27 janvier 2013

On ne dit pas assez aux salariés qu'on apprécie qu'on les apprécie

En écoutant cette chanson de Louis Chedid, toujours talentueux, je me suis posé de nouveau cette question : doit-on dire à des talents, aux hauts potentiels de l'entreprise par exemple, tout le bien que l'on pense d'eux ? Il s'agit là d'un point délicat effectivement. 

Le dire c'est jouer la clarté, s'assurer qu'il n'y aura pas de mauvaises surprises un jour, ni pour l'un ni pour l'autre. Pas d'ambiguïtés. Il n'y a rien de pire pour un salarié que de découvrir le jour où il remet sa lettre de démission qu'il comptait finalement plus qu'il n'avait pu l'imaginer. Et inversement il n'y a rien de pire pour un employeur que d'être pris de court et de se reprocher de ne pas avoir parlé. 

Un peu comme en amour. Revenons sur la chanson de Louis Chedid, tirée de l'album portant le même nom et sorti en 2010 : "On ne dit jamais assez aux gens qu'on aime qu'on les aime". Pour ne pas avoir dit à son conjoint les sentiments que l'on éprouvait à son égard, on peut le perdre, sans s'en rendre compte. Pour ne pas avoir dit à un ami à quel point elle/il comptait pour vous, vous pouvez voir les liens se distendre sans vraiment en comprendre les raisons. Car un jour les faits sont là et il est trop tard. 

Vous ne risquez au fond qu'une chose à le dire : qu'elle ou qu'il ne sache pas gérer l'information correctement. En d'autres termes qu'elle ou qu'il prenne "la grosse tête". 
Mais ne serait-ce pas là la preuve d'une limite ? Si un individu lambda ne sait pas gérer son égo, il est peu probable qu'il sache évoluer positivement, avec humilité dans l'entreprise. Autant le savoir.  

Pour ma part, je pense donc qu'il faut le dire.
Je pense aussi qu'il ne faut pas limiter cet exercice de transparence à certains profils mais l'appliquer à tous ceux qui sont importants pour vous.  

Alors parlons, livrons nos pensées, sans états d'âmes, avant de se  retrouver un jour face à une nouvelle qui ne sera pas la bienvenue ! 

20 janvier 2013

Concentration ... quand tu nous lâches !

Publié par Sinéad Lachever
dans "little Roisin's stuff"

Notre époque est celle de l'information. Si le monde a connu plusieurs révolutions, agricole, industrielle, technologique, c'est bien celle de l'information que nous vivons actuellement. Les données fusent et nos technologies nous assistent pour tenter d'en capter l'essentiel. De fait, du réveil au coucher, nous utilisons, à des degrés différents selon nos addictions, toutes sortes d'outils, des "smartphones", des tablettes, des PC Portables ou fixes, des systèmes d'impression intelligents, divers objets numériques, ... A la maison, nous avons définitivement basculé dans le 21ème siècle et nous n'en sommes qu'au début. Immeubles intelligents, domotique, robotique, notre vie va encore se transformer. 

Mais en attendant, force est de constater que nous sommes tous, comprenons bien tous, les esclaves de nos technologies et du contenu auxquelles elles sont censées nous donner accès. Le but de ce "post" n'est certainement pas de livrer un plaidoyer "anti-techno". Ce serait un comble vu le métier que j'exerce avec passion depuis toujours. Les technologies n'ont rien à voir dans cette affaire. Elles nous permettent indiscutablement de vivre mieux. Non, il s'agit plutôt d'un plaidoyer pour plus de raison car le problème vient de l'usage excessif que l'on peut en faire parfois. L'abus n'est bon en rien. Et bien, là non plus ! 
Trop d'emails reçus dans nos boites, trop de réseaux sociaux, trop de virtuels, trop de tout. Je ne suis pas un bon exemple ! 

