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11 mai 2016

Sortie de mon dernier livre coécrit avec Alain Roumilhac: Terres Nouvelles, Droit Devant !

J'ai le plaisir de vous annoncer la sortie de mon dernier ouvrage co-écrit avec Alain Roumilhac, Président de ManpowerGroup France, une conversation animée par Christian Boghos, président de la Fondation ManpowerGroup France.
 
Digital, emploi, competences
Terres nouvelles, droit devant ! 
 
La technologie permet de tout envisager: 
- digitalisation des entreprises, 
- disruption de l'économie, 
- refonte sociale, 
- évolution du leadership, 
- redéfinition des competences

 
Rien n'échappe au tsunami qui nous frappe. 
Et vouloir maintenir le statu quo n'est plus de mise. 



 
Confrontés à ces mutations, nous nous sommes retrouvés avec Alain Roumilhac pour partager notre
analyse et notre vision de ce que demain nous prépare ... et continuer à agir.

Vous pouvez le trouver sur Amazon et sur le site d'Eyrolles.

 
 
Vous trouverez ci-dessous, une video de lancement récapitulant les grands sujets de notre livre. En espérant que cette conversation soit source pour vous d'inspiration et d'idées !

Bonne lecture ! Gérald


 

28 mars 2016

Hewlett Packard Enterprise à la Fondation Louis Vuitton : la révolution digitale est en marche !



Le mardi 22 mars, la Fondation Louis Vuitton ouvrait ses portes à Hewlett Packard Enterprise France et à nos clients, pour une soirée haute en couleurs.

Une centaine de nos plus grands clients DSI et CTO ainsi que nos principaux partenaires ont accepté notre invitation dans la somptueuse Fondation Louis Vuitton, pour une soirée concoctée par nos soins pour le lancement de Hewlett Packard Enterprise en France.

J'y ai partagé ma vision sur les enjeux et les défis auxquels notre société est confrontée alors que les entreprises sont engagées dans la plus grande transition numérique de leur histoire. Bruno Buffenoir, Vice-président chez Hewlett Packard Enterprise,  a alors détaillé notre stratégie ‘New Style of Business’ autour de nos 4 offres stratégiques des ‘Transformation Areas’, afin de démontrer que nous sommes un partenaire clé pour accompagner nos clients dans cette transformation. Enfin nos clients, accompagnés de leurs conjoints, ont pu profiter d’un cocktail dinatoire et d’une visite privée de la Fondation et de ses expositions.

Je vous invite à lire un article tiré de Le Monde Informatique, résumant la soirée. 







09 février 2016

L'audace, moteur du changement !

Après l'introduction du général Jean-Paul Palomeros, je suis intervenu en lancement du Colloque de l'Armée de l'air sur le thème de : "L'audace, moteur du changement : regards croisés sur la transformation de l'Armée de l'air."

Je partage avec vous en synthèse mon intervention. 

Le changement est le propre de l'homme. Nous pouvons observer que le changement fait partie de nos vies et que de façon récurrente, l'humanité a pu avancer grâce aux innovations et ... aux changements. 

Du reste, le changement est le propre du leadership. Le leadership s'inscrit dans une dynamique de mouvement, de vitesse et de persuasion permanente, alors que le management se positionne plutôt dans le cadre d'une gouvernance organisée et structurée. Si le changement caractérise le leadership, le contrôle peut être considéré comme la mission principale du management. D'où l'expression bien connue en parlant d'un manager : "il est (ou pas) sous contrôle".  

Plus que jamais, être dans le changement est clé. Mais pas n'importe lequel ! Nous sommes entrés dans une période de profonde mutation, où ne rien faire est synonyme de gros problèmes à venir. La disruption qui frappe nos sociétés est bien réelle. Nous sommes entrés dans la quatrième révolution industrielle qui fait naitre grâce au digital une économie collaborative et partagée. Nous avons un devoir de veille et d'adaptation. 

