Globaux EMEA, Dell

Christian Poyau, Co-fondateur et Président-Directeur Général, Micropole

Jean-Pierre Remy, Président-Directeur Général, Solocal

Olivier Roussat, Président-Directeur Général, Bouygues Telecom

Nicolas Sekkaki, VP System & Technology Group Europe, IBM

Stéphane Thirion, Directeur Général France, Apple

A propos d’Ivy Executive Search

Pierre Aussure, Directeur Général (IEP Paris, ISA, Stanford), ancien de Texas Instruments et du Groupe Havas a créé IVY en 2002 après une dizaine d’années d’expérience dans la chasse de têtes. L’activité de IVY Executive Search se concentre sur l’approche directe de cadres dirigeants et d’administrateurs dans le secteur des technologies, des médias et des télécommunications.
 

26 octobre 2015

« Patrons, champions du changement » : le mouvement en faveur de l’innovation sociale et managériale lancé par le MEDEF

Lancement de l'initiative du MEDEF
"Patrons, champions du changement"
Je suis en compagnie des leaders présents
le jour du lancement
 
J'étais invité à participer Jeudi 22 Octobre au lancement du mouvement "Patrons, champions du changement", lance par le MEDEF (Pierre Gattaz).
 
50 premiers dirigeants d’entreprises de toutes tailles (de la TPE au grand groupe) et des représentants d’organisations patronales (Medef territoriaux et fédérations professionnelles) ont participé ce matin autour de Pierre Gattaz au lancement du mouvement des « Patrons, champions du changement ».
 
Ce mouvement créé à l’initiative du Medef vise à faire de l’innovation sociale et managériale un levier de performance durable pour l’entreprise. Engageante mais non contraignante, cette dynamique s’appuie sur la capacité d’influence des dirigeants à faire bouger les choses au sein de leur entreprise mais aussi au sein de leur écosystème.
Avec la mixité femme-homme comme premier axe de travail, l’objectif de ce mouvement est de développer la présence des femmes dans le paysage économique français et faire en sorte qu’elles accèdent à plus de responsabilités visibles. La méthode retenue est celle de l’engagement volontaire de chacun et repose sur la capacité à convaincre ses pairs.
Pour Pierre Gattaz, président du Medef : « il y a urgence à actionner l’ensemble des leviers pouvant améliorer la compétitivité de notre pays. L’innovation n’est pas uniquement  technique ou technologique, elle s’appuie aussi sur des pratiques managériales renouvelées parmi lesquelles la gestion de la mixité entre les femmes et les hommes qui doit devenir un vraie priorité ».
 
Les liens :
 
 
 
 

18 octobre 2015

Un événement pour les startups avec l'IE Business School à Paris le 16 Octobre

Le 16 Octobre, je suis intervenu en conclusion de "l'IE Venture Day Francophone".

De quoi s'agit ?

Les Venture Days de l’IE Business School sont des compétitions internationales où les meilleurs projets sont présentés à une audience composée d’investisseurs locaux et internationaux.  Elles se déroulent chaque année dans une quinzaine de villes dans le monde, et ont déjà permis à des startups de lever plusieurs millions d'euros et de bénéficier d'une importante visibilité auprès d'acteurs influents.
Objectif:

Faire émerger et aider au développement des projets d’entreprises francophones innovantes dans les domaines d’application du Big Data et des objets connectés. Plus de 80 pays sont membres de la Francophonie, représentants un marché de plus de 270 millions de personnes.

Mes messages
- J'ai eu l'occasion de voir 4 des 12 compétiteurs. Des projets de très grande qualité.
- Je salue l'initiative de regarder des projets venant de plusieurs pays francophones.
- J'insiste sur la chance que nous avons de vivre une période de profonde mutation. Le digital est en train de modifier notre société en profondeur et oblige les entreprises à se réinventer. Les startups innovent et changent la donne, mais de plus elles incitent les grandes et les plus petites entreprises à bouger au risque pour elles de disparaitre.
Un très bel événement au final, plein d'énergie. Ci-dessous le lien :

13 octobre 2015

Ma participation au Manifeste pour l'engagement citoyen des entreprises


Le 23 Septembre dernier, une tribune a été publiée dans les Echos au sujet du rôle joué par nos entreprises pour encourager l'engagement citoyen des salariés. Je vous laisse la découvrir, les liens se trouvant à la fin du texte.
 