Le résultat semble être sans appel. Des études Britaniques et Françaises récentes montrent que les enfants n'arrivent plus à se concentrer plus de 20 minutes. Ils éprouvent alors des difficultés à l'école et aussi pour faire leurs devoirs à la maison. Les fautifs ? L'ordinateur, l'internet, la TV mais surtout les jeux vidéos. Elles montrent de façon très claire qu'en jouant souvent et depuis leur plus jeune âge, les enfants n'arrivent rapidement plus à se concentrer dans le temps. Ils font tout, très vite. Dix choses à la fois. Je devrais dire dix petites choses à la fois au lieu d'en faire une ... mais plus en détail. On préfère "zapper" sur internet plutôt que de lire un bon livre. Il est difficile de juger, il faudrait pousser l'analyse car le jeu par exemple leur permet à l'inverse de rendre leurs esprits plus vivaces. Mais les détracteurs diront que c'est bien là que réside justement le problème, que c'est bien la raison qui explique cette impossibilité pour eux de se poser longtemps sur le même problème. 
Bien sûr, il n'est pas très difficile de faire un parallèle avec nos activités professionnelles à l'âge adulte. Au bureau, nous sommes également attachés à nos technologies. Certains meetings se déroulent avec tous les participants les yeux rivés derrière leur écran. Rares sont celles et ceux qui mettront leur téléphone en veille et qui renonceront à les consulter deux heures durant. Cela nous parait insurmontable ! 

Ce qui semble impossible aussi c'est de se concentrer très longtemps sur un même thème, de l'approfondir. Cette difficulté est le résultat d'un très long processus qui s'est déroulé en parallèle du progrès technique. L'exigence de résultat et de vitesse ont pris le pas peu à peu sur l'analyse. De nos jours, il faut se hâter en tout : il faut analyser vite, décider vite, exécuter vite. Ne pas le faire vous expose à passer pour un dirigeant passif, incapable de trancher, de décider. C'est parfois vrai du reste pour certains ! 
Nous avons pris l'habitude, comme nos enfants, de faire de multiples choses à la fois et donc de les survoler. 

Notre société de consommation est un peu devenue celle du KleenexN'est-ce pas de nature à nous inquiéter ? 

Ne faut-il pas prendre des mesures, chez nous, au travail, pour que nous puissions retrouver le sens de l'effort intellectuel, le goût de l'approfondissement ? 
Pour ne pas nous laisser envahir plus longtemps par ce qui n'a pas d'importance. Pour nous concentrer sur ce qui l'est, sur l'essentiel. 
Pour prendre la mesure de l'importance de certains choix. 

Tout comme nous avons pris l'habitude de vivre ainsi, nous pouvons non pas faire machine arrière, cela serait loin d'être idéal, mais trouver un juste milieu et nous défaire de certaines mauvaises habitudes.

Il est intéressant de constater que les élections sont par exemple et contrairement à ce que beaucoup pensent un moment clé pour se poser et réfléchir à des questions de société (l'avenir des retraites, pour ou contre l'euthanasie, etc.) ou existentielles (dans quel monde voulons-nous vivre ...). C'est la raison qui explique le succès d'émissions comme "Des paroles et des actes". Ces périodes sont aussi celles où l'on engage la discussion assez facilement et avec toutes sortes de gens, quitte à afficher des désaccords. On devrait faire de même à chaque moment clé de notre vie. 

Provoquer des discussions à la maison autour d'un livre ou d'un film en famille. Provoquer la discussion avec des groupes de salariés sur des questions essentielles et complexes. 

Pour ne pas laisser nos neurones au chômage !

12 janvier 2013

Le succès d'une entreprise ou d'un état : équation ou alchimie ?

Pour redresser une économie, les mêmes règles prévalent que pour une entreprise. Faut-il encore définir une stratégie financière ? Cette dernière doit être mise en oeuvre, à priori, pour mettre en place la stratégie générale de l'entreprise et son plan opérationnel (capacité à faire arriver les choses ou d'exécution comme disent nos amis anglo-saxons). 

Les leviers sur lesquels il est dès lors possible de s'appuyer sont nombreux : 
  • on peut décider de privilégier la croissance du chiffre d'affaires avec l'idée de prendre des parts de marché. C'est un objectif compréhensible mais il faut s'attendre qu'il pèse sur la marge et donc sur le profit opérationnel, sauf à aligner les coûts (OPEX) de façon proportionnelle. 
  • On peut décider de mettre l'accent sur la marge. On pourra le faire par un changement du mix- produits, en faveur des produits et/ou services à forte valeur ajoutée, comme certaines activités de services ou des produits présentant un avantage compétitif déterminant (donc plus chers, mieux positionnés). 
  • On peut décider d'abandonner certaines activités qui ne sont pas en ligne avec les objectifs de marge et de profit du groupe, avec l'inconvénient de voir son chiffre d'affaires se tasser. 
  • On peut décider au contraire d'étendre son champs, en ayant le maximum de produits et/ou services, sous condition qu'il y ait une cohérence dans les choix opérés. On réalise une sorte de "one-stop shopping". 
  • On peut décider de gagner des parts de marché au détriment de la marge, mais alors de réduire les dépenses de façon drastique pour maintenir un profit élevé, propre à satisfaire les marchés. 
Un gouvernement aujourd'hui se retrouve face aux mêmes problématiques. 

