Qualités de tout créateur. Mais la plus importante de toutes n'est-elle pas la gestion du risque ? |
Des études récentes, conduites au niveau européen, mettent en avant la faible proportion de jeunes français attirés par la création d'entreprise en comparaison d'autres pays européens. Nous sommes en particulier décalés par rapport à la Grande-Bretagne et aux pays Nordiques. Davantage encore bien sûr par rapport aux Etats-Unis si nous sortons de la zone euro. Plusieurs questions me sont alors venues à l'esprit.
En premier lieu, est-il vraiment important d'entreprendre ? Indiscutablement oui. En poussant les jeunes générations à créer des entreprises, sur de véritables idées, nous contribuons à générer une dynamique, à créer de l'emploi et à favoriser la croissance du segment des petites et moyennes entreprises, si vital pour nous tous. Tout ce dont nous avons besoin en ce moment !
Est-il vrai que la France est en retard par rapport à l'Europe en général ? Oui et non. Cela dépend à qui l'on se compare. Plus intéressant est de se demander pourquoi nous le sommes ? Les raisons sont multiples. La France est un pays aux racines profondes, ancestrales, ancré dans une histoire millénaire, un brin rigide certes, mais aussi pleine de valeurs. Parmi ces dernières figure celle de la conformité. Dans tous les pays dits "traditionnels" (la France en fait partie), où la culture a figé une grande partie de nos codes et de nos modèles de référence, nous avons pris l'habitude d'ériger des principes, qui sont parfois autant de carcans. Difficile souvent de s'en affranchir. Même parfois de pouvoir le faire. Il est de bon ton de bien travailler à l'école, puis à l'université, d'obtenir un travail fixe (un CDI comme disent les parents avertis et responsables), de bénéficier d'un bon salaire, de se marier et de fonder une famille, etc. C'est ce que j'appelle la conformité, ou la mise en conformité. Depuis la nuit des temps, nous sommes incités à nous conformer à des règles. La Bible (ancien et nouveau testaments), le Coran, tous textes religieux en fait, les constitutions d'états, les lois, les textes législatifs, les conventions collectives, le mariage, etc. tout cela est fait pour nous proposer des modes opératoires auxquels le plus grand nombre doit adhérer. C'est ainsi qu'une société peut fonctionner. L'ancien testament par exemple qui a inspiré les deux autres religions monothéistes comme nous le savons tous est pour une grande partie un ensemble de règles de vie et de droit. De temps à autre, au gré des générations, des individus, des hommes et des femmes sortent du lot, un côté un peu rebelle, indiscipliné, ils ne veulent pas être dans un moule, ils veulent au contraire en sortir, et exprimer leur potentiel, leur savoir-faire, leur talent. Ces profils, que l'on pourrait qualifier de leaders, peuvent en sortir tout en respectant la loi ou la transgresser. Ils seront artistes, sportifs de haut niveau, acteur, entrepreneur ou voyou, bandit, criminel. C'est Steve Jobs ou Jacques Mesrine. Dans le premier cas, c'est tout bénéfice pour la société, dans le second cas, c'est une catastrophe qu'il faut alors gérer. On met alors en place d'autres règles, la police, la justice, les prisons. Mais bien sûr, concentrons-nous sur celles et ceux qui sortent des modèles proposés pour créer, innover, apporter de la valeur et pas sur la seconde qui n'a rien d'admirable, bien au contraire. Elles/ils sont animés par le désir puissant de laisser parler tout leur être et de réaliser quelque chose d'exceptionnel. Elles/ils ont en commun d'appréhender la notion de risque de façon tout à fait différente. Différemment des autres en tout cas. Elles/ils ne cherchent pas à toujours prendre la décision la plus raisonnable, mais à opter pour celle qui les fera avancer vers leur but, celle qui les mettra potentiellement sur le chemin du succès. Elles/ils acceptent la possibilité d'échouer, de perdre.
Du reste, elles/ils ne voient jamais cela ainsi, mais plutôt comme une première étape, une phase nécessaire pour un jour atteindre leur nirvana. La France fait sûrement partie des pays qui n'incitent pas les jeunes à la prise de risque. D'ailleurs, le mot risque en France fait peur, alors qu'aux Etats-Unis, ou même en Angleterre, il apparait comme la marque du leader, de celui qui est prêt à jouer pour l'emporter. Il y a du respect dans le regard des américains à l'égard des jeunes créateurs qui réussissent, de la défiance ou de la méfiance dans celui des français, et plus généralement des européens. Cela tient aussi à nos systèmes de protection (sociaux en particulier), à l'existence d'une fonction publique très puissante et à celle de syndicats qui amplifient souvent les sentiments de revendications déjà solidement arrimés à l'éducation basique d'une française ou d'un français. Sans en être conscient, nous naissons avec le sentiment diffus qu'il faut être raisonnable et qu'il est préférable de mieux un peu comme ses parents, en mieux. J'exagère un peu, je grossis le trait bien sûr, mais c'est un peu vrai au fond. Dans des pays où la création est plus forte, on pousse au contraire les jeunes à changer la donne en permanence. C'est une question d'état d'esprit. La France devra y passer, quoiqu'il arrive, car notre économie ne pourra pas faire face, et nos systèmes sociaux protéger comme ils l'ont fait jusqu'à présent. Il va nous falloir déplacer nos frontières.
