03 juin 2012

L'écoute, facteur de succès.

"L'écoute" de l'artiste français
Henri de Miller (voir ci-dessous)
Dans tout ce que nous faisons dans notre vie, pour nos affaires privées ou professionnelles, l'écoute joue un rôle primordial. J'ai appris cela alors que je démarrais ma carrière dans la vente de solutions informatiques. Nous passions à l'époque des "sales", une sorte d'exercice où l'on simulait un acte de vente. Un examinateur jouait le rôle du client (il s'agissait généralement d'un commercial expérimenté et reconnu), dans un cadre donné, et nous, les élèves, on jouait à l'ingénieur commercial apprenti. On était sanctionné durement lorsque l'écoute faisait défaut. Je me souviens encore de ces conseils qui à l'époque avaient tendance à m'ennuyer. Pour quelqu'un qui aime parler, affirmer ses positions, c'est très dur de se taire et de laisser l'autre s'exprimer. Nous étions plusieurs à en souffrir. Je n'étais pas en reste ! Pour être franc, j'essayais alors de donner l'impression qu'écouter était une seconde nature chez moi. Il n'en était rien, c'était aussi dur que pour les autres. Je m'ennuyais. Je n'avais pas encore compris qu'en laissant quelqu'un s'exprimer, on le laisse dévoiler ses inquiétudes, ses attentes, au fond tout ce qui l'empêche de dormir. Il est alors aisé d'adapter son discours aux préoccupations du client et de concevoir la solution qu'il attend, pas celle qu'on aimerait lui vendre. Ecouter c'est respecter l'autre. Il m'a fallu un certain temps pour le comprendre. Ne pas écouter c'est faire passer son égo avant toute autre chose. J'ai vu des commerciaux, brillants intellectuellement, échouer parce qu'ils étaient d'abord préoccupés par eux, leur image, ils voulaient qu'on les perçoive comme ceux ou celles qui savent ... "Vendre" exige de mettre l'autre en confiance. Lorsqu'il l'est, il dévoile plus facilement ses contraintes, ses attentes, tout ce que vous devez savoir pour construire et éviter les mauvaises surprises. Cette règle, simple à mettre en oeuvre puisqu'il suffit de se taire, peut s'appliquer à toute chose tout au long de notre existence.
"Écoute" est une œuvre de l'artiste français Henri de Miller située à Paris, en France. Il s'agit d'une sculpture en grès conçue en 1986 et placée place René-Cassin, dans le jardin des Halles, près de l'église Saint-Eustache.

27 mai 2012

L'Eurovision nous laisse sceptiques ....

L'Eurovision pose question ... elle nous interroge sur ce désaveu qui dure depuis des décennies ... (Marie Myriam a gagné il y a plus de 30 ans). 
Anggun, chanteuse naturalisée française et d'origine indonésienne, de son nom complet Anggun Cipta Sasmi qui signifie « la grâce créée dans un rêve » en javanais, représentait la France hier soir à l'Eurovision, compétition qui ne nous est pas favorable, c'est le moins que l'on puisse dire, depuis des années. Pourtant cette année, nous disposions de nombreux atouts : une chanteuse magnifique, très belle, du charme à revendre, une belle mélodie ("Echo"), une très belle voix et une chorégraphie originale et parfaitement exécutée. Bref, nous finissons dans les derniers et c'est à ne plus rien comprendre. Alors au-delà de la déception, essayons de comprendre et de faire résonner ceci en "écho" de ce que nous avons entendu. Certains avancent l'argument de la solidarité des pays de l'Est qui se soutiennent les uns les autres. Ce n'est pas faux. Ils se sont effectivement rendus les points entre nous. Cela aide à distancer les adversaires qui ne peuvent pas en bénéficier. Il s'agirait là d'un vote géopolitique. Le second argument expliquant notre infortune viendrait d'un certain "désamour" de la France. De nombreux pays chercheraient donc à punir "je ne sais quoi", "on ne sait quel comportement ou attitude française". Je n'y crois pas plus que ça. Alors quelle autre raison pourrait justifier une telle contre-performance ? Le Français ? Eh oui, Anggun a chanté en français. De nombreux artistes, qui ne sont pas anglophones, ont choisi la langue de Shakespeare pour accomplir leur prestation. Et les tweets affirmant que pour gagner la France devrait basculer aussi. Eh bien, n'en déplaise à certains, je pense qu'il faut au contraire tenir bon et chanter dans sa langue. C'est cela même l'esprit de l'Eurovision. L'Europe n'est pas les Etats-Unis. L'Europe c'est une collection de pays bien différents, avec leur culture propre, leurs traditions. La langue y joue un rôle déterminant. Je devrais dire la langue et les dialectes. C'est l'un des constituants de la culture et nous avons déjà évoqué l'importance de cette dernière dans la solidité d'une nation, elle est comme un ciment, le socle sur lequel on peut construire le reste. La bonne nouvelle pour notre malheureuse candidate est que personne n'a évoqué une mauvaise prestation. Au contraire, c'est tout l'inverse. Jugez vous-même ! Moi, je lui aurais donné les "Twelve points"

20 mai 2012

Sur la question de l'alignement ...

On se souvient de cette phrase, devenue référence : "un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. Elle est de Jean-Pierre Chevénement, plusieurs fois ministres, sénateur et maire de Belfort. Il a du reste eu à mettre lui-même cette régle à l'épreuve au cours de sa carrière, n'ayant pas eu peur de partir lorsqu'il n'était pas d'accord. A l'heure où un nouveau gouvernement vient de prendre son envol en France, il est bon d'en analyser la pertinence. Il y a des phrases, comme celle-çi, qui marquent les esprits. Elles s'inscrivent dans nos mémoires et ne s'effacent plus. Ce sont là des déclarations qui passent à la postérité. Elles sont généralement simples, directes et éloquentes. Elles plaisent et captent notre attention parce qu'elles sont tout simplement dans le vrai. Celle-çi en fait partie. Elle affirme une chose à laquelle nous croyons : l'alignement. Il est impossible pour une équipe donnée de commander, de gouverner, de mener son action sans cohésion en son sein. Imaginons les membres d'une même entité défendant des points de vues différents sur un sujet donné. Cela ne peut pas marcher. Cela ne peut pas convaincre. Cela pose alors une autre question. Doit-on laisser sur le bas côté de la route nos idées et faire front commun avec celles d'un autre sans forcément y adhérer ? Cela correspondrait à une forme d'abandon, voire même de lâcheté. Nous répondons bien sûr par la négative. Dans la vie, rien ne vaut que de rester droit dans ses bottes. Mais dans ce cas, dès lors que le désaccord devient évident, mieux vaut partir et garder sa liberté de penser. Il est détestable, regrettable aussi, de voir certains responsables jouer sur tous les tableaux. Ils veulent garder les postes et les titres, mais aussi le droit à la critique, comme s'ils ne faisaient pas partie de l'équipée, et s'étonnent de se faire débarquer lorsque leur hiérarchie se lasse de leurs facéties. Nous avons eu quelques exemples notables ces dernières années, ils ne sont jamais très glorieux. En toute circonstance, il convient en premier lieu de garder panache et honneur.