Relancer l'économie en période de crise est toujours possible, nous en avons déjà parlé, mais obtenir une dynamique à plus de 2 ou 3% est actuellement illusoire, surtout en Europe. 

L'Europe présente de nombreux atouts. Sa taille, sa diversité, son leadership dans de nombreux secteurs, son histoire qui lui donne un certain recul. 

Elle affiche également de gros déficits. Du reste le mot est bien choisi ! Un déficit creusé par les dépenses publiques, une balance commerciale versus d'autres zones qui n'est pas au mieux, un chômage qui monte, des dettes rampantes dont on ne voit pas les racines. 

La France n'échappe pas aux difficultés. Mes propos n'ont rien de politique. La situation n'est bien sûr pas le fait du gouvernement actuel. Il récupère même une situation très difficile. Les gouvernements qui se sont succédés depuis 30 ans ont tous enfoncé la nation. Inconsciemment peut-être. Par incompétence, facilité ou ... par manque de courage ... difficile à dire. Mais tous, de droite ou de gauche, ont participé à cette situation. Il faut en sortir. 

Or, le chômage est en phase ascendante. Les dépenses publiques en proportion du PIB n'ont jamais été aussi fortes. Le coût du travail prohibitif. La législation complexe et manquant totalement de flexibilité. A force de vouloir défendre le salarié, ce qui est tout à fait respectable, j'en suis un aussi, nous avons oublié que ce sont bien les actionnaires qui créent ou pas de l'emploi en France. Si notre environnement les inquiète, leur fait peur, ils vont se déplacer ailleurs

Et aujourd'hui, nous ne faisons pas peur, c'est peut-être encore excessif, mais nous posons question. Et encore que je n'en suis plus très sûr. Lorsque je discute avec mes amis internationaux, leurs commentaires m'inquiètent parfois. Cela commence sur le ton de la plaisanterie, on aime bien charrier les français, mais cela se termine toujours par des opinions tranchés, rarement en notre faveur. "Investir en France cela coûte cher"; "Si on embauche chez vous, on sera coincé car nous tomberons sous les fourches caudines de vos plans sociaux extrêmement chers"; "Il fait bon vivre en France mais pour combien de temps ?". 

Ces questions (ou constats) peuvent déranger, je ne peux qu'être d'accord, mais elles sont une réalité. Notre réalité. Nous assistons, au-délà des départs de français aisés à l'étranger, à des ruptures organisationnelles des entreprises mondiales qui sont inquiétantes :
  • Proliférations de centres de services partagés : on regroupe le service commun à plusieurs pays en un seul lieu, un pays où le coût du travail est très bas ... pas la France. Cela pourra être la logistique, les achats, l'informatique, la gestion de la trésorerie, etc. 
  • Développement de "l'offshoring" : on signe un contrat de services en France mais on l'opère là où le coût du travail est très bas, en Inde, au Vietnam, en Roumanie, etc. 
  • Regroupement des sièges sociaux, là où la fiscalité est plus attractive: Londres, Genève ou Zurich.
Que faire alors ? 
  • Couper les coûts ou les dépenses publiques peut fonctionner à court terme mais bien entendu la limite ne tarde pas à venir. L'exercice comporte de nombreux risques, au-delà du manque singulier de vision, de mettre l'entreprise en difficulté sur le moyen/long terme. 
  • Augmenter les prélèvements, les impôts et taxes en particulier, est une solution facile, solution à laquelle il faut avoir recours, mais pas au-delà de certaines limites. Quand la fiscalité devient confiscatoire ou dissuasive, elle a l'effet inverse à celui recherché initialement. Les entreprises ne s'installent plus chez vous, voire fuient, les individus font de même, et au final c'est moins de recettes fiscales. Le gouvernement Fillon avait voter 30 milliards de ponctions supplémentaires. Le gouvernement actuel a fait de même. C'est 60 milliards de plus ! Il fallait sans doute le faire. Mais nous sommes à la limite de l'exercice, surtout si l'on ajoute que ceux qui créent la richesse ont en perspective la taxe à 75% au-delà du million d'euros. 
  • Relancer l'économie, facile à dire me direz-vous, reste la seule solution saine et viable sur le moyen terme. Il faut améliorer notre compétitivité par les coûts, favoriser l'innovation et la création de nouvelles entreprises, accompagner les talents (plutôt que de les laisser partir), multiplier les pôles d'attraction autour de nouvelles technologies et de savoir-faire spécifiques. 
Pour qu'une politique fonctionne, c'est un peu comme une salade, pour qu'elle soit bonne (effective), il faut un bon assaisonnement ! 

