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01 janvier 2012

Chronique du mois de Décembre 2011 : Bonne année 2012 !


Manifestations en Russie en
Décembre 2011 - Moscou
Que l'actualité aura été riche en ce mois de Décembre 2011 et au-delà au cours de l'année qui vient de s'écouler ! Des révoltes dans les pays arabes, le refus de soumission, des manifestations en Russie contre le régime de Poutine, des changements de gouvernements partout en Europe, faisant tomber des figures qui semblaient insubmersibles, par exemple Silvio Berlusconi. Et pourtant, confronté à une crise économique et financière sans précédent, à un malaise lié à une absence de modèle de référence toujours fiable, à la quête d'une nouvelle identité, le monde se cherche, tangue, vacille et l'on voit bien qu'un rien, une petite étincelle, pourrait déclencher de véritables catastrophes. Nous n'en sommes qu'aux prémisses. Est-ce pour autant que nous devons renoncer et tourner le dos à "l'histoire qui est en marche" ? Non, il faut au contraire l'accompagner et y faire face. Nous devons tous contribuer à en assainir le fonctionnement. 
Le maître mot est toujours le même : liberté
"Liberté chérie" ... expression tirée comme chacun le sait du sixième couplet de la Marseillaise, mais que l'on retrouve aussi dans le Chant des déportés. La liberté est certainement la valeur la plus fondamentale que nous puissions avoir en tant qu'être humain, libre de nos pensées, libre dans nos actes, libre de nos choix, sous réserve que l'on respecte les règles de la république et/ou universelles de toute  démocratie (c'est à dire celles communément acceptées de tous). La liberté, dont nous disposons en France plus qu'ailleurs à mon sens, n'est pas une évidence. Il ne faut pas la considérer comme un don, ni même comme un élément irrémédiable. Elle a été conquise de haute lutte et nous savons qu'il faudrait peu pour la perdre. Il faut donc être vigilant et la voir comme un bijou, une valeur patrimoniale qu'il convient de préserver ... et donc de transmettre le moment venu.
Jacques Chirac
Ancien Président
de la République Française
Liberté de la presse et indépendance de la justice, voilà bien deux autres acquis de notre modèle français, décrié par certains, mais dont les vertus sont immenses. Le mois de Décembre a ainsi vu la condamnation de Jacques Chirac. Deux ans de prison avec sursis pour un président de la république. Voilà bien qui caractérise par essence ce que l'on peut appeler la séparation des pouvoirs. Fallait-il pour autant envoyer notre ancien président devant les tribunaux ? J'ai un avis et j'ai le souhait de ne pas l'exprimer dans ce blog. D'un côté, en condamnant Jacques Chirac, on prouve que nul n'est à l'abri de la justice, que tout le monde doit tôt ou tard rendre des comptes. D'un autre, on envoie devant les juridictions un vieil homme, malade, qui représente (ou a représenté) l'image de la France. Pourquoi ne pas l'avoir jugé avant dans ces conditions ? Je ne veux pas trancher mais ce mois aura tout de même été marqué par cet événement qui est loin d'être anodin. Ajoutons simplement que même s'il a certainement commis certaines fautes, Jacques Chirac se sera montré digne dans cette période. 
Nous sommes le 1er Janvier 2012. Nous démarrons une période intense sur un plan politique. Des moments propices pour moi et certains de mes lecteurs de décrypter le leadership de l'un ou l'autre, d'analyser certains actes de leadership car cela reste bien sûr pour moi l'un des axes majeurs de mon blog. 
L'actualité encore une fois va certainement être chaude, alors autant se souhaiter une très bonne année !
A tous, mes meilleurs voeux de santé, de réussite et de bonheur pour cette année 2012 !
J'en profite pour signaler que je ne ferai plus de chronique du mois pendant la période de campagne électorale, présidentielle et législative. 

