21 février 2014

Un rêve à construire !

Beaucoup a été dit et écrit au sujet de l'attractivité de la France ces derniers temps. C'est une bonne chose car il se disait beaucoup de choses, avec au final une impression générale plutôt négative sur la France. Ce n'était pas totalement justifié.

En effet, d'un côté, il y a indiscutablement un doute qui s'est développé dans l'esprit de beaucoup d'investisseurs étrangers. Trop de fiscalité, ce principe de possible rétroactivité assez désastreux dans leur esprit, un programme "innovation et startups" trop "léger", un coût du travail trop élevé, un manque de flexibilité, des charges trop hautes (versus certains autres pays européens ou des pays émergents)

De l'autre, cela bouge vite : au-delà du CIR, du CICE et des 34 filières métiers, le gouvernement a annoncé le CII (Crédit Impôt Innovation) pour les PME, le plan French Tech, les SATT, et bien sûr le Pacte de responsabilité.

Cela va dans le bon sens, il faut le dire. Il est trop facile de toujours noircir le tableau. HP France est une entreprise d'ingénieurs, centrée sur l'innovation et les compétences technologiques, services et métiers. Nous connaissons bien l'importance de toutes ces discussions.

Les Etats de la France (voir mon post du 22 Décembre 2013 à ce sujet), suivi de notre rencontre à l'Elysée avec le Président de la République le 4 février 2014 (moi et quatre de mes collègues du Cercle, voir post du 7 février 2014) et enfin la journée consacrée à l'attractivité le 17 Février dernier ont certainement aidé à faire avancer les choses.

Les dirigeants de sociétés à capitaux étrangers se placent par nature dans une posture de "défenseur des intérêts français". Leur rôle, le mien à la tête d'HP France, est de développer l'entreprise qu'ils dirigent en prenant les bonnes options. Leur citoyenneté les amène à toujours mettre en avant le potentiel français et il est important.

Après la phase d'écoute (visite à l'Elysée), le Président le 04 février 2014 et certains ministres rencontrés avant et depuis, une phase d'élaboration de plan (en cours, il faut que cela aille vite et que cela soit détaillé, chiffré et qu'il y ait des leaders chevronnés en charge), une phase de communication (en cours également, le Président lui-même ayant fait des déclarations lors de sa récente visite aux Etats-Unis et après la journée du 17 Février), il faudra des ACTIONS.

C'est là que nous allons être jugés.

Si nous obtenons vite des résultats tangibles, les investisseurs suivront. 
Si nous favorisons l'entrée de talents en France, ils viendront créer sur notre territoire.
Si nous motivons nos talents à rester ici et à créer, ils le feront.
Si nous baissons les charges et donnons à notre système plus de flexibilité, les entreprises embaucheront davantage et nous pourrons créer un cercle vertueux de croissance, une dynamique dont nous avons besoin.
Si nous réduisons les dépenses publiques, nous allons gagner en crédibilité et alléger notre fardeau. 
Si nous mettons en place le plan French Tech de façon efficiente, nous allons redevenir attractifs, séduisants.
Si nous changeons notre image, la France restera ce qu'elle a toujours été ... un pays qui fait rêver. 

Le rêve américain, nous le connaissons "Tout est possible aux Etats-Unis". Construisons le rêve Français ! Car il n'est pas si simple de le formuler aujourd'hui en une phrase. Cela devrait être le cas ! 

En attendant, vous pouvez consulter quelques vidéos sur le sujet : Chaîne TV
Et sur le lien suivant :  Cessons le French bashing !  
Et aussi :  Interview Gérald Karsenti sur RFI le 18 Février 2014

 

07 février 2014

Rencontre avec le Président de la République



Accompagné des présidents des filiales françaises d'Adecco, d'Accenture, d'Ernst & Young, de Siemens et du président-fondateur du Cercle et des Etats de la France, j'ai eu le privilège de rencontrer le président de la république française, François Hollande, le 04 Février 2014 à 15h30.


Voir aussi une vidéo de Nicolas Doze (BFM) au sujet de l'attractivité de la France et du rôle joué par notre Cercle (en fin de "post").

Parmi les très nombreux papiers, en voici deux :


Nous avons pu aborder de nombreux sujets, développés du reste dans la manifeste rédigé à l'issue des Etats de la France, et formuler des suggestions sur les thèmes de l'économie, du social, de la fiscalité, de l'innovation et du management des talents. 

Nous sommes par essence, nous, responsables de sociétés-filiales à capitaux étrangers, les défenseurs de la France et notre démarche est de toujours mettre en avant nos atouts pour inciter nos entreprises à investir sur notre territoire. En premier lieu parce que nous sommes convaincus de nos avantages concurrentiels. 

