Je voudrais aujourd'hui réagir sur l'article suivant publié sur le site de l'Usine Digitale et repris également sur Twitter :
Il faut bien admettre que nous en faisons beaucoup sur les "start-ups" depuis deux ou trois ans. Nous avons nous-mêmes, HP France, lancé un programme à cette attention (voir d'autres posts sur mon blog) et nous en sommes très satisfaits.
Il est néanmoins légitime de se souvenir qu'au début des années 2000, quand la bulle internet a éclaté, nous avions fait le constat que nous n'avions pas été très raisonnables. Des valorisations totalement excessives, déconnectées presque toujours de la réalité du business, et une condamnation, bien entendu excessive, des entreprises dites "traditionnelles", par opposition à celles de la "nouvelle économie". D'un côté, il y avait les entreprises qui partaient de rien, virtuelles à souhait, et c'était bien, et de l'autre les entreprises "old style", embourbées dans des processus vieillissants, les "bricks and mortar" si vous vous en souvenez, et c'était foutu. C'est un peu caricatural, je veux bien en convenir, mais en réalité c'était un peu cela.
Certes, après la chute, nous sommes revenus à plus de réalisme. Rien n'a été perdu. Cela a donné à beaucoup de jeunes à ce moment là, un esprit de conquête et esprit d'entreprise. L'innovation était partout. J'étais aux US à l'époque et c'était juste astronomique. On avait le sentiment d'un eldorado qui s'ouvrait au monde. Par ailleurs, cela a permis aux grandes entreprises de se remettre en cause. Cela a indéniablement accéléré la mutation de tous dans ce que nous appelons aujourd'hui le monde digital ou connecté.
Il faut de plus constater que de nombreuses startups, y compris en France, ont créé des emplois. PriceMinister ou Meetic sont de bons exemples.
Mais comme toujours, l'équilibre est l'essence du succès, ce qui nous amène à faire le constat que nous créons en France de nombreuses startups, mais que beaucoup ne parviennent pas à survivre au-delà de trois ans et à former un petite "PME", encore moins certainement à se développer à l'international. Notre programme "start-up" se penche sur ces problématiques.
=> Programme HP France Start-up
=> Programme HP France Start-up
Nous devons nous attaquer à se problème. Aider nos plus belles start-ups à basculer de ce statut à celui d'une petite entreprise, puis de là à s'étendre à l'étranger.
- Une action forte à déterminer pour créer des pôles d'innovation qui réuniraient autour de thèmes forts comme la photonique ou les sciences du vivant, des industriels, des acteurs du numérques, des universités, des centres de recherches et des structures d'investissements (y compris l'Etat via le CIR et/ou le CICE);
- Des actions à destination des PME/PMI qui restent le tissu économique français principal et la source de croissance et de rebond. L'oublier c'est faire une croix sur un gisement d'énergie et d'emplois.
Donc oui aux programmes "start-ups", mais à condition qu'elles évoluent plus souvent, comme le dit l'article mentionné plus haut, vers des structures plus importantes et en France, et que nous mettions aussi de l'énergie sur les PME/PMI et l'innovation au sens large du terme. La France a un savoir faire colossal en matière de recherche fondamentale mais cela ne se traduit que trop peu souvent par du "business".
J'insiste sur le fait que tous les créateurs de startups actuels apportent à notre économie ce qui nous manquait cruellement : un esprit d'entreprise, la volonté de réussir par soi-même, de l'innovation constante, l'acceptation du risque et du droit à l'erreur et au final de l'enthousiasme.
Prometteur non !
(les deux photos sont respectivement extraites des sites "encamina.com" et "intelligence des entreprises")