11 décembre 2011

Chronique du mois de Novembre 2011

Que dire de plus sur la crise qui nous frappe depuis maintenant des années, car nous y sommes entrés en 2008, sans jamais trouver la voie de sortie. Sans être pessimiste, ce n'est pas ma nature, je crois que le plus dur est devant nous. Les gouvernements européens vont devoir prendre des décisions drastiques pour réduire l'endettement et relancer les économies. Les Etats-Unis n'y échapperont pas non plus et les BRICs commencent à être touchés à leur tour. Le ralentissement observé en Chine n'est pas surprenant mais il peut inquièter. La bonne nouvelle est que l'empire du milieu a besoin de l'Europe pour assurer son développement !
Les échanges entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel suscitent de nombreux commentaires. Le fameux "Merkozy" fait parler. Certains y voient une domination de la chancelière allemande. Je pense pour ma part que nous pouvons dresser deux conclusions : 1) la France et l'Allemagne sont au coeur de tous les débats et c'est une bonne chose; 2) L'Allemagne a besoin des débouchés de l'Europe. Une chute de l'Euro lui couterait très cher, beaucoup plus que ce que nous imaginions il y a encore peu de temps. Il est également juste de dire que Merkel affirme un certain leadership. Enseignant cette discipline à HEC Paris, le parcours de cette dernière m'intéresse car il était loin d'être prévisible. Le style de la chancelière, visionnaire, un grand sens de l'exécution et une certaine ténacité, commence à porter ses fruits et à marquer les esprits.  
Manifestations en Russie contre la
victoire du parti de Vladimir Poutine
Valdimir Poutine en difficulté ! Les Russes se sont mobilisés en grand nombre dans plus de cinquante villes, y compris au coeur de Moscou, pour dénoncer selon eux les fraudes perpétrées lors des élections législatives qui viennent de se dérouler et remportées par le parti de Vladimir Poutine. C'est sans aucun doute le premier mur (celui-là n'est pas de Berlin !) qui se dresse devant l'ex-président russe qui aspire à revenir l'an prochain au Kremlin. Que les accusations soient vraies ou fausses, il est intéressant de voir que tous les pouvoirs sont questionnés en ce moment. Après les révoltes arabes, qui se poursuivent du reste, la chute de Silvio Berlusconi, sur quoi débouchera cette contestation ?

07 novembre 2011

Chronique du mois d'Octobre 2011

Tout doucement au cours du mois d'Octobre 2011, nous nous sommes dirigés d'une crise de la dette vers une autre de nature plus ... politique. Depuis Mai 2010, la CDU, le parti de la chancelière Angela Merkel, a perdu presque toutes les échéances politiques. La pression est donc forte sur elle. Les présidents français et américain se sont pas en reste et même s'ils se tendent la main, ils savent bien que les scrutins les attendent sous peu. Le leader Grec, Georges Papandréou a lâché une bombe en proposant un référendum, qui n'aurait pas été une mauvaise idée au fond s'il n'avait pas été proposé une fois les aides attribuées. Les conservateurs vont surement prendre le pouvoir en Espagne et n'auront pas d'autres choix que la réduction des dépenses publiques et la mise en place d'un plan d'austérité, au moins équivalent à celui que devra lancer Silvio Berlusconi qui n'a que rarement été aussi affaibli qu'en ce moment. Comme ce fut le cas en Irlande, dès lors que l'on met en place les ingrédients du redressement, qui immanquablement riment avec rigueur, on se met en position de faiblesse et bien souvent on perd le pouvoir. C'est ainsi. Notre bonne vieille Europe peine à trouver de nouveaux équilibres et cela risque de durer. Alors dans ce contexte, où il faut retrouver des repères fiables, des lignes de flottaison auxquelles on puisse se fier, il faut se souvenir de l'essentiel : les marchés ne peuvent pas guider nos pas. Il faut s'affranchir de toute dictature de l'esprit qui viendrait inhiber hommes politiques et chefs d'entreprise. Il faut au contraire changer la donne : donner un nouveau sens aux entreprises, changer le modèle, décloisonner le monde financier pour le sortir de son carcan actuel, viser à long terme, investir pour le futur, valoriser en somme les investissements sur des échelles de temps différentes, relancer des plans de croissance qui seuls peuvent générer de l'emploi et surtout espérer que nous aurons quelques femmes et hommes courageux qui feront fi de leurs ambitions pour servir une cause, un dessein plus profond, plus essentiel, pour se donner une raison d'être ... Certains/certaines perdront probablement des élections. Sans doute. Mais peut-être auront-ils tout simplement sauver l'Europe ! Ils passeront alors très certainement à la postérité. Il faut parfois savoir perdre gros pour gagner très gros, surtout lorsque la mesure n'est pas pécuniaire et qu'elle a trait à la conscience !

