29 janvier 2012

One paper I want to share with you : The Dumbest Idea In The World, Maximizing Shareholder Value

I want to share with you a paper published at Forbes. I feel this is one that can generate thoughts for you about how to approach the future and to transform the world in which we evolve. I let you read it and then we will have the opportunity to go through it later with additional comments and analysis. The link is below. 
The Dumbest Idea In The World: Maximizing Shareholder Value

The link : 
And See also the book from Steve Denning : "Radical Management"

21 janvier 2012

Le courage oui ... mais combiné à la culture c'est mieux !

Sans porter de jugement sur la Corrida elle-même,
elle illustre bien la notion de courage (de qui ? )
et s'apparente à une culture bien différenciée. 
Qui n'a pas lu les épopées de la Grèce Antique découvrant au fil des pages les héros et héroïnes qui nous ont transportés dans des rêves mythologiques ? Athéna ou Athéné (en attique Ἀθηνᾶ / Athênâ ou en ionien Ἀθήνη / Athếnê) est l'une de ces figures emblématiques. Elle est identifiée à Minerve chez les Romains et se trouve être la déesse de la guerre, de la sagesse, des artisans, des artistes et des maîtres d'école. Elle rejoint les dieux de l'Olympe, où elle prend une place particulière. Elle est célébrée dans les oeuvres bien connues du poète Homère (en particulier l’Iliade et l’Odyssée) comme la favorite de Zeus, celle à qui il ne peut rien refuser. On lui attribue cette devise "Culture et Courage". L'association des deux mots n'est pas le fruit du hasard. Nous avons déjà évoqué le courage comme étant l'une des valeurs essentielles à retrouver. Mais la culture ? La Culture est le seul élément qu'il est fondamentalement impossible de copier. Elle est donc essentielle. Voyons pourquoi. Mais tout d'abord, il faut lire, beaucoup lire, pour mieux en cerner l'importance. Pour cela, il faut acheter les livres du professeur Hannah Arendt (elle ne se voyait pas comme philosophe), et en particulier son ouvrage "La crise de la culture". La culture est la somme de plusieurs choses. Une partie nous vient de nos origines. Elle nous est transmise sans même que nous en prenions vraiment conscience. Elle passe par les discussions que nous avons avec notre entourage, nos amis proches, notre famille, nos parents bien sûr. Elle se développe en fonction des lieux que l'on fréquente depuis sa plus tendre enfance, les lieux de culte certes, mais pas uniquement. Les écoles et les universités achèvent de nous parfaire, mais l'essentiel a été fait avant. Que votre père soit un industriel religieux ou un artiste athée et engagé et il y a fort à parier que votre vie ne sera pas vraiment la même ! Essentiellement parce que vous ne serez pas le même. Pour l'entreprise c'est un peu la même chose. Certains groupes développent des cultures très fortes, qui leur donnent au fil des années un avantage compétitif indéniable. C'est le cas d'HP et de sa HP Way. Certains prétendent qu'il n'existe plus. C'est faux. Une culture ne disparait pas, elle évolue, elle se renforce, bouge, tangue, mais ne disparait pas, et ceci malgré les ventes d'activités ou les acquisitions. Vous pouvez tout copier chez votre concurrent, ses produits, ses actions marketing et commerciales, vous pouvez embaucher les mêmes profils, venant des mêmes écoles, des mêmes facs, vous pouvez mettre en place une organisation similaire, des processus quasi identiques, mais vous ne pourrez jamais copier sa culture. HP restera HP. L'Oréal ne sera jamais totalement imitable et Renault gardera ses fondements comme une marque de fabrique. Il en est ainsi depuis la nuit des temps. Il en est de même pour deux Etats, et finalement pour deux individus. C'est ce qui fait que les Français ne ressembleront jamais aux Américains ou aux Chinois et inversement, et c'est pourquoi vous êtes un individu unique, fort de votre bien le plus précieux, votre bagage culturel. Alors préservez-le et entretenez-le comme un capital ! La vie est un long apprentissage. Ce qui différencie l'homme de l'animal c'est qu'il veut apprendre et comprendre. Il ne veut pas mourir sans savoir. Il veut cela parce que pour l'homme il est un acte essentiel ... celui de la transmission culturelle, celui de la transmission du savoir. C'est ainsi que nous évoluons de génération en génération, c'est ainsi que l'humanité peut espérer poursuivre son développement. Allier le courage à la culture, c'est s'assurer que l'on ne reculera devant rien pour faire perdurer la connaissance et l'intelligence, et au-delà nos racines qui font de nous ce que nous sommes vraiment

15 janvier 2012

Une valeur essentielle à réhabiliter ... le courage !

