Affichage des articles dont le libellé est Interview. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Interview. Afficher tous les articles

25 avril 2016

"Le digital, un monde qui implique de nouvelles façons de collaborer" (Décideurs Magazine)



Julie Atlan m’a interviewé pour le magazine Décideurs sur le thème de la formation en interne qui pour moi est un facteur de différenciation des entreprises.

Lien interview Gérald Karsenti

J’y évoque notamment l’Université HPE qui est accessible à tous les collaborateurs de Hewlett Packard Enterprise afin de se former en interne, mais également aux salariés de nos partenaires. Une large palette de prestations - abordant des sujets tant comportementaux que techniques -  y est disponible.

Mais je partage également dans cet entretien ma vision de la formation pour demain et de la formation managériale plus particulièrement.

Dans ce monde de "disruptions", ou les changement sont incessants, la formation de façon générale est l’un des moteurs des grands chantiers de transformation. Nous allons devoir réinventer notre façon d’enseigner et d’apprendre. N'oublions pas que les jeunes générations (Z en particulier) vont arriver en entreprise avec un regard totalement différent. 



Ces générations - digital natives par essence - auront besoin d’un autre mode de dialogue, d’échange et de collaboration avec les professeurs.
Il en est de même pour le management. Au sein de Hewlett Packard Enterprise, nous commençons à mettre en place un dispositif de serious game. Cela consiste à utiliser des mécanismes ludiques pour résoudre des problématiques pédagogiques ou d'entreprises. Même s’il peut être amusant, son objectif est toujours de faire évoluer les mentalités, de mieux se former, de s'entrainer, de se sensibiliser à de nouveaux concepts et pour les dirigeants de fidéliser leurs équipes. Au sein de Hewlett Packard Enterprise, on utilise cette méthode dans le cadre de la formation des futurs managers. 

On doit intégrer différentes formes d’intelligence et accepter que le monde ne soit plus aussi cartésien qu’autrefois. L'imprévisible fait définitivement partie de l’équation. Les méthodes d’enseignement doivent prendre ces nouvelles évolutions. L’enseignement ne peut plus être: « je sais et je vous transmets ce que je sais », mais « je sais un certain nombre de choses, vous aussi, et nous allons dialoguer et collaborer pour mieux cerner le problème posé et y apporter les réponses adéquates».  


La collaboration est au coeur du changement sociétal actuel


14 juillet 2015

Mon interview par Mathilde Aubinaud dans "La Saga des Audacieux"


Qui peut mieux représenter l'audace que Danton !
 
Je vous parle d'audace, car j'ai découvert il y a peu le blog de Mathilde Aubinaud, une jeune fille de grand talent. Il s'intitule "La Saga des Audacieux". Tout un programme !
 
Pari tenu, le blog regorge de posts intéressants et d'interviews de personnalités dans divers domaines.  
 
J'ai moi-même été interviewé par Mathilde. Ci-dessous je vous en livre le lien et le texte :

Lien de mon interview dans "La Saga des Audacieux"

La Saga des Audacieux

Texte de l'interview
 
Rencontre avec Gérald Karsenti, Président Directeur Général d’HP France et Professeur affilié à HEC Paris où il enseigne le leadership. 

Quel serait votre regard sur l’audace ?  
 
« Un tempérament audacieux génère des opportunités. »
 
Un audacieux fait ce que les autres n’osent pas faire. Cela peut être perçu parfois comme négatif parce qu’intrusif ou parce que l’on prête ce trait de caractère à des personnes ambitieuses ou carriéristes. Mais c’est surtout très positif lorsqu’il s’agit de trouver des brèches que les autres ne verront pas. Etre audacieux c’est se lancer dans de nouveaux marchés, c’est remettre en cause les choses établies et le statu quo. L’audace c’est le courage et l’envie d’oser. Elle est le fil continu d’une entreprise qui est agile.
 
Comme alors appréhender le marché et ses  enjeux ? Comment s’inscrivent-ils par rapport aux besoins des consommateurs ? 
 
« Le digital n’est plus un problème de technologie. »
 
Ce que l’on oublie, souvent, c’est que le digital n’est plus un problème de technologie uniquement. Il y a eu un temps, à l’ère de l’informatique, où l’on attendait le dernier serveur, la dernière annonce de PC. Maintenant, on sait qu’à la vitesse où va le progrès, on pourra tout faire. A la maison, on a le réseau, on a des objets numériques connectés : on est au XXIème siècle.  Dans l’entreprise, cela est plus compliqué.
Mais il n’empêche, la technologie a tellement progressé que l’on peut tout envisager. Dans la révolution digitale, le regard est en rupture. C’est une vraie disruption et ceci dans  tous les métiers.
Il ne faut pas rester figé...
Prenons l’exemple de l’hôtellerie. Ce monde est percuté par des start-ups. Si l’hôtellerie ne fait pas attention, elle peut se faire totalement « uberiser », selon la fameuse formule de Maurice Lévy. C’est déjà le cas d’ailleurs. D’un côté, des sociétés à l’image d’Airbnb viennent et prennent des parts de marché aux acteurs traditionnels en mettant à disposition des logements de particulier à particulier. De l’autre côté, il y a Booking.com où l’on rentre les informations pour réserver sur Booking.com.  Et c’est alors Booking.com qui a le contact client.
La digitalisation ce sont des sociétés qui sont à la base des individus. Ils ne se posent pas de questions. Ils avancent. Aujourd’hui, l’émergence des sociétés start-up est fondée sur l’innovation.
 
