07 novembre 2011

Chronique du mois d'Octobre 2011

Tout doucement au cours du mois d'Octobre 2011, nous nous sommes dirigés d'une crise de la dette vers une autre de nature plus ... politique. Depuis Mai 2010, la CDU, le parti de la chancelière Angela Merkel, a perdu presque toutes les échéances politiques. La pression est donc forte sur elle. Les présidents français et américain se sont pas en reste et même s'ils se tendent la main, ils savent bien que les scrutins les attendent sous peu. Le leader Grec, Georges Papandréou a lâché une bombe en proposant un référendum, qui n'aurait pas été une mauvaise idée au fond s'il n'avait pas été proposé une fois les aides attribuées. Les conservateurs vont surement prendre le pouvoir en Espagne et n'auront pas d'autres choix que la réduction des dépenses publiques et la mise en place d'un plan d'austérité, au moins équivalent à celui que devra lancer Silvio Berlusconi qui n'a que rarement été aussi affaibli qu'en ce moment. Comme ce fut le cas en Irlande, dès lors que l'on met en place les ingrédients du redressement, qui immanquablement riment avec rigueur, on se met en position de faiblesse et bien souvent on perd le pouvoir. C'est ainsi. Notre bonne vieille Europe peine à trouver de nouveaux équilibres et cela risque de durer. Alors dans ce contexte, où il faut retrouver des repères fiables, des lignes de flottaison auxquelles on puisse se fier, il faut se souvenir de l'essentiel : les marchés ne peuvent pas guider nos pas. Il faut s'affranchir de toute dictature de l'esprit qui viendrait inhiber hommes politiques et chefs d'entreprise. Il faut au contraire changer la donne : donner un nouveau sens aux entreprises, changer le modèle, décloisonner le monde financier pour le sortir de son carcan actuel, viser à long terme, investir pour le futur, valoriser en somme les investissements sur des échelles de temps différentes, relancer des plans de croissance qui seuls peuvent générer de l'emploi et surtout espérer que nous aurons quelques femmes et hommes courageux qui feront fi de leurs ambitions pour servir une cause, un dessein plus profond, plus essentiel, pour se donner une raison d'être ... Certains/certaines perdront probablement des élections. Sans doute. Mais peut-être auront-ils tout simplement sauver l'Europe ! Ils passeront alors très certainement à la postérité. Il faut parfois savoir perdre gros pour gagner très gros, surtout lorsque la mesure n'est pas pécuniaire et qu'elle a trait à la conscience !