01 octobre 2011

Chronique du mois de Septembre 2011

Le taureau (Bull) de Wall Street
Tout le monde connait cette sculpture en bronze de l'artiste Arturo Di Modica située au Bowling Green Park près de la bourse de New York (Wall Street), censée représenter la force, le pouvoir et l'espoir du peuple américain dans le futur. Mon sentiment, en cette fin de mois de Septembre 2011, est que le monde ne tourne pas rond. Les bourses connaissent des mouvements haussiers et baissiers inexplicables, ballotées par les valeurs bancaires. Plus personne ne comprend rien, le tout alimenté par des rumeurs plus folles les unes que les autres. Mais du reste qui est à la manoeuvre pour propager de telles informations ? On peut raisonnablement se demander si certains n'y  trouvent pas un intérêt. Car pendant que nous autres nous questionnons sur le pourquoi du comment, des financiers, avides de gains, s'en mettent plein les poches. Et bien oui, quand une même action (BNPP ou SG par exemple) fait +8%, -5%, -3% et +4% en 4 jours, il y a de quoi se demander si tout ceci n'est pas piloté ? A l'évidence, tout ceci n'est pas clair et vient renforcer l'impression du "tous pourris", alors même que nous aurions tous le souhait de faire un grand nettoyage de printemps et de repartir sur des bases saines. Nous en sommes très loin. Les politiques se débattent entre mises en examen pour abus de biens sociaux, malversations diverses, harcèlement ou tentative de viol. L'homme politique indemne de toute plainte ou de toute suspicion va devenir l'être rare ! Il est temps de reprendre tout ça en main. Les Etats-Unis ont un gros travail à faire sur eux-mêmes. Ces décennies de dépenses illimitées ont plombées leurs finances. En Europe, nous ne sommes guère mieux. Le vieux continent, essoufflé par une croissance très faible et un vieillissement des populations, n'arrive plus à prendre un rythme de croisière. Il y aura de la casse. Faut-il croire que Jean-Jacques Rosa (son ouvrage : "L'erreur économique") avait raison lorsqu'il prétendait que l'euro était une erreur ? En tout cas, force est de constater qu'une Europe à trois vitesses, d'un côté des pays en difficulté (la Grèce, le Portugal, l'Irlande, certains pays de l'Est, etc.), de l'autre des pays plus forts (l'Allemagne, la France, etc.) et enfin des zones tampon (l'Italie, l'Espagne, etc.), ne marche pas. cela ne fonctionne pas parce que les peuples ne pourront pas accepter indéfiniment de renflouer des pays fautifs. Pourquoi au fond un Allemand devrait-il payer pour les erreurs grecs ? D'autant plus qu'après la Grèce, il se dit qu'il devra payer pour l'Espagnol, le Portugais, l'Italien et qui sait, peut-être le Français. ce qui est certain, c'est qu'il est peu probable qu'un jour un Italien paie pour soutenir un Allemand ! Disons que ce n'est pas l'hypothèse la plus réaliste ! Alors solidarité oui, soutien aux autres pourquoi pas, mais tout a une limite dans la vie et les événements récents nous montrent qu'elle est maintenant en ligne de mire. Si l'Allemagne venait à sortir de la zone euro, alors nous serions face à une crise épouvante. Si la Grèce venait à tomber, ce serait dramatique, mais pour forcément mortel pour l'Europe. Difficile de savoir quoi faire. Il est par contre évident qu'après les élections, la retraite à 67 ans sera quasi inéluctable, que la hausse des impôts ne pourra pas être évitée, etc. Il en va de l'équilibre français, de sa solidité (tant que nous n'avons pas trouvé mieux, il nous faut garder nos bonnes notations pour être en mesure d'emprunter à bons taux) et de l'avenir de nos jeunes générations. Il faut reformer, vite, et sans reculer. Il faut accepter, comme le disait Jacques Delors en son temps, de ne pas être populaire. Il vaut mieux cela que de connaitre les affres d'une crise économique, financière et sociale inédite en France, dont les effets ne peuvent pas encore être tous appréhendés. 