Aujourd'hui je publie mon centième billet. Ce n'est pas rien ! J'ai choisi de le consacrer à la notion de courage. Une valeur clé à mes yeux. Pourquoi ? Avant d'y répondre ou de tenter de le faire, voyons de quoi nous parlons. Le courage consiste à gérer ses peurs. Nous avons à y faire face toute notre vie. Il peut s'agir de petites peurs, sur tout et rien, ou de peurs plus fondamentales, plus profondes, qui peuvent aboutir à ne plus rien faire, à nous paralyser en quelque sorte. Ce blocage potentiel peut se traduire par une incapacité à agir. Pour vivre, il faut lutter au fond contre de multiples craintes. A l'extérieur, nous sommes confrontés à un écosystème effrayant et souvent menaçant, à l'intérieur, notre théâtre intérieur nous réserve de nombreuses surprises. Nous n’avons jamais fait le tour de qui nous sommes vraiment ! Certains vivent tout cela comme un cauchemar, d'autres y trouvent excitation et motivation. Le courage c'est l'inverse de la lâcheté. Nous admirons les êtres courageux pour leur capacité à faire face à tous les dangers qui se présentent à eux, nous dédaignons les peureux qui fuient ou se dérobent à la moindre occasion. Nous admirons Sir Wallace face aux Anglais ou Alexandre le Grand pour toute son épopée. Mais le courage peut aussi prendre d'autres formes. Le malade qui endure des mois durant une souffrance inhumaine fait preuve de courage. Tout comme le coureur de fond qui va au-delà de toutes limites pour achever un marathon. Il faut garder en tête que certaines personnes font des choses invraisemblables, non pas par courage, même si les apparences sont trompeuses, mais pour l'appât du gain, le désir, la soif de pouvoir, l'orgueil ou toutes autres raisons ... qui n’ont en fait rien à voir avec le courage.
Le courage est une notion plus noble. Dans son sens absolu, il porte de belles promesses. Il a toujours été l'une des principales vertus de l'être humain, longtemps la première du reste. Et c’est pour cela, dans un monde qui se cherche, qu’il est peut-être temps de la remettre au goût du jour. L'être courageux n'est pas inconscient. Il a une bonne vision du danger et des risques encourus, mais la cause qu'il défend et son sens du devoir le poussent à défendre des positions bien arrêtées et à ne pas reculer. Faire preuve de courage ne veut en rien dire que l'on ne connait pas la peur. Cela signifie par contre que l'on ne veut pas se laisser dominer par elle et qu'elle nous empêche d'accomplir notre but ou notre destinée. "Mieux vaut tout perdre que la face", pensent les Japonais. Ils n'ont pas tort. A force de reculer, à force de compromis, on finit par perdre le sens même de notre existence et de nos exigences. Mais il est vrai que nous sommes déjà là dans autre chose que le courage, ne s’agit-il pas d’un mélange de courage et d’orgueil, assaisonnement où le sens du devoir et le code de l'honneur servent de mayonnaise.
Pourquoi le courage est-il si important pour l'entreprise moderne ? (et dans la vie en général). Pourquoi faut-il lui redonner toutes ses lettres de noblesse ? Parce que sans lui, nous sommes entourés de moutons, incapables de résister, incapables de dire "non", incapables de faire valoir leurs positions, incapables de bloquer quand il le faut par peur des conséquences pour leur personne, incapables de rester solides sur leurs positions et fidèles à leurs valeurs. Plus grave encore, sans courage, il n'y a pas de transformation possible, pas d'aspiration à bouger les frontières, à bousculer les « statu quo ».
Sans courage, il n'y aurait pas de héros, pas d'entrepreneurs, pas des résistants. Sans courage, le monde serait dominé par la terreur. Sans courage, plus rien ne serait possible. Tout ceux qui ont modifié le cours des choses ont dû à un moment ou à un autre faire montre de courage. Il peut se caractériser de différentes façons. C'est l'homme d'état ou le politique qui se dresse devant les errements financiers excessifs en disant simplement "stop", mais c'est aussi l'employé de bureau qui refuse de se conformer à des ordres stupides d’un chef borné et bête (voir billet précédent). Il ne s'agit pas de faire ou de dire n'importe quoi, je n’incite pas à cela, il ne s’agit pas de s'ériger en faux contre tout, mais de se faire respecter et de bousculer les choses établies pour éviter les états de fait et les rigidités improductives qui m’amènent au final d’échecs et déconvenues.

