19 avril 2015

Il y a 70 ans, les femmes votaient en France pour la première fois !

 


Photo extradite du Monde.fr
Le 25 Avril 1945 est à n'en pas douter une date historique, celle où les françaises sont allées voter pour la première fois. Ce droit, elles l'avaient obtenu bien après les Américaines ou les Néerlandaises, par une ordonnance signée du général de Gaulle le 21 Avril 1944.
 JDD
 
Les françaises votent pour la première fois en Avril 1945 !
Donc 70 ans de cela dans quelques jours ! Au moment où le thème de la mixité hommes / femmes en entreprise, en politique ou dans la société en général est à l'ordre du jour dans de nombreux colloques, cet anniversaire vient à point nommé. Toujours intéressant pour tracer un bilan. 
 
Les progrès sont certains. Tout est toujours relatif dans la vie. En 75 ans, nous avons vu les choses changer de façon drastique. Nombreux sont ceux qui ont compris qu'au-delà de la justice que représente le fait de donner les mêmes chances à nos enfants, qu'ils soient de sexe féminin ou masculin, c'est aussi une question de performance tant dans l'entreprise qu'en politique (les études vont toutes dans le même sens). Pour autant, les femmes ne sont encore que très peu nombreuses à la tête de grandes entreprises (5% au niveau mondiale, 0 à la tête d'entreprises du CAC 40 !) et moins de 15% dans les assemblées politiques en France (moins de 10% dans le monde en cumulant tous les pays). 
 
Il y a pour autant des signes très encourageants. La tranche d'âge de 28 à 45 ans voit émerger des femmes talentueuses, qui ne veulent plus s'en laisser compter. Elles mènent de front leur vie de femme et de responsable. Elles ne veulent plus accepter l'inacceptable, alors elles se font entendre et prennent de plus en plus les choses en main. 
 
Un exemple criant est leur succès dans la création de startups. De plus en plus de jeunes femmes se lancent et font la différence. Elles font preuve de créativité et sur ce terrain font jeu égal avec leurs homologues masculins. 
 
L'équilibre finira par se faire. Mais c'est un nouveau combat. Normal, pour qu'il y ait équilibre, les hommes vont devoir lâcher des postes et des sièges. Ils ne vont pas le faire spontanément. Il faudra bien souvent les leur prendre. Et cette lutte vaut la peine d'être menée. Nous devons parvenir à un partage équitable. Un renversement total n'aurait aucun sens, pas plus que la situation actuelle où les femmes sont encore absentes des fonctions clés. Les hommes et les femmes ont des qualités et des profils qui se ressemblent en de nombreux points, nous sommes tous humains, mais qui diffèrent aussi en d'autres. Pas ceux que l'on croit du reste. Il nous faut trouver un juste équilibre. Pour que la société soit au final plus juste, plus humaine, plus dosée. 

12 avril 2015

De la start-up à l'emploi !

Je voudrais aujourd'hui réagir sur l'article suivant publié sur le site de l'Usine Digitale et repris également sur Twitter :


Il faut bien admettre que nous en faisons beaucoup sur les "start-ups" depuis deux ou trois ans. Nous avons nous-mêmes, HP France, lancé un programme à cette attention (voir d'autres posts sur mon blog) et nous en sommes très satisfaits. 

Il est néanmoins légitime de se souvenir qu'au début des années 2000, quand la bulle internet a éclaté, nous avions fait le constat que nous n'avions pas été très raisonnables. Des valorisations totalement excessives, déconnectées presque toujours de la réalité du business, et une condamnation, bien entendu excessive, des entreprises dites "traditionnelles", par opposition à celles de la "nouvelle économie". D'un côté, il y avait les entreprises qui partaient de rien, virtuelles à souhait, et c'était bien, et de l'autre les entreprises "old style", embourbées dans des processus vieillissants, les "bricks and mortar" si vous vous en souvenez, et c'était foutu. C'est un peu caricatural, je veux bien en convenir, mais en réalité c'était un peu cela. 