 
Tribune :
 
7 PDG S’ENGAGENT
DANS UNE DEMARCHE INNOVANTE DE RESPONSABILITE CITOYENNE
Les échéances électorales à venir sont nombreuses. Nous pouvons et voulons faciliter l’accès de nos salariés aux mandats électoraux et permettre ainsi le développement d’une meilleure connexion entre le monde de l’Entreprise et de la Politique pour les décloisonner définitivement.
Les élections législatives et municipales de 2017 et de 2020 sont en vue : elles seront l’occasion pour de nouveaux élus de proposer des réformes, voter des lois, faire appliquer des décrets, qui pour l’intérêt général, ne doivent pas méconnaitre la réalité des entreprises.
Les entrepreneurs savent l’investissement et l’engagement des élus locaux et nationaux comme de nos gouvernants pour faire face aux défis complexes et aux problématiques économiques et sociales.
Mais, sans plus de rapprochement et de connaissance étroite avec les entreprises, les enjeux économiques et de création d’emploi des prochaines années seront difficiles à atteindre.

Nous avons décidé d’exposer publiquement notre conviction et notre engagement sur ce sujet d’actualité.
Nous avons donc pour plusieurs d’entre nous, ouvert le débat en interne, et mis en œuvre une stratégie concrète pour faciliter et permettre l’accès de nos salariés à des mandats électoraux.
Temps disponible pour les campagnes électorales, création de RTT politiques sur lesquelles l’entreprise pourrait abonder, suspension du contrat de travail une fois élu, prise en compte des responsabilités exercées et du gain de compétences lors du retour, garanti, dans l’entreprise, nous avons lancé des expérimentations qui préfigurent une Responsabilité Sociale et Citoyenne de l’Entreprise.

Nous souhaitons partager ces expériences novatrices en la matière de sorte à encourager nos confrères chefs d’entreprise à soutenir notre action et s’y engager.

Bien que les avancées dans nos entreprises n’en soient pas toutes au même stade, nous nous engageons avec cet objectif commun de faire bouger les lignes. Il reste que notre challenge ne manque pas d’obstacles culturels, stratégiques, politiques mais l’enjeu est trop important pour ne pas être soutenu.
Il est fondamental d’une part pour une meilleure compréhension de la réalité de l’entreprise et d’autre part pour permettre à  ceux qui veulent s’engager de ne pas craindre leur retour dans l’entreprise, leur mandat achevé.
S’investir dans la vie publique, c’est avant tout un engagement citoyen. Sur le plan du développement des ressources humaines, c’est une magnifique opportunité donnée aux salariés du privé de valoriser leurs connaissances et leurs expériences dans la sphère publique et réciproquement, mais aussi de développer leurs compétences et, pour reprendre le terme des DRH, leur « employabilité ».
Nous espérons susciter une attention et une réaction positive du politique et des entrepreneurs. De vraies pistes opérationnelles sont développées dans « Le Manifeste pour l’engagement Citoyen des Entreprises et de leurs salariés ».
Nous souscrivons pleinement à cette démarche concrète qui apporte des clés pour moderniser les échanges entre sphère des élus et monde de l’entreprise.
Il est clair que si l’entreprise s’engage, les politiques doivent également s’engager.
 
Jean-Dominique SENARD, Président du Groupe Michelin
Augustin de ROMANET, Président Directeur Général, Aéroport de Paris
Guillaume SARKOZY, Délégué Général, Malakoff Médéric
Pierre-André de CHALENDAR, Président Directeur Général, Saint-Gobain
Christophe CATOIR, Président, Groupe Adecco France
Hervé ALLART DE HEES, Président Directeur Général, TADEO
Gérald KARSENTI, Président Directeur Général, Hewlett Packard France

« Le Manifeste pour l’engagement Citoyen des Entreprises et de leurs salariés », une publication du Cercle de l’Excellence RH, sous l’impulsion d’Edgar Added (RH&M) son fondateur et de Stéphane Roussel (membre du Directoire de Vivendi), son Président.

Lien 1 : Le Cercle de l'Excellence RH publie son premier manifeste citoyen (Les Echos)

Lien 2 : Nous devons aider les salariés à s'engager en politique (Les Echos)

04 octobre 2015

C'est le moment de nous demander si nous avons les bons leaders en place ?

Sommes nous bien gouvernés ? De toujours, cette question alimente les débats, les discussions de comptoir dans les bars de quartier et les échanges animés à la machine à café. Nous avons tous notre avis sur la question. Nous observons les dirigeants d'entreprises et les leaders politiques et nous nous forgeons une opinion sur eux. Cette position est souvent définitive. Il y a une raison à cela. 

Mais avant de voir cela, une autre question se pose à nous : jugeons nous avec les bons critères ? 