Du reste, les moteurs du changement ont évolué au cours du temps. Avant la seconde guerre mondiale, le moteur était la pensée. Après 1945, le moteur devient la reconstruction industrielle car l'économie est à terre. Les ingénieurs prennent le pouvoir. Viennent les trente glorieuses. Deux chocs pétroliers et nous entrons dans une nouvelle ère, celle dominée par les marchés financiers, nouveaux moteurs de l'économie mondiale. Il en sera ainsi jusqu'à la naissance de l'internet qui signe l'avènement de l'âge de l'information. Mais après l'éclatement de la bulle internet au début des années 2000, il fallait un nouvel essor et ce sera le cas avec l'innovation. La créativité devient le moteur de notre société. D'où l'émergence des startups qui créent de la valeur, "disputent" tout sur leur passage et obligent les entreprises dites "classiques" à se réinventer. 

Face à cela, quelles sont les responsabilités du dirigeant ? D'abord, construire une équipe. "Avoir les bonnes personnes dans les bons jobs pour accomplir les bonnes tâches au bon moment". Ensuite, ne pas rater un ou plusieurs virages. Et dans ce monde digital, il est facile de passer à côté de l'essentiel. 

La maitrise de la technologie n'est pas tout, bien sûr, mais elle est devenue essentielle. Si la première vague des startups s'est échouée contre les récifs au début des années 2000, c'est essentiellement parce que la promesse technique était supérieure à la réalité. Ce n'est plus le cas. Cela explique le succès des plateformes collaboratives

Les facteurs de réussite de toute transformation sont multiples. Je voudrais en citer trois : 
  • Remettre les femmes et les hommes au coeur de la transformation;
  • S'appuyer sur une culture forte, le ciment;
  • Donner du sens aux actions et à l'acte de transformation, ce qui permet de générer l'adhésion de tous. 
L'audace, thème de la session, est essentielle lorsqu'il est question de changement. Elle est intimement liée à la création, à l'entreprenariat, à l'innovation, à la créativité. Elle doit être maitrisée mais elle est essentielle. Sans elle, rien n'est possible car l'audace rime avec prise de risques. Tout ce dont nous avons besoin aujourd'hui.

Site du Ministère de la Défense - annonce du Colloque

Deux tables rondes très intéressantes ont suivi les deux introductions, sur les motivations du changement et les facteurs de réussite de la transformation.

01 février 2016

Ces nouveaux acteurs qui rebattent les cartes / Seront-ils les leaders de demain ? (deux posts dans LinkedIn)

Je voudrais partager avec vous mes deux premiers posts publiés sur LinkedIn en tant qu'Influencer. Ils portent sur la révolution digitale et la disruption qui en découle. 

Post 1 : 
Uber, Airbnb, Booking.com ... ces nouveaux acteurs qui rebattent les cartes






Post 2 : 
Uber, Airbnb, Booking.com ... seront-ils les leaders de demain ?

18 octobre 2015

Un événement pour les startups avec l'IE Business School à Paris le 16 Octobre

Le 16 Octobre, je suis intervenu en conclusion de "l'IE Venture Day Francophone".

De quoi s'agit ?

Les Venture Days de l’IE Business School sont des compétitions internationales où les meilleurs projets sont présentés à une audience composée d’investisseurs locaux et internationaux.  Elles se déroulent chaque année dans une quinzaine de villes dans le monde, et ont déjà permis à des startups de lever plusieurs millions d'euros et de bénéficier d'une importante visibilité auprès d'acteurs influents.
Objectif:

Faire émerger et aider au développement des projets d’entreprises francophones innovantes dans les domaines d’application du Big Data et des objets connectés. Plus de 80 pays sont membres de la Francophonie, représentants un marché de plus de 270 millions de personnes.

