Source : Dalipas |
J'aime bien cette image qui traduit tout à la fois l'évolution de l'homme et le fait que tout est un éternel recommencement. L'homme s'est dressé par la première fois pour voir par dessus les herbes hautes et ne pas se laisser piéger par quelques bêtes sauvages. Il retourne quasiment dans sa position initiale, poussé par les nouvelles technologies. Néanmoins, un bémol, l'image laisse penser que nous descendons des singes, ce qui n'est pas le cas ... Mais là n'est pas la question sur laquelle je souhaite m'attarder aujourd'hui. C'est le lien entre le potentiel des enfants et l'ambition des parents qui m'intéresse. Récemment, à plusieurs reprises, des parents, amis par ailleurs, m'ont questionné sur ce qui pouvait conduire leurs enfants à la réussite, ce qui se caractérise pour quasiment tous par l'entrée de leurs chers petits/chères petites dans une grande école, Polytechnique, Centrale, HEC ou Sciences Po. Je leur ai fait à peu près la même réponse: la meilleure chose à faire est de guider ses enfants, de les conseiller, pour qu'ils puissent se retrouver un peu mieux dans les méandres des formations et des carrières, et ensuite il faut les laisser avancer à leur guise, sans leur mettre de pression, sans les contraindre à intégrer telle ou telle préparation scientifique, commerciale ou littéraire. Il n'y a pas de succès possible par l'obligation. On ne peut obliger un enfant, fut-il brillant, de réaliser le rêve de parents ! Les cas sont multiples. On trouve les parents issus eux-mêmes de prestigieuses écoles et qui n'envisagent pas une seconde que leurs progénitures puissent échapper à la même marque de fabrique. Il y a aussi ceux qui auraient rêvé en intégrer une et qui faute de l'avoir fait projettent leurs ambitions passées sur leur descendance. Il y a enfin ceux qui ne sont dans aucun de ces cas, mais qui souhaitent ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants. Quoi de plus naturel ? Mais es-ce bien pour eux ? Pas si sûr. L'enfant gagne son indépendance et sa force dès l'instant où il est capable d'imposer ses vues à ses propres parents. Je crois en toute modestie avoir agi ainsi avec les miens. Ma femme et moi les avons guidé au mieux, pour les aider à choisir. Choisir est complexe, surtout quand les voies qui nous sont offertes sont multiples. Mais choisir marque aussi l'accès progressif à l'âge adulte, à la maturité. "Mais Gérald, tu ne t'en rends pas compte, mon fils/ma fille a un potentiel unique. Il/elle a un QI de 130 !", me dit-on. J'en suis bien conscient. Je veux dire que je suis bien conscient que certains enfants ont un QI supérieur à d'autres. 2,2% de la population selon les statistiques sont considérés comme surdoués! Pas lourd ... Mais le QI ne traduit pas pour autant l'intelligence d'un individu. Il ne caractérise qu'une des sept formes, celle que nous pouvons qualifier de "logico-mathématique". Il y en a d'autres: spatiale, musicale, physique, linguistique, inter-personnelle et intra-personnelle. Il est donc impossible et même dangereux de réduire les capacités d'une personne, encore plus d'un enfant, à un simple chiffre. Cela reviendrait à ne prendre en compte qu'une des facettes de son intelligence, de ses capacités et de son potentiel. Il faut laisser l'enfant se réaliser et se dévoiler. Il n'intégrera peut-être pas au final une grande école ou une brillante université, mais sera peut-être au final bien plus heureux. Car le bonheur est complexe à mesurer. Il est la somme d'une réussite sociale, financière, personnelle et surtout de la réalisation de soi.