13 mai 2012

La délocalisation et ses enjeux

Petit clin d'oeil !
La délocalisation au sens propre du terme consiste pour une entité économique, une entreprise industrielle ou de services, à transférer une partie ou la totalité de ses activités ainsi que tout ou partie de ses capitaux, mouvement ayant généralement des répercutions au niveau de l'emploi. Nos amis anglo-saxons parlent de  "offshoring". Il s'agit alors de transférer une partie de ses opérations dans des zones géographiques (pays ou continents) où les coûts salariaux sont bas et la compétitivité meilleure. Il existe en effet des endroits dans le monde qui parviennent pendant un laps de temps à se créer des avantages compétitifs liés à des facteurs différents qui peuvent être par exemple le coût de la main-d'oeuvre, une fiscalité plus avantageuse, des réglementations moins lourdes et plus attractives, des compétences très spécifiques, un environnement plus favorable, etc. La bonne nouvelle pour nous européens convaincus, français en premier lieu, est que les concurrents d'hier (l'Inde, la Chine, etc.) seront à leur tour concurrencés par d'autres pays issus des BRICs comme la Russie, l'Afrique du Sud ou le Brésil, mais aussi par des pays moins industrialisés mais qui dans les services s'avèrent redoutables, comme le Vietnam ou l'Indonésie. Nous tenons notre revanche ! Trêve de plaisanterie, nous voyons bien que pour nous, de toute façon, cela va très être dur. Et rien ne va s'arranger si les autres agences de notation nous enlèvent également notre triple A.  Selon Jean Arthuis, les « Les délocalisations industrielles consistent à séparer les lieux de production ou de transformation de marchandises des lieux de consommation ». C'est une bonne définition car elle établit bien la frontière entre ceux qui conçoivent, fabriquent, produisent, réalisent de ceux qui consomment et dépensent. Dans la chaîne de valeurs, c'est là une différence majeure. On oppose alors très vite le "local" au "non local" ou encore au "global", certains parlant même du "glocal", affirmant que produire ailleurs mais consommer sur place est une façon de rester "national". C'est effectivement sans doute mieux que de fermer les portes de son entreprise et licencier ! Mais nous comprenons sans mal que la solution à nos maux ne viendra pas à coup de délocalisations. Dans certains cas, elle peut même sauver des situations désespérées, mais ce n'est que du court terme.
 En France, nous avons de nombreux atouts. Nous avons tendance à les oublier, à les faire passer en second plan. Nous avons tendance à nous blâmer. Nous avons une formidable infrastructure, homogène sur l'ensemble du territoire, c'est attractif. Nous avons également des formations de très grande qualité. Sciences Po Paris est une institution reconnue dans le monde entier, l'environnement diplomatique en particulier, HEC Paris est la première "Business School" européenne, Polytechnique, Normale Sup ou les Mines Paris forment une élite d'ingénieurs, chassée par tous, la Chine et les Etats-Unis en premier lieu, et nos universités ne sont plus en reste (Dauphine, Sorbonne Business School, etc.). Nous sommes reconnus dans de nombreux secteurs comme le Luxe, la Gastronomie ou le Vin. Certaines entreprises restent des fleurons comme l'Oréal, Michelin ou Renault Nissan. Nos banques ne sont jamais mal classées. Nous avons des points à faire valoir. Alors que faire ? Que faut-il faire face à l'Offshoring croissant, sachant que nous ne sommes pas le seul pays européen à le subir, nous serions même peut-être celui qui résiste le plus. Vouloir ré-industrialiser la France est une bonne idée, nous avons entendu les messages de campagne. Mais le faire ne va pas être simple. Dans certaines branches des services non plus. Il arrive que les coûts journaliers d'un ingénieur informatique varient du simple au triple entre la France et d'autres pays. Difficile de lutter.
 Pour s'en sortir, il faut analyser ce qui marche et qui fait la différence. La France, comme tout pays du reste, est performante dans les secteurs où elle parvient à différencier son offre. Dès lors que nos produits ou nos services présentent une valeur singulière, on gagne. Il ne s'agit plus uniquement de compétitivité mais de différenciation. La banalisation nous tue à petit feu. Elle autorise tous les débordements. Elle est la fin des modèles occidentaux. D'où la nécessité d'innover en permanence pour toujours être un cran devant. Il faut donc probablement renoncer à certaines activités, celles où le chemin sera trop long, semé d'embuches. Il faut donc disposer d'un plan pour détecter très vite là où nous devons investir et le faire.


Nous préconisons quelques actions simples:

• désinvestir des secteurs à faible croissance ou sans réelle différenciation pour nos industries ou nos entreprises de services ;
• identifier à l'inverse ceux qui devraient nous permettre de nous distinguer en nous permettant d'établir des avantages compétitifs;
• réorienter nos formations, pour nos jeunes, mais aussi construire des filières permanentes pour les adultes en réorientation (la GPEC, la Gestion prévisionnelle des Emplois et des Compétences, est et sera de ce point de vue un outil précieux);
• se donner les moyens en réorientant les investissements dans les bons secteurs;

• nommer des leaders adaptés à ces challenges, capables de bouger vite, courageux;
La délocalisation n'est pas un objectif pour la plupart des entreprises françaises, elle est plutôt une conséquence de notre état économique. Il faut aider les entreprises, les industries en particulier, à diminuer leurs coûts salariaux. Il faut réduire les charges le plus vite possible, sans cela nous allons assister à la mort de certains segments d'activités.
 La délocalisation n'est pas un sujet tabou. Elle n'est pas non plus une fatalité. Elle est juste un problème auquel il faut s'attaquer ... avec vigueur !

08 mai 2012

Vitesse, clé du succès ?

