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13 décembre 2015

L'action plutôt que la communication de l'action !


J'étais récemment l'un des co-animateurs des Etats de la France (voir un de mes posts précédents).
Lors de la  soirée, j'échangeais avec un chef d'entreprise, qui fut également l'un des plus grands conseillers politiques.
Nous étions quelques jours après le drame horrible du 13 Novembre. Nous étions tous bouleversés.
Alors nous avons échangé sur la France, sur ce qu'il faudrait faire pour sortir de l'ornière, pour avancer et redonner toutes ses lettres de noblesse à la France qui a tous les talents. 

Nous évoluons dans une société surmédiatisée. Les médias, sous toutes
leurs formes, influencent considérablement notre réflexion, la pensée et bien sûr, nos dirigeants, qu'ils soient en charge d'entreprises ou de partis politiques. Il n'est pas question pour moi de nier leur importance. Ils sont indispensables, ils sont la preuve que notre pays est une belle démocratie. Ils ne sont pas du reste les seuls à avoir un impact sur nos leaders. Les marchés financiers sont également très présents dans leurs pensées et donc dans leurs actions. Un dirigeant sait qu'il ne peut pas décevoir les marchés. Présenter un plan d'actions de qualité mais avec des effets à moyen ou long terme ne se termine jamais très bien pour lui. Les marchés voient généralement cela comme une dilution de leurs bénéfices à venir, plus précisément de ceux qu'ils attendent dans l'immédiat ! Les politiques ne sont guère épargnés. On leur reproche souvent, à peine au pouvoir, de ne penser qu'aux élections suivantes plutôt que de réformer le pays. Mais si d'aventure, ils viennent à agir en expliquant que les résultats ne seront pas visibles instantanément, ils perdent généralement toute crédibilité. 

Nous voulons tous de l'immédiateté car notre monde a raccourci le temps grâce à l'internet, aux technologies, aux réseaux sociaux. Tout va très vite. Nous sommes dans la vitesse. Nous agissons souvent dans l'urgence. Nous avons appris à vivre ainsi, même si cela se fait au détriment de notre réflexion. L'instantané est devenu la règle. Il ne faut pas décevoir. Il ne faut jamais décevoir. 

Alors nos dirigeants, narcissiques pour l'essentiel, sous les feux de la rampe de façon quasi permanente, agissent en ayant tout ceci en tête. Un politique finit par se dire qu'il est préférable de montrer qu'il est dans l'action, plutôt que d'agir vraiment. Il en est souvent de même dans l'entreprise. 

Alors ce soir-là nous sommes arrivés à cette réalité : tout le monde préfère communiquer sur l'action plutôt que d'agir vraiment. Cela donne l'illusion de l'action pourtant sans en être en réalité. Ce n'est qu'une communication. 

Certes, la communication reste déterminante. Mais aujourd'hui, il est bien plus important d'agir. Nos politiques, quelque soit leur parti, feraient bien de s'en souvenir. 

L'action plutôt que la communication de l'action !

26 avril 2015

Le management du multiculturalisme dans un contexte international est un atout déterminant !

Notre société est plus que jamais un mélange de diversités, de communautés et de cultures différentes. Les entreprises n'en sont que le reflet. Du moins en règle générale car de plus en plus souvent,  elles influencent la pensée collective, nos réflexions, notre vision du monde et parfois même notre façon de vivre.
Dès lors, tout leader d'entreprise ou politique se doit d'intégrer ces évolutions à sa stratégie de développement ou de campagne. Ces salariés, clients ou électeurs ne pourraient comprendre qu'il passe outre et qu'il agisse comme s'il régnait toujours une pensée unique, une et une seule façon de voir les choses, une et une seule façon de faire.
Et tout bouge. Les frontières d'hier tanguent, le progrès technologique et la digitalisation pouvant expliquer une grande partie de nos mutations actuelles, mais il n'en reste pas moins que les périmètres d'un jour ne peuvent pas ou plus être considérés comme immuables.