08 janvier 2012

C'est quoi "la bêtise" ?

Le physicien allemand
Albert Einstein
"Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue", déclarait Albert Einstein. Cette phrase m'a toujours amusé. Tout comme ce que me disait un de mes anciens collaborateurs: "Il n'y a qu'une seule chose contre laquelle il est quasiment impossible de lutter, la bêtise !". Ce n'est pas faux. Regardez tous les jours, ceux et celles qui vous entourent et qui par leur comportement, leurs actes, leurs paroles, vous semblent ... bêtes. Cela doit vous arriver au moins un fois par jour. Mais il convient de bien définir ce que l'on entend par bêtise. Un être intelligent se reconnait rapidement. Il ne tombe pas dans les clichés convenus, il accepte la remise en cause, il accepte même la critique. Il fait preuve en de nombreuses circonstances d'une capacité de changement et de créativité. Il ne peut que surprendre alors que l'être "bête" suit des chemins bien définis, il est dans le mimétisme, il subit souvent les effets d'entrainement, "faire comme tout le monde". Au final, il est prévisible et d'une certaine façon ennuyeux. Cela ne serait pas si grave si les conséquences s'arrêtaient là. Mais la bêtise peut blesser, heurter, et même tuer. La bêtise peut conduire un être faible, celui qui la subit, à commettre un acte irréparable. Du reste, je viens de parler d'un être "bête" ... il est curieux de voir que pour nous humains, un être stupide doit être assimilé à une bête, supposée ne pas être intelligente, supposée se contenter de copier ses parents, son entourage. Nous savons depuis pas mal de temps pourtant que les animaux sont dotés de diverses formes d'intelligence. Certains singes par exemple sont en théorie capables de parler, ils leur manquent des cordes vocales, mais on peut leur apprendre le langage des signes sans trop de problème ! Au fond, un individu stupide, idiot ou bête est quelqu'un qui applique des règles sans réfléchir, par automatisme. Il suit des processus, qu'il applique selon un ordre bien défini. Il fait cela par simplification ou par simplicité aussi. Il devient peu à peu un être non pensant. Un être dénué de jugement, d'analyse et d'esprit de contradiction. Il s'engouffre dans la brèche, à savoir celle de la tranquillité d'esprit. Il est beaucoup plus facile de ne pas trop faire fonctionner ses méninges. Etre intelligent ou se comporter comme tel exige de l'énergie. Beaucoup d'énergie. Et aussi beaucoup d'efforts. Souvenons nous que de nombreux événements de notre vie peuvent transformer un être dit intelligent en un individu digne des pires moqueries : la passion, l'amour, la déception, la haine, la colère, etc. Toutes ces émotions, positives ou négatives, qui déforment nos jugements et viennent heurter notre sens de la mesure et notre logique intuitive, peuvent nous rendre idiots. Comme nous le savons maintenant, il devrait être plus facile de ne pas être trop bête en 2012, d'autant que vouloir définir la bêtise est déjà la preuve d'une certaine forme d'arrogance puisque de fait on se range du côté des personnes ayant la capacité de donner un avis sur le sujet ! Or, nous le savons aussi, on est toujours le con de quelqu'un ! A ce propos, on pourra revoir avec délice le "Dîner de cons" de Francis Veber ou on écoutera "Quand on est con, on est con" de Georges Brassens qui insiste bien sur le fait que le "Temps ne fait rien à l'affaire". Terminons sur cette anecdote devenue célèbre depuis. En 1944, un officier des Forces Françaises Libres baptise sa jeep "Mort aux cons". Le Général de Gaulle aurait alors rétorqué : "Vaste programme Messieurs, vaste programme". Plutôt pas mal ! 