Mes messages
- J'ai eu l'occasion de voir 4 des 12 compétiteurs. Des projets de très grande qualité.
- Je salue l'initiative de regarder des projets venant de plusieurs pays francophones.
- J'insiste sur la chance que nous avons de vivre une période de profonde mutation. Le digital est en train de modifier notre société en profondeur et oblige les entreprises à se réinventer. Les startups innovent et changent la donne, mais de plus elles incitent les grandes et les plus petites entreprises à bouger au risque pour elles de disparaitre.
Un très bel événement au final, plein d'énergie. Ci-dessous le lien :

04 octobre 2015

C'est le moment de nous demander si nous avons les bons leaders en place ?

Sommes nous bien gouvernés ? De toujours, cette question alimente les débats, les discussions de comptoir dans les bars de quartier et les échanges animés à la machine à café. Nous avons tous notre avis sur la question. Nous observons les dirigeants d'entreprises et les leaders politiques et nous nous forgeons une opinion sur eux. Cette position est souvent définitive. Il y a une raison à cela. 

Mais avant de voir cela, une autre question se pose à nous : jugeons nous avec les bons critères ? 

Elle est en réalité toute aussi importante que la première. Peut-être l'est-elle même davantage ?  

Alors même que l'Occident, France en tête, est le temple de la rationalité, nous concentrons généralement notre analyse sur des critères extérieurs généraux, tels que l'énergie déployée ou la clarté des propos. Un tribun de scène sachant restituer en des termes simples sa vision du monde de demain a toutes les chances de plaire. Et ceci qu'il soit engagé en entreprise ou en politique. C'est pour cela que nous ne changeons que très rarement d'avis. Parce que nous n'allons que très rarement dans le fond des choses, par manque de temps essentiellement. Les politiques le savent bien et jouent sur tout le reste pour influencer nos choix. 

Pourtant, nous savons bien que l'essentiel n'est pas là. Certes, bien présenter, bien communiquer et avoir du charisme sont des éléments déterminants, mais ils ne peuvent suffire à orienter un navire dans la bonne direction. 

Du moins plus aujourd'hui. Nous sommes en effet entrés dans une transformation profonde de notre société, des entreprises en particulier. Nous sommes en "disruption" selon le terme consacré. Toutes les activités, tous les secteurs d'activité, tous les métiers, sont en passe d'être revisités par de nouveaux entrants, les "nouveaux barbares" comme titrait récemment le journal "Le Point". Maurice Levy, patron de Publicis, a trouvé cette formidable formule lors d'une interview au magazine Fortunes "tout le monde peut être ubérisé !". Tout est dit ! 

Il se dit que nous aurions produit plus de données dans les deux dernières années que depuis la naissance de l'humanité ! S'il est sans doute difficile de vérifier cette statistique avec une certitude absolue, nous mesurons bien l'enjeu et l'ampleur des mouvements engagés. Les applications se multiplient, les réseaux sociaux explosent, le monde vacille. Les objets connectés, le "cloud", le "big data" sont des termes techniques certes, mais connus à présent de tous. Car en quelques années, l'informatique a été rebaptisée. On ne parle plus de systèmes d'information mais de numérique ou de digital. En quelques temps surtout, les présidents de sociétés, leurs comités de direction plus généralement, se sont emparés de la question "numérique", conscients de son importance, des enjeux financiers qui lui étaient attachés et des conséquences possibles dans l'hypothèse où certains virages ne seraient pas pris. 

Le leader de demain, dirigeant d'entreprise ou politique, doit assurément comprendre ce monde en mouvement. Il doit se l'approprier, prendre conscience que plusieurs générations sont et vont se côtoyer à ses côtés, sans se comprendre parfois, les uns étant des "digital natives" ou presque, les autres d'une époque plus lointaine. Ces derniers, du moins la plupart d'entre eux, tentent de se raccrocher aux branches, et la plupart se débrouillent finalement très bien. Et cela tombe bien. 

Il n'est en rien question d'âge ici. La bêtise n'attend pas les années pour s'imposer et les plus expérimentés ne sont pas forcément les plus réfractaires à la technologie et plus largement au progrès technique. 

