16 décembre 2012

Le courage d'agir

Dessin pris sur internet
Une femme ou un homme politique est-il libre d'agir ? Oui si justement il se détache des suffrages électoraux à venir. Mais dans ce cas, il ne sera peut-être plus élu et par voie de conséquence ne pourra plus agir ! 
Mais s'il agit dans le contexte actuel, s'il conduit les réformes nécessaires, alors comment peut-il espérer le vote de ses concitoyens ? C'est un cercle vicieux qui conduit la plupart du temps à ... l'immobilisme. 
En France, comme dans le reste de l'Europe, il faut agir et vite. faute d'avoir reformé l'Etat, nos structures, nos institutions, nous sommes confrontés à des coûts de travail qui deviennent un fardeau pour les entreprises, une taxation qui fait fuir les plus aisés et décourage l'initiative et le sens de l'entreprise, l'investissement (bien que la France reste encore une terre d'asile pour de nombreuses entreprises dont la mienne). Un bilan rapide nous montre que le système actuel ne peut que nous entrainer dans le trou. L'élite va peu à peu fuir, ceux qui sont dans le besoin, dans d'autres pays en particulier, vont tenter d'émigrer en France, terre d'accueil par excellence (cela a toujours été l'un des éléments fondateurs de notre république et de notre constitution) et nous deviendrons à n'en plus douter un pays dont le potentiel économique sera des plus modestes. La spirale négative se dessine déjà. Il faut donc agir. Il faut lancer des réformes. Il faut s'attaquer au système scolaire et universitaire qui coûte trop cher pour des résultats qui ne sont plus là. Certes, nous formons des élites dans nos grandes écoles, mais la plus grande masse sort des études avec des diplômes amoindris. Toutes les études et les classements le montrent, la France a dégringolé. Il faut redonner le goût aux jeunes gens pour les études scientifiques, et pour ceux qui en font, les dissuader d'aller vers la finance. L'industrie a besoin de renfort. La recherche aussi. Il faut donner des moyens à nos laboratoires. Nous formons certes des élites, encore faut-il les garder. Il faut motiver les jeunes à innover. Il faut identifier les jeunes pousses, les futurs "google" et les accompagner dans leur émergence. C'est un travail nécessaire. Les américains font cela depuis toujours. On voit le résultat. De façon générale, il faut célébrer la réussite. Les entrepreneurs s'ils réussissent gagnent de l'argent, parfois beaucoup, mais tant mieux, ils créent aussi de l'emploi par la croissance qu'ils génèrent. Où est le problème ? Le problème est que nous n'avons pas de "google" ! 
Il faut réformer notre de système de retraite. Nicolas Sarkozy a certes fait un premier pas, mais nous sommes loin du compte. Il faut aller beaucoup plus loin, et sans aller sans doute à un pur système par capitalisation, il faut allonger les périodes de cotisation et réduire les pensions. Nous n'y couperons pas. Il faut réformer notre système d'allocations. Nous n'avons plus les moyens de nos ambitions. Sans tomber dans le modèle anglo-saxons, nous devons trouver un compromis acceptable qui permette à nos enfants de vivre dans de bonnes conditions. Il faut finalement revoir notre système fiscal dans sa globalité, mais cela dépend de tout ce qui est écrit plus haut. Si nous réformons, les coûts à financer chaque année seront moindres et nous n'aurons pas besoin de taxer autant. Dans le cas contraire, nous y sommes contraints. C'est le "chien qui se mord la queue". 
Il n'est pas question ici de "droite" ou de "gauche". Il m'arrive d'entendre que le gouvernement actuel mène une politique de droite. Mais la question n'est plus là. Tout gouvernement, quelque soit son orientation, a le devoir de conduire des transformations profondes, au risque de ne pas être reconduit, au risque d'une gronde sociale. Le président Obama a lui maintenant les coudées franches pour quatre ans. Il ne craint pas pour le prochain scrutin. Il peut juste vouloir terminer sur autre chose qu'un vaste conflit social. Nous verrons bien ce qu'il fera. Intéressant de voir par exemple les décisions qu'il prendra sur les armes à feu suite au drame que les USA viennent de vivre. Avant les élections, il n'aurait même pas imaginer toucher au sujet. Mais à présent ? Ce sera là un bon test en quelque sorte. 
Les politiques sont dépendants du peuple. Mais s'en affranchir conduit à la dictature. La démocratie est source de liberté, mais c'est aussi une prison. Combien de changements ont avorté, ont été abandonnés ou conduits de façon partielle, par peur du lendemain ? Mais pour ne pas avoir ces contraintes, il faudrait basculer dans un système autocratique ! Il n'en est évidemment pas question. Donc, il faut des politiques courageux, qui se font élire en acceptant l'idée que leur mandat puisse ne pas être reconduit.
4 ou 5 ans pour transformer. 
4 ou 5 ans pour laisser une trace dans l'histoire. 
Cela n'en vaut-il pas la peine au fond ? 

