22 décembre 2014

La 9ième édition des Etats de la France a bien eu lieu !


 

Comme chaque année, les Etats de la France ont eu lieu. C'était la neuvième édition, au Conseil économique, social et environnemental (Palais Iéna), le17 Décembre 2014.  

En présence de nombreux ministres et personnalités, nous avons échangé et de nouveau réfléchi aux réformes à lancer et/ou à poursuivre pour rendre la France encore plus attractive. 

Et comme l'année passée (voir photo ci-dessous), nous avons dit de nouveau que nous étions les meilleurs ambassadeurs pour défendre la France. 

Ci-dessous le programme, le papier publié dans l'Express / l'Expansion et le manifeste dans les Echos. 




Sondage: pourquoi ils hésitent à investir en France

Par  publié le 

Ils sont les patrons de filiales de multinationales. Réunis, comme tous les ans, pour leurs Etats de la France, ils portent un jugement très sévère sur l'attractivité du pays. Partenaire de ce forum, L'Express délivre, en exclusivité, les résultats dérangeants d'un sondage auprès de ces décideurs. 





 
Sondage Ipsos réalisé du 31 octobre au 27 novembre 2014 auprès de 212 entreprises étrangères implantées en France avec un effectif supérieur ou égal à 250 salariés (au total 157 responsables interrogés), avec des quotas de secteur d'activité et de taille d'entreprise. Echantillon interrogé par Internet et par téléphone. Le mot "base" indique la partie de l'échantillon à laquelle certaines questions ont été posées. 

Sondage: pourquoi ils hésitent à investir en FranceREUTERS/Philippe Wojazer; François Hollande reçoit des signataires du Manifeste des entreprises étrangères installées en France, en février.
La France n'est pas un pays attractif pour les entreprises étrangères. Elle l'est encore moins aujourd'hui qu'il y a un an. La faute en revient à ses gouvernements successifs. Celui de François Hollande parle beaucoup mais agit trop peu, trop lentement, trop faiblement. Ainsi résumé, le sondage Ipsos qui, le 17 décembre, ouvre les Etats de la France, dessine un pays compliqué, verrouillé, replié. Un vrai repoussoir. Voilà pour la mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que les choses peuvent changer. 
Chaque année -le cru 2014 est la neuvième édition- les Etats de la France réunissent plus de 500 personnes autour de 72 responsables de filiales françaises de multinationales. Pour attirer l'attention des politiques sur les réformes à mener. Pour aider les dirigeants de filiale, qui produisent et emploient en France, souvent des Français, à vendre les atouts de leur pays auprès de leurs sièges sociaux. 
Cette manifestation, créée par Denis Zervudacki, aurait pu rester confinée à un cercle de patrons et d'experts si, l'an dernier, elle n'avait connu un retentissement particulier : le cri d'alarme qu'ils ont lancé en décembre 2013, relayé par Les Echos, est entendu à l'Elysée. Le 31 décembre, lors de ses voeux aux Français, François Hollande annonce un pacte de responsabilité, qu'il détaille au cours de sa conférence de presse du 14 janvier.  
"Le temps est venu de régler le principal problème de la France : sa production. Oui, je dis bien sa production. Il nous faut produire plus, il nous faut produire mieux", martèle François Hollande ce jour-là. Un tournant majeur dans un quinquennat aux contours flous. Désormais, la priorité est donnée à la compétitivité et le chef de l'Etat prend l'engagement de baisser, à nouveau, les charges des entreprises ; de leur dire clairement à quelle sauce fiscale elles seront mangées d'ici à la fin du quinquennat, une sauce au demeurant allégée ; de leur simplifier la vie quotidienne en nettoyant le maquis de leurs obligations juridiques, comptables, etc. 
La vie est belle... En tout cas, elle aurait dû l'être, mais, un an plus tard, les patrons se plaignent encore : ils sont 77% à estimer que la France n'est "pas très" ou "pas du tout attractive", et, parmi eux, 97% à en rendre responsables les gouvernements successifs. Car ils savent que ces problèmes ne se créent ni ne se règlent en un an. Les 23% qui trouvent la France attirante attribuent ce mérite à ses traditionnels points forts : de bonnes infrastructures, une main-d'oeuvre qualifiée.  
"Je suis étonnée que l'innovation technologique et le dynamisme de la recherche ne soient valorisés que par 29% des personnes interrogées, car, pour nous, l'excellence scientifique française est un atout incontestable", souligne Corinne Le Goff, présidente de Roche France (laboratoire pharmaceutique). Toutefois, Gérald Karsenti, président de Hewlett-Packard France, relativise l'importance de ces atouts : "Infrastructures et main-d'oeuvre sont des critères seconds face à l'essentiel : le coût du travail, la flexibilité et la fiscalité." 