Comment la notion de technologie d’usage prend-elle pleinement sens ? En quoi les consommateurs deviennent-ils prescripteurs ? 
 
« Les consommateurs challengent positivement  les entreprises. »
 
Les consommateurs arrivent et challengent positivement  les entreprises en leur proposant de concevoir des produits et des services dont ils ont besoin. L’usage a la primauté sur la technologie. On est dans une logique d’usage. C’est avoir à sa disposition que des « choses » dont on va se servir et qui sont utiles. Si dans les cinquante dernières années on fournissait des technologies à des clients pour qu’ils puissent construire le système dont ils avaient besoin, le  modèle actuel chez HP, tel qu’on le perçoit, est qu’il faut en plus de cela, proposer un ensemble de services . Si on a besoin d’éditer des bulletins de salaire, pour une entreprise de 100 personnes et que l’on souhaite 100 bulletins de salaire, on en paie 100. Si l’on en veut 102, on en paie 2 de plus. Le prix est au bulletin. Vous payez uniquement le service. Le prix est modulé. Si vous avez besoin de moins, vous payez moins.
Quelles sont les figures qui incarnent l’audace ? 
Xavier Niel ou Patrick Drahi avec des modèles et des façons de procéder tout à fait différentes. Cela ne veut pas dire pour autant que je me reconnais en eux, ou du moins en tous points, mais ils sont audacieux, c’est un fait. L’audace peut aussi être politique. Tous pensent qu’ils vont être un jour au sommet de l’Etat. Ils font le maximum pour y arriver. Il y a là une forme d’audace.
 
En quittant le confort du quotidien ? 
 
« L’audacieux prend des risques. »
 
Quand on tente quelque chose, on s’expose, un homme politique qui se lance dans la course aux présidentielles se met à nu, se révèle quand il est attaqué ou critiqué. Si cela ne marche pas, il n’en sort pas indemne. Il en va de même dans toutes les actions qui nécessitent de l’audace : dans l’entreprise, le sport… Dans tout. L’audacieux prend des risques.
 
Dans un monde en mutation, l’entreprise joue un rôle moteur. Comment se pose la question de l’agilité pour une grande entreprise ? 
 
« Les challengers permanents. »
 
Il faut tout d’abord avoir la bonne équipe. Un mélange de personnes qui font arriver les trains à l’heure aux bons endroits, dans les bons postes et des personnes qui pensent et agissent différemment. Ils prennent des voies que les autres ne prennent pas. Ils n’ont pas peur de perturber ce qui est en place. Ce sont des challengers permanents. Il ne faut pas avoir peur de nommer des personnes qui ne nous ressemblent pas. Notre réflexe, dans notre culture occidentale, c’est se répliquer. On promeut ceux qui ont fait les mêmes écoles. C’est beaucoup plus fort d’être capable de recruter des personnes qui ne nous ressemblent pas.
 
C’est en confrontant intellectuellement que l’on se dépasse ? 

Oui, parce que l’audacieux bouscule. Il prend les personnes à contre-courant, de vitesse. Il crée un tremblement de terre, du mouvement, des ruptures, des failles. 
Il faut se mettre en observation du marché en permanence avec une veille à la fois externe et interne. Il s’agit de regarder le marché : des concurrents et des entreprises d’autres secteurs. Regarder, également, si l’on ne s’endort pas. La compétence est une valeur relative et non absolue. Si vous n’entretenez pas votre capital, il se déprécie. Il faut de l’acquisition de connaissances, d’expériences en allant plus vite que les autres. Il faut agir, prendre des décisions, accepter la marge d’erreurs.
 
Aujourd’hui, qu’est-ce qu’un leader, qu’est ce qui fait qu’une personne est suivie ? 
 
On est en train de changer le référentiel. Bien entendu, la vision définie par le leader est immuable. Le leader répond à la question du « pourquoi ?».
 
Le pourquoi comme quête de sens ? 
 