Les entreprises au fond doivent en premier lieu dégager du cash-flow et même du "free cash-flow". Au fait, un rappel sur cette dernière notion. Ce ratio mesure la performance financière d’une entreprise. Il représente la capacité d'une entreprise à générer du cash mais après avoir investi dans le maintien ou la croissance de ses actifs (équipement, bâtiment, etc.). 

C'est donc au fond ce qui est "libre" une fois l'essentiel assumé ! Ce "cash-flow libre" peut alors être utilisé pour se développer ou pour distribuer des dividendes, etc. Pour le calculer, il convient d'ajouter les amortissements au bénéfice avant impôts et intérêts et de déduire ensuite la variation du fonds de roulement et les investissements en capital. Il est important parce qu'il est le signe annonciateur de bonne santé. Sans ce "cash-flow libre", l'entreprise ne peut pas réaliser de nouvelles acquisitions, investir en recherche et développement, rembourser sa dette. Sans ce "cash-flow libre" l'entreprise n'a pas de flexibilité. Elle est étranglée et sa survie est compromise. 

Tout gouvernement est dans la même situation. Il doit rembourser sa dette, investir (pour rénover l'école et les universités par exemple ou moderniser son armée), attirer les investissements étrangers, etc. Pour cela, il lui faut une capacité de fonds disponible une fois les dépenses publiques payées, les intérêts d'emprunts assumés et idem pour tous les autres remboursements obligatoires. Et c'est là que l'histoire se complique. 

Nous avons intérêt à parier sur le succès des actions en cours. L'accord obtenu entre les syndicaux et le patronat ces jours-çi est plutôt une bonne chose, surtout pour la flexibilité du travail, les ajustements fiscaux opérés par le gouvernement précédent et l'actuel étaient nécessaires. Il faut maintenant aller plus loin et donner un élan à notre économie, qui seul pourra donner l'envie (voir mon avant-dernier post).

Alors au final, "Le succès d'une entreprise ou d'un état : équation ou alchimie ?"



On pourrait être tenté de répondre "équation", car tout semble rationnel et être le fruit de savants mélanges économiques et financiers, où le hasard n'a guère de place. Mais reste que les femmes et les hommes qui conduisent les changements font toute la différence. Et c'est pourquoi, il faut une juste compréhension de ce qu'il convient de faire, la volonté de le faire mais surtout celles et ceux qui vont faire d'un plan une réalité. 


Alors alchimie sans hésitation !



06 janvier 2013

La courbe d'apprentissage (english version follows "the learning curve")

From Marvin Weisbord
(on the internet)
La question est : apprenons-nous quelque chose du passé ? 

Bien sûr, nous sommes toujours en crise, du moins économique, car apparemment pour certains économistes ou politiques la crise financière et de l'Euro serait derrière nous. Je n'y crois pas une seconde. Que la volonté soit à présent de sauver la zone euro et que cette idée soit partagée par tous les pays européens, y compris l'Allemagne, je le crois aussi, mais de là à dire que le problème est réglé, certains vont à mon sens un peu vite en besogne. Il me semble que les centaines de milliards de dollars injectés dans l'économie mondiale au cours de trois ou quatre dernières années ne se sont pas évaporés du jour au lendemain et que la fragilité de certains pays européens, et même dans le monde, appelle la plus grande vigilance. Mais au fond, ce n'est pas tant de cela que je voulais traiter dans ce billet. Mon point est ailleurs. 