"L'action du gouvernement peut encore gagner en lisibilité"

Trois domaines où la France a pris des décisions ces derniers mois, jugées très positivement par les patrons sondés. Mais ils sont 93% à trouver que les choses ne vont pas assez vite, justifiant ainsi l'intitulé de ces 9es Etats de la France : "Plus vite, plus loin... plus fort". Christophe de Maistre, président de Siemens France, résume l'opinion commune: "L'action du gouvernement peut encore gagner en lisibilité. Elle reste également brouillée par des dispositions, comme la mise en place du compte pénibilité pour la retraite, et par le sentiment que les réformes tardent à être mises en oeuvre."  
Corinne Le Goff renchérit : "Il y a un sujet de constance dans les politiques publiques. Si nous prenons l'exemple du crédit impôt recherche [CIR], qui est un instrument indispensable, le fait qu'il soit débattu régulièrement est un souci, car l'investissement dans la recherche scientifique demande un engagement dans la durée." 
Cette communauté patronale attend beaucoup de la loi sur la croissance et l'activité défendue par Emmanuel Macron, ministre de l'Economie. "J'espère que le texte ne sortira pas trop dénaturé du débat parlementaire", avance Alain Dehaze, président d'Adecco Groupe France. Les uns et les autres espèrent qu'ils pourront brandir ce symbole de modernité pour convaincre leurs sièges d'investir en France.  
Pour Hewlett-Packard France, Gérald Karsenti résume la problématique : "Nous ne rencontrons aucun problème dès qu'un investissement est lié à la croissance du chiffre d'affaires en France, mais, s'il s'agit de savoir où l'on implante telle entité qui travaille pour l'ensemble du groupe - un centre de recherche, par exemple -, le choix ne se fait pas en faveur de la France." Alain Dehaze le dit tout aussi clairement : "La France n'est pas prioritaire dans notre croissance externe."  
Le spécialiste du travail temporaire ne brûle donc pas de l'envie d'acheter une entreprise hexagonale. Il n'est pas le seul, puisque 77% des responsables sondés pensent que leur maison mère ne va pas investir davantage en France dans les années qui viennent. Toutefois, 23% répondent positivement à cette question, et ce chiffre n'est pas négligeable. Si l'on ajoute que 90% pensent que la France peut redevenir un pays attractif, tout espoir n'est pas perdu. Dans cet heureux scénario, après une année 2014 consacrée aux belles paroles, 2015 serait celle des actes et des résultats. C'est le souhait des présidents de filiales étrangères. C'est probablement celui de François Hollande. 


Opinion sur l'attractivité de la France pour les entreprises

D'une manière générale, avez-vous le sentiment que la France est aujourd'hui un pays attractif pour les entreprises? 
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Les points forts de la France en matière d'attractivité

Quels sont, dans la liste suivante, les trois principaux éléments qui expliquent que la France soit aujourd'hui un pays attractif pour les entreprises? 
Base : à ceux qui pensent que la France est un pays attractif, soit 23% de l'échantillon. 
La qualité des infrastructures de transport et de communication:90%
La présence d'une main-d'oeuvre qualifiée: 83%
L'emplacement géographique, au coeur du marché européen:37%
L'innovation technologique et le dynamisme de la recherche: 29%
L'appartenance de la France à la zone euro: 20%
Le poids du marché intérieur français, la proximité des clients ou consommateurs: 18%
La sécurité de l'environnement politique, économique et social:15%
La motivation et l'engagement des cadres et des salariés français:5%
Le dynamisme de la démographie française: 4%
Le coût de l'énergie: - 
Total supérieur à 100, trois réponses possibles. 

Les raisons du manque d'attractivité de la France

Les raisons du manque d'attractivité de la France 
Pour chacune des raisons suivantes, dites si, selon vous, elle joue un rôle très, plutôt, plutôt pas ou pas du tout important dans le manque d'attractivité de la France pour les entreprises. 


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La capacité de la France à redevenir attractive pour les entreprises

Pensez-vous que la France peut redevenir un pays attractif pour les entreprises? 
Base : à ceux qui pensent que la France n'est pas un pays attractif, soit 77% de l'échantillon 


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L'opinion sur les réformes engagées par le gouvernement

D'une manière générale, les réformes engagées par le gouvernement depuis un an pour améliorer l'attractivité de la France vont-elles, selon vous... 


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L'opinion détaillée sur les mesures gouvernementales

Plus précisément, pour chacune des mesures suivantes prises depuis un an, dites si, selon vous... 
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L'opinion sur le rythme des réformes engagées par le gouvernement
Le rythme des réformes engagées par le gouvernement est-il... 


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L'évolution de l'attractivité de la France depuis un an

Depuis un an, avez-vous le sentiment que l'attractivité de la France... 


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L'impact des mesures sur le développement de son entreprise en France

Ces mesures ont-elles encouragé votre entreprise à développer son activité en France? 


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L'impact de différentes mesures sur l'attractivité de la France

Pour chacune des mesures suivantes, dites si, selon vous, elle aurait un impact positif pour l'attractivité de la France? 


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L'image de la France auprès des sièges mondiaux correspond-elle à la réalité?

Diriez-vous que l'image de la France auprès de vos sièges mondiaux... 


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L'image de la France auprès des sièges mondiaux

D'une manière générale, la France a-t-elle une image très positive, assez positive, pas vraiment positive ou pas positive du tout auprès de vos sièges mondiaux? 


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L'intention d'investir en France

Pensez-vous que, dans les années qui viennent, vos maisons-mères vont investir davantage en France pour développer leurs activités dans le pays? 


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15 décembre 2014

HP accueille les premiers Blue Awards dans ses locaux de Boulogne




Créée par HEC Paris et le cabinet de conseil AXESSIO, la première édition des « Blue Awards » vient de récompenser neuf entreprises françaises qui ont réussi à créer leur propre marché.

Eclairage sur un modèle d’Innovation initié par la valeur de l’offre.



Je vous laisse découvrir les gagnants. Vous pourrez également en savoir plus sur le prix lui-même.




Une image pour réfléchir !