J'ai toujours pensé que la vitesse était une condition de succès. Le monde bouge vite, tout s'accélère. L'immobilisme peut conduire au pire. En voulant trop réfléchir, on se laisse souvent distancer. Difficile ensuite de refaire son retard. En premier lieu, il créé le doute et même parfois l'ennui pour ceux et celles qui vous entourent. Cela ne permet pas de créer la dynamique de mouvement nécessaire au succès. Ensuite, il est généralement synonyme de perte d'opportunité. En effet, elles ne passent généralement qu'une fois, il faut savoir les saisir le moment venu. Les bonnes bien entendu ! Bien sûr, il ne s'agit pas de confondre vitesse et précipitation, nous le savons que trop. Bouger ne peut pas dire s'agiter. Il faut bouger mais pas n'importe comment. Agir trop vite peut conduire à des catastrophes. C'est pourquoi, il est nécessaire de nos jours d'avoir des dirigeants, des leaders, à la tête de nos entreprises, des états, des institutions, capables de réfléchir vite et bien. L'intelligence reste, convenons en, un élément clé pour tous ceux et celles qui ont à occuper des postes à responsabilités. Mais intelligence ne rime pas avec élitisme. Elle n'est pas réservée à une élite privilégiée. Elle est en fait partout. Souvent ignorée. Parfois inconnue. 
L'autodidacte ne sait pas toujours tout le potentiel qu'il a en lui. Aucun parchemin ne vient le lui rappeler et pourtant certains créateurs d'entreprises, peu ou pas diplômés, sont des individus aux talents immenses, avec ce petit plus que l'on nomme "courage". Petit plus certes, mais dont l'impact est déterminant. Décisif même. L'intelligence est donc partout. Mais elle revêt aussi des formes tout à fait différentes. Elle n'est certainement pas qu'analytique, nous en avons déjà parlé (voir certains billets antérieurs). Néanmoins, il ne serait pas honnête de prétendre que le QI d'un individu n'est pas important. Il l'est, d'autant plus qu'aujourd'hui, il convient de plonger très rapidement dans des problèmes variés, complexes, d'une technicité croissante, dans des domaines aussi divers que l'économie, la finance, les domaines sociaux, l'ingénierie, etc. Il faut savoir les digérer, en faire la synthèse, savoir dégager des conclusions, forcément fausses, ou du moins partielles, puisqu'il est quasiment impossible de nos jours de trouver des solutions miracles à tout. Ce qu'il faut, c'est analyser vite, prendre position, trancher, sachant que les décisions prises ne s'avéreront justes au final que dans 80% des cas. Et ce n'est déjà pas si mal. Mais encore une fois, mieux vaut se tromper 20% du temps et avancer que de ne rien faire et de tout rater. C'est le fameux syndrome qui peut conduire certaines entreprises ou entités économiques à "mourir en bonne santé". Aller vite est indispensable. Aller vite, c'est prendre les autres de cours, c'est laisser les indécis,  ceux et celles qui doutent en permanence, à leurs réflexions qui les mèneront d'ailleurs nulle part. La vitesse a quelque chose de magique. Elle est euphorisante. Dans l'entreprise, à la tête d'un gouvernement, d'un organisme, peu importe la fonction et le lieu, elle donne des sensations, celles du motard lancé à pleine allure. Cela ne dispense pas de rester prudent. Gare à la chute ! 

23 avril 2012

A paper I wanted to share with you from Forbes : Change Management vs. Change Leadership. What's the Difference ?

A paper from Forbes I wanted to share with you. This subject is part of the themes I developed at HEC Paris when I have the opportunity and the chance to teach students and executives. This is an important one, as change and leadership are two pillars fully linked :


Change Management vs. Change Leadership -- What's the Difference?

09 avril 2012

Creating Shared Value, an HBR interview with Michael Porter ... want to share these thoughts with you.


Creating Shared Value: Connecting Business, Societal Value and Opportunity
Michael Porter, Mark Kramer and Jane Nelson discuss creating shared value and give examples from HP, Nestlé and Novartis on how corporations can put this approach into practice.

01 avril 2012

La confiance

Programme
Les 1ers entretiens
de la confiance (1)
Le 20 février dernier, au Palais du Luxembourg, j'ai pris part aux 1ers entretiens sur la confiance. Le thème de la table ronde à laquelle je participais était : "Existe-t-il des modèles fiables d'évaluation de la confiance ?" (voir programme ci-contre en deux pages). Le débat était animé finalement par Pierre Winicki, directeur général de l'Institut Confiances, consultant et enseignant en management public. 
Plusieurs idées que j'ai pu développer lors de cet événement :
1) A l'heure où l'on cherche à tout mesurer, tout mettre en équation, tout suivre sous la forme d'indicateurs de performance, ne faut-il pas simplement appréhender ce problème fondamental de la confiance sous un angle nouveau. En d'autres termes, faut-il la mesurer ? Est-ce nécessaire ? Notre éducation rationnelle, acquise dans nos cursus universitaires français, nous amène à tout vouloir mesurer pour pouvoir tout expliquer. Mais il existe une autre approche, plus intuitive, qui consiste à vouloir la générer, sans forcément la calibrer. 
Programme
Les 1ers entretiens
de la confiance (2)
2) La confiance est nécessaire car elle amène des individus à se lancer dans des initiatives risquées, des créations d'entreprise ou des projets ambitieux, qui au final seront créateurs de croissance et d'emplois. Sans confiance, c'est la paralysie. On se place en position d'attente, la peur de l'échec surpassant le reste.
3) Les entreprises et les états doivent travailler sur la notion d'entrainement. La confiance collective étant la somme des confiances individuelles, il faut travailler au niveau de la personne. En générant l'envie au niveau de la personne, on crée un climat de confiance, propice au développement des affaires.
4) La confiance est conditionnée par la culture. Les Etats-Unis, le Japon, l'Italie ou la France n'appréhendent pas les questions relatives à la confiance de la même façon. La confiance est en grande partie générée par l'éducation que nous recevons, au sein de notre corps familial dans un premier temps, à l'école dans un second, puis dans l'entreprise, lorsque l'on entre dans la vie active. La confiance évolue ensuite au gré des aléas de nos vies, maladie, divorce, succès, échecs, etc., mais au niveau macroéconomique, tout se joue entre la famille et l'école. Des études montrent clairement que certaines nations sont plus à même que d'autres pour fabriquer de la motivation et de la confiance. D'autres sont plus sceptiques par nature. La France est une société qui ne se laisse pas convaincre aussi facilement que les Etats-Unis. Elle est moins bon public en quelque sorte ! Mais lorsqu'elle donne sa confiance, alors c'est généralement durable. 
5) La confiance peut/doit s'analyser à plusieurs niveaux : la confiance en soit tout d'abord, qui structure la confiance individuelle évoquée précédemment, la confiance envers les autres, qui permet ou pas de déléguer une partie de ses responsabilités à d'autres, la confiance que l'on génère ou pas. 
6) La création de confiance est un long processus, qui peut néanmoins se briser facilement. Des années pour la construire, quelques minutes pour la casser ! Elle peut être donnée par les faits, des éléments factuels, chiffrés, ou elle peut être aveugle. C'est aussi une autre façon d'appréhender la question. Prenons l'exemple de la politique. Certains électeurs n'accorderont leur confiance à un leader qu'après avoir lu tous les programmes, d'autres la donneront à l'un d'entre eux sur la base d'un sentiment, d'une impression.
En tout état de cause, nous sommes depuis quelques années maintenant plongés dans un monde d'incertitudes. D'où le mouvement des indignés qui d'une certaine façon met en avant les doutes accumulés par les générations actuelles. Retrouver un climat de confiance est fondamental pour nos économies. Il est aussi clé pour bien vivre ou pour mieux vivre. Et c'est tout aussi important !

