27 mai 2012

L'Eurovision nous laisse sceptiques ....

L'Eurovision pose question ... elle nous interroge sur ce désaveu qui dure depuis des décennies ... (Marie Myriam a gagné il y a plus de 30 ans). 
Anggun, chanteuse naturalisée française et d'origine indonésienne, de son nom complet Anggun Cipta Sasmi qui signifie « la grâce créée dans un rêve » en javanais, représentait la France hier soir à l'Eurovision, compétition qui ne nous est pas favorable, c'est le moins que l'on puisse dire, depuis des années. Pourtant cette année, nous disposions de nombreux atouts : une chanteuse magnifique, très belle, du charme à revendre, une belle mélodie ("Echo"), une très belle voix et une chorégraphie originale et parfaitement exécutée. Bref, nous finissons dans les derniers et c'est à ne plus rien comprendre. Alors au-delà de la déception, essayons de comprendre et de faire résonner ceci en "écho" de ce que nous avons entendu. Certains avancent l'argument de la solidarité des pays de l'Est qui se soutiennent les uns les autres. Ce n'est pas faux. Ils se sont effectivement rendus les points entre nous. Cela aide à distancer les adversaires qui ne peuvent pas en bénéficier. Il s'agirait là d'un vote géopolitique. Le second argument expliquant notre infortune viendrait d'un certain "désamour" de la France. De nombreux pays chercheraient donc à punir "je ne sais quoi", "on ne sait quel comportement ou attitude française". Je n'y crois pas plus que ça. Alors quelle autre raison pourrait justifier une telle contre-performance ? Le Français ? Eh oui, Anggun a chanté en français. De nombreux artistes, qui ne sont pas anglophones, ont choisi la langue de Shakespeare pour accomplir leur prestation. Et les tweets affirmant que pour gagner la France devrait basculer aussi. Eh bien, n'en déplaise à certains, je pense qu'il faut au contraire tenir bon et chanter dans sa langue. C'est cela même l'esprit de l'Eurovision. L'Europe n'est pas les Etats-Unis. L'Europe c'est une collection de pays bien différents, avec leur culture propre, leurs traditions. La langue y joue un rôle déterminant. Je devrais dire la langue et les dialectes. C'est l'un des constituants de la culture et nous avons déjà évoqué l'importance de cette dernière dans la solidité d'une nation, elle est comme un ciment, le socle sur lequel on peut construire le reste. La bonne nouvelle pour notre malheureuse candidate est que personne n'a évoqué une mauvaise prestation. Au contraire, c'est tout l'inverse. Jugez vous-même ! Moi, je lui aurais donné les "Twelve points"

20 mai 2012

Sur la question de l'alignement ...

On se souvient de cette phrase, devenue référence : "un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. Elle est de Jean-Pierre Chevénement, plusieurs fois ministres, sénateur et maire de Belfort. Il a du reste eu à mettre lui-même cette régle à l'épreuve au cours de sa carrière, n'ayant pas eu peur de partir lorsqu'il n'était pas d'accord. A l'heure où un nouveau gouvernement vient de prendre son envol en France, il est bon d'en analyser la pertinence. Il y a des phrases, comme celle-çi, qui marquent les esprits. Elles s'inscrivent dans nos mémoires et ne s'effacent plus. Ce sont là des déclarations qui passent à la postérité. Elles sont généralement simples, directes et éloquentes. Elles plaisent et captent notre attention parce qu'elles sont tout simplement dans le vrai. Celle-çi en fait partie. Elle affirme une chose à laquelle nous croyons : l'alignement. Il est impossible pour une équipe donnée de commander, de gouverner, de mener son action sans cohésion en son sein. Imaginons les membres d'une même entité défendant des points de vues différents sur un sujet donné. Cela ne peut pas marcher. Cela ne peut pas convaincre. Cela pose alors une autre question. Doit-on laisser sur le bas côté de la route nos idées et faire front commun avec celles d'un autre sans forcément y adhérer ? Cela correspondrait à une forme d'abandon, voire même de lâcheté. Nous répondons bien sûr par la négative. Dans la vie, rien ne vaut que de rester droit dans ses bottes. Mais dans ce cas, dès lors que le désaccord devient évident, mieux vaut partir et garder sa liberté de penser. Il est détestable, regrettable aussi, de voir certains responsables jouer sur tous les tableaux. Ils veulent garder les postes et les titres, mais aussi le droit à la critique, comme s'ils ne faisaient pas partie de l'équipée, et s'étonnent de se faire débarquer lorsque leur hiérarchie se lasse de leurs facéties. Nous avons eu quelques exemples notables ces dernières années, ils ne sont jamais très glorieux. En toute circonstance, il convient en premier lieu de garder panache et honneur.

