15 janvier 2012

Une valeur essentielle à réhabiliter ... le courage !

Aujourd'hui je publie mon centième billet. Ce n'est pas rien ! J'ai choisi de le consacrer à la notion de courage. Une valeur clé à mes yeux. Pourquoi ? Avant d'y répondre ou de tenter de le faire, voyons de quoi nous parlons. Le courage consiste à gérer ses peurs. Nous avons à y faire face toute notre vie. Il peut s'agir de petites peurs, sur tout et rien, ou de peurs plus fondamentales, plus profondes, qui peuvent aboutir à ne plus rien faire, à nous paralyser en quelque sorte. Ce blocage potentiel peut se traduire par une incapacité à agir. Pour vivre, il faut lutter au fond contre de multiples craintes. A l'extérieur, nous sommes confrontés à un écosystème effrayant et souvent menaçant, à l'intérieur, notre théâtre intérieur nous réserve de nombreuses surprises. Nous n’avons jamais fait le tour de qui nous sommes vraiment ! Certains vivent tout cela comme un cauchemar, d'autres y trouvent excitation et motivation. Le courage c'est l'inverse de la lâcheté. Nous admirons les êtres courageux pour leur capacité à faire face à tous les dangers qui se présentent à eux, nous dédaignons les peureux qui fuient ou se dérobent à la moindre occasion. Nous admirons Sir Wallace face aux Anglais ou Alexandre le Grand pour toute son épopée. Mais le courage peut aussi prendre d'autres formes. Le malade qui endure des mois durant une souffrance inhumaine fait preuve de courage. Tout comme le coureur de fond qui va au-delà de toutes limites pour achever un marathon. Il faut garder en tête que certaines personnes font des choses invraisemblables, non pas par courage, même si les apparences sont trompeuses, mais pour l'appât du gain, le désir, la soif de pouvoir, l'orgueil ou toutes autres raisons ... qui n’ont en fait rien à voir avec le courage.
Le courage est une notion plus noble. Dans son sens absolu, il porte de belles promesses. Il a toujours été l'une des principales vertus de l'être humain, longtemps la première du reste. Et c’est pour cela, dans un monde qui se cherche, qu’il est peut-être temps de la remettre au goût du jour. L'être courageux n'est pas inconscient. Il a une bonne vision du danger et des risques encourus, mais la cause qu'il défend et son sens du devoir le poussent à défendre des positions bien arrêtées et à ne pas reculer. Faire preuve de courage ne veut en rien dire que l'on ne connait pas la peur. Cela signifie par contre que l'on ne veut pas se laisser dominer par elle et qu'elle nous empêche d'accomplir notre but ou notre destinée. "Mieux vaut tout perdre que la face", pensent les Japonais. Ils n'ont pas tort. A force de reculer, à force de compromis, on finit par perdre le sens même de notre existence et de nos exigences. Mais il est vrai que nous sommes déjà là dans autre chose que le courage, ne s’agit-il pas d’un mélange de courage et d’orgueil, assaisonnement où le sens du devoir et le code de l'honneur servent de mayonnaise.
Pourquoi le courage est-il si important pour l'entreprise moderne ? (et dans la vie en général). Pourquoi faut-il lui redonner toutes ses lettres de noblesse ? Parce que sans lui, nous sommes entourés de moutons, incapables de résister, incapables de dire "non", incapables de faire valoir leurs positions, incapables de bloquer quand il le faut par peur des conséquences pour leur personne, incapables de rester solides sur leurs positions et fidèles à leurs valeurs. Plus grave encore, sans courage, il n'y a pas de transformation possible, pas d'aspiration à bouger les frontières, à bousculer les « statu quo ».
Sans courage, il n'y aurait pas de héros, pas d'entrepreneurs, pas des résistants. Sans courage, le monde serait dominé par la terreur. Sans courage, plus rien ne serait possible. Tout ceux qui ont modifié le cours des choses ont dû à un moment ou à un autre faire montre de courage. Il peut se caractériser de différentes façons. C'est l'homme d'état ou le politique qui se dresse devant les errements financiers excessifs en disant simplement "stop", mais c'est aussi l'employé de bureau qui refuse de se conformer à des ordres stupides d’un chef borné et bête (voir billet précédent). Il ne s'agit pas de faire ou de dire n'importe quoi, je n’incite pas à cela, il ne s’agit pas de s'ériger en faux contre tout, mais de se faire respecter et de bousculer les choses établies pour éviter les états de fait et les rigidités improductives qui m’amènent au final d’échecs et déconvenues.