04 septembre 2011

Chronique de rentrée (mois d'Août 2011)

Dessin de Frep
Voir blog "Crayon de nuit"
Nous sommes tous de retour ou presque et l'actualité fut dense cet été. L'Europe n'a jamais été aussi fragilisée. La Grèce peine à convaincre les investisseurs internationaux, les Etats partenaires et les institutions internationales. La situation est d'autant plus fragile que l'on sent bien que d'autres pays européens sont en limite de rupture. On le savait pour le Portugal et l'Irlande, mais l'Espagne, l'Italie ne sont pas loin d'un point de rupture. De quoi nous mettre en alerte, de quoi faire couler beaucoup d'encre, remettre en cause l'avenir de l'euro. Christine Lagarde s'est vu fustigée pour ses déclarations relatives aux banques européennes. Elle a simplement affirmé que les banques européennes devraient renforcer leurs capitaux. A-t-elle raison ou tort ? En tout cas, la majorité des commentaires allaient dans le sens d'un non sens, qu'elle était déjà à la solde des Etats-Unis. Il est vrai que les USA se débattent dans une crise sans fin et une récession naissante. Les dirigeants américains ont un intérêt évident à faire douter les investisseurs de la solidité des banques européennes. Ils ne mentent pas, ils mettent juste en avant ce que nous savons tous au fond. En cas de nouvelle chute des marchés, en cas de crise des liquidités, les banques auront du mal à suivre. Certains avancent que le problème n'est pas de recapitaliser mais d'assurer une bonne liquidité. D'autres prétendent que Christine Lagarde visait uniquement les banques qui n'avaient pas passé les "stress tests" de juillet. En bon économiste, je pense que les banques doivent maintenir un niveau de liquidité adéquat, sans cela c'est leur activité même de crédit qui sera en premier lieu affectée, mais qu'elles ont également la nécessité de renforcer leur niveau en capital pour faire face aux attentes du marché concernant les ratios de dettes sur capitaux solides. Je pense que Christine Lagarde n'a pas tort. Il n'y a pas de raison de s'alarmer outre-mesure, nos banques sont solides, mais en cas de nouveau tsunami, qui peut prédire le futur. D'autant que les états ne disposeraient plus des mêmes marges de manoeuvre qu'en 2008. Aujourd'hui les gouvernements, France en tête, court après des milliards de dollars, pour réduire cette dette globale qui commence à nous prendre à la gorge. Il faut être attentif au moindre détail. Un ami dirigeant me disait récemment que le monde ressemblait à une cocotte minute prête à exploser ! Un peu exagéré direz-vous. Sans doute, mais cela chauffe quand même. D'autant qu'à la tourmente économique et financière s'ajoutent la révolution des peuples arabes un peu partout, la recherche de démocratie est toujours une bonne chose, et des manifestations sociales, celles d'hommes et de femmes qui ne parviennent plus à se frayer un chemin dans le monde actuel. Dernier pays en date à connaître ce type de situation, Israël, qui signe des temps, n'y était pas habitué. On parle un peu partout de taxer davantage, des patrons revendiquent leur désir de payer plus, on parle de ponctionner plus d'argent sur les plus value des capitaux, mais attention il y a un revers à cela. Si tous les pays ne mènent pas ce mouvement de concert, on risque d'assister à des départs massifs de cadres dirigeants et/ou d'entrepreneurs, et là nous aurons perdu beaucoup plus. Je ne suis pas contre une augmentation des impôts, surtout pour les plus aisés, mais le niveau de taxation est déjà très élevé en France. J'ai quelques convictions: le capital mérite rémunération car ce sont les entrepreneurs qui prennent des risques, parfois énormes, souvent sans richesse spécifique au démarrage de leur entreprise. De nombreuses affaires, prospères aujourd'hui, ont débuté sur la volonté d'un homme ou d'une femme, qui a eu le courage de se mettre en danger. Ils assurent la croissance de l'économie française et créent une dynamique de l'emploi. Ce n'est pas rien. Sans eux, cela deviendrait très difficile. Une nation, fut-elle aussi grande que la France, a besoin de ces créateurs. Ce ne sont pas des spéculateurs, ils ne faut pas confondre, ce sont des leaders qui ont des idées et du courage. Alors protégeons cela, c'est une pépite pour nous tous. Et n'oublions pas aussi que peu d'entre nous ont ce talent en eux. Je pense qu'il est aussi normal qu'il y ait des graduations importantes dans les grilles de salaires au sein des entreprises de toute taille. Un PDG du CAC 40 par exemple a une responsabilité énorme sur ses épaules. Cela doit être payé. Je crois à l'inverse qu'il faut raison garder et que nous devrions réguler les salaires, certainement les plafonner par niveau. Je ne sais pas comment, mais c'est ce qu'il faudrait faire. On a abusé et aujourd'hui il ne devrait pas y avoir de tels multiples entre le président et le plus bas échelon d'une société donnée. On pourrait alors redistribuer un peu mieux le produit du travail et éviter les injustices sociales souvent criantes du moment. Je vous retrouve semaine prochaine pour une réflexion sur le dirigeant. 