25 mars 2012

Spiritualité et leadership

Emmanuel Toniutti
Il m'a semblé intéressant de partager avec vous un texte écrit par Emmanuel Toniutti, PDG d’IECG (International Ethics Consulting Group), docteur en philosophie et théologie. Chef d'entreprise et coach de dirigeants depuis dix ans, Emmanuel a une approche originale du leadership et des questions de société en les replaçant dans une perspective morale des plus intéressantes et en livrant sa vision du management responsable.  Il a récemment publié « L’Urgence éthique, une autre vision pour le monde des affaires ». Voici donc un article publié dans son blog (adresse ci-dessous). 

Spiritualité et Leadership, par Emmanuel Toniutti.
Publié le 21 mars 2012 
Le mot spiritualité renvoie à la manière dont notre esprit ressent le lien intime qui nous unit à nous-mêmes, aux autres êtres humains, à la nature et au cosmos tout entier. Ce qui permet le ressenti intuitif de ce lien est l’âme. L’âme est le souffle de vie donné par l’inconditionné.
L’inconditionné est le principe des origines qui n’est soumis à aucune condition. En théologie, nous l’appelons Dieu ; en philosophie, le fondement de l’Être. La spiritualité est donc une approche de l’existence qui permet â l’être humain de se mettre en paix avec son âme pour développer une juste relation avec soi-même et les autres. Mais notre monde se compose d’être et de non être ; autrement dit de bien et de mal. Notre âme se trouve donc naturellement soumise à ces deux énergies négative et positive qui se complètent. Dans la mystique, nous appelons ce principe la coïncidence des contraires (1). L’art de conduire sa propre vie réside dans cette capacité à gérer ce qui semble a priori s’opposer.
Le leadership est cet art qui se manifeste par sa capacité à fédérer et à mobiliser les énergies. S’il consiste aussi à prendre des décisions et conduire des plans d’action cohérents avec des valeurs humaines fortes dans lesquelles nous croyons, il est avant tout la capacité à savoir gérer ses émotions personnelles. Le leadership nous questionne sur la manière dont nous pouvons apprendre à reconnaître et apprivoiser les peurs inconscientes qui viennent, malgré nous, parasiter nos comportements. Ainsi pour connaître les tendances de son type personnel et celles des personnes de son entourage, à IECG nous utilisons une tradition spirituelle millénaire : l’Ennéagramme.
Il s’agit d’une méthode de connaissance de soi, un moyen de développement personnel dont le but est de définir le modèle de leadership personnel qui nous permettra de devenir, dans un premier temps, leader de nous-mêmes. « C’est d’abord parce que je me remets en cause que j’apprends ce qui en moi fait obstacle à la relation » (2).
Son approfondissement, jamais terminé, nous conduira à développer ensuite notre capacité à donner du sens aux autres et à les faire adhérer à un projet de société qui dépasse largement la seule obsession de performance économique de l’ultralibéralisme ambiant actuel. A ce sujet l’utilisation de l’ennéagramme dans les entreprises est souvent une falsification de son utilisation d’origine. Il n’est ni un outil pour recruter ou évaluer les collaborateurs ni pour développer des processus de communication qui consisteraient à manipuler les autres. Au contraire “l’ennéagramme est la plus ancienne, la plus pertinente, la plus juste des méthodes de connaissance de soi, de connaissance des autres, de développement personnel et spirituel” (3).
Dans l’Ennéagramme, il existe pour l’être humain neuf types de personnalité soumis chacun à une énergie positive (la vertu) et une énergie négative (le vice). Lorsque l’être humain se sent bien dans sa peau, il se tourne naturellement vers l’être, c’est-à-dire sa vertu ; quand il se trouve sous stress, il tend naturellement vers le non-être, c’est-à-dire son vice. Les vices proviennent des peurs personnelles qui ont conduit à la construction de notre personnalité durant notre petite enfance. Ils s’activent naturellement, sans même que nous en ayons conscience, lorsque nous nous trouvons sous pression. C’est pourquoi
“Chacun de nous est un conglomérat de certaines qualités, talents, forces, faiblesses …. organisés rassemblés d’une manière particulière et originale” (3).
Certains font remonter la découverte de l’ennéagramme au VIe siècle avant J.C. en la personne de Pythagore, presque tous s’accordent pour citer les Pères du désert au Ve siècle de notre ère mais c’est au sujet de la présence du diagramme – symbole de l’ennéagramme – chez les maitres soufis que tous s’accordent enfin (3).
La tradition spirituelle d’origine propre à l’Ennéagramme ouvre alors sur un espace dans lequel Dieu, ou le fondement de l’Être, a cette capacité à venir nous envahir de son souffle pour nous conduire sur le chemin de la vertu, afin de dépasser les vices qui nous paralysent. Cette rencontre avec Dieu, ou l’Être, dans la contemplation, la méditation et la réflexion nous permet de nous mettre en paix avec nous-mêmes.
Seul l’esprit pacifié acquiert la capacité à développer l’amour fraternel nécessaire à l’édification d’une société dans laquelle les êtres humains se reconnaissent comme des frères provenant d’une même origine. À ce stade, l’Homme pacifié laisse émerger les ressources émotionnelles et rationnelles de son être intérieur pour construire des relations d’équité entre les personnes.
Le thème “Spiritualité et Leadership” répond ainsi à la préoccupation ultime du sens à donner à notre vie : que nous soyons leader d’une situation, d’une équipe ou d’une organisation, nous avons impérativement à mettre en pratique le principe de responsabilité qui consiste à mesurer l’impact de nos décisions et de nos comportements sur nous-mêmes et les autres. Une telle approche nous conduit nécessairement à revisiter les concepts inhérents à tout modèle de leadership éthique : l’autorité, l’amour et la justice (4).

(1) Cf. Maître Eckhart pour la spiritualité occidentale et la philosophie du Yin et du Yang pour la spiritualité chinoise.
(2) Marielle Bradel, L’ennéagramme, un chemin de vie, DDB, 2011
(3) René de Lassus, L’ennéagramme, les 9 types de personnalité, Marabout, 1997            
(4) L’autorité est le contraire du pouvoir. L’amour est le contraire de la recherche  obsessionnelle de l’argent. La justice est le contraire de l’iniquité.