J'ai pensé intéressant de partager avec vous cette image trouvée sur internet.

A garder en tête lorsque nous communiquons !

12 décembre 2014

Grande cérémonie chez TF1 pour les prix du Cercle du Leadership.

Hier soir, jeudi 11 décembre, s’est tenue la nouvelle édition du Prix du Leadership qui a récompensé deux nouvelles personnalités du monde de l’entreprise ayant fait preuve d’innovation en termes de leadership et de management. Cet événement a été créé par le Cercle du Leadership qui a pour ambition de mettre à l’honneur les stratégies les plus méritoires appliquées en entreprise. Permettre un partage des connaissances et la transmission d’une vision innovante en matière de management, telles sont les missions que s’est donné le Cercle du Leadership.
Prix du Leadership 2014 à Georges Plassat, PDG de Carrefour
Pour cette deuxième édition, le jury a ainsi choisi de décerner le Prix du Leadership 2014 à Georges Plassat, PDG de Carrefour, qui a su remplir ses fonctions avec efficacité et simplicité. Directeur d’une grande entreprise de plus de 400 000 salariés, il a réussi à mettre en place un leadership de proximité en veillant à être présent sur le terrain en permanence. Etre au plus près des collaborateurs et instaurer une relation de confiance sont deux objectifs qui font partie des priorités de Georges Plassat en tant que chef dirigeant. Le Jury a également souligné sa faculté à redresser les entreprises dont il prend les rênes, dont Carrefour.
Prix Espoir du Leadership, Frédéric Mazella, Président fondateur de Blablacar
Cette édition était également l’occasion pour le Jury de remettre le Prix Espoir du Leadership destiné aux jeunes entrepreneurs et c’est tout naturellement que Frédéric Mazella, Président fondateur de Blablacar, a été distingué pour son site de co-voiturage lancé en 2006. Entrepreneur créatif, il s’est démarqué par des méthodes de management originales favorisant la proximité, l’autonomie et la responsabilisation des équipes. Par ailleurs, en créant un concept qui répond à un véritable besoin sociétal, lutte contre la pollution, économie de partage…, le Jury a également récompensé Frédéric Mazella pour ses qualités de leadership d’influence.
Georges Plassat, president du groupe Carrefour recevant le
prix de Gérald Karsenti
Les nominés pour le Prix du Leadership étaient :
  • Clara Gaymard, Présidente de GE
  • Jacques-Antoine Granjon, Président de Ventesprivées.com
  • Françoise Gri, DG de Pierre & Vacances
  • Franck Riboud et Emmanuel Faber, Président & DG de Danone
Les nominés pour le Prix Espoir du Leadership étaient :
  • Emmanuelle Duez, Fondatrice et Dirigeante de Women´up The Boson Project
  • Céline Lazorthes, Fondatrice et Présidente de Leetchi
  • Anne Leitzgen, Présidente de Salm
  • Alexandre Malsch, Co-fondateur et Directeur Général Melty

24 novembre 2014

Lancement du programme Start-up HP France

 

Le 17 novembre dernier, HP a officiellement inauguré le programme HP Start Up, un projet d’aide aux start-up innovantes grâce aux solutions HP qui a pour objectif de trouver les pépites de demain.


C’est au Laboratoire (Paris, 1er arrondissement) que s'est déroulé l’événement.


Devant des journalistes et des membres de l’écosystème des start-up, le programme a été détaillé.


Après une introduction de Gérald Karsenti, Monique Esteves, en charge du projet start-up, a mené ce lancement avec une présentation du plan d’actions. 


 La session s'est alors poursuivie par une table ronde interactive réunissant des entrepreneurs.
  
 
Gérald Karsenti et Monique Esteves
avec des dirigeants
de Start-up
 


Des entrepreneurs à l'événement HP Start-up

 
 
Annonce du programme Start-up sur le site HP


 
 Lien vers la vidéo
 
 
 
 

16 novembre 2014

Nouveau modèle de société ? Nouveau leadership ? (post 2)

Vers la créativité sélective

A la fin du post 1 de cette nouvelle rubrique "Nouveau modèle de société ? Nouveau leadership ?", j'écrivais qu'avant de définir les qualités du leader de demain, encore fallait-il savoir ce que serait justement le monde de demain ? Vers quoi allons-nous ? En fonction de cela, nous verrons bien si les leaders actuels sont capables d'évoluer dans ce nouvel environnement ou s'il nous faudra au contraire aller chercher une nouvelle génération, plus à même d'embrasser les défis actuels et à venir. 

Ce n'est pas faux. Et en même temps, il serait légitime de se demander si ce ne sont pas les femmes et les hommes qui vont influencer notre évolution future ... et ce que sera notre environnement demain. Il en a au fond toujours été ainsi. Aux moments clés de l'histoire de l'humanité, il y a toujours eu des individus, hors norme, que ce soit du côté de l'entreprise ou du monde public et politique, qui ont surgi pour guider les autres, pour trouver de nouveaux chemins. 

Pourquoi en serait-il autrement aujourd'hui ? 

Il n'y a là aucune raison en réalité que cela soit différent. Le génie humain a inventé les religions, le monothéisme en particulier, le concept même de la démocratie, de la liberté, le droit, mais il a aussi permis de constamment faire progresser la pensée, les idées, l'art. Le progrès technique nous permet de mieux vivre, plus longtemps, en meilleure santé, de gagner du temps, de faire des choses que nous n'aurions pu imaginer quelques décennies plus tôt. On peut par exemple traverser l'atlantique en quelques heures aujourd'hui ! C'était impensable au début du siècle dernier. On soigne des cancers, on prévient des infarctus, on imprime des objets (3D) et on se déplace avec son bureau ou son "chez soi" grâce aux technologies de la mobilité. 