C’est le sens que vous donnez aux choses, que vous mettez dans vos actions. C’est très important. Aujourd’hui, nous n’avons  plus le temps de nous concentrer sur cette thématique. C’est une erreur. Cet enjeu est une constante. C’était vrai sous Alexandre Le Grand, Robespierre ou Napoléon. Tous ceux qui ont fait des changements majeurs dans l’Histoire de l’humanité ont donné du leur sens. Donner une vision n’est pas suffisant. Il faut donner un calendrier en passant par des étapes. Les qualités restent comme l’éthique.
 
« Le leader est plus proche des collaborateurs. »
 
Dans le leadership de demain, il y aura des changements. On est passé d’un leadership paternaliste dans les années 1950,1960 avec des chefs directeurs à des leaders inspirationnels et transformationnels qui font bouger les lignes. Le leader est imaginé comme charismatique. Aujourd’hui, le leader est plus proche des collaborateurs, des citoyens. Il est très à l’écoute. Le monde est devenu tellement complexe qu’il faut accepter que la compétence soit partout. Il faut capter les mouvements, écouter, prendre les idées. Faire travailler ensemble les communautés pour atteindre des objectifs. La personne du leader s’estompe au profit du collectif. En raison des réseaux sociaux, de la multiplicité des contacts, on passe d’un leader au-dessus de la mêlée à un leader qui continue à inspirer mais qui est avec les autres en faisant travailler des équipes autour d’un projet pour un but donné. Les salariés ont eux même évolués.
 
La culture de l’entreprise est dès lors cruciale ? 
 
Les salariés veulent une entreprise qui leur convient, en conformité avec leur valeur. Avant le « pourquoi ? » comptait moins que le « quoi ? » et « le comment ? ». Aujourd’hui, le « pourquoi » est placé avant. C’est une belle différence.
 
Quand on est dans un leadership, comment gardez des valeurs qui animent l’individu ? 
 
« Si tu veux réussir sois-toi-même. »
 
Il faut rester soi-même. Si l’on ne fait pas attention, on passe notre vie à porter des masques. Ou bien, on peut décider simplement d’être soi-même. En démarrant ma carrière, j’ai eu la chance de rencontrer un leader et de le côtoyer pendant une année. J’ai retenu de lui cette idée: « si tu veux réussir sois-toi-même. » Je ne suis pas différent dans ma vie professionnelle et dans ma vie privée et je dis ce que je pense. Quand je parle, je n’engage pas que moi. Les comportements, actions et paroles m’engagent certes mais je sais que les conséquences peuvent ne pas être neutres pour celles et ceux qui travaillent à mes côtés. Ce n’est pas neutre.  Le leader a une responsabilité. Quand vous avez des sujets difficiles, le dirigeant se doit de garder une forme de neutralité.
 
Quels sont les prochains challenges qui vous portent ? 
 
Trouver les zones de croissance pour toujours rester leader et toujours servir les clients et avoir un temps d’avance. Il  y a 5 ans, nous avons pris des décisions avec des  investissements importants pour se positionner sur des secteurs comme le cloud computing, le Big Data. Nous avons fait preuve d’audace collective et cela a payé. On doit se dire : où doit-on investir demain pour rester pionnier et leader ? On l’a fait en lançant le programme start-up. Etre tout le temps sur le qui-vive. Comment vais-je faire pour être différent, pour créer de la valeur ?
 
Quels liens faites-vous entre les idées et twitter ? 
 
J’ai vu deux valeurs sur twitter. C’est l’un des capteurs externes. Des sujets émergent. J’ai aussi appris à travailler la formule. C’est faire passer une information réelle sur un média décalé.
 
Sans la diluer...
 
Dans un nombre de caractères limités, il s’agit d’éviter qu’elle devienne incomplète ou incompréhensible.
 
Quel serait le mot de fin ? 
 
« On a oublié d’être courageux. »
 
Je fais un parallèle entre le courage et l’audace. Dans le monde demain, le courage fera la différence. Le courage est partout. C’est le courage de se remettre en cause, de se transformer, de ne pas laisser des anomalies, de remettre en cause l’intolérable. C’est la qualité la plus importante. On a oublié d’être courageux. On se cache tout le temps derrière un écran. Etre courageux, c’est être très physique. C’est être capable de faire des choses.
Je crois demain au mélange des diversités et au mélange du multiculturalisme. On va enfin comprendre que le modèle occidental n’est pas l’unique référence. C’est un modèle. Il y en a d’autres.  Lorsque vous parlez à des équipes réparties dans plusieurs pays, la lecture du message n’est pas la même pour un canadien, un égyptien, un espagnol. Il faut apprendre à parler en tenant compte de l’éducation, des cultures… et des sensibilités.
 
Le modèle actuel est très normatif...
 
Si l’on veut être dans un modèle mondial, il faut accepter les lectures différentes. Il y aura des socles communs et des valeurs universelles. Un autre sujet qui m’intéresse particulièrement : l’intégration des handicaps. Cela peut arriver à tout le monde. Laisser une place aux personnes handicapées c’est se doter d’une force incroyable.
 