Pour que tous les parents puissent continuer de souhaiter à leurs enfants une vie meilleure que la leur !

09 décembre 2012

Inciter les jeunes générations à entreprendre ...

Qualités de tout créateur.
Mais la plus importante de toutes
n'est-elle pas la gestion du risque
Des études récentes, conduites au niveau européen, mettent en avant la faible proportion de jeunes français attirés par la création d'entreprise en comparaison d'autres pays européens.  Nous sommes en particulier décalés par rapport à la Grande-Bretagne et aux pays Nordiques. Davantage encore bien sûr par rapport aux Etats-Unis si nous sortons de la zone euro. Plusieurs questions me sont alors venues à l'esprit. 

En premier lieu, est-il vraiment important d'entreprendre ? Indiscutablement oui. En poussant les jeunes générations à créer des entreprises, sur de véritables idées, nous contribuons à générer une dynamique, à créer de l'emploi et à favoriser la croissance du segment des petites et moyennes entreprises, si vital pour nous tous. Tout ce dont nous avons besoin en ce moment !

Est-il vrai que la France est en retard par rapport à l'Europe en général ? Oui et non. Cela dépend à qui l'on se compare. Plus intéressant est de se demander pourquoi nous le sommes ? Les raisons sont multiples. La France est un pays aux racines profondes, ancestrales, ancré dans une histoire millénaire, un brin rigide certes, mais aussi pleine de valeurs. Parmi ces dernières figure celle de la conformité. Dans tous les pays dits "traditionnels" (la France en fait partie), où la culture a figé une grande partie de nos codes et de nos modèles de référence, nous avons pris l'habitude d'ériger des principes, qui sont parfois autant de carcans. Difficile souvent de s'en affranchir. Même parfois de pouvoir le faire. Il est de bon ton de bien travailler à l'école, puis à l'université, d'obtenir un travail fixe (un CDI comme disent les parents avertis et responsables), de bénéficier d'un bon salaire, de se marier et de fonder une famille, etc. C'est ce que j'appelle la conformité, ou la mise en conformité. Depuis la nuit des temps, nous sommes incités à nous conformer à des règles. La Bible (ancien et nouveau testaments), le Coran, tous textes religieux en fait, les constitutions d'états, les lois, les textes législatifs, les conventions collectives, le mariage, etc. tout cela est fait pour nous proposer des modes opératoires auxquels le plus grand nombre doit adhérer. C'est ainsi qu'une société peut fonctionner. L'ancien testament par exemple qui a inspiré les deux autres religions monothéistes comme nous le savons tous est pour une grande partie un ensemble de règles de vie et de droit. De temps à autre, au gré des générations, des individus, des hommes et des femmes sortent du lot, un côté un peu rebelle, indiscipliné, ils ne veulent pas être dans un moule, ils veulent au contraire en sortir, et exprimer leur potentiel, leur savoir-faire, leur talent. Ces profils, que l'on pourrait qualifier de leaders, peuvent en sortir tout en respectant la loi ou la transgresser. Ils seront artistes, sportifs de haut niveau, acteur, entrepreneur ou voyou, bandit, criminel. C'est Steve Jobs ou Jacques Mesrine. Dans le premier cas, c'est tout bénéfice pour la société, dans le second cas, c'est une catastrophe qu'il faut alors gérer. On met alors en place d'autres règles, la police, la justice, les prisons. Mais bien sûr, concentrons-nous sur celles et ceux qui sortent des modèles proposés pour créer, innover, apporter de la valeur et pas sur la seconde qui n'a rien d'admirable, bien au contraire. Elles/ils sont animés par le désir puissant de laisser parler tout leur être et de réaliser quelque chose d'exceptionnel. Elles/ils ont en commun d'appréhender la notion de risque de façon tout à fait différente. Différemment des autres en tout cas. Elles/ils ne cherchent pas à toujours prendre la décision la plus raisonnable, mais à opter pour celle qui les fera avancer vers leur but, celle qui les mettra potentiellement sur le chemin du succès. Elles/ils acceptent la possibilité d'échouer, de perdre. 