Elle est en réalité toute aussi importante que la première. Peut-être l'est-elle même davantage ?  

Alors même que l'Occident, France en tête, est le temple de la rationalité, nous concentrons généralement notre analyse sur des critères extérieurs généraux, tels que l'énergie déployée ou la clarté des propos. Un tribun de scène sachant restituer en des termes simples sa vision du monde de demain a toutes les chances de plaire. Et ceci qu'il soit engagé en entreprise ou en politique. C'est pour cela que nous ne changeons que très rarement d'avis. Parce que nous n'allons que très rarement dans le fond des choses, par manque de temps essentiellement. Les politiques le savent bien et jouent sur tout le reste pour influencer nos choix. 

Pourtant, nous savons bien que l'essentiel n'est pas là. Certes, bien présenter, bien communiquer et avoir du charisme sont des éléments déterminants, mais ils ne peuvent suffire à orienter un navire dans la bonne direction. 

Du moins plus aujourd'hui. Nous sommes en effet entrés dans une transformation profonde de notre société, des entreprises en particulier. Nous sommes en "disruption" selon le terme consacré. Toutes les activités, tous les secteurs d'activité, tous les métiers, sont en passe d'être revisités par de nouveaux entrants, les "nouveaux barbares" comme titrait récemment le journal "Le Point". Maurice Levy, patron de Publicis, a trouvé cette formidable formule lors d'une interview au magazine Fortunes "tout le monde peut être ubérisé !". Tout est dit ! 

Il se dit que nous aurions produit plus de données dans les deux dernières années que depuis la naissance de l'humanité ! S'il est sans doute difficile de vérifier cette statistique avec une certitude absolue, nous mesurons bien l'enjeu et l'ampleur des mouvements engagés. Les applications se multiplient, les réseaux sociaux explosent, le monde vacille. Les objets connectés, le "cloud", le "big data" sont des termes techniques certes, mais connus à présent de tous. Car en quelques années, l'informatique a été rebaptisée. On ne parle plus de systèmes d'information mais de numérique ou de digital. En quelques temps surtout, les présidents de sociétés, leurs comités de direction plus généralement, se sont emparés de la question "numérique", conscients de son importance, des enjeux financiers qui lui étaient attachés et des conséquences possibles dans l'hypothèse où certains virages ne seraient pas pris. 

Le leader de demain, dirigeant d'entreprise ou politique, doit assurément comprendre ce monde en mouvement. Il doit se l'approprier, prendre conscience que plusieurs générations sont et vont se côtoyer à ses côtés, sans se comprendre parfois, les uns étant des "digital natives" ou presque, les autres d'une époque plus lointaine. Ces derniers, du moins la plupart d'entre eux, tentent de se raccrocher aux branches, et la plupart se débrouillent finalement très bien. Et cela tombe bien. 

Il n'est en rien question d'âge ici. La bêtise n'attend pas les années pour s'imposer et les plus expérimentés ne sont pas forcément les plus réfractaires à la technologie et plus largement au progrès technique. 

Quand on voit la vitesse à laquelle des secteurs se voient chahutés par des nouveaux entrants. L'hôtellerie avec Airbnb ou booking.com, les logisticiens avec Amazon, la SNCF avec Blablacar ou les réseaux par car, etc.,  les exemples ne manquent pas, on se dit qu'actuellement mieux vaut connaitre ses gammes ! 

Du coup, l'expérience accumulée compte bien moins aujourd'hui. Car la plupart du temps, elle devient plus ou moins obsolète dans les deux ans qui suivent. Bonne nouvelle, nous sommes confrontés à une obligation de compétence et de résultat ! 

Il est temps de disposer des leaders 
aptes à construire le monde de demain

Les questions à se poser sont alors simples. 

S'il s'agit d'un dirigeant d'entreprise :
  • Est-il en train de prendre les bonnes options sur le marché ? 
  • A-t-il une bonne compréhension des enjeux du numérique et de ses conséquences possibles sur l'entreprise ? 
  • S'est-il bien entouré ? A-t-il positionné des Gen Y, les plus jeunes, aux côtés de Gen X ou de babyboomers pour bénéficier à plein de leurs atouts respectifs ? 
  • Va-t-il au contact des équipes, des clients, de son écosystème pour s'imprégner des mouvements qui se produisent tout autour de lui ? 
  • Est-il capable de prendre les bonnes décisions pour éviter le pire à l'entreprise ? 
  • Et bien d'autres points bien sûr ...
Au final, les conseils feraient bien de s'en assurer. Car si des groupes comme AXA ou Accor ont pris le sujet à bras le corps, d'autres peinent à décoller un premier niveau d'analyse. 