L'innovation, voilà bien ce qui guide le monde. Elle permet de progresser, de changer notre vision du monde, nos paradigmes. Elle permet aux entreprises de concevoir de nouveaux produits et services, de dégager des profits qui servent au réinvestissement et à la création de valeur et d'emplois ! Sans innovation, le monde ne serait pas là où il en est. 
Il y a une condition néanmoins. Faut-il encore que cette innovation soit tournée sur le bien-être, sur le service rendu à la communauté. Un produit qui n'aurait aucune utilité permettrait peut-être d'enrichir un individu ou plusieurs pendant un temps donné mais au final il n'y aurait là aucune création de valeur. 

Alors, comme je le dis souvent, notre société a évolué par étape depuis la fin de la première guerre mondiale. Avant 1940, les lettrés dominaient. Passer un bac philo ou entrer à Normale Sup en section littéraire ou philosophique était la panacée. Les idées avaient le vent en poupe. Après la seconde guerre mondiale, il a fallu tout reconstruire. Les ingénieurs ont pris la barre et gouverné pendant les trente glorieuses. Cela va profondément modifier l'évolution sociétale des économies occidentales. Mais après deux chocs pétroliers et une industrie plus ou moins bien rétablie, il a fallu trouver un nouveau carburant. Les marchés financiers allaient prendre le relais pour les deux décennies suivantes, propulsant les financiers au pouvoir. Les ingénieurs viennent flirter avec les salles de marché oubliant leur formation d'origine. 

Mais aujourd'hui, comme le dit Michel Serres, nous ne sommes pas face à une crise mais face à un "changement de monde" (voir mon post du 18 février 2013). La spéculation a tout broyé sur son passage. Nous avons eu les yeux plus grands que le ventre ou en d'autres termes nous avons vécu au-dessus de nos moyens. Cela est vrai pour nous autres individus lambda, mais aussi au niveau des entreprises (le modèle de la valorisation à court terme) ou des états (accroissement des déficits publics et par là-même de la dépense publique).

Le modèle actuel ne convient plus. Il faut imaginer un monde différent. Il va falloir le "digitaliser" pour en tirer tout le potentiel, intégrer les générations des "digital native", la diversité et changer notre appréhension au monde, par exemple la prise en compte de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Voilà des défis passionnants qui nous font face et qu'il faudra aborder d'une façon différente.

Pour autant, il faudra le faire sans renier le passé, nos valeurs, notre culture au fond. Car nous ne sommes que le produit de notre histoire. Impossible de se projeter sans en avoir la pleine maitrise.

L'innovation n'a jamais cessé. Mais l'innovation utile s'est un peu éloignée. Elle n'est pas toujours recherchée et n'est plus l'élément vital de décision. On innove pour vendre et moins pour être utile à la société. Pourrait-on renoncer aujourd'hui à mettre sur le marché un produit néfaste et inutile mais porteur d'enrichissement potentiel. J'espère que oui mais je n'en suis pas du tout persuadé.

Nous sommes dans une société de l'hyper-consommation. Et nous allons devoir revoir nos objectifs. Aussi pour des raisons liées à l'environnement. Que veut-on faire du monde de demain ? Y répondre c'est définir une direction et un axe d'évolution pour l'humanité avec une inflexion certaine et nécessaire.

Ce post met en avant des idées très différentes. Les suivants y reviendront mais l'idée de ce jour est  celle-ci : après les littéraires, les ingénieurs, les financiers ... eh bien nous allons vers les créatifs !!! Ce sont les créatifs qui vont faire bouger les frontières. Plus que les politiques au fond. Les créatifs seront partout. Dans l'entreprise, dans l'enseignement, dans les administrations, dans les gouvernements, dans l'art, partout.

L'ère à venir sera celle de la créativité sélective ou de la créativité utile. Pas créer pour créer. Mais créer pour le mieux.

Et bonne nouvelle, cette fois personne ne devrait être privilégié ou défavorisé. Car chacun peut créer et innover. Le profil comptera plus que la formation. La personnalité primera plus que le reste. L'envie, la passion, l'élan que l'on saura générer ou pas.

C'est sans doute pourquoi on nous parle sans cesse de startups, d'entrepreneuriat et de tout ce qui touche à la création. Car nous sentons que les choses vont peu à peu dans ce sens.

Nous cherchons un nouveau modèle. L'innovation en sera le ciment. Là il n'y a aucun doute. Il convient même de l'espérer. 

02 novembre 2014

Nouveau modèle de société ? Nouveau leadership ? (post 1)




Le monde qui nous entoure est complexe et turbulent. Tout bouge très vite. Trop vite parfois. Les technologies sont de plus en plus performantes. Elles nous permettent en réalité de presque tout envisager. Et c'est cela même qui peut en inquieter certains. Où sont les limites ? Comment les définir ? Qui doit les poser ? Le faut-il seulement ?