Conférence au Wine & Business Club

Le "Wine & Business Club", fondé et dirigé par Alain Marty, organisait une conférence le 07 février dernier au Pavillon Ledoyen sur le thème "Crise réelle ou opportunité". Invité à participer à ce débat lors d'une table ronde, je me suis retrouvé avec Nicolas Leroy-Fleuriot, PDG de Cheops Technology, Alain Ribet, journaliste, directeur général du magazine Objectif Aquitaine et co-repreneur de la Tribune et Nathalie Triolet, directeur associé de Naxicap Partners. Nous avons débattu de la position française dans le concert européen. La France a certes une balance commerciale qui ne lui est pas favorable, mais en même temps notre dépendance au commerce extérieur est moins forte que dans le cas de l'Allemagne par exemple. Par ailleurs, et contrairement à une idée reçue, les investisseurs n'investissent pas moins en France que dans le reste des pays européens, l'Euro-15 en particulier. Par ailleurs, la consommation reste relativement soutenue. Cela ne doit pas cacher les difficultés qui se présentent à nous. Le chômage augmente, la  dette n'a jamais été aussi forte et qui sait si les autres agences de notation ne nous dégraderont pas sous peu. Si cela venait à se confirmer, alors nous aurions sans doute à vivre des moments plus tendus. Mais nous n'en sommes pas là. Le challenge principal est de relancer notre économie en dynamisant nos PME-PMI. Elles peuvent créer des zones de croissance et au final des emplois. Nous avons en France des atouts fantastiques, notre niveau de formation est élevé et notre infrastructure globale de haut niveau. Nous sommes par essence une terre d'asile de grande qualité pour des pôles d'expertise et le développement de groupes internationaux en Europe.
Site "Wine & Business Club"

18 mars 2012

SFR et HP concluent un accord stratégique dans le cloud computing

Vidéo du partenariat SFR/HP : Pierre Barnabé et Gérald Karsenti


SFR Business Team et HP ont annoncé un partenariat stratégique dans le cloud computing. En cliquant sur le titre, vous pouvez accéder à toutes les informations relatives à cet accord. En synthèse, après une étape 1, signée il y a maintenant deux ans environ (partenariat technologique), les deux groupes s'engagent dans une nouvelle phase, dont le but est de joindre leurs forces commerciales respectives, internes et externes (partenaires) pour commercialiser les offres communes. Dès le 11 avril 2012, les deux partenaires proposeront une "Suite infrastructure cloud" de SFR, reposant sur une architecture / infrastructure CloudSystems Hewlett-Packard (HP), qui permettra aux entreprises (le coeur de cible étant celles allant de 10 à 5000 personnes) de se voir offrir tout un ensemble de services et d'applications propres à les accompagner dans leur développement. Cet accord a été annoncé devant un ensemble de journalistes par Franck Esser, PDG SFR, Yves de Talhouët, Senior Vice President, HP EMEA, Pierre Barnabé (en photo) et moi-même.
Gérald Karsenti
PDG HP France
Pierre Barnabé
DG SFR Business Team


Quelques papiers sur le sujet :

04 mars 2012

Le facteur chance

Un ami m'a adressé cette vidéo du professeur Philippe Gabilliet, ESCP. Il traite d'un sujet peu abordé, à savoir le facteur chance dans la vie ... Je vous laisse découvrir cette vidéo, vous faire une opinion et éventuellement échanger avec moi. J'ai pour ma part le sentiment que l'on peut effectivement provoquer la chance. Certaines personnes semblent destiner à toujours réussir, d'autres pas. Ne dit-on pas de certains/certaines qu'ils "transforment en or tout ce qu'ils touchent" ou d'autres qu'ils ont "la poisse" ? Difficile de répondre avec certitude. Les choses sont-elles marbrées ? Avons-nous une destinée ? Où peut-on influencer le cours des choses ? Voilà bien des questions intéressantes à se poser en ce début de dimanche !  


19 février 2012

Et si les femmes prenaient vraiment le pouvoir ?

Jeune étudiant, je me suis posé une question lancinante: que se passerait-il si les femmes venaient à prendre le pouvoir ? Je veux dire ... vraiment ! Pas de façon épisodique pour faire bien dans les statistiques. On se souvient de l'histoire des "jupettes" du premier gouvernement Juppé de 1995. Près de 30% de femmes et au final un échec qui avait fait couler beaucoup d'encre. Pas de jugement politique dans ce propos, la gauche n'a pas fait mieux depuis. Selon une étude récente, seulement 5% des postes de direction les plus importants dans les entreprises sont occupés par des femmes. Elles siègent par ailleurs peu souvent dans des législatures élues. Ces résultats éloquents sont le résultat d'un échec retentissant des classes politiques. Un échec qui au fond arrange bien ... les hommes !
Alors on se dit que le monde serait peut-être plus pacifique avec des femmes aux commandes. Pas 5, 10 ou 20%, mais plutôt ... 40, 50 ou 60%. Pour qu'elles puissent imprimer leur style, avoir un impact sur les mouvements de société, mettre leurs empreintes là elles se trouvent, elles doivent être à égalité avec les hommes. Etre une femme au pouvoir dans un monde d'hommes laisse peu de chance au succès. On reproche souvent aux femmes de ne pas avoir fait des choses différentes lorsqu'elles en avaient la possibilité. Mais d'une part, elles en ont peu souvent l'occasion, les statistiques sont édifiantes à cet égard, et d'autre part, elles doivent souvent composer avec les hommes puisqu'ils en ont globalement les rênes. Qu'adviendrait-il si les règles n'étaient plus fixées par les hommes ? Nous ne pourrons le savoir qu'une fois au pouvoir. Y-a-t-il un risque ? Certainement. Du moins, les détracteurs de l'idée d'un rééquilibrage avancent qu'elles n'ont pas l'expérience du pouvoir, de la prise de décision, du management. Ils avancent aussi que les hommes eux ont un recul de plus de 5000 ans, si l'on commence l'histoire des Hommes à la Genèse. Mais ce sont d'abord 5000 ans de guerres, de conflits, de conquêtes, de tueries, ... Avons nous déjà vu des femmes se liguer entre elles pour attaquer en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud un village voisin ? A-t-on vu une femme torturer ? Hitler ou Mussolini n'ont jamais eu d'équivalents en femme ! Que Dieu soit loué ! Bien sûr, il y a des exceptions, certaines femmes sont indignes, au même titre que les hommes. Certaines femmes n'ont pas de conscience. Certaines femmes n'ont pas d'états d'âme. Mais globalement les femmes ont un point qui les différencient des hommes : elles ont l'instinct maternel. Et cette pulsion les pousse à protéger leurs progénitures, à faire perdurer leur espèce. C'est elles qui donnent la vie ! Elles encore qui transmettent aux enfants culture et identité. Selon les civilisations, les femmes ont un rôle plus ou moins marqué, plus ou moins fort. Mais dans toutes, elles jouent un rôle clé pour la cohésion de la famille, d'un village, d'un peuple. Pourquoi donc ne pourraient-elles pas le faire au niveau de l'entreprise ou d'une nation ? Je suis persuadé que c'est là une révolution à venir. Et que nous n'avons plus longtemps à attendre pour la voir arriver. Notre société est prête à accepter des gouvernements de femmes ou des directions plus féminines. Fini le temps où le roi, le seigneur, devait être un homme, fort de plus, pour combattre l'ennemi, tels Alexandre le Grand ou Jules César. Le monde n'est pas forcément plus pacifique, mais les combats se livrent différemment. Les boucliers et les glaives ont laissé place depuis belle lurette à d'autres méthodes de gestion des conflits, dont la persuasion, le dialogue, l'écoute, le rassemblement ou la recherche de cohésion, des activités où les femmes excellent généralement. Finie aussi cette idée archaïque qui ferait des femmes des êtres incapables de prendre des décisions dures et radicales pour protéger ceux qu'elles aiment. Elles n'ont pas de problème à prendre les options nécessaires lorsqu'il le faut. Nous avons quelques exemples notables, comme ceux de Golda Meir ou Margaret Thatcher. Elles sont sans doute critiquables en certains points, mais personne ne peut avancer qu'elles ne prenaient pas de décision ! 