S'il s'agit d'une femme ou d'un homme politique, les questions sont un peu les mêmes. Mais l'absence de compréhension de ce monde numérique qui se profile sous nos yeux est quasi éliminatoire. 

De nombreuses enquêtes montrent qu'aujourd'hui réussir la mutation numérique est une condition de survie pour de nombreuses entreprises. Dans tous les cas, en ne prenant pas aujourd'hui certains virages technologiques, on se prépare des lendemains très douloureux. 

Il en est de même bien sûr en politique. Je ne donne bien entendu aucun conseil, souhaitant garder une parfaite neutralité, mais il est un fait que nous jouons ces prochaines années une partie très importante. La gagner c'est mettre la France ou l'Europe si nous voyons plus large, sur les bons rails. La perdre c'est la garantie de décrocher face à la redoutable férocité des adversaires.

Nous n'avons donc jamais eu autant besoin de leaders adaptés au monde de demain, tant en politique que dans les affaires. Les critères sont la définition d'une vision simple et claire, une parfaite compréhension des enjeux du numérique, une écoute active, un sens de l'humain et de l'émotionnel (on veut s'éloigner du fameux QI), une certaine distance par rapport aux approches de court terme, etc.

Fort de cela, lorsque vous voterez, dans la solitude de l'isoloir, songez à ces qualités requises et faites les bons choix. Fort de cela, cette grille de référence à l'esprit, que vous ne manquerez pas de développer, vous saurez si le ou les leaders de votre société sont à même de vous entrainer vers la lumière !

Une chose est certaine, la compétition fait rage. Ces dernières années, la France a perdu son 5ième rang mondial au profit du Royaume-Uni. Certes, nous disposons de nombreux atouts, mais encore faut-il que nous fassions les bons choix en matière d'investissement, sur le plan des secteurs d'activités à développer ou des formations à adapter, etc.

Toutes ces décisions conditionnent en réalité ce que nous serons dans 5 à 10 ans ! Est-ce terrifiant ou au contraire excitant ? Je vous laisse juge, mais en tout état de cause, telle est notre feuille de route. 

21 septembre 2015

Un post de mon réseau : Où sont nos leaders ?

Je vous propose cette semaine ce post d'Emmanuel Toniutti, sur un thème qui m'est cher : le leadership.
 
Le titre du post est plus exactement : "où sont nos leaders ?"
 
Avec tous les événements de ces dernières années, c'est une question légitime. Emmanuel y répond avec un ton et des idées qui lui sont propres.

 
Je vous laisse parcourir son texte, vous faire une idée et apporter vos commentaires dans linkedin où je vais le relayer.

Lien vers le blog d'Emmanuel Toniutti

06 septembre 2015

Un monde sous perfusion



Brutalement la Chine nous inquiète. On se demande si la décélération de sa croissance pourrait se propager au reste du monde. C’est plus cela qui nous perturbe que son état réel. Les difficultés des chinois ne sont pas fondamentalement le souci occidental, mais qu’elles puissent plonger le monde dans une récession durable est plus perturbant. Un peu comme le printemps arabe dont beaucoup avaient seulement retenu la possibilité d’une contamination à d’autres zones au lieu d’y voir simplement un formidable élan humain, une envie de liberté et de rénovation. On s’interrogeait alors sur la Russie et sur d’autres nations où l’humeur citoyenne faisait des siennes. Les marchés n’aiment pas les révolutions. Surtout lorsqu’elles se multiplient et se développent.

Quand l’argent vient se mêler aux débats d’idées, rien n’est plus vraiment objectif.

La Chine inquiète donc. D’un certain point de vue, cela peut se comprendre puisque l’on tablait sur des taux de croissance de 8%. Certains espéraient les deux chiffres. Et puis là, soudainement, nous n’aurions plus que 7%, 5%, voire moins. Enfin … façon de dire car dans le monde actuel, dépasser les 3% c’est être un quasi extra-terrestre.

Mais les marchés n’aiment pas non plus les mauvaises surprises. Ils n’aiment pas être pris de court, lorsqu’ils ne maitrisent plus les événements. Pourtant, cet ajustement chinois était largement prévisible. Pour une fois, il avait été prévu par de nombreux économistes, de toutes tendances politiques du reste. La Chine s’étant engagée dans une vaste transition économique, pour miser davantage sur la demande domestique et moins sur les exportations, il était évident que cela ne se ferait pas aussi facilement. Les ajustements en économie créent des secousses, c’est inévitable. La Chine n’y est pas parvenue à ce jour, c’est une évidence, la dévaluation de sa monnaie apparaissant d’une certaine façon comme une bouée de sauvetage pour relancer les exportations et ne pas exposer (de trop) le citoyen chinois.

