06 janvier 2013

La courbe d'apprentissage (english version follows "the learning curve")

From Marvin Weisbord
(on the internet)
La question est : apprenons-nous quelque chose du passé ? 

Bien sûr, nous sommes toujours en crise, du moins économique, car apparemment pour certains économistes ou politiques la crise financière et de l'Euro serait derrière nous. Je n'y crois pas une seconde. Que la volonté soit à présent de sauver la zone euro et que cette idée soit partagée par tous les pays européens, y compris l'Allemagne, je le crois aussi, mais de là à dire que le problème est réglé, certains vont à mon sens un peu vite en besogne. Il me semble que les centaines de milliards de dollars injectés dans l'économie mondiale au cours de trois ou quatre dernières années ne se sont pas évaporés du jour au lendemain et que la fragilité de certains pays européens, et même dans le monde, appelle la plus grande vigilance. Mais au fond, ce n'est pas tant de cela que je voulais traiter dans ce billet. Mon point est ailleurs. 

Ce que la communauté internationale voulait changer pouvait tenir en quelques lignes:
  • Arrêtons de regarder à court terme et de mettre en péril la croissance effective des entreprises. En d'autres termes, il faut laisser les entreprises bâtir des plans de moyen et long terme, sans se soucier toujours de la valorisation trimestrielle de leur cours en bourse;
  • Il faut arrêter cette course en avant qui consiste à financer la croissance à crédit, ce qui implique au final un cercle vicieux où nos économies remboursent les intérêts des intérêts et n'arrivent plus à générer du cash. Or, le cash pour les entreprises c'est leur survie. 
  • Il faut redonner du sens à l'action des entreprises et de la société en général. Pourquoi faisons-nous ce que nous faisons ? 
Ces dernières années, les bourses se sont envolées, certaines valeurs se sont appréciées sans cohérence réelle avec leur valorisation effective et leur valeur "business", le capital humain n'a pas été valorisé correctement, etc. La liste serait longue en fait ... 

Alors les choses ont-elles ou sont-elles en train de changer ? 

Pas sûr. On voit bien de nouveau les prémisses de retour à des démons du passé. Les bourses repartent à la hausse alors même que les problèmes sont toujours devant. Certes, le président des Etats-Unis d'Amérique a franchi une étape importante, mais le plus dur pour lui est à venir, dans les deux mois, avec les prochaines discussions autour de la fiscalité. Selon le résultat, l'économie mondiale pourrait sérieusement chanceler. En Europe, la Grèce ne va pas mieux. L'Espagne, le Portugal ou l'Italie non plus. Et la France commence à souffrir. On voit bien dans les rues, dans les restaurants, dans les magasins que les choses ont changé, que les réflexes de consommation se sont modifiés. 

Nous pensions prendre le prétexte de cette crise pour remettre tout à plat et corriger les déviations de nos systèmes. 

A-t-on fait cela ? A-t-on seulement commencé à y réfléchir ? J'ai ma réponse, mais je vous laisse vous faire votre idée !

English version : The Learning curve.


The question is: do we learn anything of past ?

Of course, we are always in crisis, at least on the economic side, because apparently for some economists or politics the financial crisis and of the Euro would be behind us. I do not believe in it one second. That the will is at the moment to save the Eurozone and what this idea is shared by all the European countries, including Germany, I also believe it, but from there to say that the problem is settled, some jump the gun in my opinion. It seems to me that billion dollar hundreds injected in the world economy during the past three or four years did not evaporate overnight and that the fragility of certain European countries, and even in the world, calls the biggest vigilance. But at the bottom, it is not so much it that I wanted to treat in this post today. My point is somewhere else.

What the international community wanted to change could be summarized like in few lines:
  • Let us stop considering short-term and putting in danger the effective growth of companies. In other words, it is necessary to let companies build mid and long-term plans, without caring always about the quarterly valuation of their stock exchange price; 
  • We need to stop this running race forward which consists in financing the growth on credit, what implies in the end a vicious circle where our savings (economies) pay off the interests of the interests and do not any more manage to generate some cash. Gold, the cash for companies it is their survival;
  • It is necessary to give sense in what we are doing, both companies and the society in general.  Why do we do what we do ?


These last years, stock exchanges soared, certain values appreciated without real coherence with their effective valuation and their business value, the human resources was not correctly valued, etc. The list would be long in fact... 

Then things have or are they changing ?

Not sure. We see signs again that we could be returning on the devils of the past. Stock exchanges go up again even if the problems are always in front of. Certainly, the president of the United States of America crossed an important step, but most hard for him is to come, in two months, with the next discussions around the tax system. 
According to the output, the world economy could seriously waddle. In Europe, Greece does not get better. Spain, Portugal or Italy either. And France begins to seriously suffer. We see in the streets, in restaurants, in stores that things changed, that consumption attitude has been significantly modified.

We thought of taking the pretext of this crisis to put everything on the table and correct the deviations of our systems as much as possible.

Did we make it ? Did we only begin to think about it ? I have my own answer, but I let you be made your idea !