Certes, après la chute, nous sommes revenus à plus de réalisme. Rien n'a été perdu. Cela a donné à beaucoup de jeunes à ce moment là, un esprit de conquête et esprit d'entreprise. L'innovation était partout. J'étais aux US à l'époque et c'était juste astronomique. On avait le sentiment d'un eldorado qui s'ouvrait au monde. Par ailleurs, cela a permis aux grandes entreprises de se remettre en cause. Cela a indéniablement accéléré la mutation de tous dans ce que nous appelons aujourd'hui le monde digital ou connecté

Il faut de plus constater que de nombreuses startups, y compris en France, ont créé des emplois. PriceMinister ou Meetic sont de bons exemples. 

Mais comme toujours, l'équilibre est l'essence du succès, ce qui nous amène à faire le constat que nous créons en France de nombreuses startups, mais que beaucoup ne parviennent pas à survivre au-delà de trois ans et à former un petite "PME", encore moins certainement à se développer à l'international. Notre programme "start-up" se penche sur ces problématiques.
=> Programme HP France Start-up 

Nous devons nous attaquer à se problème. Aider nos plus belles start-ups à basculer de ce statut à celui d'une petite entreprise, puis de là à s'étendre à l'étranger. 


En parallèle de ce fourmillement autour des start-ups, je préconise deux actions : 
  • Une action forte à déterminer pour créer des pôles d'innovation qui réuniraient autour de thèmes forts comme la photonique ou les sciences du vivant, des industriels, des acteurs du numérques, des universités, des centres de recherches et des structures d'investissements (y compris l'Etat via le CIR et/ou le CICE);
  • Des actions à destination des PME/PMI qui restent le tissu économique français principal et la source de croissance et de rebond. L'oublier c'est faire une croix sur un gisement d'énergie et d'emplois. 
Donc oui aux programmes "start-ups", mais à condition qu'elles évoluent plus souvent, comme le dit l'article mentionné plus haut, vers des structures plus importantes et en France, et que nous mettions aussi de l'énergie sur les PME/PMI et l'innovation au sens large du terme. La France a un savoir faire colossal en matière de recherche fondamentale mais cela ne se traduit que trop peu souvent par du "business". 

J'insiste sur le fait que tous les créateurs de startups actuels apportent à notre économie ce qui nous manquait cruellement : un esprit d'entreprise, la volonté de réussir par soi-même, de l'innovation constante, l'acceptation du risque et du droit à l'erreur et au final de l'enthousiasme. 

Prometteur non ! 

(les deux photos sont respectivement extraites des sites "encamina.com" et "intelligence des entreprises")

01 avril 2015

Ce que l'on retient ! (un clic sur la photo pour agrandir)

 
L'équipe Consulting HP vient de communiquer en reprenant cette citation. Tellement vrai !         
 
 

29 mars 2015

Un nouveau post de ma part publié dans le site HBR France : "Tombez les masques, soyez vous-même" !

Découvrez mon nouveau post dans la Harvard Business Review France en cliquant sur le lien ci-dessous:
 


Bonne lecture et n'hésitez pas à me faire part de vos commentaires sur LinkedIn !

25 mars 2015

L'innovation s'invite à l'Elysée !




Suite aux Etats de la France (Neuxième Edition) qui se sont déroulés le 17 Décembre dernier, nous avons rencontré comme l'an passé, le Président de la République François Hollande. C'était le 16 Mars dernier à l'Elysée. J'étais accompagné des présidents de EY, de Roche, de Siemens, de Bain, d'Accenture et de Compass Group.

Nous avons évoqué nos propositions dans les domaines de l'économie, de la fiscalité, du social, des régions et bien sûr dans celui qui me tient à coeur, à savoir celui de l'innovation.  