« Le monde de demain, grâce aux femmes, ne sera plus le même. » 
 
Autre diversité : les hommes et les femmes. J’y crois. Cela va totalement changer la société. Le monde de demain, grâce aux femmes ne sera plus le même. L’intégration des diversités homme/femme m’intéresse. Le fait qu’aucune femme ne dirige d’entreprise du CAC40 est une anomalie indiscutable.  Il y en aura bientôt une du reste, mais c’est ridicule sur un plan statistique. Cela devrait heurter nos consciences.
Je crois que la société de demain va être plus féminine, plus courageuse, plus audacieuse.
 
Propos recueillis par Mathilde Aubinaud

 

22 mai 2015

Adapter les compétences et les profils aux défis de demain

En marge du Congrès HR qui s'est déroulé les 8 et 9 Avril 2015 au Pré Catelan, j'ai été interviewé par Moortgat.

Je souhaitais partager avec vous quelques réflexions sur l'adaptation nécessaire des profils et des compétences des femmes et des hommes de l'entreprise aux défis de demain.

Nous sommes au coeur de plusieurs mutations, sociétale, digitale, humaine, et pour en tirer tout le bénéfice les entreprises doivent s'appuyer sur des femmes et des hommes préparés à aborder les questions d'hier d'une façon totalement différente. Il est même probable que les questions qui se poseront demain n'en sont pas aujourd'hui.


30 juin 2014

Leadership, HP et ... la France à Toulouse avec Objectif News le 24 Juin dernier.

Je voulais partager avec vous le compte-rendu de mon intervention à la Matinale Objectif News à Toulouse le 24 Juin dernier. Un débat intéressant avec un public varié autour du leadership, d'HP et de la France.

Innovation disruptive et leadership : le PDG d’HP France partage sa méthode de management

Paul Lauriac (TBS) et Emmanuelle Durand-Rodriguez (Objectif News) ont mené l'interview de Gérald Karsenti lors de cette matinale
 
Gérald Karsenti
Invite à la Matinale Objectif News le 24 Juin 2014
Interview La Tribune du 25 Juin 2014 - Sophie Arutunian
 
Lien la Tribune
Lien Objectif News.com
 
Invité ce mardi de la Matinale Objectif News, Gérald Karsenti s’est exprimé longuement sur une discipline qui le passionne : le leadership. Lui même chef d’entreprise respecté, aimant aller vite, gérer des problèmes et avoir un coup d’avance, le PDG d’HP France assure qu’une nouvelle génération doit émerger pour accompagner les mutations des entreprises. Gérald Karsenti prône l'innovation "de rupture", illustrée par la fabrication de "The Machine".

 Gérald Karsenti, 51 ans, est à la tête d'HP France depuis 3 ans, et déjà il y marque les esprits. Sous la présidence de ce leader affirmé et bosseur acharné, la filiale de l'entreprise américaine est entrée en 2013 dans le top 5 des filiales les plus performantes. Alors qu'il y a quelques années, HP était connu essentiellement sur le marché de l'impression et du PC, elle l'est maintenant aussi sur sa capacité à transformer le business process des entreprises.

Cloud, big data, mobilité et sécurité des données sont au cœur de l'activité d'HP. Ainsi, contrairement à IBM par exemple, le groupe est présent sur plusieurs segments de marché (logiciels, serveur, stockage, réseaux, services, pc, printing) : "Nous sommes la seule entreprise au monde à faire du "bout-à-bout". Notre métier est de transférer l'information au bon moment à la bonne personne. En face d'un client, nous comprenons l'ensemble de son flux informationnel." Parmi les clients toulousains, HP France compte Airbus Group et Orange.

Depuis son arrivée, Gérald Karsenti a engagé une réforme en profondeur de l'entreprise, rajeunissant la pyramide des âges tout en évitant un plan social. Fervent défenseur de la diversité homme / femmes au travail (il est pour la suppression de la journée de la femme), il place l'humain au cœur de son management, mais c'est avant tout un businessman : "Tous les matins, je regarde les prises de commandes. Nous avons plusieurs dizaines de millions d'euros d'avance sur notre business plan", affirme-t-il sans donner plus de précisions. Exigeant avec lui-même et avec son entourage, le chef d'entreprise prône l'innovation de rupture pour tirer son épingle du jeu dans une société "qui se transforme" et où la politique "ne va pas assez vite". Reçu à l'Élysée, sa voix est écoutée quand il parle d'innovation et de numérique.