05 février 2012

La provocation peut-elle être une stratégie ?

Nous voyons bien que les provocations se succèdent depuis le début de la campagne électorale. Il s'agit de petites phrases, qui peuvent parfois passées inaperçues, mais qui ont en réalité un objectif bien précis. Faire passer une idée. Faire réfléchir. Car si l'on peut dans un premier temps être choqué par une position radicale, bien souvent, après y avoir réfléchi, nous prenons conscience que les choses ne sont jamais tranchées et qu'il y a toujours une part de vrai dans les provocations. Elles sont souvent le reflet d'une certaine réalité. Elles traduisent parfois ce que nous avons en tête. Selon l'angle d'observation, on peut avoir une vision différente d'un même événement. Je ne parle évidemment pas des paroles qui vont à l'encontre de la loi. Certaines personnes se font une spécialité de choquer en revenant sur des faits bien établis, ils ne souhaitent que heurter et ne méritent pas notre attention. Mais à part ces cas particuliers, la provocation a quelque chose de rafraichissant. Parlons plutôt d'interpellation. Il faut interpeller quand on a un doute. Il faut interpeller quand on veut attirer l'attention sur une injustice ou sur des attitudes peu acceptables. Si l'on avait un peu plus provoquer le monde de la finance et des marchés, ces agents qui réclament de la performance immédiate au détriment du moyen/long terme, nous n'en serions sans doute pas là aujourd'hui. Mesurée, la provocation peut être positive et porteuse de changement. 

29 janvier 2012

One paper I want to share with you : The Dumbest Idea In The World, Maximizing Shareholder Value

I want to share with you a paper published at Forbes. I feel this is one that can generate thoughts for you about how to approach the future and to transform the world in which we evolve. I let you read it and then we will have the opportunity to go through it later with additional comments and analysis. The link is below. 
The Dumbest Idea In The World: Maximizing Shareholder Value

The link : 
And See also the book from Steve Denning : "Radical Management"

21 janvier 2012

Le courage oui ... mais combiné à la culture c'est mieux !

Sans porter de jugement sur la Corrida elle-même,
elle illustre bien la notion de courage (de qui ? )
et s'apparente à une culture bien différenciée. 
Qui n'a pas lu les épopées de la Grèce Antique découvrant au fil des pages les héros et héroïnes qui nous ont transportés dans des rêves mythologiques ? Athéna ou Athéné (en attique Ἀθηνᾶ / Athênâ ou en ionien Ἀθήνη / Athếnê) est l'une de ces figures emblématiques. Elle est identifiée à Minerve chez les Romains et se trouve être la déesse de la guerre, de la sagesse, des artisans, des artistes et des maîtres d'école. Elle rejoint les dieux de l'Olympe, où elle prend une place particulière. Elle est célébrée dans les oeuvres bien connues du poète Homère (en particulier l’Iliade et l’Odyssée) comme la favorite de Zeus, celle à qui il ne peut rien refuser. On lui attribue cette devise "Culture et Courage". L'association des deux mots n'est pas le fruit du hasard. Nous avons déjà évoqué le courage comme étant l'une des valeurs essentielles à retrouver. Mais la culture ? La Culture est le seul élément qu'il est fondamentalement impossible de copier. Elle est donc essentielle. Voyons pourquoi. Mais tout d'abord, il faut lire, beaucoup lire, pour mieux en cerner l'importance. Pour cela, il faut acheter les livres du professeur Hannah Arendt (elle ne se voyait pas comme philosophe), et en particulier son ouvrage "La crise de la culture". La culture est la somme de plusieurs choses. Une partie nous vient de nos origines. Elle nous est transmise sans même que nous en prenions vraiment conscience. Elle passe par les discussions que nous avons avec notre entourage, nos amis proches, notre famille, nos parents bien sûr. Elle se développe en fonction des lieux que l'on fréquente depuis sa plus tendre enfance, les lieux de culte certes, mais pas uniquement. Les écoles et les universités achèvent de nous parfaire, mais l'essentiel a été fait avant. Que votre père soit un industriel religieux ou un artiste athée et engagé et il y a fort à parier que votre vie ne sera pas vraiment la même ! Essentiellement parce que vous ne serez pas le même. Pour l'entreprise c'est un peu la même chose. Certains groupes développent des cultures très fortes, qui leur donnent au fil des années un avantage compétitif indéniable. C'est le cas d'HP et de sa HP Way. Certains prétendent qu'il n'existe plus. C'est faux. Une culture ne disparait pas, elle évolue, elle se renforce, bouge, tangue, mais ne disparait pas, et ceci malgré les ventes d'activités ou les acquisitions. Vous pouvez tout copier chez votre concurrent, ses produits, ses actions marketing et commerciales, vous pouvez embaucher les mêmes profils, venant des mêmes écoles, des mêmes facs, vous pouvez mettre en place une organisation similaire, des processus quasi identiques, mais vous ne pourrez jamais copier sa culture. HP restera HP. L'Oréal ne sera jamais totalement imitable et Renault gardera ses fondements comme une marque de fabrique. Il en est ainsi depuis la nuit des temps. Il en est de même pour deux Etats, et finalement pour deux individus. C'est ce qui fait que les Français ne ressembleront jamais aux Américains ou aux Chinois et inversement, et c'est pourquoi vous êtes un individu unique, fort de votre bien le plus précieux, votre bagage culturel. Alors préservez-le et entretenez-le comme un capital ! La vie est un long apprentissage. Ce qui différencie l'homme de l'animal c'est qu'il veut apprendre et comprendre. Il ne veut pas mourir sans savoir. Il veut cela parce que pour l'homme il est un acte essentiel ... celui de la transmission culturelle, celui de la transmission du savoir. C'est ainsi que nous évoluons de génération en génération, c'est ainsi que l'humanité peut espérer poursuivre son développement. Allier le courage à la culture, c'est s'assurer que l'on ne reculera devant rien pour faire perdurer la connaissance et l'intelligence, et au-delà nos racines qui font de nous ce que nous sommes vraiment

15 janvier 2012

Une valeur essentielle à réhabiliter ... le courage !