Je suis en charge de cette partie là. J'ai évoqué de nombreux points, je les résume :
  • Je commence par dire que les choses bougent dans le bon sens avec La French Tech, le Crédit Impôt Recherche (CIR) et le CICE par exemple; 
  • Nous pensons ensuite qu'il convient de mettre en cohérence les nombreuses initiatives proliférantes prises en matière d'innovation;
  • Qu'il convient de concentrer nos efforts sur des priorités à fort potentiels, porteuses de développement et de rayonnement international. Nous insistons sur 4 secteurs qui nous paraissent clés : les sciences du vivant, le numérique, l'énergie et les transports;
  • Nous pensons qu'il faut éviter le saupoudrage des aides publiques en ciblant prioritairement des innovations de rupture;
  • Qu'il convient de favoriser la collaboration entre les équipes de recherche publique et le secteur privé;
  • Qu'il faut intensifier les rapprochements entre le monde de la recherche, de l'université et des entreprises. Créer en fait des écosystèmes favorables à l'innovation. Nous proposons ainsi :
    • - d'adosser les initiatives conjointes sur des structures industrielles pour favoriser le passage de l'expérimentation à la fabrication, tout cela devant générer au final de l'emploi;
      - de clairement définir les questions liées à la propriété intellectuelle ... c'est généralement un point de blocage;
      - de mieux identifier les priorités publiques en matière de recherche. 
  • Créer un état d'esprit favorable à l'innovation en substituant au principe de précaution un principe de progrès;
  • Qu'il faut améliorer le financement de l'innovation et nous proposons des mesures pour aller plus loin au niveau du CIR en traitant le sujet de la sous-traitance souvent lésée, le client recevant seul l'allocation de l'Etat. 
J'ai ensuite illustré mes propos par un cas concret mené en Isère par Hewlett-Packard, les centres de recherche, le pôle universitaire et des complexes industriels sur le thème de la photonique. je précise que des expériences permettant d'acquérir un avantage compétitif sont possibles dans toutes la France à condition d'y mettre de l'énergie, de détecter nos pépites et d'accompagner les entreprises en leur simplifiant la tâche. 

Le 23 Mars, soit il y a quelques jours, je retourne à l'Elysée (une habitude !) pour y présider une table ronde au sujet de l'innovation. Les conseillers de François Hollande, Jean-Jacques Barberis, Adrienne Brotons et Julien Pouget nous y attendent. Je suis entouré de leaders de différentes entreprises. cela va de Dow Chemical à Bosch France, en passant par Pfizer, Siemens, 3M, MSD, SKF, Roche, Microsoft, Philips, Nestlé ou Shell. Le débat tourne autour de 3 thèmes :
  • Appréciation générale des incitations et des freins à la R&D en France;
  • Appréciation des dispositifs d'incitation à la recherche partenariale entre acteurs publics et privés;
  • Recherche entre grands groupes et PME innovantes / start-up. 
Débat passionnant et foisonnant d'idées.

Au final, nous avons eu de l'écoute, sur tous les sujets, pas uniquement sur celui de l'innovation. Des sujets vont être approfondis et espérons que certaines de nos recommandations vont être appliquées. Nous allons suivre.

Et selon le dicton des Etats de la France : plus vite, plus loin, plus fort !

22 mars 2015

Dans notre engagement pour l'émergence de start-ups, nous avons accueilli chez HP la 3ième édition de la ScientiAcademy !


#ScientiAcademy

Les 4 pépites à suivre en 2015 selon Scientipôle Initiative

Maddyness, le journal des start-ups

SCientiAcademy

C’est lors de la troisième édition de la ScientiAcademy, qui s’est déroulée jeudi 12 mars 2015 dans les locaux de HP France à Boulogne Billancourt, que les meilleures pépites des « Scientipôles de l’année 2014″ ont été distinguées. Après le discours d’ouverture de Gérald Karsenti, PDG France de Hewlett Packard, Eric Vaysset directeur de Scientipôle Croissance et Scientipôle Initiative a tenu à rappeler son engagement auprès des startups franciliennes : faire en sorte qu’elles dépassent 1 million de chiffre d’affaires sur 3 ans.

Scientipôle Initiative est une structure associative, membre d’Initiative France, qui apporte une solution de financement d’amorçage aux jeunes entreprises innovantes d’Ile de France. Les prêts d’honneur attribués, d’une valeur de 60 000 à 90 000 euros par société, ont pour vocation d’accélérer le développement commercial des entreprises. Parmi la longue liste des lauréats depuis 13 ans, on retrouve des entreprises comme Blablacar (qui s’était présenté à l’origine avec le nom de Comuto), Payplug, Ynsect ou encore Kudoz, Deliver.ee, Centimeo et Auticiel pour les plus récentes.
Signe du bon fonctionnement de la chaîne du financement, 94% des prêts sont remboursés. En effet, le prêt d’honneur de Scientipôle Initiative fonctionne comme un prêt bancaire à la différence que celui-ci est à 0% et qu’il est possible de commencer à rembourser 1 an après son obtention. Pour aller plus loin dans son accompagnement, la petite soeur Scientipôle Croissance a été lancée avec un pari en passe d’être tenu : celui de devenir l’accélérateur de JEI le moins cher de France.
 