La France est un pays riche en valeurs et en ressources et au-delà du bien-être d'y vivre, nos écoles, nos universités, notre infrastructure, nos hôpitaux, ... sont indéniablement des points forts pour qui veut s'implanter chez nous et y prospérer. 

Nous avons salué les bienfaits du Crédit Impôt Recherche, la mise en place du Crédit Impôt Innovation (pour les PME), du CICE, des SATT, des 34 plans de filières ou du plan "French Tech" mis en place par Madame la Ministre Fleur Pellerin. Les choses bougent semble-t-il dans le bon sens. Mais il y a urgence à aller vite et à transformer notre pays pour le rendre plus compétitif. Il en va clairement de l'avenir des générations à venir.

Il faut donc agir. La France doit afficher un nouveau visage, sans apparaitre plus longtemps comme un pays manquant de flexibilité. L'idée de faire le marketing de la "Marque France" est du reste excellente. 

Je remarque que lorsque l'on songe aux Etats-Unis sur le sujet de l'innovation et des "start-ups", on pense tout de suite à cette idée ancrée dans nos consciences: "tout est possible aux USA". C'est le rêve américain. Quel est donc le rêve français ? 

Il nous faut notre Sillicon Valley. Là encore, la "high tech" américaine est toujours associée à la Sillicon Valley ! Pourtant, de nombreuses villes américaines innovent et créent des centres technologiques de haut niveau. Mais au final, la Valley magique capte l'attention. Nous devrions faire de même. développer des pôles et des métropoles technologiques est une bonne chose mais il nous faut ... un lieu. Un lieu de référence. Notre Vallée Numérique

Nous devons trouver les moyens de garder nos talents et d'attirer sur notre territoire un plus grand nombre de sièges européens. Nous avons insisté sur ces points. Tout comme, nous devons motiver les talents étrangers à nous rejoindre, particulièrement s'ils ont le projet de démarrer une activité innovante, génératrice d'emplois et de croissance. C'est en France qu'ils doivent songer à le faire en priorité. 

Nous avons plaidé pour une stabilisation de la fiscalité, pour un renoncement définitif à toute notion de rétroactivité (elle est dévastatrice dans l'esprit des investisseurs étrangers), pour une réforme des instances représentatives du personnel (elles sont fondamentales mais c'est beaucoup trop complexe) ou encore de la législation relative aux dirigeants d'entreprise. Enfin, nous pensons qu'il est urgent de baisser les charges patronales au lieu de miser uniquement sur des crédits d'impôts qui ne sont pas faciles à prendre en compte dans les comparaisons multi-pays et qui dans tous les cas apportent de la complexité.

Pour aller vers plus de croissance, il faut favoriser autant que possible les rapprochements entre des entreprises et des centres de recherches (privés, publics ou universitaires) autour d'idées porteuses, comme les nanotechnologies, la photonique ou les technologies numériques (Cloud, management des grands volumes de données, sécurité, etc.). La France est l'une des premières nations en matière de recherche fondamentale mais nous devons transformer ces idées en entreprises.

Il faut enfin accompagner les entreprises qui se créent en France dans le temps pour qu'elles passent vite le cap du démarrage, qu'elles deviennent des ETI et qu'elles ne tardent pas à aller conquérir les marchés internationaux. Là, il faut retrouver le niveau des fonds de développement de 2008 et les attirer de nouveau. Il faut aussi développer le "mentoring" et la formation des chercheurs et des ingénieurs à la création et à la gestion d'une entreprise.

En conclusion, nous avons défendu l'idée d'aller vite autour des nombreuses idées apportées par les membres du Cercle (le Manifeste), tout en constatant une excellente écoute de notre président, une juste compréhension des problèmes qui nous font face et une volonté affichée d'accélérer la transformation de notre pays.


 

04 février 2014

L'attractivité de la France au coeur des débats - Les Echos du 04 Février 2014


Le chef de l'Etat reçoit aujourd'hui une délégation de patrons d'entreprises étrangères installées en France.
 Il présidera le Conseil de l'attractivité le 17 février.
Investissements : François Hollande au chevet du « site France »
Par Pierre-Alain Furbury et Frédéric Schaeffer (Les Echos - 4 Février 2013)



François Hollande s'était rendu en mai 2013 dans l'entreprise Bosch de Rodez, saluant la première entreprise de l'Aveyron et « l'employeur allemand le plus important de France ». - Photo Eric Cabanis/AFP
 
