Le monde qui nous entoure est complexe et turbulent. Tout bouge très vite. Trop vite parfois. Les technologies sont de plus en plus performantes. Elles nous permettent en réalité de presque tout envisager. Et c'est cela même qui peut en inquieter certains. Où sont les limites ? Comment les définir ? Qui doit les poser ? Le faut-il seulement ?
Le progrès technique a été tel au cours des trois dernières décennies qu'il ne semble y avoir aucune limite. Dans le même temps, les coûts ont été divisés par deux ou par trois. L'information circule à la vitesse de la lumière au moindre coût. On a parfois à peine le temps de se familiariser avec une technologie donnée qu'elle est remplacée ! Faut-il le regretter ? Peu importe ... car ce n'est peut-être pas la bonne question.
Pour autant, nous sommes tous, à des degrés différents, inquiets, perplexes, en questionnement. En particulier sur ce que sera la société de demain. Nous voulons comprendre, donner du sens à nos existences, nous recherchons bonheur et bien-être. Nous voulons trouver des nouveaux équilibres alors même que tout est fait pour les rompre. Pris dans le tourbillon des réseaux sociaux, d'une communication incessante et parfois paralysante, nous vivons dans le "toujours connecté", toute notion d'étanchéité entre vie privée et vie professionnelle tendant à s'estomper peu à peu. Et pourtant, il faut bien se ressourcer. On ne peut être performant et créatif sans prendre régulièrement le recul nécessaire.
Alors il est peut-être tant de revenir à l'essentiel. Car si les générations changent, si les besoins évoluent, il existe malgré tout une constante, et cette constante est vitale. Elle fédére, elle rassemble, elle crée le ciment entre des individus qui diffèrent pourtant en de nombreux points, qui n'ont même parfois pas les mêmes vues ou opinions, mais qui se retrouvent à un moment autour d'un projet commun. Cette glu s'appelle la culture. Celle-ci est indélébile. Nous la transmettons de père en fils, de génération en génération. Grâce à elle, nous savons qui nous sommes. Elle nous définit et nous sert de phare, de point de ralliement. Elle est un cri intérieur, une source d'apaisement. Des membres d'une même groupe peuvent la définir différemment, peu importe au fond, du moment qu'ils vibrent à l'unisson.
La fracture que nous vivons aujourd'hui, du moins depuis la crise de 2008, correspond en réalité à une nouvelle adaptation de celle-ci. Car si elle ne peut pas être copiée par d'autres, elle peut évoluer. En cela, les jeunes générations, la Y, et même la Z qui pointe son nez, jouent un rôle prépondérant. Les "Digital Native" ne sont pas "déjantés", comme nous pourrions le penser de prime abord. Non, ils ont des aspirations différentes des générations précédentes, mais se retrouvent curieusement sur l'essentiel. Ils ne sont pas prêts par exemple à tous les sacrifices au nom d'une sacrosainte carrière. Cela ne veut pas dire qu'ils veulent travailler moins. cela veut dire qu'ils veulent travailler mieux et en tout cas différemment. A coup sûr, ils vont insuffler quelque chose de très nouveau.
Le modèle capitaliste s'est depuis longtemps imposé comme le thermomètre du monde moderne. L'économie de marché, si critiquée, a finalement été adoptée par la plupart des économies occidentales et des courants politiques, de droite comme de gauche. Rien ne compte tant de toute façon que de croître et d'assurer le plein emploi. Une phrase d'un révolutionnaire me revient à l'esprit. Alors qu'il se trouve à la tribune, il s'adresse aux représentants du peuple en ces termes : "La faim et la privation de liberté sont les deux piliers de la révolte". Bien que je ne me souvienne plus de son nom, force est de constater que cela reste vrai aujourd'hui encore !
Sans croissance économique, nous ne pourrions rien envisager. Mais si le modèle actuel a toutes les raisons de perdurer, il ne le pourra qu'au prix d'une profonde adaptation. Car nous ne pouvons pas continuer de sacrifier le long terme à des résultats boursiers de court terme. Nous ne pouvons pas continuer de poursuivre la coupe des coûts au nom d'une prétendue recherche de compétitivité. Nous ne pouvons pas poursuivre notre quête de productivité sans nous soucier de trouver de nouvelles formes d'équilibre, mélange d'économique et de social. Nous ne pouvons pas évoluer dans un écosystème en faisant abstraction de son devenir. Il est fait de femmes et d'hommes, qui sont autant d'êtres humains que de consommateurs potentiels.
J'entame donc une série de posts, sous forme de questions. Je vais les partager sur LinkedIn. Je vous encourage à les commenter et à donner votre point de vue sur les questions soulevées en me rejoignant.
Tout cela devrait nous amener à nous questionner sur le modèle de société de demain. Et au-delà à l'évolution des formes de leadership. Nous allons avoir besoin de leaders différents pour aborder le monde de demain.
Prochain post : avant de parler des caractéristiques du leader de demain à quoi ressemblera la société de demain ?