scienti academy

190 euros pour 12 mois d’accompagnement

Au total, ce sont 7 parcours à la carte que peuvent suivre les lauréats de Scientipôle Initiative, dans le cadre de l’accompagnement de Scientipôle Croissance, lancé il y a 18 mois. Aujourd’hui, 87 sociétés ont débuté le programme et ont chacune obtenu une progression de plus de 200% de leur chiffre d’affaires annuel, en dépassant 500 000 euros dès la première année. Le modèle semble donc solide et fiable compte tenu des premiers résultats.
Si Idénergie en Mayenne se revendique comme le premier accélérateur français, Scientipôle Croissance se positionne comme le moins cher du marché et celui qui regroupe le plus de startups (plus de 200 entreprises accélérées en 2014). Sur ce modèle, pas de prise de parts au capital ni d’incubation, mais plutôt un accompagnement sur-mesure grâce aux partenaires mécènes de la structure.
 

Les 4 ScientiStars de l’année 2014 élues en 2015

Si habituellement, les partenaires d’un concours abondent la dotation d’un concours par des services d’accompagnement, lors de la ScientiAcademy, les choses ont été sensiblement différentes. En effet, les partenaires Mécènes (BNP Paribas, AXA, HP et GMBA Baker Tilly) ont récompensé les lauréats de la soirée d’une manière un peu différente, en offrant des places pour des événements sportifs (Roland Garros, match de rugby) ou des concerts.


 


 
Cette année, 4 startups ont été récompensées :
  • Deliver.ee (Catégorie Innovation de la Vie Quotidienne): Deliver.ee est un réseau de coursiers permettant aux professionnels et particuliers de se faire livrer une commande en 90 minutes. La jeune pousse a notamment passé un partenariat avec la Fnac.
  • Auticiel (Catégorie Innovation de la Santé et Cleantech) : Passé par le Camping, Auticiel est une solution logicielle à destination des personnes à déficience cognitive
  • Feetme (Catégorie Objets Connectés et Voiture du Futur) : Feetme est une semelle connectée par bluetooth permettant de prévenir d’un ulcère pour les diabétiques (500 millions dans le monde).
  • Valwin (Catégorie Transformation Numérique de l’Entreprise): Projet porté par Camille Freisz, Valwin est une solution de big data qui a pour but de mettre l’innovation au service des pharmacies et de la santé, dans un cadre éthique.

15 mars 2015

Les femmes doivent faire comme les hommes: ne pas chercher l'excellence !

Il est un fait maintes fois démontré, les femmes cherchent l'excellence en tout. Elles ont du mal à se lancer, à prendre de nouveaux challenges, à accepter une promotion, voire à se battre pour l'obtenir ! Elles veulent avant de se positionner avoir la certitude qu'elles sont prêtes, qu'elles seront suffisamment expérimentées. C'est certainement tout à leur honneur, mais c'est aussi un immense frein. 

Je relate souvent ceci à mes étudiants, à mes équipes ou lors de mes conférences. Je le fais sous la forme d'une "boutade" ou d'une "anecdote" mais il s'agit en réalité d'un point sur lequel les femmes se doivent de travailler car d'une certaine façon elles se mettent elles-mêmes des bâtons dans les roues ! 
Voici ... lorsque j'ai un poste à pouvoir, un job important, de management par exemple, j'ai l'habitude de solliciter, ce qui est très normal, mon équipe de managers et la direction des ressources humaines. J'ai à coeur d'avoir un nombre équivalent de candidats potentiels en termes de genre, autant de femmes que d'hommes en d'autres termes. Dans le numérique, ce n'est jamais chose aisée mais avec de la persévérance on y parvient. 