Du reste, elles/ils ne voient jamais cela ainsi, mais plutôt comme une première étape, une phase nécessaire pour un jour atteindre leur nirvana. La France fait sûrement partie des pays qui n'incitent pas les jeunes à la prise de risque. D'ailleurs, le mot risque en France fait peur, alors qu'aux Etats-Unis, ou même en Angleterre, il apparait comme la marque du leader, de celui qui est prêt à jouer pour l'emporter. Il y a du respect dans le regard des américains à l'égard des jeunes créateurs qui réussissent, de la défiance ou de la méfiance dans celui des français, et plus généralement des européens. Cela tient aussi à nos systèmes de protection (sociaux en particulier), à l'existence d'une fonction publique très puissante et à celle de syndicats qui amplifient souvent les sentiments de revendications déjà solidement arrimés à l'éducation basique d'une française ou d'un français. Sans en être conscient, nous naissons avec le sentiment diffus qu'il faut être raisonnable et qu'il est préférable de mieux un peu comme ses parents, en mieux. J'exagère un peu, je grossis le trait bien sûr, mais c'est un peu vrai au fond. Dans des pays où la création est plus forte, on pousse au contraire les jeunes à changer la donne en permanence. C'est une question d'état d'esprit. La France devra y passer, quoiqu'il arrive, car notre économie ne pourra pas faire face, et nos systèmes sociaux protéger comme ils l'ont fait jusqu'à présent. Il va nous falloir déplacer nos frontières. 

Comment ? 
En modifiant les formations à l'école, en assurant des formations continues de haut niveau tout au long de notre vie, en facilitant la création d'entreprise (des progrès ont été faits ces dernières années à ce niveau), en acceptant l'échec (il n'est pas une fatalité), en coachant celles et ceux qui en ont besoin, en identifiant mieux et vite les initiatives qui pourraient déboucher sur un Amazon ou un Google, en incitant les entreprises à innovant, en payant mieux nos chercheurs pour qu'ils restent dans l'hexagone, en leur donnant des moyens pour qu'ils puissent conduire des recherches approfondies et performantes, en mettant en relation de façon continue la recherche, l'enseignement et l'entreprise pour transformer des idées en entreprises, en allégeant bien sûr la fiscalité pour inciter, pour motiver. Il faut faire la différence entre celui qui lance une entreprise et qui embauche et celui qui travaille comme salarié. L'entrepreneur prend des risques. C'est méritoire. Il faut lancer des campagnes de pub également. Faire savoir aux jeunes ce que l'on attend d'eux. Il faut rendre l'entreprise noble. L'entrepreneur qui réussit doit être mis en avant comme un exemple comme nous le faisons avec un commercial qui rencontre le succès. L'entrepreneur qui réussit doit devenir un icône. C'est ainsi que les jeunes par mimétisme voudront se lancer dans l'aventure, créer des entreprises qui deviendront mondiales, des références mondiales. 

Si dans quelques années, des entreprises, nouvellement créées, figurent au CAC40 ou en bonne place sur la bourse parisienne, si elles sont également cotées sur le Nasdaq, sans que personne ne se souvienne qu'à l'origine elles étaient françaises, alors nous pourrons en conclure que beaucoup de choses se seront passées. La France aura sans doute changer de vitesse. 
C'est tout le mal que l'on peut se souhaiter !