Tout le monde est unanime sur la nécessité de réformer la France. Nous avons de fantastiques atouts, c'est indiscutable. Et pourtant la France est contestée plus que jamais sur la scène internationale.
Au-delà de notre histoire et des secteurs sur lesquels nous sommes traditionnellement en pointe, comme la haute gastronomie, le vin, le luxe, certains secteurs industriels (comme l'aéronautique), les télécommunications, nous disposons des meilleures formations au monde et de centres de recherche réputés. L'Isère est par exemple la deuxième place européenne pour l'innovation en photonique ou en nanotechnologies et Grenoble figure en 5ème position mondiale des villes innovantes selon le dernier classement Forbes. Une référence qu'il faut mettre à l'actif de la région et de son député-maire, Michel Destot. On nous envie notre système de santé, nos écoles, notre infrastructure routière et autoroutière et bien d'autres éléments encore.
Alors dans ces conditions, pourquoi projetons-nous cette image plus que mitigée à l'extérieur ?
Les raisons sont multiples. D'abord, parce la France, comme l'Europe, n'est pas au mieux. Le chômage s'intensifie, la croissance semble en berne et les déficits se creusent. Tout ce qui précède constitue effectivement ce que nous pourrions appeler de bonnes fondations. Le problème est qu'elles coûtent très cher. En a-t-on encore les moyens ? Bien sûr que non. On ne peut pas continuer à offrir les retraites d'antan, d'où la nécessité de réformes, on ne peut pas continuer d'attribuer les mêmes niveaux d'allocations à tout le monde ... nous sommes à bout de souffle. Nous devons élaguer. Il ne s'agit d'abandonner ce qui fait notre force mais de constater que nous ne pouvons pas poursuivre ainsi, sans changement.
La gestion d'un pays ressemble à celle d'une entreprise, en plus complexe. Il existe un ratio magique dans l'entreprise, celui de la marge brute générée par l'activité opérationnelle sur les dépenses effectuées pour l'obtenir. Lorsqu'on ne génère plus assez de marge, on doit se rabattre sur le dénominateur et tailler dans les dépenses afin de rester compétitif. L'exercice consiste alors à faire la distinction entre celles que l'on peut couper vite et les autres. Pour l'Etat Français, la logique est assez similaire. Les dépenses publiques s'établissent à environ 1100 milliards d'euros (soit environ 57% du PIB). C'est beaucoup. Une réduction de 5% nous apporterait un bol d'air. 5% cela ferait 55M€. Cela ne parait pas énorme et pourtant nous en sommes loin.
Pour réduire notre train de vie, pour relancer notre économie, pour donner l'image d'une France dynamique et forte, il faut des leaders éprouvés, complets, courageux, qui ne regardent que la tâche qu'ils ont à accomplir. C'est pourquoi, en toute modestie, conscient des difficultés que représente l'art de gouverner, je fais quelques propositions simples pour lancer le débat :
Pour réduire notre train de vie, pour relancer notre économie, pour donner l'image d'une France dynamique et forte, il faut des leaders éprouvés, complets, courageux, qui ne regardent que la tâche qu'ils ont à accomplir. C'est pourquoi, en toute modestie, conscient des difficultés que représente l'art de gouverner, je fais quelques propositions simples pour lancer le débat :
- Un président devrait être élu pour 7 ans (le temps de faire des réformes de fond) ;
- Le mandat ne pourrait pas être renouvelé (son action ne serait plus ainsi perturbée par de basses considérations de réélection, du moins pas la sienne) ;
- Les membres du gouvernement (ensemble des ministres) ne pourraient cumuler avec aucune autre fonction politique (nationale ou locale) ;
- Pour couvrir le risque que cela représente, les salaires des membres du gouvernement seraient augmentés de façon significative. Un ministre doit gagner autant qu'un chef d'entreprise de bonne taille. D'autant plus qu'il serait attendu sur les résultats ;
- Un ministre ne pourrait être nommé que sur un domaine où il possède des compétences reconnues ;
- Chaque ministre se verrait confier des objectifs annuels et serait évalué selon ces critères (doit-il faire l'objet d'une variabilité de son salaire ? Je n'ai pas d'avis tranché sur la question) ;
- Personne ne pourrait être nommé ministre sans remplir un certain nombre de conditions :
- avoir passé un certain nombre d'années en entreprise ou dans des activités de conseil ;
- avoir été en région ;
- avoir occupé des fonctions à l'international ;
- connaitre les institutions et rouages de l'administration française ;
- être irréprochable en ce qui concerne l'éthique et le comportement, l'exemplarité étant primordiale ;
- plus d'autres critères à définir mais l'esprit est là ...
- Pour donner de la France une image plus positive, les ministres et députés seraient tenus à un nombre minimum de communications externes (médias) mettant en avant les plus de la France. On pourrait tout à fait demander la même chose aux grands dirigeants de firmes, en particulier à celles et ceux qui se trouvent aux commandes des entreprises publiques ou para-publiques.
Sur ce dernier point, j'ai pu constater à maintes reprises que les pires représentants de la France à l'étranger sont justement ... les Français qui s'y trouvent ... Ce n'est pas toujours le cas bien sûr, mais c'est quand même récurrent, au point que certains parlent d'un syndrome français.
Il nous faut une classe politique de compétition. Et de la même façon que l'on passe des années à développer des talents et hauts potentiels dans l'entreprise, il faudrait faire de même en politique. Bien sûr, on sait repérer les talents. Un normalien ou un énarque, la tête bien faite, les idées ordonnées, un charisme naturel, va attirer l'attention. Pour autant, cela ne fera pas de lui le leader passionné, courageux, capable de résister à toutes les pressions pour réformer, prendre les bonnes options (parce qu'il connait l'entreprise, l'économie, le social et l'international). On peut être parfait sur le papier et inapte au commandement, incapable d'inspirer et de guider les autres. Il faut avant tout être capable de positionner la France dans un contexte plus global.
Il y a de mon point de vue urgence à agir en ce sens. Un chef d'entreprise n'ayant aucune compétence sur la "chose publique" ne sera pas un bon ministre. La politique est un métier qui s'apprend et qui est très dur. Les exemples d'échecs sont nombreux du reste. Inversement, un "pur" profil politique ne peut réussir dans le monde d'aujourd'hui, au risque d'apparaitre totalement décalé des réalités qui l'entourent.
Il faut construire une filière et préparer les femmes et les hommes aptes à transformer la France pour qu'elle rayonne encore et toujours. Ce n'est pas simple, il n'y a pas de solution facile, ce n'est du reste pas spécifique à la France seule, mais dans tous les cas, il y a urgence.
Nos hommes politiques (femmes et hommes) actuels sont pris en étau. La plupart d'entre eux sont très bons. Ils sont brillants dans tous les sens du terme. Mais ils sont aussi et surtout coincés entre ce qu'ils aimeraient faire et ce qu'ils pensent pouvoir faire. L'échéance électoral suivante les bloque. C'est "schizophrénique" pour ceux qui aiment agir. Ou ceux qui voudraient le faire. Alors donnons leur une véritable liberté d'action !
Nos hommes politiques (femmes et hommes) actuels sont pris en étau. La plupart d'entre eux sont très bons. Ils sont brillants dans tous les sens du terme. Mais ils sont aussi et surtout coincés entre ce qu'ils aimeraient faire et ce qu'ils pensent pouvoir faire. L'échéance électoral suivante les bloque. C'est "schizophrénique" pour ceux qui aiment agir. Ou ceux qui voudraient le faire. Alors donnons leur une véritable liberté d'action !