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» Chronique du mois de Septembre 2011
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Le taureau (Bull) de Wall Street |
Tout le monde connait cette sculpture en bronze de l'artiste Arturo Di Modica située au Bowling Green Park près de la bourse de New York (Wall Street), censée représenter la force, le pouvoir et l'espoir du peuple américain dans le futur. Mon sentiment, en cette fin de mois de Septembre 2011, est que le monde ne tourne pas rond. Les bourses connaissent des mouvements haussiers et baissiers inexplicables, ballotées par les valeurs bancaires. Plus personne ne comprend rien, le tout alimenté par des rumeurs plus folles les unes que les autres. Mais du reste qui est à la manoeuvre pour propager de telles informations ? On peut raisonnablement se demander si certains n'y trouvent pas un intérêt. Car pendant que nous autres nous questionnons sur le pourquoi du comment, des financiers, avides de gains, s'en mettent plein les poches. Et bien oui, quand une même action (BNPP ou SG par exemple) fait +8%, -5%, -3% et +4% en 4 jours, il y a de quoi se demander si tout ceci n'est pas piloté ? A l'évidence, tout ceci n'est pas clair et vient renforcer l'impression du "tous pourris", alors même que nous aurions tous le souhait de faire un grand nettoyage de printemps et de repartir sur des bases saines. Nous en sommes très loin. Les politiques se débattent entre mises en examen pour abus de biens sociaux, malversations diverses, harcèlement ou tentative de viol. L'homme politique indemne de toute plainte ou de toute suspicion va devenir l'être rare ! Il est temps de reprendre tout ça en main. Les Etats-Unis ont un gros travail à faire sur eux-mêmes. Ces décennies de dépenses illimitées ont plombées leurs finances. En Europe, nous ne sommes guère mieux. Le vieux continent, essoufflé par une croissance très faible et un vieillissement des populations, n'arrive plus à prendre un rythme de croisière. Il y aura de la casse. Faut-il croire que Jean-Jacques Rosa (son ouvrage : "L'erreur économique") avait raison lorsqu'il prétendait que l'euro était une erreur ? En tout cas, force est de constater qu'une Europe à trois vitesses, d'un côté des pays en difficulté (la Grèce, le Portugal, l'Irlande, certains pays de l'Est, etc.), de l'autre des pays plus forts (l'Allemagne, la France, etc.) et enfin des zones tampon (l'Italie, l'Espagne, etc.), ne marche pas. cela ne fonctionne pas parce que les peuples ne pourront pas accepter indéfiniment de renflouer des pays fautifs. Pourquoi au fond un Allemand devrait-il payer pour les erreurs grecs ? D'autant plus qu'après la Grèce, il se dit qu'il devra payer pour l'Espagnol, le Portugais, l'Italien et qui sait, peut-être le Français. ce qui est certain, c'est qu'il est peu probable qu'un jour un Italien paie pour soutenir un Allemand ! Disons que ce n'est pas l'hypothèse la plus réaliste ! Alors solidarité oui, soutien aux autres pourquoi pas, mais tout a une limite dans la vie et les événements récents nous montrent qu'elle est maintenant en ligne de mire. Si l'Allemagne venait à sortir de la zone euro, alors nous serions face à une crise épouvante. Si la Grèce venait à tomber, ce serait dramatique, mais pour forcément mortel pour l'Europe. Difficile de savoir quoi faire. Il est par contre évident qu'après les élections, la retraite à 67 ans sera quasi inéluctable, que la hausse des impôts ne pourra pas être évitée, etc. Il en va de l'équilibre français, de sa solidité (tant que nous n'avons pas trouvé mieux, il nous faut garder nos bonnes notations pour être en mesure d'emprunter à bons taux) et de l'avenir de nos jeunes générations. Il faut reformer, vite, et sans reculer. Il faut accepter, comme le disait Jacques Delors en son temps, de ne pas être populaire. Il vaut mieux cela que de connaitre les affres d'une crise économique, financière et sociale inédite en France, dont les effets ne peuvent pas encore être tous appréhendés.