Mais la Chine reste un marché gigantesque, dont le potentiel est loin d’avoir été exploité. Le pays est en pleine mutation. Une mutation technologique, économique, sociale et humaine. Une transformation sans précédent.

Les héros sont fatigués …

Un peu oui, car depuis des années, nous vivons dans un climat incertain, où rien ne semble plus figé. En fait, rien ne l’est. Selon l’expression de Maurice Levy, le PDG de Publicis, formule devenue célèbre à présent, toutes les industries, toutes les économies sont potentiellement confrontées à un risque d’« ubérisation » ! Il y a eu l’écroulement de la nouvelle économie aux débuts des années 2000, les attentats du 11 Septembre, la paralysie qui s’en est suivie, puis la reconstruction incertaine, avant que l’on ne sombre de nouveau dans une crise d’une ampleur sans précédent. En 2008, c’est l’effondrement. Subprimes, faillite de Lehman Brothers, économies mondiales et européennes en difficulté. L’Irlande, l’Espagne, le Portugal plongent. La Grèce aujourd’hui.

Ah oui la Grèce ! A l’inverse de beaucoup, je me garderais de donner une position définitive sur la situation grecque. Il y a entre moi et la Grèce plus qu’une analyse économique et financière d’un pays … il y a ma jeunesse, mes lectures, les héros mythologiques, Aristote, Socrate, Platon et puis … Alexandre le Grand. J’ai du mal à être objectif avec la Grèce. N’ont-ils pas inventé la démocratie ? N’ont-ils pas structuré nos pensées et finalement nos valeurs ? Ce que nous sommes finalement, du moins en grande partie.
Mais en prenant du recul, je me demande si la solution choisie, rester dans la zone euro et accepter un nouveau plan d’austérité, était la meilleure solution. Cette nouvelle cure ne va-t-elle pas faire plonger le pays un peu plus ? N’aurait-il pas été préférable d’opter pour le Grexit ? L’exemple de l’Argentine est riche d’enseignements à cet égard.

La Chine et la Grèce sont au final certainement sources d’inquiétudes. Mais les zones de turbulences ne sont pas uniquement là. Il y a les ex-BRICs, appelés il y a peu à des croissances à deux chiffres dont le premier n’était pas le 1, et qui souffrent aujourd’hui. Ainsi, la Russie ou le Brésil ne sont pas au mieux économiquement. Ils sont à la peine.



Les Etats-Unis eux-mêmes, première puissance mondiale, pourraient tôt ou tard entrer en récession, comme le Canada aujourd’hui.

Mais au final, la principale source d’inquiétude reste l’Europe. Croissance molle, chômage galopant, climat morose, rien n’est simple. A cela s’ajoute la dette des Etats.

Il y a bien sûr urgence. Il faut des actions fortes et efficaces, d’autant plus que le chômage frappe en grande partie les jeunes. Il faut harmoniser nos politiques fiscales, développer une véritable solidarité entre pays, sinon il n’y a pas d’Europe. Il faut poursuivre les efforts de rigueur, mais aussi et surtout construire un véritable plan de relance européen. Une approche keynésienne pour soutenir la consommation et l’investissement. Les grandes nations, dont la France, l’Allemagne et l’Angleterre, pour n’en prendre que trois, peuvent emprunter à des taux très bas et soutenir les axes clés de l’économie … sur le long terme, ce qui est plus cohérent.

L’histoire est riche d’enseignements. Le monde a toujours basculé du mauvais côté lorsque le peuple s’est vu privé de liberté, lorsqu’il avait faim … ou les deux !

En France, la liberté ne prête pas à discussion, mais un chômage fort, croissant, durable, touchant les jeunes en priorité, peut déboucher sur le pire.

C’est là qu’il va agir. Et même si de façon évidente, nos politiques le savent et sont déterminés en paroles, il faut qu’ils le soient à présent dans les actes et bien entendu qu’ils obtiennent vite des résultats tangibles.Certes, notre président s’est engagé à redresser la courbe de l’emploi. Il s’est engagé à ne pas se présenter en 2017 s’il venait à échouer. Mais cette conséquence ne pourrait en rien nous satisfaire, être une consolation.

Nous n’avons pas ou plus le choix, nous devons réussir sur le terrain de l’emploi. Pour nous sortir des ces multiples perfusions, des organismes internationaux, BCE, Fed et FMI en tête. 

Et pas dans trois ans,  aujourd’hui !