13 mai 2012

La délocalisation et ses enjeux

Petit clin d'oeil !
La délocalisation au sens propre du terme consiste pour une entité économique, une entreprise industrielle ou de services, à transférer une partie ou la totalité de ses activités ainsi que tout ou partie de ses capitaux, mouvement ayant généralement des répercutions au niveau de l'emploi. Nos amis anglo-saxons parlent de  "offshoring". Il s'agit alors de transférer une partie de ses opérations dans des zones géographiques (pays ou continents) où les coûts salariaux sont bas et la compétitivité meilleure. Il existe en effet des endroits dans le monde qui parviennent pendant un laps de temps à se créer des avantages compétitifs liés à des facteurs différents qui peuvent être par exemple le coût de la main-d'oeuvre, une fiscalité plus avantageuse, des réglementations moins lourdes et plus attractives, des compétences très spécifiques, un environnement plus favorable, etc. La bonne nouvelle pour nous européens convaincus, français en premier lieu, est que les concurrents d'hier (l'Inde, la Chine, etc.) seront à leur tour concurrencés par d'autres pays issus des BRICs comme la Russie, l'Afrique du Sud ou le Brésil, mais aussi par des pays moins industrialisés mais qui dans les services s'avèrent redoutables, comme le Vietnam ou l'Indonésie. Nous tenons notre revanche ! Trêve de plaisanterie, nous voyons bien que pour nous, de toute façon, cela va très être dur. Et rien ne va s'arranger si les autres agences de notation nous enlèvent également notre triple A.  Selon Jean Arthuis, les « Les délocalisations industrielles consistent à séparer les lieux de production ou de transformation de marchandises des lieux de consommation ». C'est une bonne définition car elle établit bien la frontière entre ceux qui conçoivent, fabriquent, produisent, réalisent de ceux qui consomment et dépensent. Dans la chaîne de valeurs, c'est là une différence majeure. On oppose alors très vite le "local" au "non local" ou encore au "global", certains parlant même du "glocal", affirmant que produire ailleurs mais consommer sur place est une façon de rester "national". C'est effectivement sans doute mieux que de fermer les portes de son entreprise et licencier ! Mais nous comprenons sans mal que la solution à nos maux ne viendra pas à coup de délocalisations. Dans certains cas, elle peut même sauver des situations désespérées, mais ce n'est que du court terme.
 En France, nous avons de nombreux atouts. Nous avons tendance à les oublier, à les faire passer en second plan. Nous avons tendance à nous blâmer. Nous avons une formidable infrastructure, homogène sur l'ensemble du territoire, c'est attractif. Nous avons également des formations de très grande qualité. Sciences Po Paris est une institution reconnue dans le monde entier, l'environnement diplomatique en particulier, HEC Paris est la première "Business School" européenne, Polytechnique, Normale Sup ou les Mines Paris forment une élite d'ingénieurs, chassée par tous, la Chine et les Etats-Unis en premier lieu, et nos universités ne sont plus en reste (Dauphine, Sorbonne Business School, etc.). Nous sommes reconnus dans de nombreux secteurs comme le Luxe, la Gastronomie ou le Vin. Certaines entreprises restent des fleurons comme l'Oréal, Michelin ou Renault Nissan. Nos banques ne sont jamais mal classées. Nous avons des points à faire valoir. Alors que faire ? Que faut-il faire face à l'Offshoring croissant, sachant que nous ne sommes pas le seul pays européen à le subir, nous serions même peut-être celui qui résiste le plus. Vouloir ré-industrialiser la France est une bonne idée, nous avons entendu les messages de campagne. Mais le faire ne va pas être simple. Dans certaines branches des services non plus. Il arrive que les coûts journaliers d'un ingénieur informatique varient du simple au triple entre la France et d'autres pays. Difficile de lutter.
 Pour s'en sortir, il faut analyser ce qui marche et qui fait la différence. La France, comme tout pays du reste, est performante dans les secteurs où elle parvient à différencier son offre. Dès lors que nos produits ou nos services présentent une valeur singulière, on gagne. Il ne s'agit plus uniquement de compétitivité mais de différenciation. La banalisation nous tue à petit feu. Elle autorise tous les débordements. Elle est la fin des modèles occidentaux. D'où la nécessité d'innover en permanence pour toujours être un cran devant. Il faut donc probablement renoncer à certaines activités, celles où le chemin sera trop long, semé d'embuches. Il faut donc disposer d'un plan pour détecter très vite là où nous devons investir et le faire.