Sa seule prise de parole sera pour présenter, à Paris, le plan Cancer 2014-2019. Mais François Hollande a aujourd'hui un autre rendez-vous important, qu'il a d'ailleurs pris soin d'inscrire à son agenda officiel, pour montrer à la fois qu'il est à la manoeuvre et prend cette affaire très au sérieux. Le président reçoit en milieu d'après-midi, à l'Elysée, une délégation du « Manifeste des entreprises étrangères installées en France ». Une réunion de préparation avant la tenue, le 17 février, du premier Conseil de l'attractivité depuis le début du quinquennat.
Ce Manifeste des entreprises étrangères avait pris la forme d'une tribune publiée le 19 décembre dans « Les Echos ». Cinquante patrons de filiales de grands groupes internationaux y tiraient la sonnette d'alarme, expliquant : « Depuis quelques années, nous avons de plus en plus de mal à convaincre nos maisons mères d'investir et de créer des emplois en France […] Il ne saurait y avoir de rebond sans confiance. » Le texte a fait grand bruit et a participé à la prise de conscience par François Hollande de la nécessité d'intensifier sa main tendue aux patrons en ce début d'année. C'est le 14 janvier, lors de sa conférence de presse, que le chef de l'Etat a reparlé du Conseil de l'attractivité. Cette instance, créée par Jean-Pierre Raffarin en 2003, devait initialement se réunir à la fin du premier semestre 2013, mais la date avait été repoussée à plusieurs reprises, la réflexion n'étant pas assez avancée. « Cela permet aujourd'hui d'intervenir sur la base de premiers résultats », plaide un proche du président. « Nous n'avons ni perdu de temps ni oublié le sujet. Le Cice, la simplification, c'est de l'attractivité », insiste un ministre important.
L'objectif affiché est très ambitieux. « Rendre la France plus désirable », résume-t-on à l'Elysée. L'exécutif promet des mesures pour faciliter l'accueil des investisseurs étrangers (avec un parcours administratif simplifié pour les cadres étrangers et leur famille), renforcer l'attractivité des universités, simplifier les procédures douanières (notamment portuaires) ou encore réorganiser les différents dispositifs de soutien public pour promouvoir la France et ses entreprises à l'étranger.

Implantations en recul

Le gouvernement, qui mise aussi sur son pacte de responsabilité et les Assises de la fiscalité des entreprises, s'est fixé pour objectif d'accroître de 40 % le nombre d'investissements étrangers d'ici à 2017, avec un millier de décisions ciblant annuellement la France. Et d'accueillir chaque année 300 entreprises non encore implantées sur le territoire. « La France a tous les atouts pour réussir, martèle François Hollande. Si vous connaissez des entreprises qui hésitent entre plusieurs pays, dites-leur que c'est en France qu'il faut venir », a-t-il lancé lors de ses voeux aux ambassadeurs étrangers.
Car si le « site France » attire toujours (20.000 sociétés sous contrôle étranger y opèrent), il est en perte de vitesse (lire ci-contre). Après avoir cédé son rang de deuxième terre d'accueil des investissements étrangers en Europe en 2011, la France a décroché des leaders britannique et allemand en 2012, selon le dernier baromètre du cabinet Ernst & Young. Le nombre de projets d'implantations internationales a chuté de 13 % dans l'Hexagone alors qu'il continue de progresser outre-Manche et, surtout, outre-Rhin. Quelque 10.500 créations d'emplois sont associées à ces projets. Un nombre en baisse, cette fois, de 20 %.

02 février 2014

Interview par Guillaume Grallet - Le Point


Gérald Karsenti : "Il faut former les députés, les sénateurs et les ministres au numérique"

Le Point.fr- Publié le 28/01/2014à 06:02

Pour le P-DG de HP en France,l'informatique doit permettre au pays de se réformer pour convaincre davantage d'investisseurs étrangers.

 Par Guillaume Grallet
 
 
ll y a un peu plus d'un mois, Gérald Karsenti, P-DG de HP France, cosignait avec 50 dirigeants d'entreprises étrangères installées dans l'Hexagone un "cri d'alarme" et un appel aux politiques. "Nous faisons partie de cette communauté, celle des sociétés dont les capitaux sont étrangers, mais qui créent de la richesse, ici en France, dont nous nous voulons citoyens. Nous en sommes les supporteurs et les ambassadeurs auprès de nos maisons mères pour que celles-ci fassent le choix d'y investir et d'y créer des emplois. Depuis quelques années, nous avons de plus en plus de mal à les en convaincre, et nombre d'entre elles se sont installées dans une attitude prudente et attentiste vis-à-vis de notre pays, qu'elles ont mis sous observation." Un constat dont on mesure toute l'ampleur lorsqu'on sait que les 20 000 entreprises dont le siège se situe hors de France emploient 13% de la population salariée et assurent 29% de la recherche et développement des entreprises oeuvrant dans le pays. Où en est-on aujourd'hui ? État des lieux avec Gérald Karsenti.
Pour lire l'interview, voir le lien ci-dessous :