Il est un fait maintes fois démontré, les femmes cherchent l'excellence en tout. Elles ont du mal à se lancer, à prendre de nouveaux challenges, à accepter une promotion, voire à se battre pour l'obtenir ! Elles veulent avant de se positionner avoir la certitude qu'elles sont prêtes, qu'elles seront suffisamment expérimentées. C'est certainement tout à leur honneur, mais c'est aussi un immense frein.
Je relate souvent ceci à mes étudiants, à mes équipes ou lors de mes conférences. Je le fais sous la forme d'une "boutade" ou d'une "anecdote" mais il s'agit en réalité d'un point sur lequel les femmes se doivent de travailler car d'une certaine façon elles se mettent elles-mêmes des bâtons dans les roues !
Voici ... lorsque j'ai un poste à pouvoir, un job important, de management par exemple, j'ai l'habitude de solliciter, ce qui est très normal, mon équipe de managers et la direction des ressources humaines. J'ai à coeur d'avoir un nombre équivalent de candidats potentiels en termes de genre, autant de femmes que d'hommes en d'autres termes. Dans le numérique, ce n'est jamais chose aisée mais avec de la persévérance on y parvient.
L'entretien avec les candidates prend souvent une tournure inattendue: au lieu de les voir "vendre" leur CV, leurs atouts, au lieu de les voir se battre pour obtenir le job, c'est souvent moi qui après 5 minutes d'entretien, les réconforte, les rassure, finalement les encourageant à ne pas douter! Le monde à l'envers! Je leur assure alors qu'elles peuvent faire le job alors qu'elles m'expliquent ne pas être prêtes. C'est souvent très cocasse! Mais c'est effectivement ce qui se passe. Il arrive néanmoins qu'elles se laissent convaincre, mais à chaque fois, elles sortent de mon bureau avec le sentiment d'avoir accepté trop vite sans la certitude d'être à la hauteur. Elles sont heureuses, me remercient ... mais elles doutent. Les hommes eux , beaucoup moins. Ou tout au moins ne laissent rien paraître ! Au bout de 5 minutes, ils me lancent "Gérald, ne cherche pas ailleurs! Je suis prêt. Je suis l'homme de la situation". Et c'est bien souvent le cas. Mais cela le serait aussi avec les femmes postulantes. En sortant de mon bureau, ils ont aussi des maux de ventre mais pas pour les mêmes raisons que les femmes. Ils savent en effet qu'une fois le job en poche, il va .... falloir en assumer les responsabilités.
Les femmes doivent faire comme les hommes, ne pas chercher l'excellence. C'est de toute façon impossible. Elles doivent accepter d'apprendre en marchant. C'est du reste une excellente thérapie pour ne jamais se laisser aller et se remettre en question continuellement.
Je suis alors persuadé que les statistiques relatives à la mixité vont connaitre une petite embellie. Tout ne sera pas réglé pour autant, mais ce sera un plus indéniable.