02 août 2011

Chronique du 18 au 31 Juillet 2011

Jean-François Copé
Ma chronique commence par une bonne nouvelle. Il en faut. Alors que la loi Zimmermann-Copé fixait le seuil d'attribution des sièges d'administrateurs des sociétés du CAC 40 à 20% d'ici 2014, il semblerait qu'il soit d'ores et déjà franchi !
Publicis et Vallourec seraient par ailleurs les meilleurs élèves de la classe en ayant passé les 40% par exemple par la première. Ces grands noms français sont donc en avance, très au-dessus de la moyenne nationale. 
40% au minimum reste la cible pour 2017. Il y a encore du chemin à accomplir
Certes, l'euro se porte comme un charme, mais il est trop fort. Beaucoup trop fort et nous sommes nombreux à souhaiter sa baisse, surtout les économistes qui le voient comme un danger pour nos économies. Il pousse les délocalisations dans la zone dollar et empêche des pays traditionnellement exportateurs comme la France ou l'Italie de bénéficier d'un niveau d'activité supplémentaire, d'une manne providentielle. Une manne dont ces pays auraient bien besoin pour soulager leur endettement respectif. La croissance, ainsi freinée, handicape nos entreprises. Aucun doute là-dessus. La dévaluation aurait été possible en d'autres temps et aurait été une bonne solution. Elle est aujourd'hui techniquement et politiquement impossible. Il faut trouver d'autres solutions. Que faire ? 
Une sortie de l'Allemagne de la zone euro en serait une. Mais contrairement à une idée reçue, l'Allemagne, aussi forte soit-elle, n'a pas intérêt à un tel mouvement. Cela nuirait gravement à son moteur économique. 
L'autre solution est de voir le dollar remonter ! Bien sûr. Si l'euro ne baisse pas, faisons remonter le dollar. Simple ! Mais là encore peu de chance de voir ceci arriver avant les élections américaines. Le président Barack Obama ne prendrait pas ce risque. Lorsque l'on voit les difficultés rencontrées outre-atlantique pour éviter un défaut de paiement historique de la première puissance mondiale, on se dit que quelque chose ne tourne pas rond en ce moment (voir mon dernier billet sur le sujet). Nous verrons bien.
France Telecom lance SOSH
Pour faire face à ce type de situation, certaines entreprises n'hésitent pas à réagir et à se préparer aux temps difficiles. Ainsi, prévoyant une situation concurrentiel renforcée avec l'arrivée de Free sur le marché des mobiles, France Telecom, par la voie de son président Stéphane Richard, annonce son entrée dans le marché du "Low-cost" (marque "Sosh"). 
C'est une réaction à ce que nous vivons. Il faut bien trouver les moyens de sauvegarder la croissance et à terme l'emploi. Il faut résister, être résilient. Nous en avons déjà parlé. Je suis persuadé que c'est une étape importante pour l'opérateur français. Il prend position et montre qu'il peut réagir vite et fort. 
Pour rester sur les entreprises françaises, celles qui marchent bien et qui affichent une bonne santé, notons celle du groupe EDF. Henri Progio, PDG, annonçait il y a peu de bons résultats pour le premier semestre 2011. Un EBITDA en progression de 6,2%, un chiffre d'affaires en croissance de 2,7% et un résultat net récurrent (toujours important) en hausse de 12,5% ! 
Ces résultats sont en particulier liés à la bonne tenue du nucléaire, ce qui a permis au président d'affirmer le leadership du groupe, véritable chef de file, de confirmer une stratégie de diversification des énergies, et la volonté évidente de ne jamais faire passer les résultats avant la sécurité des citoyens. L'industrie française avait passé la crise en 2008/2009 avec brio. Elle montre une nouvelle fois de belles potentialités, de belles réserves. Les fleurons se portent bien, c'est une bonne nouvelle pour notre futur à tous. 
La technologie dans ces environnements joue un rôle considérable et va donner des ailes aux acteurs du marché français. Rappelons le lancement par HP de la tablette TouchPad et de WebOS qui vont apporter un bout en bout technologique salutaire.