Former les leaders demain


Il se définit lui-même comme "quelqu'un d'assez simple, optimiste mais réaliste". Gérald Karsenti a en effet les pieds sur terre et la tête bien accrochée. Le chef d'entreprise ne dort que 5 heures par nuit et "il aime la vitesse". "En France, on aime passer du temps à analyser, à faire des réunions, à réfléchir. Moi, je pense qu'il vaut mieux se tromper 20 % du temps et avancer, plutôt que de vouloir avoir raison tout le temps et ne rien faire." À la tête d'une filiale de 6.000  salariés (dont une centaine à Toulouse), Gérald Karsenti est conscient de sa responsabilité :

"Pour être un leader, il faut savoir mettre ses problèmes de coté et être à 100 % dans son travail. Il faut être super motivé et affuté physiquement et mentalement. C'est compliqué d'être un leader. Mais c'est passionnant. La passion est ce qui fait que l'on réussit ou que l'on échoue."

Professeur de leadership à HEC Paris, le PDG du groupe informatique est convaincu que la capacité à guider des hommes n'est pas innée et qu'elle s'apprend. Il affirme également que les leaders de demain sont en rupture avec les méthodes actuelles :

"Demain, une entreprise sera jugée sur son bilan RSE autant, voire davantage, que sur ses résultats financiers. Les leaders de ma génération sont trop cartésiens, leur finalité est toujours le profit. Une nouvelle génération de leaders doit accompagner les mutations des entreprises."

Fervent défenseur de la cause des femmes en entreprise, ce patron constate que la loi qui impose un quota de femmes dans les conseils d'administration "est l'arbre qui cache la forêt. Le pouvoir n'est pas dans les conseils d'administration mais dans les comités de direction." Deux des cinq divisions de l'entreprise "dont la plus importante" sont dirigées par des femmes.

"Je mène ces actions aussi pour des raisons de business. Il est prouvé que les entreprises qui appliquent la diversité sont plus performantes."

Respecté par ses salariés, Gérald Karsenti a instauré au sein d'HP France une GPEC (Gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences) pour rajeunir la moyenne d'âge des salariés et stimuler leur motivation tout en évitant un plan social. "J'ai été soutenu par 70 % des syndicats", se félicite le PDG.

"The Machine"...


Toutes les innovations ne se valent pas aux yeux du chef d'entreprise qui distingue les innovations de rupture et les innovations "d'apparat". Pour lui, Bill Gates a changé le monde en installant l'informatique dans chaque foyer. HP n'est pas en reste : Gérald Karsenti a évoqué ce matin à Toulouse la création de The Machine, un projet de data center super-puissant de la taille d'un frigidaire, présenté il y a quelques jours lors de la conférence HP Discover à Las Vegas :

"Nous créons une machine 10 fois plus puissante que la machine existante la plus puissante. Notre machine réalisera 90 % d'économies d'énergies", explique  le patron d'HP France. La nouvelle architecture doit répondre aux nouveaux défis posés par le big data, l'internet des données et l'évolution des usages. HP va également investir 1 Md$ dans le projet Helion, un portefeuille de produits et de services cloud open source.

Une carrière politique ?


Quand on demande à ce spécialiste quel est le niveau de leadership de François Hollande, il sourit et pose un joker. Gérald Karsenti a été reçu à l'Élysée en février dernier pour parler innovation et numérique :

"François Hollande est à l'écoute, reconnaît-il. Il y a une prise de conscience des acteurs politiques sur la transformation de la société. Mais la situation actuelle de la France est déconnectée des problématiques droite / gauche. Il ne faut pas réformer, il faut transformer. La France a besoin d'un coup de pied", estime l'adepte de la vitesse.

Gérald Karsenti l'affirme, il ne veut "pas faire de politique" mais se qualifie de "citoyen exigeant" qui "aime la France"

Et ce citoyen, qui ne "transige pas sur l'essentiel tout en acceptant la contradiction", a révélé aujourd'hui devant le public de la Matinale le secret de sa performance : "j'ai 25 ans dans ma tête !" L'entreprise, elle, fêtera ses 50 ans de présence en France la semaine prochaine.
 
 
 

17 mai 2014

Le talk Orange - Le Figaro

Gérald Karsenti interviewé par Yves Thréard
Le Talk Orange - Le Figaro

J'étais l'invité du Talk Orange - Le Figaro vendredi 16 mai 2014, interviewé par Yves Thréard

Les questions ont essentiellement porté sur la compétitivité des entreprises et l'attractivité de la France, des sujets qui sont au coeur de mes réflexions et de celles de mon entreprise. 






Samedi 17 mai, était publié dans le Figaro (pages économiques) un papier complémentaire signé Charles Gautier, sous le titre : "Il faut se méfier des barrières à l'investissement - le président de HP en France juge les baisses de charges très utiles". 

Je précise que l'article comporte une erreur sur ma citation relative à la relance par la consommation. J'ai en fait dit que ce n'était pas la seule méthode pour relancer l'économie, mais qu'il fallait aussi compter sur un accroissement de la consommation des ménages.