Quand on voit la vitesse à laquelle des secteurs se voient chahutés par des nouveaux entrants. L'hôtellerie avec Airbnb ou booking.com, les logisticiens avec Amazon, la SNCF avec Blablacar ou les réseaux par car, etc.,  les exemples ne manquent pas, on se dit qu'actuellement mieux vaut connaitre ses gammes ! 

Du coup, l'expérience accumulée compte bien moins aujourd'hui. Car la plupart du temps, elle devient plus ou moins obsolète dans les deux ans qui suivent. Bonne nouvelle, nous sommes confrontés à une obligation de compétence et de résultat ! 

Il est temps de disposer des leaders 
aptes à construire le monde de demain

Les questions à se poser sont alors simples. 

S'il s'agit d'un dirigeant d'entreprise :
  • Est-il en train de prendre les bonnes options sur le marché ? 
  • A-t-il une bonne compréhension des enjeux du numérique et de ses conséquences possibles sur l'entreprise ? 
  • S'est-il bien entouré ? A-t-il positionné des Gen Y, les plus jeunes, aux côtés de Gen X ou de babyboomers pour bénéficier à plein de leurs atouts respectifs ? 
  • Va-t-il au contact des équipes, des clients, de son écosystème pour s'imprégner des mouvements qui se produisent tout autour de lui ? 
  • Est-il capable de prendre les bonnes décisions pour éviter le pire à l'entreprise ? 
  • Et bien d'autres points bien sûr ...
Au final, les conseils feraient bien de s'en assurer. Car si des groupes comme AXA ou Accor ont pris le sujet à bras le corps, d'autres peinent à décoller un premier niveau d'analyse. 

S'il s'agit d'une femme ou d'un homme politique, les questions sont un peu les mêmes. Mais l'absence de compréhension de ce monde numérique qui se profile sous nos yeux est quasi éliminatoire. 

De nombreuses enquêtes montrent qu'aujourd'hui réussir la mutation numérique est une condition de survie pour de nombreuses entreprises. Dans tous les cas, en ne prenant pas aujourd'hui certains virages technologiques, on se prépare des lendemains très douloureux. 

Il en est de même bien sûr en politique. Je ne donne bien entendu aucun conseil, souhaitant garder une parfaite neutralité, mais il est un fait que nous jouons ces prochaines années une partie très importante. La gagner c'est mettre la France ou l'Europe si nous voyons plus large, sur les bons rails. La perdre c'est la garantie de décrocher face à la redoutable férocité des adversaires.

Nous n'avons donc jamais eu autant besoin de leaders adaptés au monde de demain, tant en politique que dans les affaires. Les critères sont la définition d'une vision simple et claire, une parfaite compréhension des enjeux du numérique, une écoute active, un sens de l'humain et de l'émotionnel (on veut s'éloigner du fameux QI), une certaine distance par rapport aux approches de court terme, etc.

Fort de cela, lorsque vous voterez, dans la solitude de l'isoloir, songez à ces qualités requises et faites les bons choix. Fort de cela, cette grille de référence à l'esprit, que vous ne manquerez pas de développer, vous saurez si le ou les leaders de votre société sont à même de vous entrainer vers la lumière !

Une chose est certaine, la compétition fait rage. Ces dernières années, la France a perdu son 5ième rang mondial au profit du Royaume-Uni. Certes, nous disposons de nombreux atouts, mais encore faut-il que nous fassions les bons choix en matière d'investissement, sur le plan des secteurs d'activités à développer ou des formations à adapter, etc.

Toutes ces décisions conditionnent en réalité ce que nous serons dans 5 à 10 ans ! Est-ce terrifiant ou au contraire excitant ? Je vous laisse juge, mais en tout état de cause, telle est notre feuille de route. 

09 août 2015

Education : 2 great videos from Sir Ken Robinson !

I want to share with you these two videos from Sir Ken Robinson. Not only he is excellent, great sense of humor, but more important he is touching key subjects about education.

