26 janvier 2014

Pour rester encore avec Nelson

Etudiant, je lisais beaucoup de poèmes. Arthur Rimbaud était mon préféré. Quand on a lu Rimbaud, il est difficile de trouver du génie à un autre ... 

Et pourtant, comme vous sans doute, il est ci et là des poèmes qui marquent et qui nous laissent une trace indélébile. 

Le poète anglais
William Ernest Henley
"Invictus" du poète anglais William Ernest Henley (1849-1903) fait partie de ces chef-d'oeuvres qu'on aurait voulu écrire soi-même. Des mots qui, assemblés, forme un message d'une portée infinie ... pour toujours. 

Une image dans la mémoire de tous :
Nelson Mandela serrant la main du capitaine des
Boks, 
Francois Pienaar, après la victoire en finale de la
coupe du monde de
Rugby de 1995 face aux Blacks.
J'aime aussi le Rugby, plus que tout autre sport. Et tout le monde se souvient sans doute du film (portant le même nom que ce poème) de Clint Eastwood avec Morgan Freeman et Matt Damon et le rôle que joua Nelson Mandela dans la victoire des Springboks sur les Blacks ... un coup de pied à l'Apartheid ! Il y avait là un message d'une force telle qui est inconcevable de penser à la maitriser. 

Ce poème que je vous livre ci-dessous en français m'a été rappelé par un membre de mon réseau, Anil Adiceam, que je salue avec chaleur au passage.

Il y a de beaux moments dans l'histoire des Hommes. 

Le voici donc ... savourez !

 

Invictus (au départ le poème n'a pas de titre)

Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les Dieux qui me donnent
Une âme, à la fois noble et fière.

Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout bien que blessé.

En ce lieu d'opprobres et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres
Les années s'annoncent sombres
Mais je ne connaîtrai pas la peur.

Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.

Hors de la nuit qui me recouvre,
Noire comme un puits d'un pôle à l'autre,
Je remercie les dieux, quoi qu'ils puissent être
Pour mon âme indomptable.

Tombé dans l'étreinte des circonstances
Je n'ai pas gémi ni pleuré à voix haute.
Sous les coups de la fortune
Ma tête est ensanglantée, mais redressée.

Au-delà de ce monde de colère et de pleurs
Ne plane que l'Horreur de l'ombre.
Et pourtant la menace du temps
Me trouve et me trouvera, sans peur.

Peu importe l'étroitesse de la porte,
Le nombre des punitions sur le parchemin,
Je suis le maître de mon destin :
Je suis le capitaine de mon âme.

Depuis l'obscurité qui m'envahit,
Noire comme le royaume de l'enfer,
Je remercie les dieux quels qu'ils soient
Pour mon âme indomptable.

Dans l'étreinte féroce des circonstances,
Je n'ai ni bronché ni pleuré
Sous les coups de l'adversité.
Mon esprit est ensanglanté mais inflexible.

Au-delà de ce monde de colère et de larmes,
Ne se profile que l'horreur de la nuit.
Et pourtant face à la grande menace
Je me trouve et je reste sans peur.

Peu importe combien le voyage sera dur,
Et combien la liste des châtiments sera lourde,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.