Nous préconisons quelques actions simples:

• désinvestir des secteurs à faible croissance ou sans réelle différenciation pour nos industries ou nos entreprises de services ;
• identifier à l'inverse ceux qui devraient nous permettre de nous distinguer en nous permettant d'établir des avantages compétitifs;
• réorienter nos formations, pour nos jeunes, mais aussi construire des filières permanentes pour les adultes en réorientation (la GPEC, la Gestion prévisionnelle des Emplois et des Compétences, est et sera de ce point de vue un outil précieux);
• se donner les moyens en réorientant les investissements dans les bons secteurs;

• nommer des leaders adaptés à ces challenges, capables de bouger vite, courageux;
La délocalisation n'est pas un objectif pour la plupart des entreprises françaises, elle est plutôt une conséquence de notre état économique. Il faut aider les entreprises, les industries en particulier, à diminuer leurs coûts salariaux. Il faut réduire les charges le plus vite possible, sans cela nous allons assister à la mort de certains segments d'activités.
 La délocalisation n'est pas un sujet tabou. Elle n'est pas non plus une fatalité. Elle est juste un problème auquel il faut s'attaquer ... avec vigueur !

08 mai 2012

Vitesse, clé du succès ?

J'ai toujours pensé que la vitesse était une condition de succès. Le monde bouge vite, tout s'accélère. L'immobilisme peut conduire au pire. En voulant trop réfléchir, on se laisse souvent distancer. Difficile ensuite de refaire son retard. En premier lieu, il créé le doute et même parfois l'ennui pour ceux et celles qui vous entourent. Cela ne permet pas de créer la dynamique de mouvement nécessaire au succès. Ensuite, il est généralement synonyme de perte d'opportunité. En effet, elles ne passent généralement qu'une fois, il faut savoir les saisir le moment venu. Les bonnes bien entendu ! Bien sûr, il ne s'agit pas de confondre vitesse et précipitation, nous le savons que trop. Bouger ne peut pas dire s'agiter. Il faut bouger mais pas n'importe comment. Agir trop vite peut conduire à des catastrophes. C'est pourquoi, il est nécessaire de nos jours d'avoir des dirigeants, des leaders, à la tête de nos entreprises, des états, des institutions, capables de réfléchir vite et bien. L'intelligence reste, convenons en, un élément clé pour tous ceux et celles qui ont à occuper des postes à responsabilités. Mais intelligence ne rime pas avec élitisme. Elle n'est pas réservée à une élite privilégiée. Elle est en fait partout. Souvent ignorée. Parfois inconnue. 
L'autodidacte ne sait pas toujours tout le potentiel qu'il a en lui. Aucun parchemin ne vient le lui rappeler et pourtant certains créateurs d'entreprises, peu ou pas diplômés, sont des individus aux talents immenses, avec ce petit plus que l'on nomme "courage". Petit plus certes, mais dont l'impact est déterminant. Décisif même. L'intelligence est donc partout. Mais elle revêt aussi des formes tout à fait différentes. Elle n'est certainement pas qu'analytique, nous en avons déjà parlé (voir certains billets antérieurs). Néanmoins, il ne serait pas honnête de prétendre que le QI d'un individu n'est pas important. Il l'est, d'autant plus qu'aujourd'hui, il convient de plonger très rapidement dans des problèmes variés, complexes, d'une technicité croissante, dans des domaines aussi divers que l'économie, la finance, les domaines sociaux, l'ingénierie, etc. Il faut savoir les digérer, en faire la synthèse, savoir dégager des conclusions, forcément fausses, ou du moins partielles, puisqu'il est quasiment impossible de nos jours de trouver des solutions miracles à tout. Ce qu'il faut, c'est analyser vite, prendre position, trancher, sachant que les décisions prises ne s'avéreront justes au final que dans 80% des cas. Et ce n'est déjà pas si mal. Mais encore une fois, mieux vaut se tromper 20% du temps et avancer que de ne rien faire et de tout rater. C'est le fameux syndrome qui peut conduire certaines entreprises ou entités économiques à "mourir en bonne santé". Aller vite est indispensable. Aller vite, c'est prendre les autres de cours, c'est laisser les indécis,  ceux et celles qui doutent en permanence, à leurs réflexions qui les mèneront d'ailleurs nulle part. La vitesse a quelque chose de magique. Elle est euphorisante. Dans l'entreprise, à la tête d'un gouvernement, d'un organisme, peu importe la fonction et le lieu, elle donne des sensations, celles du motard lancé à pleine allure. Cela ne dispense pas de rester prudent. Gare à la chute !