Du reste, elles/ils ne voient jamais cela ainsi, mais plutôt comme une première étape, une phase nécessaire pour un jour atteindre leur nirvana. La France fait sûrement partie des pays qui n'incitent pas les jeunes à la prise de risque. D'ailleurs, le mot risque en France fait peur, alors qu'aux Etats-Unis, ou même en Angleterre, il apparait comme la marque du leader, de celui qui est prêt à jouer pour l'emporter. Il y a du respect dans le regard des américains à l'égard des jeunes créateurs qui réussissent, de la défiance ou de la méfiance dans celui des français, et plus généralement des européens. Cela tient aussi à nos systèmes de protection (sociaux en particulier), à l'existence d'une fonction publique très puissante et à celle de syndicats qui amplifient souvent les sentiments de revendications déjà solidement arrimés à l'éducation basique d'une française ou d'un français. Sans en être conscient, nous naissons avec le sentiment diffus qu'il faut être raisonnable et qu'il est préférable de mieux un peu comme ses parents, en mieux. J'exagère un peu, je grossis le trait bien sûr, mais c'est un peu vrai au fond. Dans des pays où la création est plus forte, on pousse au contraire les jeunes à changer la donne en permanence. C'est une question d'état d'esprit. La France devra y passer, quoiqu'il arrive, car notre économie ne pourra pas faire face, et nos systèmes sociaux protéger comme ils l'ont fait jusqu'à présent. Il va nous falloir déplacer nos frontières.
Comment ?
En modifiant les formations à l'école, en assurant des formations continues de haut niveau tout au long de notre vie, en facilitant la création d'entreprise (des progrès ont été faits ces dernières années à ce niveau), en acceptant l'échec (il n'est pas une fatalité), en coachant celles et ceux qui en ont besoin, en identifiant mieux et vite les initiatives qui pourraient déboucher sur un Amazon ou un Google, en incitant les entreprises à innovant, en payant mieux nos chercheurs pour qu'ils restent dans l'hexagone, en leur donnant des moyens pour qu'ils puissent conduire des recherches approfondies et performantes, en mettant en relation de façon continue la recherche, l'enseignement et l'entreprise pour transformer des idées en entreprises, en allégeant bien sûr la fiscalité pour inciter, pour motiver. Il faut faire la différence entre celui qui lance une entreprise et qui embauche et celui qui travaille comme salarié. L'entrepreneur prend des risques. C'est méritoire. Il faut lancer des campagnes de pub également. Faire savoir aux jeunes ce que l'on attend d'eux. Il faut rendre l'entreprise noble. L'entrepreneur qui réussit doit être mis en avant comme un exemple comme nous le faisons avec un commercial qui rencontre le succès. L'entrepreneur qui réussit doit devenir un icône. C'est ainsi que les jeunes par mimétisme voudront se lancer dans l'aventure, créer des entreprises qui deviendront mondiales, des références mondiales.
En modifiant les formations à l'école, en assurant des formations continues de haut niveau tout au long de notre vie, en facilitant la création d'entreprise (des progrès ont été faits ces dernières années à ce niveau), en acceptant l'échec (il n'est pas une fatalité), en coachant celles et ceux qui en ont besoin, en identifiant mieux et vite les initiatives qui pourraient déboucher sur un Amazon ou un Google, en incitant les entreprises à innovant, en payant mieux nos chercheurs pour qu'ils restent dans l'hexagone, en leur donnant des moyens pour qu'ils puissent conduire des recherches approfondies et performantes, en mettant en relation de façon continue la recherche, l'enseignement et l'entreprise pour transformer des idées en entreprises, en allégeant bien sûr la fiscalité pour inciter, pour motiver. Il faut faire la différence entre celui qui lance une entreprise et qui embauche et celui qui travaille comme salarié. L'entrepreneur prend des risques. C'est méritoire. Il faut lancer des campagnes de pub également. Faire savoir aux jeunes ce que l'on attend d'eux. Il faut rendre l'entreprise noble. L'entrepreneur qui réussit doit être mis en avant comme un exemple comme nous le faisons avec un commercial qui rencontre le succès. L'entrepreneur qui réussit doit devenir un icône. C'est ainsi que les jeunes par mimétisme voudront se lancer dans l'aventure, créer des entreprises qui deviendront mondiales, des références mondiales.
Si dans quelques années, des entreprises, nouvellement créées, figurent au CAC40 ou en bonne place sur la bourse parisienne, si elles sont également cotées sur le Nasdaq, sans que personne ne se souvienne qu'à l'origine elles étaient françaises, alors nous pourrons en conclure que beaucoup de choses se seront passées. La France aura sans doute changer de vitesse.
C'est tout le mal que l'on peut se souhaiter !