Alors que la crise est à son plus fort — du moins peut-on l’espérer — certains s’élèvent pour trouver des bouc-émissaires. Normal. La démarche est habituelle. Les financiers, les banquiers, certains hommes d’affaires, certains politiques même, sont mis au banc des accusés pour leur gestion hasardeuse, voire frauduleuse, on les accuse d’enrichissement personnel, de mélange des genres, alors même qu’eux ne faisaient aucune confusion. Ils jouaient avec le système en toute connaissance de cause, pensant au fond d’eux-mêmes que le monde était peuplé de crétins. Depuis peu, dans ce contexte tendu et incertain, certains commencent à pointer du doigt les formations. Les grandes écoles et universités sont les premières à être mis en doute. Les plus connues sont les plus chahutées : n’ont-elles pas formé des générations de leaders ? N’ont-elles pas préparé la plupart des dirigeants d’entreprises et des hommes d’état actuellement aux commandes ? Ce sont surtout les MBA (« Master of Business Administration ») qui sont visés. Après tout, ils ont vu le jour aux Etats-Unis, le tout puissant empire financier, le grand ordonnateur du monde des affaires, le régulateur des bonnes et des mauvaises pratiques, en un mot … la référence. Toutes ces promotions d’étudiants, bardés de diplômes, le MBA en poche, ne sont-ils pas aussi ceux qui ont creusé, ou laissé creuser, notre tombe. La réponse n’est sans doute pas aussi tranchée que ne l’est la question. Mais une chose est certaine, c’est un sujet qui mérite réflexion.
Les universités américaines — et pour certaines européennes — prônent des règles simples dont l’une ne souffre d’aucune discussion : il faut servir en premier lieu l’actionnaire. De ce fait, les étudiants MBA de la célèbre Harvard Business School concentrent leur attention sur quelques concepts : rentabilité, efficience, retour sur investissement, profit et valorisation de l’entreprise. Chaque trimestre, il faut délivrer les chiffres comme on dit (voir notre article dans ce blog dans la rubrique « La crise économique » : halte à la dictature de Wall Street !). Mais on oublie de leur enseigner d’autres valeurs, plus humanistes. On oublie de leur dire que la maximisation du profit n’est peut-être pas le seul objectif. Il faut se souvenir qu’un candidat au MBA de l’université de Harvard ou de Stanford doit faire de nombreux sacrifices. S’il n’est pas supporté par une entreprise, il doit généralement emprunter un montant très significatif, prendre des risques, se mettre en danger, dans le seul objectif de détenir le sésame, le parchemin sacré. C’est cela même que valorisent les entreprises. Ce goût du risque et de l’aventure, plus que le contenu même de l’apprentissage. Et c’est bien dommage. Je crois que l’éducation à la française, si souvent décriée par certains, a de nombreuses vertus. Le contenu est fort. Les grandes écoles de management et les universités disposent d’un corps enseignant réputé, d’un contenu pédagogique et académique éprouvé, mais aussi d’un équilibre dans ce qui est enseigné. Sciences Po dans sa spécificité, HEC Paris ou d’autres grandes écoles, certaines universités — les IAE, Dauphine, la Sorbonne — sont des références que l’on devrait nous envier. Commençons nous-mêmes par en prendre conscience au lieu de chercher à copier le modèle américain qui vient de montrer ses limites et ses faiblesses. Certes nous devons poursuivre l’adaptation de notre système éducatif, nous devons veiller à laisser à chacun sa chance, nous devons nous intégrer dans la course mondiale, mais avec nos propres valeurs et notre différence. C’est ainsi que nous avons toujours gagné !
Les universités américaines — et pour certaines européennes — prônent des règles simples dont l’une ne souffre d’aucune discussion : il faut servir en premier lieu l’actionnaire. De ce fait, les étudiants MBA de la célèbre Harvard Business School concentrent leur attention sur quelques concepts : rentabilité, efficience, retour sur investissement, profit et valorisation de l’entreprise. Chaque trimestre, il faut délivrer les chiffres comme on dit (voir notre article dans ce blog dans la rubrique « La crise économique » : halte à la dictature de Wall Street !). Mais on oublie de leur enseigner d’autres valeurs, plus humanistes. On oublie de leur dire que la maximisation du profit n’est peut-être pas le seul objectif. Il faut se souvenir qu’un candidat au MBA de l’université de Harvard ou de Stanford doit faire de nombreux sacrifices. S’il n’est pas supporté par une entreprise, il doit généralement emprunter un montant très significatif, prendre des risques, se mettre en danger, dans le seul objectif de détenir le sésame, le parchemin sacré. C’est cela même que valorisent les entreprises. Ce goût du risque et de l’aventure, plus que le contenu même de l’apprentissage. Et c’est bien dommage. Je crois que l’éducation à la française, si souvent décriée par certains, a de nombreuses vertus. Le contenu est fort. Les grandes écoles de management et les universités disposent d’un corps enseignant réputé, d’un contenu pédagogique et académique éprouvé, mais aussi d’un équilibre dans ce qui est enseigné. Sciences Po dans sa spécificité, HEC Paris ou d’autres grandes écoles, certaines universités — les IAE, Dauphine, la Sorbonne — sont des références que l’on devrait nous envier. Commençons nous-mêmes par en prendre conscience au lieu de chercher à copier le modèle américain qui vient de montrer ses limites et ses faiblesses. Certes nous devons poursuivre l’adaptation de notre système éducatif, nous devons veiller à laisser à chacun sa chance, nous devons nous intégrer dans la course mondiale, mais avec nos propres valeurs et notre différence. C’est ainsi que nous avons toujours gagné !