Prochaine chronique exceptionnellement fin Août. En attendant, je vous souhaite à tous de très bonnes vacances ! 

11 juillet 2011

Chronique du 04 au 17 Juillet 2011

Thomas Voeckler,
maillot jaune du tour
au 18 Juillet 2011
Un Français en jaune sur le tour de France est déjà en soi une nouvelle pour notre chronique. Nous lui souhaitons bon courage pour le dernier rush. L'homme est courageux. Et du reste c'est bien de courage dont nous avons tous besoin lorsque nous regardons à l'horizon. L'horizon économique bien sûr. Car de ce côté là, on annonce un temps de grosse tempête. La crise de la dette et ses répercussions n'en finit pas de faire couler beaucoup d'encre.
Nous ne sommes pas sortis de la crise. Loin s'en faut. Pourtant, beaucoup font comme s'il ne s'agissait que de vieux souvenirs, que d'une histoire ancienne, un cauchemar aujourd'hui oublié. On a vite rangé tout ceci dans un placard. Attention danger ! Seule la nation allemande tient bon. Nos voisins, si importants pour nous sur le plan économique, nos partenaires de toujours, aussi bien fournisseur que client, ont fait leur armes, comme nous le savons, en réintégrant l'Allemagne de l'Est. Et ils l'ont fait seuls. Personne ne les a aidé ou peu. Alors aujourd'hui, ils coincent un peu lorsqu'on leur demande de venir en aide à Pierre, Paul ou Jacques, simplement parce que certains ont plus ou moins bien gérés leur finance. Partout en Europe, le chômage frôle les 10%, parfois on les dépasse. Même tendance alarmante aux Etats-Unis. Les indices de prix, alimentaires en particulier, remontent à une vitesse vertigineuse. Et quand le peuple a faim ... on connait la chanson. 
Pour information, en 1970, la dette américaine était de 170% du PIB, ce qui a provoqué la cassure du lien qui unissait le dollars à l'étalon or, avec les conséquences bien connues. En 1928, veille de catastrophe, ce même pourcentage s'établissait à 220% !! Aujourd'hui, nous dépassons les 350% !!! De quoi inquiéter même les plus détendus. Voilà bien où se trouve l'inquiétude la plus forte, sachant qu'en plus le coup de la conversion dettes privées en dettes publiques n'est ni facile ni acceptée. L'étau se resserre. Il y a urgence à réformer la finance mondiale en profondeur. Mais comment ? L'absence de gouvernance mondiale est une cause de retard chronique. Nous sommes un peu comme celui qui, assis dans un bolide, voit le mur arriver mais n'a ni volant ni freins !!! 
Certains bougent. Les plans d'austérité se multiplient, en Grèce, au Portugal, en Italie. Le président américain met toute son énergie à convaincre les élus de la nécessité d'une action rapide au niveau de la dette. De la nécessité de le suivre et de lui faire confiance, qu'ils soient républicains ou démocrates. La cause est maintenant commune. Mais au final il peine ...
L'incapacité à s'aligner, à se mettre d'accord, des égos mal placés, tout cela peut coûter cher au monde moderne et aux générations futures. La recherche de consensus systématique présente des limites que nous avons peut-être déjà dépassés. D'autant plus que tout ce que nous disons de la problématique financière peut s'appliquer à d'autres domaines tout aussi dramatiques et urgents, comme les impacts du changement climatique par exemple. On parle beaucoup, on décide peu. 
Or quand il y a crise, la solution est autant dans la vitesse d'action que dans le contenu de la solution. Il vaut mieux se tromper (un peu) et agir que de rester dans un immobilisme consternant. Certains en appellent à la notion de souveraineté nationale. Mais admettons que le concept a peut-être vécu et qu'il serait temps d'évoluer.
Christine Lagarde
C'est dans ce contexte de tension extrême que Christine Lagarde vient de lâcher le Ministère de l'économie, des finances et de l'Industrie pour prendre la direction du FMI (le Fonds Monétaire International). A peine installée dans son siège, elle accordait un entretien à la chaîne de télévision américaine ABC (diffusé le 11/07/2011) et déclarait son inquiétude face au blocage entre démocrates et républicains en vue de relever le plafond légal de la dette publique américaine. Pour certains, le risque serait un possible défaut de paiement. Pour d'autres, des solutions existent. Mais plus que le contenu, il est intéressant de noter que Christine Lagarde est rentrée dans ses nouveaux habits en un temps record, tout en reconnaissant que son prédécesseur, Dominique Strauss-Kahn, avait fait un remarquable travail à la tête de l'institution. Compétente, elle ne perd pas de temps et prend déjà des positions affirmées. Tant mieux.  