In the first one, he is arguing that we do not need an evolution but a revolution ! An evolution should mean that we want to change something that is indeed broken.

We need to rethink the way we are teaching our children, emphasizing new skills, new elements. I would say "a new culture" as we moved in the digital world. Look at it and get your own opinion. 



The second one has been performed in 2006. On education as well, but focused on creativity at school. One of the best video I have ever seen indeed. By the way, I am not the only one ... the most viewed at TED since the beginning ! More than 34M viewers !!! Worth a view !



Education is critical for the next generation and us as well. Digital change a lot of things. The young generations are totally changing the landscape. The GEN Y is not "digital native" but they grew up with tablets and smartphone. They are not afraid to develop codes when they want to adapt an application. Gen Y is not digital native but knows how to deal with. The next wave will be different. The Z will emerge and think about problems and opportunities in a very different way. Digital is not just technology, this is more about a new culture, a new way to look at things. With no doubt, we are at the beginning of a big revolution. And everything starts at school.

So what we need is to adapt programs, teacher's education, connections with enterprises and finally with the entire society. This is really critical for our overall future. 

09 juin 2015

Innovations : quel nouveau visage pour la France de demain ?

Je suis intervenu hier dans le cadre d'une table ronde organisée par "Génération Entreprise - entrepreneurs associés", avec Natacha Polony, journaliste bien connue (Europe1, Canal+, Le Figaro), Pascal Dalloz, Directeur Général Adjoint chez Dassult Systèmes et Christian Peugeot, directeur des affaires publiques et délégué aux affaires extérieurs de PSA Peugeot Citroën.

Site Génération Entreprise - Entrepreneurs associés

Le thème de la table ronde était : "L'innovation : clé du redressement économique français". Un thème qui m'est bien sûr très cher. 

Le sujet que j'ai abordé plus particulièrement était : "se réinventer à l'heure du digital : la révolution digitale transforme les business models des entreprises". Le sujet est d'actualité et bien entendu vital pour pour le futur de notre pays et des entreprises françaises.

Voici une synthèse de mon intervention : 

En quelques années, nous sommes passés de l'Octet au Digital. On ne parle plus de systèmes d'information traditionnels mais d'usine numérique, où comme pour la délivrance d'énergie électrique, nous allons vers un modèle de "catalogue de services". Aujourd'hui, personne ne cherche à savoir ce qu'il y a derrière une prise électrique à la maison lorsqu'il branche un appareil. Qu'il y ait au bout une centrale (électrique ou nucléaire) n'est pas notre souci, nous voulons un service 24h / 24, 7jours/7 et payer en fonction de ce que nous utilisons. Demain, il en sera de même avec l'informatique. Les clients veulent acheter des services et payer à la consommation. "Pay for use". Par exemple, vous dirigez une PME, vous avez 10 salariés, vous voulez que l'on adresse 10 bulletins de paie, fin de mois. Si vous en voulez 12, vous voulez voir votre facture ajustée en conséquence. C'est une confort absolu. C'est en même temps une révolution et un changement drastique. HP fonctionne déjà dans ce modèle pour les clients qui le souhaitent. Mais c'est le modèle où le marché va. Les implications de ce type de mouvements ne vont pas être neutres. Il y aura des conséquences sur divers points. 

On ne parle plus de technologie pour la technologie, mais d'usage. Ce que l'on peut faire des technologies acquises est bien plus important. C'est un changement majeur, y compris sur le plan des mentalités. 