Au Siècle des Lumières, la France dominait le monde de ses idées éclairées, les Anglais ont longtemps été la place financière du monde et il eut un temps où les Hollandais régnaient en maîtres sur le commerce des mers.  Une autre époque où les Etats-Unis et le Japon imprimaient les messages qui rythmaient nos vies. Mais depuis, d'autres puissances ont émergé ou ont refait surface. Si la Russie a connu des hauts et des bas, les BRICs boostent l'économie mondiale, la Chine et l'Inde en particulier. Les pays Arabes conduisent peu à peu une mutation sans précédent, une révolution pourrions-nous dire, ce qui est de bonne augure pour demain, tout comme l'Afrique qui redevient le continent où tout le monde veut investir. L'Europe est de son côté à la peine et doit faire preuve de beaucoup d'imagination pour attirer les fonds étrangers, heureusement aidée par le taux de change, les taux d'intérêts et le prix du pétrole, trois facteurs qui devraient sous peu changer la donne.  

Face à cette turbulence incessante, à ces cartes qui ne cessent d'être rebattues, les entreprises doivent comprendre ces changements, nos politiques aussi, et les intégrer pour les transformer en avantages compétitifs.

En abordant cette question centrale du multiculturalisme dans l'entreprise, et dans la société plus généralement, je me garderais bien de prétendre à l'exhaustivité ou de m'attaquer à l'opposition des termes "multiculturalisme" et "interculturalisme", bien que le sujet soit intéressant (l'occasion d'un autre post ou de vos commentaires).

Je souhaite en fait m'attarder sur le multiculturalisme car nos entreprises, grandes ou plus petites, ont toutes à gérer l'expansion internationale et dès lors la prise en compte de cultures diverses. Un peu comme l'avait fait Alexandre le Grand en son temps.

C'est une richesse infinie mais l'expérience m'a amené à faire plusieurs constats.

Il s'agit tout d'abord de faire coexister plusieurs cultures (ethniques, religieuses, autres) au sein d'une même structure organisationnelle, dont le rayonnement serait par construction international. Il ne s'agit pas de ramener tout le monde vers sa culture et/ou ses croyances ou encore, plus extrême, de demander à certains/certaines d'abandonner des pans entiers de leur culture pour mieux s'intégrer, mais au contraire de respecter les coutumes, les traditions et les sensibilités de chacun pour servir un intérêt et des enjeux collectifs.

Et ce n'est pas facile car nous avons été formatés pour penser que notre culture est dominante, que notre civilisation prime sur les autres et que nos idéaux n'ont aucune raison de ne pas séduire les autres. Sauf que rien ne dit que les autres justement pourraient penser différemment !  

Ainsi, lorsque l'on est dans un "call" ou un meeting international, avec des invités venant de tous pays, chacun ayant sa propre culture, il faut se souvenir qu'un discours, une phrase ou un commentaire ne sera pas perçu de la même façon par chacun des participants. Selon votre philosophie de vie, conditionnée souvent par votre pays d'attachement ou de naissance, votre religion, etc., vous ne recevrez pas les messages de manière identique. Votre réaction et votre action ne seront donc pas forcément celles attendues par l'intervenant, votre chef ou l'homme politique.

Bien entendu, si vous êtes un homme politique agissant dans un pays multiculturel ou un dirigeant ayant à vivre dans un environnement international, mieux vaut avoir ceci en tête pour espérer entrainer tout le monde dans votre sillage. C'est à ce prix que l'on pourra garantir l'adhésion du plus grand nombre, dans tous les pays où l'entreprise agit.

Et pour moi, il ne fait aucun doute que la prise en compte de cette diversité multiculturelle est une source inépuisable d'idées et de créativité

15 mars 2015

Les femmes doivent faire comme les hommes: ne pas chercher l'excellence !