Le progrès technique a été tel au cours des trois dernières décennies qu'il ne semble y avoir aucune limite. Dans le même temps, les coûts ont été divisés par deux ou par trois. L'information circule à la vitesse de la lumière au moindre coût. On a parfois à peine le temps de se familiariser avec une technologie donnée qu'elle est remplacée ! Faut-il le regretter ? Peu importe ... car ce n'est peut-être pas la bonne question.

Pour autant, nous sommes tous, à des degrés différents, inquiets, perplexes, en questionnement. En particulier sur ce que sera la société de demain. Nous voulons comprendre, donner du sens à nos existences, nous recherchons bonheur et bien-être. Nous voulons trouver des nouveaux équilibres alors même que tout est fait pour les rompre. Pris dans le tourbillon des réseaux sociaux, d'une communication incessante et parfois paralysante, nous vivons dans le "toujours connecté", toute notion d'étanchéité entre vie privée et vie professionnelle tendant à s'estomper peu à peu. Et pourtant, il faut bien se ressourcer. On ne peut être performant et créatif sans prendre régulièrement le recul nécessaire.

Alors il est peut-être tant de revenir à l'essentiel. Car si les générations changent, si les besoins évoluent, il existe malgré tout une constante, et cette constante est vitale. Elle fédére, elle rassemble, elle crée le ciment entre des individus qui diffèrent pourtant en de nombreux points, qui n'ont même parfois pas les mêmes vues ou opinions, mais qui se retrouvent à un moment autour d'un projet commun. Cette glu s'appelle la culture. Celle-ci est indélébile. Nous la transmettons de père en fils, de génération en génération. Grâce à elle, nous savons qui nous sommes. Elle nous définit et nous sert de phare, de point de ralliement. Elle est un cri intérieur, une source d'apaisement. Des membres d'une même groupe peuvent la définir différemment, peu importe au fond, du moment qu'ils vibrent à l'unisson.

La fracture que nous vivons aujourd'hui, du moins depuis la crise de 2008, correspond en réalité à une nouvelle adaptation de celle-ci. Car si elle ne peut pas être copiée par d'autres, elle peut évoluer. En cela, les jeunes générations, la Y, et même la Z qui pointe son nez, jouent un rôle prépondérant. Les "Digital Native" ne sont pas "déjantés", comme nous pourrions le penser de prime abord. Non, ils ont des aspirations différentes des générations précédentes, mais se retrouvent curieusement sur l'essentiel. Ils ne sont pas prêts par exemple à tous les sacrifices au nom d'une sacrosainte carrière. Cela ne veut pas dire qu'ils veulent travailler moins. cela veut dire qu'ils veulent travailler mieux et en tout cas différemment. A coup sûr, ils vont insuffler quelque chose de très nouveau.

Le modèle capitaliste s'est depuis longtemps imposé comme le thermomètre du monde moderne. L'économie de marché, si critiquée, a finalement été adoptée par la plupart des économies occidentales et des courants politiques, de droite comme de gauche. Rien ne compte tant de toute façon que de croître et d'assurer le plein emploi. Une phrase d'un révolutionnaire me revient à l'esprit. Alors qu'il se trouve à la tribune, il s'adresse aux représentants du peuple en ces termes : "La faim et la privation de liberté sont les deux piliers de la révolte". Bien que je ne me souvienne plus de son nom, force est de constater que cela reste vrai aujourd'hui encore !

Sans croissance économique, nous ne pourrions rien envisager. Mais si le modèle actuel a toutes les raisons de perdurer, il ne le pourra qu'au prix d'une profonde adaptation. Car nous ne pouvons pas continuer de sacrifier le long terme à des résultats boursiers de court terme. Nous ne pouvons pas continuer de poursuivre la coupe des coûts au nom d'une prétendue recherche de compétitivité. Nous ne pouvons pas poursuivre notre quête de productivité sans nous soucier de trouver de nouvelles formes d'équilibre, mélange d'économique et de social. Nous ne pouvons pas évoluer dans un écosystème en  faisant abstraction de son devenir. Il est fait de femmes et d'hommes, qui sont autant d'êtres humains que de consommateurs potentiels.

J'entame donc une série de posts, sous forme de questions. Je vais les partager sur LinkedIn. Je vous encourage à les commenter et à donner votre point de vue sur les questions soulevées en me rejoignant.

Tout cela devrait nous amener à nous questionner sur le modèle de société de demain. Et au-delà à l'évolution des formes de leadership. Nous allons avoir besoin de leaders différents pour aborder le monde de demain.

Prochain post : avant de parler des caractéristiques du leader de demain à quoi ressemblera la société de demain ? 

11 octobre 2014

Edito publié sur le site du Cercle du leadership

Ci-dessous le lien pour lire mon premier édito en tant que président du cercle du leadership. Un thème passionnant, éternel, nécessaire et plus que jamais d'actualité. Nous avons de beaux chantiers de réflexion devant nous. 

09 octobre 2014

Comment devient-on un leader ?

Suite de mon précédent billet publié également dans le site de la Harvard Business Review. Bonne lecture !

 
 

29 septembre 2014

Ma nomination à la présidence du Cercle du Leadership


Je souhaitais informer mes lecteurs de ma nomination en tant que Président du Cercle du Leadership, sachant que Philippe Wattier garde la direction opérationnelle. Il en est par ailleurs le fondateur. 

 
La vocation du Cercle du leadership est de réunir des dirigeants de grandes entreprises désireux de promouvoir une vision et des actions innovantes en matière de management et de leadership.

