Le chef de l'Etat reçoit aujourd'hui
une délégation de patrons d'entreprises étrangères installées en France.
Il
présidera le Conseil de l'attractivité le 17 février.
Investissements : François Hollande au chevet du « site France »
Par Pierre-Alain Furbury et Frédéric Schaeffer (Les Echos - 4 Février 2013)Investissements : François Hollande au chevet du « site France »
François Hollande s'était rendu en
mai 2013 dans l'entreprise Bosch de Rodez, saluant la première entreprise
de l'Aveyron et « l'employeur allemand le plus important de France ».
- Photo Eric Cabanis/AFP
Sa seule prise de parole sera pour
présenter, à Paris, le plan Cancer 2014-2019. Mais François Hollande a
aujourd'hui un autre rendez-vous important, qu'il a d'ailleurs pris soin
d'inscrire à son agenda officiel, pour montrer à la fois qu'il est à la
manoeuvre et prend cette affaire très au sérieux. Le président reçoit en milieu
d'après-midi, à l'Elysée, une délégation du « Manifeste des entreprises
étrangères installées en France ». Une réunion de préparation avant la
tenue, le 17 février, du premier Conseil de l'attractivité depuis le début
du quinquennat.
Ce Manifeste des entreprises
étrangères avait pris la forme d'une tribune publiée le 19 décembre dans
« Les Echos ». Cinquante patrons de filiales de grands groupes
internationaux y tiraient la sonnette d'alarme, expliquant : « Depuis
quelques années, nous avons de plus en plus de mal à convaincre nos maisons
mères d'investir et de créer des emplois en France […] Il ne saurait y
avoir de rebond sans confiance. » Le texte a fait grand bruit et a
participé à la prise de conscience par François Hollande de la nécessité
d'intensifier sa main tendue aux patrons en ce début d'année. C'est le
14 janvier, lors de sa conférence de presse, que le chef de l'Etat a
reparlé du Conseil de l'attractivité. Cette instance, créée par Jean-Pierre
Raffarin en 2003, devait initialement se réunir à la fin du premier semestre
2013, mais la date avait été repoussée à plusieurs reprises, la réflexion
n'étant pas assez avancée. « Cela permet aujourd'hui d'intervenir sur
la base de premiers résultats », plaide un proche du président. « Nous
n'avons ni perdu de temps ni oublié le sujet. Le Cice, la simplification, c'est
de l'attractivité », insiste un ministre important.
L'objectif affiché est très
ambitieux. « Rendre la France plus désirable », résume-t-on à
l'Elysée. L'exécutif promet des mesures pour faciliter l'accueil des
investisseurs étrangers (avec un parcours administratif simplifié pour les
cadres étrangers et leur famille), renforcer l'attractivité des universités,
simplifier les procédures douanières (notamment portuaires) ou encore
réorganiser les différents dispositifs de soutien public pour promouvoir la
France et ses entreprises à l'étranger.
Implantations en recul
Le gouvernement, qui mise aussi sur
son pacte de responsabilité et les Assises de la fiscalité des entreprises,
s'est fixé pour objectif d'accroître de 40 % le nombre d'investissements
étrangers d'ici à 2017, avec un millier de décisions ciblant annuellement la
France. Et d'accueillir chaque année 300 entreprises non encore implantées
sur le territoire. « La France a tous les atouts pour réussir,
martèle François Hollande. Si vous connaissez des entreprises qui hésitent
entre plusieurs pays, dites-leur que c'est en France qu'il faut venir »,
a-t-il lancé lors de ses voeux aux ambassadeurs étrangers.
Car si le
« site France » attire toujours (20.000 sociétés sous
contrôle étranger y opèrent), il est en perte de vitesse (lire ci-contre).
Après avoir cédé son rang de deuxième terre d'accueil des investissements
étrangers en Europe en 2011, la France a décroché des leaders britannique et
allemand en 2012, selon le dernier baromètre du cabinet Ernst & Young. Le
nombre de projets d'implantations internationales a chuté de 13 % dans l'Hexagone
alors qu'il continue de progresser outre-Manche et, surtout, outre-Rhin.
Quelque 10.500 créations d'emplois sont associées à ces projets. Un nombre
en baisse, cette fois, de 20 %.