Il est un fait maintes fois démontré, les femmes cherchent l'excellence en tout. Elles ont du mal à se lancer, à prendre de nouveaux challenges, à accepter une promotion, voire à se battre pour l'obtenir ! Elles veulent avant de se positionner avoir la certitude qu'elles sont prêtes, qu'elles seront suffisamment expérimentées. C'est certainement tout à leur honneur, mais c'est aussi un immense frein. 

Je relate souvent ceci à mes étudiants, à mes équipes ou lors de mes conférences. Je le fais sous la forme d'une "boutade" ou d'une "anecdote" mais il s'agit en réalité d'un point sur lequel les femmes se doivent de travailler car d'une certaine façon elles se mettent elles-mêmes des bâtons dans les roues ! 
Voici ... lorsque j'ai un poste à pouvoir, un job important, de management par exemple, j'ai l'habitude de solliciter, ce qui est très normal, mon équipe de managers et la direction des ressources humaines. J'ai à coeur d'avoir un nombre équivalent de candidats potentiels en termes de genre, autant de femmes que d'hommes en d'autres termes. Dans le numérique, ce n'est jamais chose aisée mais avec de la persévérance on y parvient. 

L'entretien avec les candidates prend souvent une tournure inattendue: au lieu de les voir "vendre" leur CV, leurs atouts, au lieu de les voir se battre pour obtenir le job, c'est souvent moi qui après 5 minutes  d'entretien, les réconforte, les rassure, finalement les encourageant à ne pas douter! Le monde à l'envers! Je leur assure alors qu'elles peuvent faire le job alors qu'elles m'expliquent ne pas être prêtes. C'est souvent très cocasse! Mais c'est effectivement ce qui se passe. Il arrive néanmoins qu'elles se laissent convaincre, mais à chaque fois, elles sortent de mon bureau avec le sentiment d'avoir accepté trop vite sans la certitude d'être à la hauteur. Elles sont heureuses, me remercient ... mais elles doutent. Les hommes eux , beaucoup moins. Ou tout au moins ne laissent rien paraître ! Au bout de 5 minutes,  ils me lancent "Gérald, ne cherche pas ailleurs! Je suis prêt. Je suis l'homme de la situation". Et c'est bien souvent le cas. Mais cela le serait aussi avec les femmes postulantes. En sortant de mon bureau, ils ont aussi des maux de ventre mais pas pour les mêmes raisons que les femmes. Ils savent en effet qu'une fois le job en poche, il va .... falloir en assumer les responsabilités. 

Les femmes doivent faire comme les hommes, ne pas chercher l'excellence. C'est de toute façon impossible. Elles doivent accepter d'apprendre en marchant. C'est du reste une excellente thérapie pour ne jamais se laisser aller et se remettre en question continuellement. 

Je suis alors persuadé que les statistiques relatives à la mixité vont connaitre une petite embellie. Tout ne sera pas réglé pour autant, mais ce sera un plus indéniable.

02 novembre 2014

Nouveau modèle de société ? Nouveau leadership ? (post 1)




Le monde qui nous entoure est complexe et turbulent. Tout bouge très vite. Trop vite parfois. Les technologies sont de plus en plus performantes. Elles nous permettent en réalité de presque tout envisager. Et c'est cela même qui peut en inquieter certains. Où sont les limites ? Comment les définir ? Qui doit les poser ? Le faut-il seulement ?

Le progrès technique a été tel au cours des trois dernières décennies qu'il ne semble y avoir aucune limite. Dans le même temps, les coûts ont été divisés par deux ou par trois. L'information circule à la vitesse de la lumière au moindre coût. On a parfois à peine le temps de se familiariser avec une technologie donnée qu'elle est remplacée ! Faut-il le regretter ? Peu importe ... car ce n'est peut-être pas la bonne question.