Ce que la communauté internationale voulait changer pouvait tenir en quelques lignes:
  • Arrêtons de regarder à court terme et de mettre en péril la croissance effective des entreprises. En d'autres termes, il faut laisser les entreprises bâtir des plans de moyen et long terme, sans se soucier toujours de la valorisation trimestrielle de leur cours en bourse;
  • Il faut arrêter cette course en avant qui consiste à financer la croissance à crédit, ce qui implique au final un cercle vicieux où nos économies remboursent les intérêts des intérêts et n'arrivent plus à générer du cash. Or, le cash pour les entreprises c'est leur survie. 
  • Il faut redonner du sens à l'action des entreprises et de la société en général. Pourquoi faisons-nous ce que nous faisons ? 
Ces dernières années, les bourses se sont envolées, certaines valeurs se sont appréciées sans cohérence réelle avec leur valorisation effective et leur valeur "business", le capital humain n'a pas été valorisé correctement, etc. La liste serait longue en fait ... 

Alors les choses ont-elles ou sont-elles en train de changer ? 

Pas sûr. On voit bien de nouveau les prémisses de retour à des démons du passé. Les bourses repartent à la hausse alors même que les problèmes sont toujours devant. Certes, le président des Etats-Unis d'Amérique a franchi une étape importante, mais le plus dur pour lui est à venir, dans les deux mois, avec les prochaines discussions autour de la fiscalité. Selon le résultat, l'économie mondiale pourrait sérieusement chanceler. En Europe, la Grèce ne va pas mieux. L'Espagne, le Portugal ou l'Italie non plus. Et la France commence à souffrir. On voit bien dans les rues, dans les restaurants, dans les magasins que les choses ont changé, que les réflexes de consommation se sont modifiés. 

Nous pensions prendre le prétexte de cette crise pour remettre tout à plat et corriger les déviations de nos systèmes. 

A-t-on fait cela ? A-t-on seulement commencé à y réfléchir ? J'ai ma réponse, mais je vous laisse vous faire votre idée !

English version : The Learning curve.


The question is: do we learn anything of past ?

Of course, we are always in crisis, at least on the economic side, because apparently for some economists or politics the financial crisis and of the Euro would be behind us. I do not believe in it one second. That the will is at the moment to save the Eurozone and what this idea is shared by all the European countries, including Germany, I also believe it, but from there to say that the problem is settled, some jump the gun in my opinion. It seems to me that billion dollar hundreds injected in the world economy during the past three or four years did not evaporate overnight and that the fragility of certain European countries, and even in the world, calls the biggest vigilance. But at the bottom, it is not so much it that I wanted to treat in this post today. My point is somewhere else.

What the international community wanted to change could be summarized like in few lines:
  • Let us stop considering short-term and putting in danger the effective growth of companies. In other words, it is necessary to let companies build mid and long-term plans, without caring always about the quarterly valuation of their stock exchange price; 
  • We need to stop this running race forward which consists in financing the growth on credit, what implies in the end a vicious circle where our savings (economies) pay off the interests of the interests and do not any more manage to generate some cash. Gold, the cash for companies it is their survival;
  • It is necessary to give sense in what we are doing, both companies and the society in general.  Why do we do what we do ?


These last years, stock exchanges soared, certain values appreciated without real coherence with their effective valuation and their business value, the human resources was not correctly valued, etc. The list would be long in fact... 

Then things have or are they changing ?

Not sure. We see signs again that we could be returning on the devils of the past. Stock exchanges go up again even if the problems are always in front of. Certainly, the president of the United States of America crossed an important step, but most hard for him is to come, in two months, with the next discussions around the tax system. 
According to the output, the world economy could seriously waddle. In Europe, Greece does not get better. Spain, Portugal or Italy either. And France begins to seriously suffer. We see in the streets, in restaurants, in stores that things changed, that consumption attitude has been significantly modified.

We thought of taking the pretext of this crisis to put everything on the table and correct the deviations of our systems as much as possible.

Did we make it ? Did we only begin to think about it ? I have my own answer, but I let you be made your idea !