02 janvier 2012

Compétitivité : la clé pour 2012

Quelques réflexions pour démarrer 2012. La crise de l'Euro, qui vient de fêter ses 10 ans, n'est pas liée à celle de la dette, du moins pas uniquement, elle est plutôt celle de la compétitivité. Ce qui nous sépare nous autres français des allemands est de l'ordre de 15 points. C'est énorme. Notre industrie n'est plus au niveau où elle se trouvait dans les années 50 à 70. Les délocalisations ont été fortement préjudiciables à notre économie et au final à l'emploi. Il faut rétablir dans l'urgence notre compétitivité et faire émerger de nouveaux modèles de croissance. Le déficit de compétitivité est à considérer sur la partie "prix" mais aussi sur la partie "autres" ou "hors prix". Ce qui différencie les pays qui marchent de ceux qui stagnent, ou même ceux qui reculent, est en grande partie lié à un manque de compétitivité sur la qualité, le suivi des produits, le niveau des services, la valeur ajoutée offerte aux clients, etc. Bien sûr, la compétitivité "prix" est essentielle, elle est même une condition sine qua non à la survie des entreprises et des nations, mais elle est notoirement insuffisante. Pour gagner, pour faire front, il faut établir une stratégie de positionnement de bout en bout, sur toute la chaîne de valeurs. Ce n'est pas simple mais là se trouve l'enjeu des années à venir. 
Un lien pour avoir un point de vue documenté: 

01 janvier 2012

Chronique du mois de Décembre 2011 : Bonne année 2012 !


Manifestations en Russie en
Décembre 2011 - Moscou
Que l'actualité aura été riche en ce mois de Décembre 2011 et au-delà au cours de l'année qui vient de s'écouler ! Des révoltes dans les pays arabes, le refus de soumission, des manifestations en Russie contre le régime de Poutine, des changements de gouvernements partout en Europe, faisant tomber des figures qui semblaient insubmersibles, par exemple Silvio Berlusconi. Et pourtant, confronté à une crise économique et financière sans précédent, à un malaise lié à une absence de modèle de référence toujours fiable, à la quête d'une nouvelle identité, le monde se cherche, tangue, vacille et l'on voit bien qu'un rien, une petite étincelle, pourrait déclencher de véritables catastrophes. Nous n'en sommes qu'aux prémisses. Est-ce pour autant que nous devons renoncer et tourner le dos à "l'histoire qui est en marche" ? Non, il faut au contraire l'accompagner et y faire face. Nous devons tous contribuer à en assainir le fonctionnement. 
Le maître mot est toujours le même : liberté
"Liberté chérie" ... expression tirée comme chacun le sait du sixième couplet de la Marseillaise, mais que l'on retrouve aussi dans le Chant des déportés. La liberté est certainement la valeur la plus fondamentale que nous puissions avoir en tant qu'être humain, libre de nos pensées, libre dans nos actes, libre de nos choix, sous réserve que l'on respecte les règles de la république et/ou universelles de toute  démocratie (c'est à dire celles communément acceptées de tous). La liberté, dont nous disposons en France plus qu'ailleurs à mon sens, n'est pas une évidence. Il ne faut pas la considérer comme un don, ni même comme un élément irrémédiable. Elle a été conquise de haute lutte et nous savons qu'il faudrait peu pour la perdre. Il faut donc être vigilant et la voir comme un bijou, une valeur patrimoniale qu'il convient de préserver ... et donc de transmettre le moment venu.
Jacques Chirac
Ancien Président
de la République Française
Liberté de la presse et indépendance de la justice, voilà bien deux autres acquis de notre modèle français, décrié par certains, mais dont les vertus sont immenses. Le mois de Décembre a ainsi vu la condamnation de Jacques Chirac. Deux ans de prison avec sursis pour un président de la république. Voilà bien qui caractérise par essence ce que l'on peut appeler la séparation des pouvoirs. Fallait-il pour autant envoyer notre ancien président devant les tribunaux ? J'ai un avis et j'ai le souhait de ne pas l'exprimer dans ce blog. D'un côté, en condamnant Jacques Chirac, on prouve que nul n'est à l'abri de la justice, que tout le monde doit tôt ou tard rendre des comptes. D'un autre, on envoie devant les juridictions un vieil homme, malade, qui représente (ou a représenté) l'image de la France. Pourquoi ne pas l'avoir jugé avant dans ces conditions ? Je ne veux pas trancher mais ce mois aura tout de même été marqué par cet événement qui est loin d'être anodin. Ajoutons simplement que même s'il a certainement commis certaines fautes, Jacques Chirac se sera montré digne dans cette période. 
Nous sommes le 1er Janvier 2012. Nous démarrons une période intense sur un plan politique. Des moments propices pour moi et certains de mes lecteurs de décrypter le leadership de l'un ou l'autre, d'analyser certains actes de leadership car cela reste bien sûr pour moi l'un des axes majeurs de mon blog. 
L'actualité encore une fois va certainement être chaude, alors autant se souhaiter une très bonne année !
A tous, mes meilleurs voeux de santé, de réussite et de bonheur pour cette année 2012 !
J'en profite pour signaler que je ne ferai plus de chronique du mois pendant la période de campagne électorale, présidentielle et législative. 

