01 avril 2012

La confiance

Programme
Les 1ers entretiens
de la confiance (1)
Le 20 février dernier, au Palais du Luxembourg, j'ai pris part aux 1ers entretiens sur la confiance. Le thème de la table ronde à laquelle je participais était : "Existe-t-il des modèles fiables d'évaluation de la confiance ?" (voir programme ci-contre en deux pages). Le débat était animé finalement par Pierre Winicki, directeur général de l'Institut Confiances, consultant et enseignant en management public. 
Plusieurs idées que j'ai pu développer lors de cet événement :
1) A l'heure où l'on cherche à tout mesurer, tout mettre en équation, tout suivre sous la forme d'indicateurs de performance, ne faut-il pas simplement appréhender ce problème fondamental de la confiance sous un angle nouveau. En d'autres termes, faut-il la mesurer ? Est-ce nécessaire ? Notre éducation rationnelle, acquise dans nos cursus universitaires français, nous amène à tout vouloir mesurer pour pouvoir tout expliquer. Mais il existe une autre approche, plus intuitive, qui consiste à vouloir la générer, sans forcément la calibrer. 
Programme
Les 1ers entretiens
de la confiance (2)
2) La confiance est nécessaire car elle amène des individus à se lancer dans des initiatives risquées, des créations d'entreprise ou des projets ambitieux, qui au final seront créateurs de croissance et d'emplois. Sans confiance, c'est la paralysie. On se place en position d'attente, la peur de l'échec surpassant le reste.
3) Les entreprises et les états doivent travailler sur la notion d'entrainement. La confiance collective étant la somme des confiances individuelles, il faut travailler au niveau de la personne. En générant l'envie au niveau de la personne, on crée un climat de confiance, propice au développement des affaires.
4) La confiance est conditionnée par la culture. Les Etats-Unis, le Japon, l'Italie ou la France n'appréhendent pas les questions relatives à la confiance de la même façon. La confiance est en grande partie générée par l'éducation que nous recevons, au sein de notre corps familial dans un premier temps, à l'école dans un second, puis dans l'entreprise, lorsque l'on entre dans la vie active. La confiance évolue ensuite au gré des aléas de nos vies, maladie, divorce, succès, échecs, etc., mais au niveau macroéconomique, tout se joue entre la famille et l'école. Des études montrent clairement que certaines nations sont plus à même que d'autres pour fabriquer de la motivation et de la confiance. D'autres sont plus sceptiques par nature. La France est une société qui ne se laisse pas convaincre aussi facilement que les Etats-Unis. Elle est moins bon public en quelque sorte ! Mais lorsqu'elle donne sa confiance, alors c'est généralement durable. 
5) La confiance peut/doit s'analyser à plusieurs niveaux : la confiance en soit tout d'abord, qui structure la confiance individuelle évoquée précédemment, la confiance envers les autres, qui permet ou pas de déléguer une partie de ses responsabilités à d'autres, la confiance que l'on génère ou pas. 
6) La création de confiance est un long processus, qui peut néanmoins se briser facilement. Des années pour la construire, quelques minutes pour la casser ! Elle peut être donnée par les faits, des éléments factuels, chiffrés, ou elle peut être aveugle. C'est aussi une autre façon d'appréhender la question. Prenons l'exemple de la politique. Certains électeurs n'accorderont leur confiance à un leader qu'après avoir lu tous les programmes, d'autres la donneront à l'un d'entre eux sur la base d'un sentiment, d'une impression.
En tout état de cause, nous sommes depuis quelques années maintenant plongés dans un monde d'incertitudes. D'où le mouvement des indignés qui d'une certaine façon met en avant les doutes accumulés par les générations actuelles. Retrouver un climat de confiance est fondamental pour nos économies. Il est aussi clé pour bien vivre ou pour mieux vivre. Et c'est tout aussi important !