Mise à part cela, voici le texte :

Invité vendredi du "Talk Orange - Le Figaro" au lendemain de la publication du "décret Alstom" donnant au gouvernement un droit de regard sur les investissements étrangers dans les secteurs stratégiques en France, le président pour la France du groupe américain Hewlett-Packard (H-P) a appelé à la plus grande prudence. "Je comprends qu'il faille protéger et défendre les entreprises françaises lorsqu'il y a un intérêt stratégique, a indiqué Gérard Karsenti. Mais il faut se méfier des contraintes qui peuvent créer des barrières à l'investissement étranger".
 
Pour doper sa croissance, la France devrait selon lui faire sauter un certain nombre de verrous. "Il faut agir, il y a urgence, a-t-il plaidé. Il faut entreprendre des réformes". Et surtout pas passer par une relance par la consommation. Il soutient en revanche la démarche de l'exécutif en matière fiscale. "La baisse de la fiscalité pour les salaires les moins aisés est une bonne chose", a applaudi le président de HP en France. Tout comme d'ailleurs la mise en place du crédit impôt compétitivité emploi (CICE) pour les entreprises qui "nous permet d'être plus compétitifs". Pour lui, toute baisse des charges pesant sur les entreprises le permet et le CICE est donc "un véritable atout pour les entreprises françaises".
Pour ce chef d'entreprise qui emploie plus de 6000 personnes dans l'Hexagone, la France souffre toutefois de nombreux handicaps et cite, pêle-mêle, son manque de flexibilité, un code du travail trop complexe ou encore la rétroactivité des textes, une notion complètement incompréhensible pour les Américains. "L'économie redémarre en Angleterre parce que ce pays a su se réformer, a-t-il poursuivi. Nous sommes engagés dans une course vitesse et je pense qu'il est nécessaire d'harmoniser les fiscalités en Europe".
Mais Hewlett-Packard ne se contente pas de réclamer des réformes, le groupe américain s'efforce aussi d'aider les jeunes entreprises. 
"Nous allons bientôt présenter un "kit start-up" pour les aider en mettant à disposition des moyens techniques et des conseils", a-t-il expliqué. Un moyen de participer à la croissance en transmettant une partie de son savoir-faire et aussi de créer des emplois. 
Par Charles Gautier 

Pour un leader, le manque de courage est éliminatoire ... interview dans les Echos

Le 12 Mai dernier est paru un échange que j'ai eu avec Valérie Landrieu, journaliste aux Echos sur le thème du leadership. 



Intégralité de l'interview :

Professeur de leadership à HEC, le Pdg de Hewlett-Packard France défend la force des convictions dans l'entreprise. Ne serait-ce que pour le bien des affaires.

Gérald Karsenti, le courage est, selon vous, un élément clef du leadership…
Je pense surtout que le manque de courage est un critère éliminatoire pour qui aspire à être un leader. La peur est dangereuse, parce que celui qui l'éprouve prend généralement de mauvaises décisions. Dans ma pratique, lorsque je pense qu'une décision doit être prise, je la défends jusqu'au bout. Je suis persuadé qu'une entreprise qui n'a pas de managers avec des convictions professionnelles n'avance pas.
Jusqu'où peut-on aller ?
Il ne s'agit pas non plus d'être un Don Quichotte. Il faut trouver le bon équilibre pour l'entreprise. D'ailleurs, le courage, cela peut aussi consister à dire à un collaborateur que son travail ne convient pas, alors que l'on ne veut pas le perdre. De façon plus générale, il faut avoir un système de valeurs qui constitue un cadre au-delà duquel on ne va pas. Il y a des moments où il faut se poser la question « Est-ce que je l'accepte ou est-ce que je m'en vais ? ». C'est une décision individuelle à prendre à laquelle je n'ai toutefois pas eu à répondre.
On pense évidemment à Eric Piolle, le nouveau maire de Grenoble*...
Quand Eric Piolle, que je ne connais pas, est parti, il avait une très bonne image auprès des salariés. Je ne peux pas vous en dire plus si ce n’est que je suis pressé de le rencontrer pour discuter de ce que mon entreprise peut apporter à la ville de Grenoble et sa région. J’aime cette région qui respire l’innovation et est dans le futur.
Du courage, des valeurs…
Et des résultats ! C'est le préalable indispensable. Mais à un moment donné, le professionnel se construit autour de son système personnel et la vision de ce qu'il veut faire de sa vie. La taille de l'entreprise importe peu ; quand vous dirigez, il est nécessaire que les gens que vous menez se reconnaissent dans votre système et se laissent entraîner par votre vision.
Quelles sont les autres caractéristiques essentielles du leadership ?
Au-delà du courage, le leader doit être authentique, être porté par une éthique irréprochable, disposer d'une intelligence émotionnelle et relationnelle et faire preuve d'initiative et de créativité.
Quelles sont les incidences managériales d'une entreprise de culture américaine ?
Les Américains ont une approche différente de la gestion des risques. En France, il n'y a guère de culture du risque… Les Américains créent pour gagner de l'argent, et ils sont très pragmatiques. Mais il serait inexact de tirer des conclusions générales : la dynamique de l'entreprise dépend surtout des patrons, des personnalités aux commandes.
HP est dirigé par Meg Whitman, une femme…
Meg Whitman a impulsé quelque chose de totalement différent par son passé entrepreneurial. Elle a créé eBay, fait de la politique. Elle a par nature un profil de créatrice tournée vers l'innovation qui imprime sa marque à l'entreprise. Etre dirigé par une femme ? Ce n'est pas une première pour moi [Gérald Karsenti était chez IBM France lorsque Françoise Gri en était le PDG, NDLR]. Je pense que les femmes ont un leadership différent de celui des hommes, avec une gestion plus équilibrée de l'ego. Nous sommes aujourd'hui dans une phase transitoire : dans l'entreprise, les femmes n'ont jusqu'à présent pas eu beaucoup d'autre choix que celui de prendre des hommes pour modèles. C'est en train de changer. Là aussi, il faut trouver un équilibre.
Quelle est votre ligne de conduite en matière de gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences ?
Derrière l'outil GPEC, il y a tout ce que nous voulons faire autour du cloud, du big data, de la sécurité et de la mobilité, sachant que plus de 50 % du « job » du patron, c'est de trouver, dans les équipes, les bonnes personnes pour les mettre aux bons endroits pour faire les bonnes choses. Notre université d'entreprise va nous y aider. Nous devrions avoir bouclé les négociations d'ici au mois de juin.
Avez-vous des maîtres à penser ?
Je suis un grand admirateur d'Alexandre Le Grand, qui était pour moi un opérationnel et un visionnaire. Il a su mettre son désir de conquêtes au service d'un objectif.
* Cadre dirigeant d'HP France sur le site de Grenoble, Eric Piolle a refusé de mettre en place un plan de délocalisation
Par VALERIE LANDRIEU, Les Echos