McKinsey a publié en 2014 une étude "Accélérez la mutation digitale" montrant que la France est bien placée en matière de digitalisation pour le particulier, mais pas pour l'entreprise, où nous sommes mal classés. J'ai rajouté qu'à la maison nous sommes au 21ème siècle, avec les tablettes, smartphones, etc. mais dans l'entreprise ce n'est pas encore le cas, et le "bring your own devise" a sans doute aidé mais nous sommes loin de pouvoir réussir la convergence de toutes les technologies. Et là, sur ce sujet, nous sommes engagés dans une course contre la montre. Il faut dire que la mutation a été rapide. En moins de 30 ans, ce qui est très court, on a vu naitre l'ordinateur personnel, l'internet, les technologies objet, le Cloud, le Big data, les objets connectés, les réseaux évolués et ultra-performants, les réseaux sociaux. Sous peu, d'ici 2030, chaque mois, on connaitra le même niveau d'innovation que pour tout le 20ème siècle ! C'est un mouvement de fond. 

Les dirigeants prennent conscience de l'importance de cette mutation digitale mais très lentement. Il faut maintenant bouger plus vite. 

Il faut en même temps prendre conscience que la compétition semble parfois déséquilibrée. Les nouvelles sociétés qui émergent dans le monde, Uber, Alibaba, Airbnb, Booking.com, etc. transforment le monde des affaires et le rapport au monde mais sans posséder le capital lui-même. Amazon est un acteur de la distribution mais n'a aucun inventaire, Facebook est un leader média mais ne fabrique pas de contenu, Uber n'a aucun véhicule en propre etc. Les entreprises dites classiques doivent compenser en fait leur structure de coûts. Autrefois, posséder donnait de la valeur. Mais est-ce toujours le cas aujourd'hui ? Question intéressante. 

Il faut apprendre à travailler avec d'autres générations. L'inter-générationnel est en fait devenu un facteur critique de succès ou d'échec. 

Tout le monde a peur de se faire "Ubériser". C'est tellement fort qu'on en a fait une formule ! Dans le monde l'hôtellerie par exemple. D'un côté il y a Airbnb qui vient prendre aux acteurs en place des pans entiers de business et de l'autre Booking.com qui prend possession de la relation clients. Ne rien faire c'est aller assurément dans le mur. On peut signaler le plan stratégique bâti par le Groupe Accor qui me semble pertinent, solide et en ligne avec les attentes du marché. 

Les règles sont maintenant : désintermédiation, dématérialisation et immédiateté. 

En conclusion, j'ai indiqué que selon moi la mutation digitale stimulait la mutation sociétale qui est en cours, elle-même engendrant une mutation humaine sans précédent. Il faut revoir la façon dont nous préparons les futures générations de leaders. Le monde de l'éducation va devoir aussi se mettre au digital, les Moocs étant un bon exemple. Le leader de demain n'aura que peu de choses en commun avec ceux d'aujourd'hui. Nous sommes là aussi face à une évolution majeure, à venir. 

Des questions devront néanmoins être posées et traitées : quelles sont les limites de l'acceptable sur un plan éthique ? Quelles évolutions sociales à venir ? Futur du contrat de travail ? Transhumanisme et limites ? 

Au final, l'Etat a un rôle majeur à jouer sur ce plan, celui de mettre le curseur là où il doit être mis, sans transférer cette responsabilité au monde du privé, aux grandes multinationales en particulier. Cet effort est à mener sur un plan international. 

Nous sommes au coeur d'une révolution unique.   

10 mai 2015

Mieux vaut ne pas se contenter d'observer la partie émergée d'un iceberg !

Transformer une organisation, quelle soit publique ou privée, est un projet complexe et exige rigueur et engagement. Je me suis souvent demandé ce qui pouvait expliquer les succès et les échecs de certaines entreprises. Pourquoi certains chantiers échouent alors qu'à priori ils étaient partis avec les mêmes probabilités de réussite ? Les hommes ? Peut-être. Mais il arrive que des leaders qui ont réussi un projet de transformation majeur échouent sur le suivant, sans que l'on puisse vraiment le comprendre. C'est aussi une question que l'on pose fréquemment sur le campus d'HEC Paris. 