29 décembre 2011

Une nouvelle émission dédiée aux voix sur MCE ... A ne pas manquer !

Bientôt sur la chaîne MCE (Ma Chaîne Etudiante), une nouvelle émission consacrée au doublage voix. Vous allez enfin pouvoir mettre un visage sur les voix des artistes et acteurs connus. Qui double Bruce Willis ? Qui double Angelina Jolie ? La réponse est dans l'émission "Il était une voix", concept crée par Nathalie Karsenti, émission animée par ses soins. 

 
 
L'émission sera diffusée chaque lundi en "access prime time" à 19h35 sur MCE à partir du 9 Janvier 2012 !
 

26 décembre 2011

HP Cloud Generation - l'événement Cloud de l'année 2011

Le 28 Septembre 2011, HP a organisé l'événement "HP Cloud Generation" au Palais Brongniart. Nous avons pu ainsi accueillir près de 450 clients. Voici quelques extraits de l'introduction. En fin de note, une synthèse du programme et des vidéos correspondantes :




Le programme complet et les vidéos correspondantes :

23 décembre 2011

Tous les ordres ne doivent pas être exécutés !

"Is your boss a psycho ?". Vous avez peut-être vu le film ci-contre. Nous avons tous été confronté au moins une fois dans notre vie à un patron maniaque, dépressif, excessif, agressif ou pire. Un patron se laissant aller à exprimer ses opinions politiques de façon excessive, un patron pressant, un patron usant de méthodes dites de harcèlement. Un patron qui par nature, du fait de ses déviations comportementales, n'était pas toujours en mesure de prendre des décisions rationnelles et/ou justes. Un patron qui, à défaut de chercher le consensus, ne demandait même pas l'opinion des autres avant de trancher et de donner des ordres. 
L'histoire regorge d'exemples de chefs politiques, d'entreprises ou militaires de ce type. Il faut se souvenir que tout leader est tôt ou tard confronté à son narcissisme qui le conduit à penser que les règles et les lois communes ne s'appliquent pas à sa personne, puisque justement il se place au-dessus d'elles. Dans ce qui peut vite devenir une forme de "folie", il arrive malheureusement que certains patrons perdent pied et ne soient plus en mesure de prendre des positions raisonnables. Il existe de nombreuses méthodes pour pallier à ce type d'excès, les prévenir et donc les gérer. Avoir par exemple un "fou du roi" près de soi est une bonne méthode. Elle consiste à avoir à ses côtés une sorte d'éminence grise, un "sherpa", un homme ou une femme de confiance, dont la carrière n'est plus un enjeu et qui ne sera guidé que par la seule réussite du leader en question. Il s'agit souvent d'une personne qui l'a suivi depuis de nombreuses années, souvent d'une entreprise à l'autre ou d'un poste à l'autre. 
Que faire alors lorsque l'on reçoit un ordre qui nous semble injustifié ? Que faire face à un ordre allant à l'encontre de nos valeurs ? Ou encore que faire lorsqu'un ordre nous parait être dangereux pour la structure ou l'entité que l'on dirige ? Faut-il ne pas le discuter, mettre ses valeurs dans sa poche et l'exécuter ? Faut-il décider au contraire de se rebeller ? De s'opposer ? 
