15 mars 2009

Pour en finir avec la pauvreté !

Alors que je m’apprête à aborder une série d’articles sur ce que pourrait être le monde économique de demain, un nouvel ordre mondial pour l’humanité, il m’est apparu important de présenter l’un des ouvrages de Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix. Ce dernier — né au Bangladesh en 1940 — est docteur en économie et fondateur de la Grameen Bank (ou Banque du Village). Il est surnommé le “banquier des pauvres”.
Il a su imposé au fil du temps le microcrédit dans le monde entier. Dans son livre “Vers un nouveau capitalisme”, publié en 2008 aux Éditions Jean-Claude Lattès pour la traduction française, il aborde la notion de “social-business” qui pourrait selon lui profondément renouveler le modèle économique classique que nous connaissons aujourd’hui. Il ne prétend pas du reste qu’il puisse se substituer au capitalisme, mais qu’il serait bienvenu qu’il puisse à tout le moins coexister. Quels sont donc les principes fondamentaux du “social-business” :

· Une entreprise qui gagne de l’argent mais qui ne cherche pas la maximisation du profit ;
· Une entreprise qui consacre la majeure partie de ses bénéfices à la production d’avantages sociaux ;
· Une entreprise qui ne rémunère pas ses actionnaires.

Selon le Pr Yunus, le “social-business” ouvre la voie à un modèle économique plus juste et plus humain.
Une réaction des Etats, mais aussi de chaque citoyen du monde, s’avère de toute façon nécessaire lorsque l’on songe que 60% de la population mondiale doit se contenter de 6% du revenu mondial et que la moitié des humains doit vivre avec moins de 2 dollars par jour ! Il y a pire en fait : plus d’un milliard de personnes vivent avec moins de 1 dollar par jour … un véritable drame sous nos yeux. Ou plutôt loin de nos yeux. Cette situation de pauvreté extrême s’est propagée en divers endroits de la planète, au point de menacer les équilibres et la paix. Cette dernière est en effet fortement menacée par l’injustice économique, sociale et politique. La répartition des richesses est inégale, nous le savons depuis longtemps. Mais là, il ne s’agit plus de cela, mais de lutter pour éviter que des continents entiers ne disparaissent faute de disposer d’un peu de ressources. Il faut savoir que dans certains pays, quelques dollars suffisent à lancer une activité lucrative, suffisante pour faire vivre une famille, parfois plusieurs. Mais l’inégalité dans ce monde est forte. Elle contribue à créer le chaos, le désordre. L’absence de démocratie dans certaines zones, l’inexistence de liberté d’expression, la privation de droits pour certaines communautés sous-représentées, la violence envers les femmes, l’exploitation des enfants mineurs, la dégradation sauvage de l’environnement ou l’absence de droits de l’homme, sont quelques uns des maux dont nous souffrons.

Il faut réagir. La Grameen Bank accorde des prêts sans garantie pour les activités génératrices de revenus, des prêts au logement, des prêts pour financer les études de jeunes gens démunis, des bourses pour les plus talentueux, et des prêts destinés au lancement de micro-entreprises.

L’objectif est clairement annoncé : mettre la pauvreté au musée ! Une ambition irréaliste diront certains, irresponsables penseront d’autres, manipulatrice avanceront même les plus sceptiques ou les plus critiques. Certes, mais une chose est certaine, ce livre amène la réflexion sur un problème qui nous concerne tous puisque par ricochet il peut entraîner des conséquences dramatiques aux quatre coins du globe. Et c’est déjà d’en prendre conscience …