21 avril 2014

Interview sur le leadership dans la revue "Décideurs"

Entretien avec Gérald Karsenti P-DG, Hewlett-Packard France, dans la rubrique "RH et Top Management". Publié le 17 Avril 2014. 





Décideurs. Quels sont les ingrédients nécessaires au leadership qui ne sont pas assez mis en lumière ?

Gérald Karsenti
Je pense que le leadership est très situationnel. Le contexte dans lequel on évolue peut largement contribuer à faire ressortir les qualités intrinsèques d’un individu, lui donnant le statut de leader. Par exemple, la Seconde Guerre mondiale a sans doute fait de Winston Churchill l’homme qu’il a été. Lorsque l’on analyse le leadership, il faut prendre en compte non seulement des qualités propres mais également l’écosystème dans lequel l’individu évolue. Un leader a un rôle à jouer mais le leadership n’implique pas le pouvoir : tout individu dans l’entreprise peut, par la force et la passion qu’il véhicule, influencer et motiver un grand nombre de personnes. Ce qui m’amène à dire que le leadership doit être déconnecté de la notion de management. Ainsi ce n’est pas la position hiérarchique qui fait le leader mais la façon dont il est perçu par les « followers ». Vous pouvez devenir un leader sans même vous en rendre compte et, a contrario, chercher à devenir un leader toute votre vie sans jamais l’être. Pour résumer, l’équation du leader c’est : un rôle clair et défini, un périmètre d’action – le leader doit avoir les moyens de faire aboutir son plan ou ses idées –, une légitimité, sans doute le point le plus important, et un style – un leader doit bien se connaître et assumer. Je crois beaucoup au fait que le leadership suit l’évolution du monde. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase de changement profond de modèle.


Décideurs. Quelles sont ces qualités nouvelles du leadership que vous voyez émerger ?

G. K. 
Tout d’abord, le leader de demain est quelqu’un qui voit plus loin que le court terme. Un dirigeant est guidé par la valorisation de son entreprise, mais délivrer des chiffres que les marchés attendent, répondre à l’immédiateté peut l’amener à prendre de mauvaises décisions pour le moyen/long terme. Je pense que la première grande qualité d’un leader est de percevoir avant les autres les impulsions et les axes de croissance du marché. D’autre part, un leader met en place les bonnes personnes aux bons postes, et surtout, il n’a pas peur de promouvoir les talents. Il n’est pas dérangé par le fait d’avoir autour de lui des gens brillants et s’enrichit de leurs qualités. Enfin, le leader doit inspirer la confiance et donner envie, il est naturellement optimiste. Je n’en ai jamais rencontré de pessimiste. Il a toujours un plan B si un quelconque élément l’empêchait d’avancer. C’est à ce moment qu’il arrive à entraîner les gens, à porter son projet, sa passion. La vision, l’altruisme et la confiance sont trois ingrédients clés du leader de demain.