01 janvier 2013

L'envie


Nous avons tous en tête l'Iliade et l'Odyssée, oeuvres attribués à l'aède Homère. Elles ont bien souvent bercé notre adolescence, la mienne en particulier, et notre vie plus largement. Tel Alexandre le Grand, toute proportion gardée, nous y puisons le rêve, l'ambition, des leçons de vie et ... l'envie. L'envie d'aimer, l'envie de conquérir, l'envie d'aller de l'avant, l'envie de faire d'une idée une réalité, l'envie d'entreprendre, parfois l'impossible, l'envie de tout ... et bien plus encore. 

Car ces oeuvres sont avant tout des référents, des guides spirituels et intellectuels, des textes auxquels on peut se reporter toute sa vie durant. Le jeune roi l'avait bien compris grâce à l'enseignement du philosophe Aristote.
Il l'avait tellement bien compris que ces ouvrages ne le quittaient pas. Les épopées d'Achille, d'Ajax le Grand et d'Ulysse, face à Priam et ses fils, Hector en particulier, ce héros solide et responsable, défenseur de la belle Hélène, amour interdit et fou de son frère Paris, nous y sommes de nouveau, et nous comprenons encore que ces écrits légendaires et mythologiques avaient de nombreuses vocations, dont l'une était de faire briller la Grèce Antique. 

Chants allégoriques, ils avaient pour vocation de rendre le récit plus poignant, plus intense qu'un carnet de bord, plus énergisant qu'un compte-rendu de guerre. 
Ils déclenchaient toutes sortes d'émotions et ... l'envie. 
L'envie d'appartenir à cette patrie empreinte de sens et d'ordre, envie de se reconnaitre dans ces héros de champs, envie de les admirer, d'être à leurs côtés, envie de fouler le même sol, envie de porter la même nationalité, de faire partie de la même démocratie, envie d'être là, avec eux, même si cela ne fut bien souvent que par les idées. 
  • Peu importe au fond, ce qui compte, c'est d'avoir envie. Envie de quelque chose. Se donner un but, avoir une passion, ...
  • Peu importe au fond, ce qui compte, c'est de donner envie. Donner la foi, donner confiance. 
  • Peu importe au fond, ce qui compte, c'est de faire envie. Comme dit le dicton, "mieux vaut faire envie que pitié". Pas faux ... 
Il me semblait que commencer l'année sur le thème de l'envie était une bonne idée. Rappelons-nous, là encore souvenirs de lecture, que l'envie a longtemps était mal perçue, assimilée au mal, on pourra ainsi reprendre les oeuvres de Saint-Thomas d'Aquin. N'étais-ce pas un pêché capital ? L'envie n'a souvent rien de rationnel. Elle est tout l'inverse. On a envie de quelque chose qui normalement nous est interdit. L'interdit a quelque chose de grisant, il en est ainsi depuis la nuit des temps. Mon propos n'est pas d'encourager l'interdit, je laisse chacun maître de son destin, mais plutôt de réhabiliter ce sentiment si fort et si intense. 

L'envie nous guide vers le plus haut, le meilleur, le bien-être, quelque soit la définition que l'on veut bien lui donner. Le bien-être et la réussite sont des notions propres à chacun, nous y mettons tous des pondérations différentes et nos aspirations le sont aussi. Par exemple, j'ai toujours placé la réussite littéraire au-dessus de tout, question d'éducation sans doute. La pensée, les idées, l'analyse et la réflexion sont des éléments qui nous distinguent des autres espèces vivant sur terre. Nous savons que nous avons une fin et cela change tout. 

Alors, il ne faut pas comme Ulysse, voulant se protéger des belles sirènes, se boucher les oreilles avec de la cire et s'attacher au mât du navire, mais se laisser bercer par nos envies. 

J'ai toujours essayé, bien que cela ne soit pas toujours facile, de faire de ma vie un choix. Renoncer parfois est salutaire. Mais renoncer trop souvent est destructeur. Et pour ne pas renoncer, il faut avoir l'envie cheviller au corps. Alors, donnons envie, où que nous soyons, quoique nous fassions, donnons envie aux autres, ce qui commence par avoir envie soi-même, et même par faire envie. 

Tous les dirigeants, politiques ou autres, devraient se souvenir de cela. Rien ne compte tant au fond que l'envie. 
Si le monde n'était que raison, il serait sacrément ennuyeux !

Meilleurs voeux à tous !