Aujourd'hui je publie mon centième billet. Ce n'est pas rien ! J'ai choisi de le consacrer à la notion de courage. Une valeur clé à mes yeux. Pourquoi ? Avant d'y répondre ou de tenter de le faire, voyons de quoi nous parlons. Le courage consiste à gérer ses peurs. Nous avons à y faire face toute notre vie. Il peut s'agir de petites peurs, sur tout et rien, ou de peurs plus fondamentales, plus profondes, qui peuvent aboutir à ne plus rien faire, à nous paralyser en quelque sorte. Ce blocage potentiel peut se traduire par une incapacité à agir. Pour vivre, il faut lutter au fond contre de multiples craintes. A l'extérieur, nous sommes confrontés à un écosystème effrayant et souvent menaçant, à l'intérieur, notre théâtre intérieur nous réserve de nombreuses surprises. Nous n’avons jamais fait le tour de qui nous sommes vraiment ! Certains vivent tout cela comme un cauchemar, d'autres y trouvent excitation et motivation. Le courage c'est l'inverse de la lâcheté. Nous admirons les êtres courageux pour leur capacité à faire face à tous les dangers qui se présentent à eux, nous dédaignons les peureux qui fuient ou se dérobent à la moindre occasion. Nous admirons Sir Wallace face aux Anglais ou Alexandre le Grand pour toute son épopée. Mais le courage peut aussi prendre d'autres formes. Le malade qui endure des mois durant une souffrance inhumaine fait preuve de courage. Tout comme le coureur de fond qui va au-delà de toutes limites pour achever un marathon. Il faut garder en tête que certaines personnes font des choses invraisemblables, non pas par courage, même si les apparences sont trompeuses, mais pour l'appât du gain, le désir, la soif de pouvoir, l'orgueil ou toutes autres raisons ... qui n’ont en fait rien à voir avec le courage.
Le courage est une notion plus noble. Dans son sens absolu, il porte de belles promesses. Il a toujours été l'une des principales vertus de l'être humain, longtemps la première du reste. Et c’est pour cela, dans un monde qui se cherche, qu’il est peut-être temps de la remettre au goût du jour. L'être courageux n'est pas inconscient. Il a une bonne vision du danger et des risques encourus, mais la cause qu'il défend et son sens du devoir le poussent à défendre des positions bien arrêtées et à ne pas reculer. Faire preuve de courage ne veut en rien dire que l'on ne connait pas la peur. Cela signifie par contre que l'on ne veut pas se laisser dominer par elle et qu'elle nous empêche d'accomplir notre but ou notre destinée. "Mieux vaut tout perdre que la face", pensent les Japonais. Ils n'ont pas tort. A force de reculer, à force de compromis, on finit par perdre le sens même de notre existence et de nos exigences. Mais il est vrai que nous sommes déjà là dans autre chose que le courage, ne s’agit-il pas d’un mélange de courage et d’orgueil, assaisonnement où le sens du devoir et le code de l'honneur servent de mayonnaise.
Pourquoi le courage est-il si important pour l'entreprise moderne ? (et dans la vie en général). Pourquoi faut-il lui redonner toutes ses lettres de noblesse ? Parce que sans lui, nous sommes entourés de moutons, incapables de résister, incapables de dire "non", incapables de faire valoir leurs positions, incapables de bloquer quand il le faut par peur des conséquences pour leur personne, incapables de rester solides sur leurs positions et fidèles à leurs valeurs. Plus grave encore, sans courage, il n'y a pas de transformation possible, pas d'aspiration à bouger les frontières, à bousculer les « statu quo ».
Sans courage, il n'y aurait pas de héros, pas d'entrepreneurs, pas des résistants. Sans courage, le monde serait dominé par la terreur. Sans courage, plus rien ne serait possible. Tout ceux qui ont modifié le cours des choses ont dû à un moment ou à un autre faire montre de courage. Il peut se caractériser de différentes façons. C'est l'homme d'état ou le politique qui se dresse devant les errements financiers excessifs en disant simplement "stop", mais c'est aussi l'employé de bureau qui refuse de se conformer à des ordres stupides d’un chef borné et bête (voir billet précédent). Il ne s'agit pas de faire ou de dire n'importe quoi, je n’incite pas à cela, il ne s’agit pas de s'ériger en faux contre tout, mais de se faire respecter et de bousculer les choses établies pour éviter les états de fait et les rigidités improductives qui m’amènent au final d’échecs et déconvenues.

08 janvier 2012

C'est quoi "la bêtise" ?

Le physicien allemand
Albert Einstein
"Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue", déclarait Albert Einstein. Cette phrase m'a toujours amusé. Tout comme ce que me disait un de mes anciens collaborateurs: "Il n'y a qu'une seule chose contre laquelle il est quasiment impossible de lutter, la bêtise !". Ce n'est pas faux. Regardez tous les jours, ceux et celles qui vous entourent et qui par leur comportement, leurs actes, leurs paroles, vous semblent ... bêtes. Cela doit vous arriver au moins un fois par jour. Mais il convient de bien définir ce que l'on entend par bêtise. Un être intelligent se reconnait rapidement. Il ne tombe pas dans les clichés convenus, il accepte la remise en cause, il accepte même la critique. Il fait preuve en de nombreuses circonstances d'une capacité de changement et de créativité. Il ne peut que surprendre alors que l'être "bête" suit des chemins bien définis, il est dans le mimétisme, il subit souvent les effets d'entrainement, "faire comme tout le monde". Au final, il est prévisible et d'une certaine façon ennuyeux. Cela ne serait pas si grave si les conséquences s'arrêtaient là. Mais la bêtise peut blesser, heurter, et même tuer. La bêtise peut conduire un être faible, celui qui la subit, à commettre un acte irréparable. Du reste, je viens de parler d'un être "bête" ... il est curieux de voir que pour nous humains, un être stupide doit être assimilé à une bête, supposée ne pas être intelligente, supposée se contenter de copier ses parents, son entourage. Nous savons depuis pas mal de temps pourtant que les animaux sont dotés de diverses formes d'intelligence. Certains singes par exemple sont en théorie capables de parler, ils leur manquent des cordes vocales, mais on peut leur apprendre le langage des signes sans trop de problème ! Au fond, un individu stupide, idiot ou bête est quelqu'un qui applique des règles sans réfléchir, par automatisme. Il suit des processus, qu'il applique selon un ordre bien défini. Il fait cela par simplification ou par simplicité aussi. Il devient peu à peu un être non pensant. Un être dénué de jugement, d'analyse et d'esprit de contradiction. Il s'engouffre dans la brèche, à savoir celle de la tranquillité d'esprit. Il est beaucoup plus facile de ne pas trop faire fonctionner ses méninges. Etre intelligent ou se comporter comme tel exige de l'énergie. Beaucoup d'énergie. Et aussi beaucoup d'efforts. Souvenons nous que de nombreux événements de notre vie peuvent transformer un être dit intelligent en un individu digne des pires moqueries : la passion, l'amour, la déception, la haine, la colère, etc. Toutes ces émotions, positives ou négatives, qui déforment nos jugements et viennent heurter notre sens de la mesure et notre logique intuitive, peuvent nous rendre idiots. Comme nous le savons maintenant, il devrait être plus facile de ne pas être trop bête en 2012, d'autant que vouloir définir la bêtise est déjà la preuve d'une certaine forme d'arrogance puisque de fait on se range du côté des personnes ayant la capacité de donner un avis sur le sujet ! Or, nous le savons aussi, on est toujours le con de quelqu'un ! A ce propos, on pourra revoir avec délice le "Dîner de cons" de Francis Veber ou on écoutera "Quand on est con, on est con" de Georges Brassens qui insiste bien sur le fait que le "Temps ne fait rien à l'affaire". Terminons sur cette anecdote devenue célèbre depuis. En 1944, un officier des Forces Françaises Libres baptise sa jeep "Mort aux cons". Le Général de Gaulle aurait alors rétorqué : "Vaste programme Messieurs, vaste programme". Plutôt pas mal ! 