Vous avez tous vu des films ou lu des livres traitant de ce thème. Certains sont mêmes devenus des anthologies. Qu'auriez-vous fait en temps de guerre dans telle ou telle situation ? C'est aussi la chanson de Jean-Jacques Goldman, "Né en 17 à Leindenstadt. Et oui qu'aurions nous fait ? 
Bien que je souhaite laisser chacun libre d'agir et de penser comme il l'entend, je ne crois pas qu'il faille jamais accepter de négocier avec ses valeurs. Ce serait un peu comme perdre une partie de soi. Un chef tyrannique, aux comportements erratiques, n'a pas sa place dans la société actuelle. Le courage est la qualité première d'un individu. La lâcheté conduit aux pires extrémités. La lâcheté conduit au "laisser-faire". On cherche alors à justifier l'injustifiable. Mais quand on a pas su résister, quand on n'a pas su refuser, il ne faut pas s'étonner des conséquences possibles. Je n'ignore pas que dire "non" n'est pas facile. Que cette opposition peut vous coûter votre job. Elle peut même dans certaines situations avoir des répercussions plus graves. Sans doute, mais c'est aussi peut être votre hiérarchique qui y laissera le sien ou qui mieux prendra conscience de ses excès et changera ... Et dans tous les cas, vous pourrez vous regarder dans une glace. Et ceci n'a pas de valeur !

18 décembre 2011

Les Indicateurs Sociaux Fondamentaux ou "Key Social Indicators" (KSI)

Exemple de tableau de bord utilisé
par les dirigeants
KSI en plus des KPI ! 
Dans une réunion interne HP la semaine passée, je dévoilais à mes équipes ma vision de ce que sera la mesure de l'entreprise de demain. Je suis convaincu, qu'au-delà des fameux "Key Performance Indicators" (KPI), que l'on peut traduire par Indicateurs clés de Performance, qui resteront valables quoiqu'il arrive (voir figure ci-contre, un exemple de KPI utilisés par des dirigeants), nous devrons ajouter des "Key Social Indicators"(KSI) ou Indicateurs Sociaux Fondamentaux. Les premiers mesurent la performance économique et financière d'une firme, mais ne disent rien de ce qu'elle fait ou produit pour la Société. Que fait-elle pour insérer les jeunes ? Que fait-elle pour aider de jeunes pousses d'entreprises à émerger ? En d'autres termes, permet-elle l'incubation ? Que fait-elle pour aider les seniors à poursuivre une carrière enrichissante jusqu'à 62 ans et au-delà ? Que fait-elle pour l'environnement ? Que fait-elle pour favoriser le mécénat ? Que fait-elle pour aider les collectivités locales ? Est-elle au fond une entreprise "bon citoyen" ? Demain, les entreprises ne pourront pas être jugées juste sur des résultats trimestriels ? Elles devront inscrire leurs actions dans le temps, afficher des progressions réelles et démontrer qu'elles ont la capacité d'apporter de la valeur à la société de façon générale. Leur valorisation en dépendra ... pour le bien de tous. 

Les actes sont plus importants que les paroles !