L'entretien avec les candidates prend souvent une tournure inattendue: au lieu de les voir "vendre" leur CV, leurs atouts, au lieu de les voir se battre pour obtenir le job, c'est souvent moi qui après 5 minutes  d'entretien, les réconforte, les rassure, finalement les encourageant à ne pas douter! Le monde à l'envers! Je leur assure alors qu'elles peuvent faire le job alors qu'elles m'expliquent ne pas être prêtes. C'est souvent très cocasse! Mais c'est effectivement ce qui se passe. Il arrive néanmoins qu'elles se laissent convaincre, mais à chaque fois, elles sortent de mon bureau avec le sentiment d'avoir accepté trop vite sans la certitude d'être à la hauteur. Elles sont heureuses, me remercient ... mais elles doutent. Les hommes eux , beaucoup moins. Ou tout au moins ne laissent rien paraître ! Au bout de 5 minutes,  ils me lancent "Gérald, ne cherche pas ailleurs! Je suis prêt. Je suis l'homme de la situation". Et c'est bien souvent le cas. Mais cela le serait aussi avec les femmes postulantes. En sortant de mon bureau, ils ont aussi des maux de ventre mais pas pour les mêmes raisons que les femmes. Ils savent en effet qu'une fois le job en poche, il va .... falloir en assumer les responsabilités. 

Les femmes doivent faire comme les hommes, ne pas chercher l'excellence. C'est de toute façon impossible. Elles doivent accepter d'apprendre en marchant. C'est du reste une excellente thérapie pour ne jamais se laisser aller et se remettre en question continuellement. 

Je suis alors persuadé que les statistiques relatives à la mixité vont connaitre une petite embellie. Tout ne sera pas réglé pour autant, mais ce sera un plus indéniable.

09 mars 2015

Le jour d'après !



Un jour après la "Journée de la femme", nous sommes toujours aussi concernés, moi en particulier, par le thème de la mixité. Plus que jamais, il semble evident que nous devons avoir en France et dans le monde un équilibre parfait entre les deux genres. Selon une étude publiée en Octobre dernier par le World Economic Forum, il faudrait encore 80 ans pour atteindre ce point d'inflexion ! Cel fait réfléchir.
A ce sujet, j'ai eu l'occasion de participer au lancement du livre "Mixité : quand les hommes s'engagent - Explications, propositions, actions", aux Editions Eyrolles. Le livre a été écrit par plusieurs auteurs, sous la coordination de Marie-Christine Mahéas. La préface est de Michel Landel, PDG de Sodhexo, qui témognait également (voir ci-dessous).
Le sujet est tout à fait critique, le sujet d'actualité et l'angle choisi est à la fois original et porteur de nouvelles idées.
La réunion se déroulait chez AXA. Après une présentation de l'ouvrage, quatre présidents se sont relayés pour donner leur vision du sujet : François Pérol (BPCE), Patrick Pouyanné (Total), Michel Landel (Sodhexo) et moi-même.



En réalité, 12 dirigeants ont témoigné dans l'ouvrage sous la forme d'une conversation.
Les voici:

Pour ma part, j'ai eu à coeur de developer mes idées sur la question. Malgré tous les efforts accomplis, les progrès restent peu probants à ce jour. Il n'y a toujours aucune femme à la tête d'une entreprise du CAC 40 et moins de 5% de femmes sont à la tête de grandes entreprises au niveau mondial. Pour autant, j'ai le sentiment que la période n'a jamais été propice pour les femmes. La mutation sociétale en cours joue en leur faveur en mettant en valeur des qualités qui les caractérisent totalement: capacités décisionnelles, gestion de l'égo, vision de long terme, sens dans l'action, gestion équilibrée entre recherche de profit et bénéfices sociaux/sociétaux. 
Nous sommes face à un "combat". Pour que les femmes jouent sur un pied d'égalité avec les hommes, il faudra bien que ces derniers cèdent des postes, dans les comités de direction et dans les instances politiques. Cela ne se fera pas tout seul.  
En même temps, il n'est dans l'intérêt de personne de basculer brutalement dans un modèle où les hommes auraient le sentiment que les cartes sont truquées. Il faut un équilibre et partager. Nous en sommes loin. 
Mais nous progressons assurément. HP France a par exemple réussi à créer cet équilibre au niveau du comité de direction et au niveau des hauts potentiels, la relève ! Et cela marche, la performance est au rendez-vous et de façon stable. 
En réalité, toutes les études convergent: mixité = performance.

Alors pourquoi s'en priver ! 

19 février 2015

Lancement de l'année 2015 au Cercle du Leadership et intervention au HR Lab de Business Digest

Rencontre organisée par Business Digest (49ème Rencontre du HR Lab), j'ai eu l'occasion d'intervenir le 12 février dernier sur le thème "Nouveau modèle de société, nouveau modèle de leadership"


Après avoir discuté des évolutions de la société actuelle et d'un thème d'actualité, à savoir la "valeur partagée" ("Shared Value") de Michael Porter, nous avons évoqué les évolutions prévisibles et nécessaires du leader de demain. 
Des leaders davantage tournés sur la société, sur la valeur globale de leur action, sur la création de valeurs, en utilisant toutes les formes d'intelligence, l'émotionnelle en premier lieu.