Décideurs. Vous évoquez la passion. Comment peut-elle être motrice d’une équipe ?

G. K.
 On a longtemps considéré le leadership comme un acte de communication et il y a là un fond de vérité : le leader charismatique parle bien, de façon claire. Mais cela va bien au-delà. Il est celui qui va s’extraire de cette complexité du monde pour la rendre simple. On a observé par des études empiriques que le leader a deux caractéristiques : il communique toujours de la même façon et toujours à l’opposé des autres. Je m’explique : aborder un sujet c’est définir le pourquoi, le quoi et le comment. Quelqu’un qui n’est pas dans un acte de leadership aura tendance à se concentrer sur les deux dernières questions. Le leader oublie rarement le pourquoi. Par exemple, Meg Whitman chez HP explique clairement pourquoi elle veut transformer l’entreprise. Parce que c’est une entreprise mythique de la Silicon Valley, nous avons ce but ultime de donner à nos clients les meilleures technologies possibles et de leur changer leur mode opératoire. Elle donne du sens, elle entraîne les gens dans son projet.


Décideurs. Un leader peut-il avoir des doutes ?

G. K.
 Je pense qu’il faut faire la différence entre le doute et le questionnement : le leader se questionne constamment, il se fie à ses intuitions, mais il sait où il veut aller. Il écoute mais il ne retiendra pas tout. Il cherche à s’assurer qu’il ne passe pas à côté de quelque chose et qu’il prend la bonne direction. Dans ce monde complexe, on sait un peu sur beaucoup de sujets mais nous ne sommes plus vraiment experts d’un tout. Les leaders que j’ai vu réussir n’ont fondamentalement pas de doutes. Douter c’est inévitablement renvoyer une image négative de soi-même. Un véritable leader ne se laissera pas entraver par ses doutes.  

02 février 2014

Interview par Guillaume Grallet - Le Point


Gérald Karsenti : "Il faut former les députés, les sénateurs et les ministres au numérique"

Le Point.fr- Publié le 28/01/2014à 06:02

Pour le P-DG de HP en France,l'informatique doit permettre au pays de se réformer pour convaincre davantage d'investisseurs étrangers.

 Par Guillaume Grallet
 
 
ll y a un peu plus d'un mois, Gérald Karsenti, P-DG de HP France, cosignait avec 50 dirigeants d'entreprises étrangères installées dans l'Hexagone un "cri d'alarme" et un appel aux politiques. "Nous faisons partie de cette communauté, celle des sociétés dont les capitaux sont étrangers, mais qui créent de la richesse, ici en France, dont nous nous voulons citoyens. Nous en sommes les supporteurs et les ambassadeurs auprès de nos maisons mères pour que celles-ci fassent le choix d'y investir et d'y créer des emplois. Depuis quelques années, nous avons de plus en plus de mal à les en convaincre, et nombre d'entre elles se sont installées dans une attitude prudente et attentiste vis-à-vis de notre pays, qu'elles ont mis sous observation." Un constat dont on mesure toute l'ampleur lorsqu'on sait que les 20 000 entreprises dont le siège se situe hors de France emploient 13% de la population salariée et assurent 29% de la recherche et développement des entreprises oeuvrant dans le pays. Où en est-on aujourd'hui ? État des lieux avec Gérald Karsenti.
Pour lire l'interview, voir le lien ci-dessous :

 

12 janvier 2014

LES PME-PMI, un axe de croissance fantastique pour la France

J'ai toujours pensé que les PME-PMI constituaient pour la France un atout majeur en termes de croissance, de dynamisme et de vivier pour la création d'emplois. Le comité de direction de l'entreprise que j'ai la chance de diriger, HP France, a décidé de me suivre dans ma volonté d'investir ce segment de marché. 

Interview Le Parisien, 14 Octobre 2013

Je voulais partager avec vous certaines de mes convictions sur le sujet. J'ai débuté ma carrière en région, à Nantes plus exactement, et j'ai vite compris que les décisions ne sont pas toutes centralisées sur Paris. Nous disposons un peu partout en France d'atouts indiscutables. Chaque "province" est un pays à lui seul, avec ses savoir-faire, ses industries, son économie propre, ses écoles, ses universités, ses talents. A nous d'en tirer partie. 

Nous avons également lancé une initiative "d'incubation" visant à aider les "start-ups". Notre but est de leur apporter un soutien continu, dans le temps, car nombreuses sont celles qui fléchissent, voire disparaissent après 2 ou 3 ans. Or le renouveau français passe aussi par là. A suivre ... 

Ci-dessous l'interview du quotidien Le Parisien en vous en souhaitant une bonne lecture, l'idéal étant de l'imprimer