Au gouvernement Fillon, elle avait été la première femme à occuper un poste de Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. Au FMI, elle est de nouveau la première femme portée au sommet de la vénérable maison. 

02 juillet 2011

Chronique du mois de Juin 2011

A la demande de certains de mes lecteurs assidus (que je remercie au passage), je lance une rubrique "Chronique de la quinzaine". Ce sera l'occasion pour moi de parler de ce qui m'a le plus marqué. Ce qui m'a intéressé. Je pourrais ainsi alterner avec des billets sur des sujets divers. De façon exceptionnelle, je ferais référence cette fois à des faits qui portent sur les trois dernières semaines.
Gérald Karsenti
Je commence par la semaine du 27 Juin. Elle a démarré pour moi par une très bonne nouvelle, je ne pourrais dire le contraire, puisque les dirigeants mondiaux et européens de Hewlett Packard ont décidé de me confier la direction de la filiale française. L'annonce a été faite par Yves de Talhouët le 27 Juin 2011. J'ai pris mes fonctions de PDG HP France le 1er Juillet 2011 (cliquez sur le titre pour voir l'annonce). C'est sans aucun doute un moment très important dans ma carrière. 
Pour plusieurs raisons : 
1) HP est un fantastique groupe, le seul aujourd'hui qui peut offrir aux clients une vue de bout en bout du flux informationnel, le seul qui possède un leadership technologique étendu allant du PC, des imprimantes, des offres de proximité aux technologies et services liés aux centres de traitement ("Data Centers") en passant par les réseaux; 
2) La richesse des femmes et des hommes qui y travaillent, leur loyauté envers ce groupe, l'attachement qu'ils ont tous à une culture ancrée dans le marbre; 
3) Une dynamique permanente, le groupe ayant fait l'acquisition de multiples entreprises dans les réseaux, le stockage, les serveurs, les ordinateurs personnels, les imprimantes, l'art graphique, le logiciel et les services; 
4) une capacité d'innovation sans cesse renouvelée, les annonces récentes de la plateforme WebOS et de la tablette HP en sont deux parfaites illustrations; 
5) Un nouveau président mondial a pris les rênes de l'entreprise au 1er Novembre 2010. Comme je l'avais annoncé dans un précédent billet, il s'agit de Léo Apotheker. C'est une nomination qui était venue à point nommé car Léo est un leader de croissance et nous en voyons déjà les effets positifs. 
Yves de Talhouët
Président HP EMEA (MD)
Je succède à Yves de Talhouët. Ce fait est déjà un honneur. Yves est un fantastique leader. Du reste, il vient de prendre la présidence d'HP en Europe (Zone EMEA).
Les challenges qui nous attendent sont passionnants. Nous avons un potentiel unique, guidés par un objectif central: satisfaire nos clients en leur apportant des solutions innovantes et en délivrant nos contrats avec l'excellence attendue. HP est une entreprise d'ingénieurs, fondée sur l'innovation, la créativité et le développement des collaborateurs & et de son écosystème (partenaires).