Cette même semaine, nous avons lancé dans le cadre du Cercle du Leadership, que j'ai le bonheur de présider, le thème de l'année 2015, soit justement la "shared value" ! 

Quelques éléments de réflexion (résumant le point de vue de Michael Porter) : 

  • le monde connait de nombreux problèmes mais il devient difficile de les ignorer vu l'hyper-médiatisation;
  • en matière d'impact sociétal, les entreprises sont souvent perçues comme le problème, pas la solution;
  • ces problématiques ont été traitées à ce jour essentiellement via la philanthropie, l'action gouvernementale et les ONG, mais cela ne suffit pas. Pas assez de moyens. La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) est souvent vue comme le mal nécessaire. or selon Porter, c'est en réalité le coeur de la solution ; 
  • si on ne progresse pas assez vite, c'est par manque de ressources. Il faut aller les chercher là où elles se trouvent, soit dans le monde du business; 
  • le business a intérêt en fait à traiter les problèmes de société ... pour réduire ses coûts en premier lieu. Moins de gaspillage résulte en plus de profit. Les exemples sont nombreux, la pollution, les conditions de travail, la santé, etc. 
  • les entreprises ont intérêt de disposer d'une structure d'éducation dans leur proximité immédiate de haut niveau. C'est l'assurance de trouver les talents qu'elles cherchent. Elles ont ainsi intérêt à financer en commun des programmes pour monter le niveau collectif. Elles en bénéficient au final. 
  • adresser un problème sociétal par le biais d'un "business model" éprouvé, c'est une forme d'évolution du modèle capitaliste, un capitalisme de "nouvelle génération" ... 
  • "shared value" c'est la génération de gains à la fois économiques et sociétaux !
  • les entreprises ne doivent pas chercher à se substituer aux ONG ou aux Etats, mais plutôt à travailler étroitement avec eux. 
Au final, il faut reconnecter le succès de l'entreprise au progrès social. Un écosystème prospère se traduit toujours par plus de bénéfices pour les entreprises qui y évoluent

Pour en savoir plus sur cette théorie :

16 février 2015

La seconde édition de la Conférence Européenne de la Diversité à la SG (La Défense) les 29 et 30 Janvier derniers


Lien sur le site : "La conférence Européenne de la Diversité"
(seconde édition)




Les 29 et 30 Janvier derniers, je participais à une table ronde lors de la seconde édition de la Conférence Européenne de la diversité qui se déroulait à Paris-la-Défense à la tour Société Générale. Le but de cette discussion était de faire le point sur ce sujet capital et de mesurer les progrès accomplis.

Voici en substance les points que j'ai eu l'occasion de développer:

  • Nous vivons une période unique. Il ne s’agit pas juste d’une crise mais d’un véritable « changement de monde » en reprenant l’image utilisée par Michel Serres. Le progrès technologique, l’ultra-médiatisation ou les réseaux sociaux viennent profondément modifier le cours des choses. Tout cela change notre façon de vivre, de travailler et même notre façon de penser.
  • Ces changements ne pourront pas être sans conséquence sur le leadership.
  • Dans ce contexte, davantage tourné sur l’émotionnel et l’intelligence relationnelle, les femmes pourraient être privilégiées car leur profil psychologique, comportemental et de leader semble parfaitement correspondre aux enjeux à venir.
  • Un équilibre entre femmes et hommes aux commandes du pouvoir va devoir être trouvé.
  • Enfin ! Pourrions-nous dire car les progrès accomplis sont très faibles. Nous parlons beaucoup. Les conférences se multiplient mais les chiffres ne montrent pas un progrès massif.
  • Et pourtant, tout montre qu’un équilibre au niveau de la diversité femmes/hommes rime généralement avec performance. De nombreuses analyses viennent conforter ce point de vue. Voir en particulier les papiers produits à ce sujet par McKinsey. Le patron de la société Mercer a ainsi déclaré : « when women thrive, businesses thrive ». L’exemple d’HP France me parait significatif à cet égard : deux femmes sur les 5 leaders d’entités business, 50% du business France entre les mains de femmes et HP France dans les 5 pays les plus performants au sein du groupe HP dans le monde !! Je ne sais pas s’il s’agit de la raison, mais rien inversement ne permet de dire que cette corrélation n’est pas l’explication !