J'ai interrogé plusieurs de mes relations, eux-mêmes chefs d'entreprises ou consultants, tous fortement expérimentés en management de projet et/ou en projets de transformation d'une entreprise. Ces discussions n'ont aucune valeur empirique. Elles ont été conduites sans structure, sans schéma préétabli. Il s'agissait pour moi de me faire une idée, rien de plus. Mais au final, j'en suis ressorti avec une conviction que j'ai essayé de synthétiser dans la diapositive ci-dessous : 




 
Que nous dit-elle ? 

1. Nous avons tous une tendance naturelle à nous attaquer en premier lieu à la partie visible de l'organisation (que j'ai imagé ici par un iceberg et sa partie émergée). Là se trouve le tangible, ce que l'on maitrise davantage car nos esprits cartésiens sont habitués à travailler sur ces matières. Notre cortex, la partie structurée de notre cerveau, peut s'en donner à coeur joie. Du reste, si vous faites appel à des consultants, ils seront très à leur aise sur ces domaines d'analyses. Ils reprendront des études déroulées mille fois, dans des secteurs équivalents ou pas, avant de les adapter à votre problématique. Au final, la marge d'erreur est limitée. De quoi parle-t-on ? Définir une vision et des objectifs stratégiques. C'est important bien sûr. Lou Gerstner, ancien président de Nabisco, American-Express et IBM, disait au temps où il officiait qu'on ne gagner pas avec une stratégie. Dont acte. Encore faut-il en avoir une ? On se sent toujours mieux une fois les plans stratégiques et opérationnels clairement définis. Le reste devient alors plus facile. On définit les structures, la gouvernance, le système de management et l'organisation. Pour autant, sans s'en rendre compte, seulement 20% du chemin est fait !! Car l'essentiel est ailleurs. Il réside dans la partie cachée de l'iceberg.  

2. Nous ignorons, volontairement ou pas, cette partie cachée de l'iceberg. Il s'agit pourtant de la partie essentielle de l'iceberg. 80 % au moins ! Il en est de même dans l'entreprise. Ce sont tous les pouvoirs et les schémas d'influence. On parle d'une partie différente de notre cerveau. On est davantage proche du système limbique qui agit sur le comportement, et en particulier sur les émotions. Car pour comprendre ces éléments ou facteurs, l'intelligence analytique n'est pas suffisante. Il faut d'autres formes de logique et d'analyse. Il s'agit : 1) des dynamiques de groupes qui se créent au fil du temps et finissent pour peser sur les décisions, les orientations et la bonne tenue des projets; 2) des forces de conformité ; 3) des sentiments et relations interpersonnelles, sur lesquelles il est impossible d'agir mais mieux vaut les connaitre; 4) des besoins et aspirations au niveau individuel, des aspirations de carrière pouvant gêner la bonne marche générale ; 5) et finalement et surtout la culture de l'entreprise

Cette dernière est absolument vitale. Sans compréhension de la culture interne, un projet a peu de chances de réussir. Plus généralement, les projets qui n'intègrent pas les paramètres de la face cachée de l'iceberg ont peu de possibilité d'aboutir. 

Les solutions existent. En voici quatre parmi les très nombreuses "meilleures pratiques" :

1. Donner du sens au projet pour que chaque équipier s'y retrouve; 
2. Isoler la contribution de chaque membre de l'équipe. Le succès collectif est une chose, connaitre sa contribution en est une autre, tout aussi importante. 
3. S'appuyer sur les "stars". Ce ne sont pas des leaders de l'organisation reconnus et suivis. Il s'agit plutôt de ceux que l'on écoute et que l'on suit. Il faut les identifier et s'en faire des alliés. Il ne s'agit pas non plus de les manipuler. Au contraire, il convient d'être sincère avec eux et de leur confier une mission claire. 
4. Communiquer de façon régulière. 

La liste n'est pas exhaustive bien entendu. 

Pour maximiser ses chances de réussite au niveau d'un projet, mieux vaut donc constituer une équipe capable de traiter les deux parties de l'iceberg. ce sont rarement les mêmes profils !