D'autres événements ont attiré mon attention au cours de ces trois dernières semaines.
"Passe ton Bac d'abord !"
Le Bac tout d'abord. Sans doute parce que mon fils le présentait cette année. On connait la fameuse expression "Passe ton bac d'abord !". Qui ne l'a pas entendu. Pourtant, elle reste le meilleur conseil que l'on puisse donner à un jeune. Sans lui, point de sésame pour se lancer dans des études supérieures ou du moins les choses se complexifient. Sans lui, le taux de chômage monte brutalement. Aujourd'hui, les deux tiers d'une classe d'âge atteignent ce niveau. C'est une bonne nouvelle quand on songe qu'en 1980, on ne parlait que d'un quart !!! Le nombre de bacheliers s'est donc envolé. Les filles ont un taux de réussite supérieur de 10 points aux garçons avec un peu plus de 70%. Dernier constat, malgré tous les efforts effectués au cours des vingt dernières années, le taux de succès stagne ... Bientôt les résultats, alors bonne chance aux bacheliers qui attendent avec impatience et à leurs parents !
Image de la Grèce
La situation de la Grèce me fait aussi réagir. Moi, passionné d'histoire, moi lecteur assidu des oeuvres d'Homére qui ne quittent que rarement ma table de chevet, me voici comme beaucoup incrédule face à ce pays, à l'histoire riche comme aucun autre, au bord du gouffre. Quand on pense au sens du nom même du philosophe (en grec ancien Ὅμηρος / Hómêros, « otage » ou « celui qui est obligé de suivre ») on se dit que c'est un peu à quoi se trouve réduit la Grèce: suivre. Suivre le mouvement. Accepter l'affront aussi, la gène, parfois la honte. Certes, ils ont une part de responsabilité, c'est indéniable, mais ne devrions nous pas faire profil plus bas quand on sait que demain ce sera peut être le tour d'un autre pays européen, l'un de ceux qui est déjà affaibli (l'Irlande, le Portugal) ou même l'Italie, et pourquoi pas la France. Touchons du bois!!! Le 19 Juin, le Sunday Times barrait une photo du célèbre Parthénon d'un slogan provocateur s'il en est "A Vendre", le tout suivi du numéro de téléphone du 1er ministre Grec ! Limite ... non ? Pour que la Grèce s'en sorte, les avis divergent. La mienne est la suivante : le niveau des taux d'intérêt imposés à la Grèce est trop élevé, il pèse sur l'endettement global et l'empêche de recourir aux marchés financiers de façon sereine. Faut-il restructurer la dette ? Non, je ne le pense pas. Mon passé d'économiste me rappelle qu'il faut là proposer le rachat de la dette souveraine, par les banques, par les institutions européennes, voire mondiales, et ensuite permettre à Athènes, de rembourser à des taux raisonnables. ne pas faire cela pourrait menacer la stabilité de la zone euro, créant une véritable crise systémique, bien plus sérieuse que les symptômes que nous constatons aujourd'hui puisqu'elle pourrait aboutir à un gel du marché interbancaire. Il faut du reste se souvenir que le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) et que la Banque Centrale Européenne (BCE) ont déjà réalisé des montages à plusieurs étages de ce type. Cela passe certes par l'acceptation d'une perte / décote de l'ordre de 25% pour se débarrasser en contrepartie d'actifs risqués. Pas idéal certes, mais pour le secteur financier un moindre mal.
Renault Mégane
Coup de chapeau au constructeur automobile Renault pour la mise au point d'un moteur diesel "Energy dCi 130", supposé consommer 20% de carburant en moins, et salué par tous les spécialistes du secteur. Rappelons au passage que ce fleuron de l'industrie française ambitionne toujours d'être la référence absolue des voitures à zéro émission, en attendant les véhicules électriques. Je me devais de saluer ce résultat !
Centrale nucléaire
Regard sur le nucléaire. Après le drame de Fukushima et la décision allemande (suivie de l'Italie) de renoncer à l'énergie nucléaire, nous avons des raisons légitimes de nous poser cette question. Que faire en France ? Officiellement, la France a choisi de maintenir, comme la Grande-Bretagne, la Corée du Sud, la Chine, l'Inde et le Japon, de maintenir son projet global. Au final, le bilan semble montrer que ceux qui arrêtent ou qui ralentissement ne vont que peu influer sur le volume d'affaires au niveau mondial du secteur. La question est cependant là, latente: à défaut de stopper les programmes, ne faudrait-il pas bâtir un plan mixte et développer des solutions alternatives et complémentaires. La question est même de savoir comment on parviendra à concilier dans le temps la volonté de réduire les émissions de CO2, en augmenter d'une part la sécurité des sites industriels et d'autre part la compétitivité des nations. Ces interrogations ne se posent pas seulement au niveau des gouvernements du monde, mais à toutes les strates de la sociétés, les régions, les villes, les quartiers et même les individus que nous sommes ...

Prochaines chroniques dans quinze jours donc, soit RV pris au 17 Juillet. N'hésitez pas à commenter sur geraldkarsenti@live.fr