Pour autant, nous sommes tous, à des degrés différents, inquiets, perplexes, en questionnement. En particulier sur ce que sera la société de demain. Nous voulons comprendre, donner du sens à nos existences, nous recherchons bonheur et bien-être. Nous voulons trouver des nouveaux équilibres alors même que tout est fait pour les rompre. Pris dans le tourbillon des réseaux sociaux, d'une communication incessante et parfois paralysante, nous vivons dans le "toujours connecté", toute notion d'étanchéité entre vie privée et vie professionnelle tendant à s'estomper peu à peu. Et pourtant, il faut bien se ressourcer. On ne peut être performant et créatif sans prendre régulièrement le recul nécessaire.

Alors il est peut-être tant de revenir à l'essentiel. Car si les générations changent, si les besoins évoluent, il existe malgré tout une constante, et cette constante est vitale. Elle fédére, elle rassemble, elle crée le ciment entre des individus qui diffèrent pourtant en de nombreux points, qui n'ont même parfois pas les mêmes vues ou opinions, mais qui se retrouvent à un moment autour d'un projet commun. Cette glu s'appelle la culture. Celle-ci est indélébile. Nous la transmettons de père en fils, de génération en génération. Grâce à elle, nous savons qui nous sommes. Elle nous définit et nous sert de phare, de point de ralliement. Elle est un cri intérieur, une source d'apaisement. Des membres d'une même groupe peuvent la définir différemment, peu importe au fond, du moment qu'ils vibrent à l'unisson.

La fracture que nous vivons aujourd'hui, du moins depuis la crise de 2008, correspond en réalité à une nouvelle adaptation de celle-ci. Car si elle ne peut pas être copiée par d'autres, elle peut évoluer. En cela, les jeunes générations, la Y, et même la Z qui pointe son nez, jouent un rôle prépondérant. Les "Digital Native" ne sont pas "déjantés", comme nous pourrions le penser de prime abord. Non, ils ont des aspirations différentes des générations précédentes, mais se retrouvent curieusement sur l'essentiel. Ils ne sont pas prêts par exemple à tous les sacrifices au nom d'une sacrosainte carrière. Cela ne veut pas dire qu'ils veulent travailler moins. cela veut dire qu'ils veulent travailler mieux et en tout cas différemment. A coup sûr, ils vont insuffler quelque chose de très nouveau.

Le modèle capitaliste s'est depuis longtemps imposé comme le thermomètre du monde moderne. L'économie de marché, si critiquée, a finalement été adoptée par la plupart des économies occidentales et des courants politiques, de droite comme de gauche. Rien ne compte tant de toute façon que de croître et d'assurer le plein emploi. Une phrase d'un révolutionnaire me revient à l'esprit. Alors qu'il se trouve à la tribune, il s'adresse aux représentants du peuple en ces termes : "La faim et la privation de liberté sont les deux piliers de la révolte". Bien que je ne me souvienne plus de son nom, force est de constater que cela reste vrai aujourd'hui encore !

Sans croissance économique, nous ne pourrions rien envisager. Mais si le modèle actuel a toutes les raisons de perdurer, il ne le pourra qu'au prix d'une profonde adaptation. Car nous ne pouvons pas continuer de sacrifier le long terme à des résultats boursiers de court terme. Nous ne pouvons pas continuer de poursuivre la coupe des coûts au nom d'une prétendue recherche de compétitivité. Nous ne pouvons pas poursuivre notre quête de productivité sans nous soucier de trouver de nouvelles formes d'équilibre, mélange d'économique et de social. Nous ne pouvons pas évoluer dans un écosystème en  faisant abstraction de son devenir. Il est fait de femmes et d'hommes, qui sont autant d'êtres humains que de consommateurs potentiels.

J'entame donc une série de posts, sous forme de questions. Je vais les partager sur LinkedIn. Je vous encourage à les commenter et à donner votre point de vue sur les questions soulevées en me rejoignant.

Tout cela devrait nous amener à nous questionner sur le modèle de société de demain. Et au-delà à l'évolution des formes de leadership. Nous allons avoir besoin de leaders différents pour aborder le monde de demain.

Prochain post : avant de parler des caractéristiques du leader de demain à quoi ressemblera la société de demain ?