Il s’appuie sur des partenaires : grandes entreprises industrielles, de service ou de prestations intellectuelles, qui ont la volonté de s’y engager en y apportant leur notoriété et leur expérience. Ces entreprises ont en commun la conviction que les avantages concurrentiels durables résultent aujourd’hui principalement des capacités à mobiliser les talents dans des organisations et des environnements complexes.

Il s’adresse aux dirigeants qui souhaitent adhérer au Cercle pour stimuler leur réflexion et leurs échanges sur ce thème et bénéficier ainsi d’un éclairage global sur une question essentielle pour la réussite de leur entreprise .
Il se différencie de la plupart des Clubs ou des Cercles existants en ce qu’il a pour ambition de réunir des dirigeants venant de toutes les fonctions de l’entreprise, membres du Codir en général, (DG, CFO, Dircom, DRH, Directeur de marketing, de production etc…) pour les amener à réfléchir à un sujet unique, le leadership et pour mener des expériences concrètes de leadership en s’engageant dans la Société.
Il organise un certain nombre d’événements chaque année :
  • des conférences et des débats  axés sur la réflexion, la confrontation d’idées, le partage des expériences, l’innovation et le développement personnel,
  • des visites in situ, dans un but de partage des pratiques et des expériences et de découverte de nouvelles perspectives,
  • des publications, pour garder en mémoire ses travaux, étendre son influence, valoriser ses réflexions aux yeux des tiers.   

Le Cercle fonde son fonctionnement sur la force des idées, l’esprit de générosité et l’intelligence collective entre ses partenaires et ses adhérents. Il est indépendant de toute obédience de quelque nature qu’elle soit et se vante de réunir en son sein une diversité de pensées et d’opinions qui font sa force.

21 septembre 2014

A quoi reconnait-on un leader ?

Voici mon second billet (1ère partie) publié dans la Harvard Business Review :



Bonne lecture !

02 août 2014

Un bel exemple de leadership !

Ce blog traite en premier lieu du leadership, l'un de mes domaines d'intérêt et d'enseignement à HEC Paris. Ci-dessous l'un des plus beaux exemples dont on puisse faire état.

Un binôme de génie : Bill Hewlett et Dave Packard
Publié dans Les Echos du 18 Juillet 2014


Bonnes vacances et bonne lecture ! 



21 juillet 2014

Le "World Tour" à Paris le 3 Juin 2014

Le 3 Juin dernier, le World Tour d'HP était à Paris. J'ai eu le privilège d'en assurer le lancement en compagnie de Peter Ryan qui dirige HP EMEA

Peter Ryan, président HP EMEA
Le 3 Juin 2014
Evénement incontournable, nous avons réuni des centaines de clients et partenaires autour de sujets clés pour l'avenir de leurs systèmes d'information. Le Cloud, le Big data, la sécurité et la mobilité ont fait partie des sujets abordés lors de cette session. 

Le monde est en train de changer profondément. La révolution numérique est en train de s'accélérer et les systèmes d'information deviennent de véritables atouts, des plateformes de croissance et de compétitivité. 

Flexibles, dynamiques, sécurisées, les infrastructures doivent être évolutives, faciles à mettre en oeuvre et engendrer des retours sur investissement rapides. HP est certainement le partenaire de prédilection au regard de ces objectifs. 

Je vous laisse découvrir le site en espérant que vous y trouverez des pistes de réflexion. 


Pour aller plus loin :

30 juin 2014

Leadership, HP et ... la France à Toulouse avec Objectif News le 24 Juin dernier.

Je voulais partager avec vous le compte-rendu de mon intervention à la Matinale Objectif News à Toulouse le 24 Juin dernier. Un débat intéressant avec un public varié autour du leadership, d'HP et de la France.

Innovation disruptive et leadership : le PDG d’HP France partage sa méthode de management

Paul Lauriac (TBS) et Emmanuelle Durand-Rodriguez (Objectif News) ont mené l'interview de Gérald Karsenti lors de cette matinale
 
Gérald Karsenti
Invite à la Matinale Objectif News le 24 Juin 2014
Interview La Tribune du 25 Juin 2014 - Sophie Arutunian
 
Lien la Tribune
Lien Objectif News.com
 
Invité ce mardi de la Matinale Objectif News, Gérald Karsenti s’est exprimé longuement sur une discipline qui le passionne : le leadership. Lui même chef d’entreprise respecté, aimant aller vite, gérer des problèmes et avoir un coup d’avance, le PDG d’HP France assure qu’une nouvelle génération doit émerger pour accompagner les mutations des entreprises. Gérald Karsenti prône l'innovation "de rupture", illustrée par la fabrication de "The Machine".

 Gérald Karsenti, 51 ans, est à la tête d'HP France depuis 3 ans, et déjà il y marque les esprits. Sous la présidence de ce leader affirmé et bosseur acharné, la filiale de l'entreprise américaine est entrée en 2013 dans le top 5 des filiales les plus performantes. Alors qu'il y a quelques années, HP était connu essentiellement sur le marché de l'impression et du PC, elle l'est maintenant aussi sur sa capacité à transformer le business process des entreprises.

Cloud, big data, mobilité et sécurité des données sont au cœur de l'activité d'HP. Ainsi, contrairement à IBM par exemple, le groupe est présent sur plusieurs segments de marché (logiciels, serveur, stockage, réseaux, services, pc, printing) : "Nous sommes la seule entreprise au monde à faire du "bout-à-bout". Notre métier est de transférer l'information au bon moment à la bonne personne. En face d'un client, nous comprenons l'ensemble de son flux informationnel." Parmi les clients toulousains, HP France compte Airbus Group et Orange.