Voilà pour les constats. La réalité est qu’il s’agit d’un véritable combat. Pour que les femmes émergent au sein des comités de direction opérationnels ─ et pas seulement au sein des conseils d’administration ─, au cœur des assemblées législatives, des comités politiques, des gouvernements, etc., il va falloir que des hommes cèdent des places ! Les femmes vont devoir gagner ces postes, comme elles ont gagné le droit de vote ou le droit à l’avortement. Prenons conscience qu’aucune femme ne dirige par exemple une entreprise du CAC 40 !!

 

Que devons-nous faire ?

 

Bien que je ne dispose pas de la recette miracle, je peux partager quelques réflexions et parler de certaines actions mises en œuvre au sein d’HP France :

  • Plus de discours, des actions !! C’est simple mais efficace. Il faut mettre les leaders en position de dire ce qu’ils font, au pire ce qu’ils vont faire. L’heure n’est plus aux déclarations d’intention, mais au concret. Personne n’est jamais venu dans une table ronde dire qu’il n’était pas d’accord pour trouver un meilleur équilibre !
  • Prendre garde à identifier des talents à développer dans les deux genres en proportions égales. Nous le faisons au cœur de l’entreprise que j’ai la chance de diriger. Nous avons aujourd’hui un équilibre presque parfait. Du jamais vu dans notre secteur !
  • Même si la balle est plutôt dans le camp du gouvernement, nous avons tous le devoir de pousser les jeunes filles fraichement diplômées du baccalauréat, ou même plus tôt du brevet, à s’orienter vers des carrières scientifiques, en université ou dans les grandes écoles d’ingénieurs. Ce n’est pas suffisamment le cas aujourd’hui et c’est un problème pour nous qui recherchons cette mixité.
  • Même si je ne suis pas très favorable au concept de la discrimination positive, la pousser au départ pour amorcer le mouvement. Cela permet de montrer que cela marche … des « success stories » !

Les femmes doivent avoir confiance. Proposant un job à une femme, il m’est souvent arrivé de devoir transformer la discussion où elle était supposée me dire pourquoi « je devais la nommer » en une autre où « je lui expliquais pourquoi elle serait parfaite pour le job ». Un peu le monde à l’envers ! Les femmes ont souvent des réserves sur leurs capacités, elles pensent toujours ne pas être prêtes. Elles pensent toujours qu’il leur manque une étape. Les hommes jamais, ils doutent rarement en séance, c’est autre chose après ! Lors des entretiens, j’ai souvent entendu: "Gérald, je suis ton homme!".

Nous progressons par mimétisme. Or autour de nous ce sont des hommes qui sont pour l’essentiel aux commandes. On a donc tendance à copier des codes masculins. Quand les femmes seront en plus grand nombre, elles pourront alors développer leur propre style de leadership.

Tout pourra alors s’accélérer.

Le monde à venir ne sera pas celui des femmes, mais celui d'un véritable équilibre entre les deux genres. Un équilibre salutaire au final.

09 février 2015

Un très bon ouvrage pour ceux qui s'intéressent au monde de l'éducation

Si comme moi, vous êtes convaincus que l'éducation est l'un des éléments fondateurs de notre république, alors vous allez aimer ce livre qui donne de façon simple une vue éclairée sur les grands challenges qui se présentent aujourd'hui au monde de l'enseignement.

D'abord, un mot sur cette nouvelle collection lancée par la Fondation ManpowerGroup aux Editions Eyrolles : "l'Instant qui suit". Le theme est déjà évocateur, mais voici ce qu'en dit le directeur Christian Boghos lui-même:

Christian Boghos





« C’est une initiative nouvelle et importante, explique Christian Boghos, directeur de la collection L’instant qui suit, président de la Fondation ManpowerGroup et directeur général communication, marketing et influence de ManpowerGroup. Pour la première fois, une maison d’édition et une fondation d’entreprise s’unissent pour porter dans le débat public des points de vue et analyses d’auteurs reconnus, sur un certain nombre de sujets sociétaux à la frontière de l’éducation, de l’emploi et du monde de l’entreprise. Depuis de nombreuses années, notamment au travers de son Prix littéraire qui fêtera en octobre prochain sa vingtième édition, ManpowerGroup s’engage dans un travail de réflexion d’intérêt général qui vise à mieux comprendre et anticiper les mutations du marché du travail, en lien avec l’éducation, la formation et la sociologie des organisations. Cette nouvelle collection a de grandes ambitions : en donnant la parole à des experts et praticiens venus d’horizons divers, nous souhaitons décloisonner les approches, faire se rencontrer des professeurs, des sociologues, des chefs d’entreprises et des économistes afin que leur dialogue éclaire de façon globale et novatrice les enjeux et mutations auxquels nos modèles d’organisation, de savoir, de management et de croissance sont confrontés, parfois de façon violente et complexe. »

Le livre à présent. Il s'agit en réalité d'une conversation entre le directeur de l'EM Lyon, Bernard Belletante, et Christian Boghos.


Bernard Belletante


 « Éducation : dernière frontière avant le monde » est le premier ouvrage du label L’Instant qui suit Eyrolles/Fondation ManpowerGroup. Il est signé Bernard Belletante, directeur général de l’EM LYON, qui converse avec Christian Boghos. Dans cette conversation, Bernard Belletante décrit l’évolution nécessaire et inéluctable de notre système éducatif, du rôle de l’enseignant, de ses missions en général, et en particulier celles d’un enseignement supérieur ouvert au monde, digitalisé, et offrant aux étudiants de nouvelles perspectives. Un ouvrage de prospective mais aussi réaliste puisque Bernard Belletante met en place cette vision nouvelle de l’enseignement dans l’école qu’il dirige, l’EM LYON.
 

 
 

 

11 janvier 2015

Pour la Liberté !

"Ici c'est Charlie" / Photo GK
La France a toujours été la terre de la liberté. Aujourd'hui, des centaines de milliers de français, mais pas uniquement, ont manifesté pour que nous montrions, en bloc, que nous refusons la dictature de la barbarie. Ce n'était pas un combat "pour ou contre Charlie Hebdo", mais une marche pour que l'on puisse vivre libre en France. 
J'étais avec ma femme place de la République. Des drapeaux français, l'hymne national et des "Je suis Charlie" partout. 


En 2015, on ne doit pas mourir pour son appartenance religieuse, la couleur de sa peau ou ses idées. On doit respecter les autres et la loi, mais aucun acte meurtrier ne peut être accepté. Il faut combattre l'intolérance, la violence gratuite et la bêtise. Il y a du travail, me direz-vous !

Je vivais à New-York au moment des attentats du 11 Septembre et j'ai eu l'impression de revivre des scènes similaires. 

Beaucoup de ferveur dans une 
recherche de cohésion (Photo GK)
Beaucoup de ferveur, il faisait bon être dans cette foule cet après-midi et sentir tous ces gens, solidaires, heureux d'être unis par un objectif commun : préserver cette liberté. 

Toutes les nationalités étaient là, toutes les religions étaient représentées. Des chrétiens, des juifs, des musulmans, tous étaient là.

Après l'horreur de cette semaine, où des journalistes, des dessinateurs, des citoyens juifs, des membres des forces de l'ordre sont morts par la main de fanatiques, il y a eu aujourd'hui ce moment, unique, historique, réconciliateur.   

Chefs d'Etat ... Et après ? (Photo GK)
Et oui ... et après ? 
A l'instant, je lis dans la presse qu'il y a eu à Paris plus d'un million de personnes ! Selon l'AFP, la mobilisation dépasserait les 2,5 millions de manifestants dans toute la France !! Probablement la plus grande manifestation, comme le disait un journaliste à la télévision, depuis la libération ! 

L'heure a sonné maintenant de nous poser les bonnes questions et surtout d'y répondre. 

Nous devons agir. Voir tous ces chefs d'Etat dans notre belle capitale était réconfortant. C'est un geste d'autant plus important que l'action se doit d'être concertée.

01 janvier 2015

Bonne année 2015 à tous mes lecteurs !



Bonne année à tous mes lecteurs, merci pour votre fidélité à ce blog. J'ai repris cette image car elle correspond bien à mon idée de 2015 ! De belles perspectives ! 
Gérald