Le Sénat Romain,
lieu d'échange et de débat
La parole est aux difficultés de la vie quotidienne ce que le miel est à une gorge irritée : un pansement provisoire ! Depuis que le monde est monde, les orateurs ont toujours eu la part belle. Nous les écoutons nous prodiguer leurs belles paroles et nous nous laissons (souvent) convaincre. Pourtant, l'histoire regorge de promesses merveilleuses prises par des leaders charismatiques et pourtant jamais (ou rarement) honorées. Pourquoi ? Pas facile d'y répondre, mais en ces temps d'élections présidentielles, il parait intéressant de se poser la question et de chercher à décrypter ce mystère. Au fond de nous, nous pensons que les actes sont plus importants que les paroles, normal ils ont un impact sur nos vies, alors même que nous accordons manifestement plus de place à la parole. Nous devrions par exemple accorder plus de crédit à l'homme politique annonçant une hausse du SMIC qu'à celui qui déclarerait avoir l'intention de le faire. Et pourtant, dans la réalité, nous passons plus de temps à commenter un projet ou une annonce hypothétique qu'une décision ferme. Comme si cette dernière n'appelait plus débat ! Il en est de même dans la vie des entreprises. On discute davantage autour d'un projet de réorganisation que des résultats factuels obtenus dans un projet ou un programme à présent achevé. Comme si le bilan revêtait peu d'importance. Ce paradoxe est aussi un fait. Notre culture judéo-chrétienne devrait pourtant nous avoir préparés à accorder une place prépondérante à l'acte. Ainsi, dans son fameux jugement, le roi Salomon ne se contente pas de paroles, il menace de fendre l'enfant du dilemme en deux pour générer une réaction des deux femmes suppliantes. Aussi, le Nouveau Testament insiste sur les Actes des Apôtres, et pas uniquement sur leurs mots. Il est exact que notre éducation Gréco-Romaine vient tempérer tout ceci.  L'une nous a apporté la philosophie et la démocratie, qui est une tradition en grande partie orale, l'autre le droit et la discipline. On parle beaucoup à Athènes et à Rome ! On débat, on échange, on cherche la contradiction et l'affrontement des idées. L'Ecclesia, la Boulé et l'Héliée sont des assemblées grecques démocratiques, chacune ayant un rôle spécifique, où le débat tient une place prépondérante. Le Sénat Romain est un autre exemple où la performance d'orateur est appréciée. Alexandre le Grand représente comme souvent un bon intermédiaire. Il ne se contente pas de donner des ordres à ses hommes, il les mène au combat avec bravoure et détermination. Aristote lui a appris l'importance de faire suivre les paroles d'actions bien concrètes. Aujourd'hui, beaucoup parlent, peu agissent. Et parmi ceux qui disent agir, peu le font vraiment. Il faut donc se montrer vigilants et exigeants. Il en va de l'équilibre de notre société. Cette dérive de la parole sur les actes est sans doute le produit de notre société de l'information et de la communication, certes, mais elle nous conduit à coup sûr vers de grosses déconvenues. Demain, les hommes d'Etats et d'entreprises devront être jugés sur leurs propos (comprenant un programme, des projets, une philosophie de vie, un système de valeurs, etc.) et sur leurs actes (ce qu'ils ont réellement fait) ! L'un ne doit pas aller sans l'autre. La parole doit servir à mobiliser, c'est important, l'acte à convaincre, sans doute encore plus essentiel. On peut avancer avec un homme d'actions qui ne communique pas bien, on part à la dérive lorsque l'on a affaire à un orateur qui ne passe jamais à l'action. Celui qui par exemple prétend vouloir mener une politique sociale sans jamais prendre aucune option traduisant cette volonté reste sans intérêt pour ses employés. Ce sont juste des paroles. C'est une sorte de manipulation, consciente ou inconsciente