Depuis son arrivée, Gérald Karsenti a engagé une réforme en profondeur de l'entreprise, rajeunissant la pyramide des âges tout en évitant un plan social. Fervent défenseur de la diversité homme / femmes au travail (il est pour la suppression de la journée de la femme), il place l'humain au cœur de son management, mais c'est avant tout un businessman : "Tous les matins, je regarde les prises de commandes. Nous avons plusieurs dizaines de millions d'euros d'avance sur notre business plan", affirme-t-il sans donner plus de précisions. Exigeant avec lui-même et avec son entourage, le chef d'entreprise prône l'innovation de rupture pour tirer son épingle du jeu dans une société "qui se transforme" et où la politique "ne va pas assez vite". Reçu à l'Élysée, sa voix est écoutée quand il parle d'innovation et de numérique.

Former les leaders demain


Il se définit lui-même comme "quelqu'un d'assez simple, optimiste mais réaliste". Gérald Karsenti a en effet les pieds sur terre et la tête bien accrochée. Le chef d'entreprise ne dort que 5 heures par nuit et "il aime la vitesse". "En France, on aime passer du temps à analyser, à faire des réunions, à réfléchir. Moi, je pense qu'il vaut mieux se tromper 20 % du temps et avancer, plutôt que de vouloir avoir raison tout le temps et ne rien faire." À la tête d'une filiale de 6.000  salariés (dont une centaine à Toulouse), Gérald Karsenti est conscient de sa responsabilité :

"Pour être un leader, il faut savoir mettre ses problèmes de coté et être à 100 % dans son travail. Il faut être super motivé et affuté physiquement et mentalement. C'est compliqué d'être un leader. Mais c'est passionnant. La passion est ce qui fait que l'on réussit ou que l'on échoue."

Professeur de leadership à HEC Paris, le PDG du groupe informatique est convaincu que la capacité à guider des hommes n'est pas innée et qu'elle s'apprend. Il affirme également que les leaders de demain sont en rupture avec les méthodes actuelles :

"Demain, une entreprise sera jugée sur son bilan RSE autant, voire davantage, que sur ses résultats financiers. Les leaders de ma génération sont trop cartésiens, leur finalité est toujours le profit. Une nouvelle génération de leaders doit accompagner les mutations des entreprises."

Fervent défenseur de la cause des femmes en entreprise, ce patron constate que la loi qui impose un quota de femmes dans les conseils d'administration "est l'arbre qui cache la forêt. Le pouvoir n'est pas dans les conseils d'administration mais dans les comités de direction." Deux des cinq divisions de l'entreprise "dont la plus importante" sont dirigées par des femmes.

"Je mène ces actions aussi pour des raisons de business. Il est prouvé que les entreprises qui appliquent la diversité sont plus performantes."

Respecté par ses salariés, Gérald Karsenti a instauré au sein d'HP France une GPEC (Gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences) pour rajeunir la moyenne d'âge des salariés et stimuler leur motivation tout en évitant un plan social. "J'ai été soutenu par 70 % des syndicats", se félicite le PDG.

"The Machine"...


Toutes les innovations ne se valent pas aux yeux du chef d'entreprise qui distingue les innovations de rupture et les innovations "d'apparat". Pour lui, Bill Gates a changé le monde en installant l'informatique dans chaque foyer. HP n'est pas en reste : Gérald Karsenti a évoqué ce matin à Toulouse la création de The Machine, un projet de data center super-puissant de la taille d'un frigidaire, présenté il y a quelques jours lors de la conférence HP Discover à Las Vegas :

"Nous créons une machine 10 fois plus puissante que la machine existante la plus puissante. Notre machine réalisera 90 % d'économies d'énergies", explique  le patron d'HP France. La nouvelle architecture doit répondre aux nouveaux défis posés par le big data, l'internet des données et l'évolution des usages. HP va également investir 1 Md$ dans le projet Helion, un portefeuille de produits et de services cloud open source.

Une carrière politique ?


Quand on demande à ce spécialiste quel est le niveau de leadership de François Hollande, il sourit et pose un joker. Gérald Karsenti a été reçu à l'Élysée en février dernier pour parler innovation et numérique :

"François Hollande est à l'écoute, reconnaît-il. Il y a une prise de conscience des acteurs politiques sur la transformation de la société. Mais la situation actuelle de la France est déconnectée des problématiques droite / gauche. Il ne faut pas réformer, il faut transformer. La France a besoin d'un coup de pied", estime l'adepte de la vitesse.

Gérald Karsenti l'affirme, il ne veut "pas faire de politique" mais se qualifie de "citoyen exigeant" qui "aime la France"

Et ce citoyen, qui ne "transige pas sur l'essentiel tout en acceptant la contradiction", a révélé aujourd'hui devant le public de la Matinale le secret de sa performance : "j'ai 25 ans dans ma tête !" L'entreprise, elle, fêtera ses 50 ans de présence en France la semaine prochaine.
 
 
 

18 juin 2014

Les clés pour constituer une équipe gagnante (mon premier billet dans la Harvard Business Review France)

Aujourd'hui a été publié mon premier billet dans la Harvard Business Review France sur le thème de la constitution d'équipes gagnantes. C'est aussi le billet 200 de mon blog !!!