02 janvier 2012

Compétitivité : la clé pour 2012

Quelques réflexions pour démarrer 2012. La crise de l'Euro, qui vient de fêter ses 10 ans, n'est pas liée à celle de la dette, du moins pas uniquement, elle est plutôt celle de la compétitivité. Ce qui nous sépare nous autres français des allemands est de l'ordre de 15 points. C'est énorme. Notre industrie n'est plus au niveau où elle se trouvait dans les années 50 à 70. Les délocalisations ont été fortement préjudiciables à notre économie et au final à l'emploi. Il faut rétablir dans l'urgence notre compétitivité et faire émerger de nouveaux modèles de croissance. Le déficit de compétitivité est à considérer sur la partie "prix" mais aussi sur la partie "autres" ou "hors prix". Ce qui différencie les pays qui marchent de ceux qui stagnent, ou même ceux qui reculent, est en grande partie lié à un manque de compétitivité sur la qualité, le suivi des produits, le niveau des services, la valeur ajoutée offerte aux clients, etc. Bien sûr, la compétitivité "prix" est essentielle, elle est même une condition sine qua non à la survie des entreprises et des nations, mais elle est notoirement insuffisante. Pour gagner, pour faire front, il faut établir une stratégie de positionnement de bout en bout, sur toute la chaîne de valeurs. Ce n'est pas simple mais là se trouve l'enjeu des années à venir. 
Un lien pour avoir un point de vue documenté: 

01 janvier 2012

Chronique du mois de Décembre 2011 : Bonne année 2012 !


Manifestations en Russie en
Décembre 2011 - Moscou
Que l'actualité aura été riche en ce mois de Décembre 2011 et au-delà au cours de l'année qui vient de s'écouler ! Des révoltes dans les pays arabes, le refus de soumission, des manifestations en Russie contre le régime de Poutine, des changements de gouvernements partout en Europe, faisant tomber des figures qui semblaient insubmersibles, par exemple Silvio Berlusconi. Et pourtant, confronté à une crise économique et financière sans précédent, à un malaise lié à une absence de modèle de référence toujours fiable, à la quête d'une nouvelle identité, le monde se cherche, tangue, vacille et l'on voit bien qu'un rien, une petite étincelle, pourrait déclencher de véritables catastrophes. Nous n'en sommes qu'aux prémisses. Est-ce pour autant que nous devons renoncer et tourner le dos à "l'histoire qui est en marche" ? Non, il faut au contraire l'accompagner et y faire face. Nous devons tous contribuer à en assainir le fonctionnement. 
Le maître mot est toujours le même : liberté
"Liberté chérie" ... expression tirée comme chacun le sait du sixième couplet de la Marseillaise, mais que l'on retrouve aussi dans le Chant des déportés. La liberté est certainement la valeur la plus fondamentale que nous puissions avoir en tant qu'être humain, libre de nos pensées, libre dans nos actes, libre de nos choix, sous réserve que l'on respecte les règles de la république et/ou universelles de toute  démocratie (c'est à dire celles communément acceptées de tous). La liberté, dont nous disposons en France plus qu'ailleurs à mon sens, n'est pas une évidence. Il ne faut pas la considérer comme un don, ni même comme un élément irrémédiable. Elle a été conquise de haute lutte et nous savons qu'il faudrait peu pour la perdre. Il faut donc être vigilant et la voir comme un bijou, une valeur patrimoniale qu'il convient de préserver ... et donc de transmettre le moment venu.
Jacques Chirac
Ancien Président
de la République Française
Liberté de la presse et indépendance de la justice, voilà bien deux autres acquis de notre modèle français, décrié par certains, mais dont les vertus sont immenses. Le mois de Décembre a ainsi vu la condamnation de Jacques Chirac. Deux ans de prison avec sursis pour un président de la république. Voilà bien qui caractérise par essence ce que l'on peut appeler la séparation des pouvoirs. Fallait-il pour autant envoyer notre ancien président devant les tribunaux ? J'ai un avis et j'ai le souhait de ne pas l'exprimer dans ce blog. D'un côté, en condamnant Jacques Chirac, on prouve que nul n'est à l'abri de la justice, que tout le monde doit tôt ou tard rendre des comptes. D'un autre, on envoie devant les juridictions un vieil homme, malade, qui représente (ou a représenté) l'image de la France. Pourquoi ne pas l'avoir jugé avant dans ces conditions ? Je ne veux pas trancher mais ce mois aura tout de même été marqué par cet événement qui est loin d'être anodin. Ajoutons simplement que même s'il a certainement commis certaines fautes, Jacques Chirac se sera montré digne dans cette période. 
Nous sommes le 1er Janvier 2012. Nous démarrons une période intense sur un plan politique. Des moments propices pour moi et certains de mes lecteurs de décrypter le leadership de l'un ou l'autre, d'analyser certains actes de leadership car cela reste bien sûr pour moi l'un des axes majeurs de mon blog. 
L'actualité encore une fois va certainement être chaude, alors autant se souhaiter une très bonne année !
A tous, mes meilleurs voeux de santé, de réussite et de bonheur pour cette année 2012 !
J'en profite pour signaler que je ne ferai plus de chronique du mois pendant la période de campagne électorale, présidentielle et législative.