Je vous laisse le découvrir :



Je vous laisse aussi découvrir la Harvard Business Review France :

16 juin 2014

Le Baromètre de l'attractivité de la France 2014 par EY - Un papier / point de vue de ma part y est publié.

Il y a peu sortait le "baromètre de l'attractivité de la France 2014", publié par EY.

Comment attirer l'investissement
étranger en France ? 

Je livre ci-dessous mon propos sur la nécessité de pousser l'entrepreneuriat en France. 


Point de vue de Gérald Karsenti (pages 12 et 13 du document)

La France a inspiré la liberté, mais pas la liberté d’entreprendre

“Nous ne sommes plus dans le temps de la réflexion et du diagnostic, mais dans le temps de l’action et de la transformation.”

Patrie de la liberté et de l’égalité et mère des grandes révolutions à l’origine de notre monde moderne, la France dérange autant qu’elle fascine, si bien qu’aujourd’hui, les observateurs internationaux s’interrogent sur ses errements, espèrent qu’elle sorte de son inertie et, dans cette attente, lui opposent parfois de virulentes critiques à des choix jugés hasardeux. En effet, la France se cherche et avance à tâtons, oscillant entre l’American dream et le Mittelstand industriel allemand, tant et si bien qu’elle renvoie une image peu attractive à l’international. Or, c’est en puisant dans notre propre mythe fondateur, empreint de valeurs révolutionnaires, que nous pourrons susciter à nouveau le désir de France. Seulement voilà : si la passion de la liberté est gravée dans le tempérament national, l’obsession française de l’égalité nuit gravement à la liberté d’entreprendre, distillant un sentiment collectif d’injustice face à la réussite individuelle, là où la liberté d’entreprendre et le succès individuels se fondent dans le creuset du rêve collectif américain.

Notre pays dispose pourtant de tous les ferments d’une nouvelle “rêv-olution” française. Encore faut-il que nous leur offrions une terre fertile pour que l’innovation puisse y voir le jour et y créer croissance et emplois. Or, si la France vénère la matière scientifique pure, elle dénigre la recherche appliquée : “Avoir une idée, oui ! La vendre ? Jamais !”. Or, la grande majorité des innovations à l’origine de la création d’entreprises ne relèvent pas toujours de la science mais du commerce, du marketing, du design... Cette dynamique d’innovation, seule voie possible si nous souhaitons retrouver un rythme de 2% à 3% de croissance, doit être insufflée par une politique d’attractivité des talents.

80 000 étudiants quittent la France chaque année, contre 280 000 qui y viennent, mais parmi lesquels trop peu d’étudiants et de cadres expérimentés originaires des économies émergentes, davantage attirés par les pays anglo-saxons. Faciliter les entrées de ces talents à travers l’octroi sélectif de visa est un moyen de les attirer et de les faire rester en France. Mais il est surtout urgent d’aligner nos règles fiscales, sociales et juridiques sur celles de nos voisins européens et outre-Atlantique, en témoigne l’initiative Start-Up America1, pour attirer les entrepreneurs et les capitaux- risqueurs. Cette attractivité repose sur des conditions de fiscalité personnelle et d’entreprise avantageuses, en particulier avec une fiscalité des plus-values de cession non décourageante, assorties de conditions, à savoir un véritable projet d’implantation soumis à contrôle et assorti d’une interdiction de délocaliser.

La rétention ou l’attraction des talents et des champions de l’innovation repose sur un écosystème fiscal et réglementaire attractif, certes, mais aussi, et surtout, sur la capacité de notre pays à faire rêver et à offrir un cadre de vie agréable. Si nous ne pouvons que saluer le programme French Tech, il manque encore à la France des métropoles technologiques françaises, identifiées et identifiables à travers un récit cohérent, afin d’ancrer le rêve français dans un, ou plusieurs, lieux mythiques. Si aujourd’hui, la plupart des Français ignorent, par exemple, que Grenoble - où HP est implanté aux côtés de nombreuses entreprises internationales innovantes - figure à la 5e place du classement Forbes des villes les plus innovantes au monde, comment un investisseur étranger pourrait-il le savoir ?

Par ailleurs, si nous entendons rendre la France compétitive, la gestion de l’Etat devra reprendre les mêmes fondamentaux que celle de n’importe quelle entreprise : si beaucoup de tentatives d’incursion du privé dans la formation de gouvernements ont pu échouer par le passé, sphères publique et privée doivent travailler de concert, avec la composition de gouvernements mixtes entre hommes d’Etat et membres de la société civile ayant une expérience du monde des affaires et de l’international. Nous ne sommes plus dans le temps de la réflexion et du diagnostic, mais dans le temps de l’action et de la transformation, qui doivent être confiées à des professionnels dotés d’une conscience collective, mais désintéressés de tout enjeu politique.

Si la France veut à nouveau s’autoriser à rêver et faire rêver, elle doit admettre l’inexorable basculement du centre de gravité de l’économie mondiale vers les économies émergentes. Au risque de céder à la tentation d’un fatalisme immobile – tiraillée entre un passé idéalisé et la crainte d’un avenir déclassé – qui la précipiterait dans un nouveau cycle de déclin. La France de Tocqueville et de Chateaubriand, qui bouscule le statu quo et se trouve souvent là où personne ne l’attend, doit produire une synthèse féconde entre son héritage des Lumières et son avenir dans les nouveaux rapports de force à l’œuvre dans la recomposition d’un monde multipolaire.