11 décembre 2011

Chronique du mois de Novembre 2011

Que dire de plus sur la crise qui nous frappe depuis maintenant des années, car nous y sommes entrés en 2008, sans jamais trouver la voie de sortie. Sans être pessimiste, ce n'est pas ma nature, je crois que le plus dur est devant nous. Les gouvernements européens vont devoir prendre des décisions drastiques pour réduire l'endettement et relancer les économies. Les Etats-Unis n'y échapperont pas non plus et les BRICs commencent à être touchés à leur tour. Le ralentissement observé en Chine n'est pas surprenant mais il peut inquièter. La bonne nouvelle est que l'empire du milieu a besoin de l'Europe pour assurer son développement !
Les échanges entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel suscitent de nombreux commentaires. Le fameux "Merkozy" fait parler. Certains y voient une domination de la chancelière allemande. Je pense pour ma part que nous pouvons dresser deux conclusions : 1) la France et l'Allemagne sont au coeur de tous les débats et c'est une bonne chose; 2) L'Allemagne a besoin des débouchés de l'Europe. Une chute de l'Euro lui couterait très cher, beaucoup plus que ce que nous imaginions il y a encore peu de temps. Il est également juste de dire que Merkel affirme un certain leadership. Enseignant cette discipline à HEC Paris, le parcours de cette dernière m'intéresse car il était loin d'être prévisible. Le style de la chancelière, visionnaire, un grand sens de l'exécution et une certaine ténacité, commence à porter ses fruits et à marquer les esprits.  
Manifestations en Russie contre la
victoire du parti de Vladimir Poutine
Valdimir Poutine en difficulté ! Les Russes se sont mobilisés en grand nombre dans plus de cinquante villes, y compris au coeur de Moscou, pour dénoncer selon eux les fraudes perpétrées lors des élections législatives qui viennent de se dérouler et remportées par le parti de Vladimir Poutine. C'est sans aucun doute le premier mur (celui-là n'est pas de Berlin !) qui se dresse devant l'ex-président russe qui aspire à revenir l'an prochain au Kremlin. Que les accusations soient vraies ou fausses, il est intéressant de voir que tous les pouvoirs sont questionnés en ce moment. Après les révoltes arabes, qui se poursuivent du reste, la chute de Silvio Berlusconi, sur quoi débouchera cette contestation ?

04 décembre 2011

La vérité en face ...

Nous sommes pris en étau. Le mur de la dette se dresse devant nous. Il semble infranchissable. Nous nous apprêtons à perdre notre triple A. Nos taux d'intérêts, qui étaient déjà deux fois supérieurs à ceux de l'Allemagne, vont donc encore perdre du terrain. Un taux de croissance nul, peut-être même négatif, un chômage croissant, un déficit commercial qui se creuse, la chute est abyssale, un gouffre ouvert sous nos pieds, un gouffre sans fond. Comment la France peut-elle s'en sortir ? Il semble que nous soyons pris dans un piège. Comment redevenir la nation dominante que nous avons été par le passé ? 
Notre modèle social, qui présente de nombreuses vertus, n'est de fait plus compatible avec nos ambitions de regain de compétitivité. Il nous met en tout cas devant une double réalité à laquelle nous voulions échapper, à laquelle nous ne voulions pas croire : l'Allemagne nous domine et les marchés imposent leurs lois. C'est ainsi. 
Un image me vient à l'esprit. Celle d'un coureur, en sur-poids, pas très en forme, qui tente vaille que vaille de rester dans le peloton de tête. Au bout d'un moment, essoufflé, il lui faut faire un choix :
1) arrêter la course, faire un régime, se préparer avec sérieux et se représenter à l'édition suivante;
2) renoncer à la compétition.
La France en est là. Où elle refond son modèle économique et social, sans complaisance ou elle devra sortir de l'Euro. Sinon c'est l'explosion, l'essoufflement et possiblement le malaise cardiaque. Pas drôle me direz vous. Bon, une bonne nouvelle, de nombreux pays sont encore plus mal que nous. Si nous mourons, d'autres auront dérouillé avant nous ! La spirale est implacable : taux d'intérêts élevés, restriction des crédits, récession, les entreprises ne vont pas tarder à manquer de fuel. 
Pour s'en sortir, il faut une gouvernance, il faut une forme de gouvernement européen (voir billet précédent). Certes, il y a là une forme d'abandon de souveraineté, mais nous n'avons pas le choix. Car faire fonctionner l'Europe exige de la discipline, la chancelière allemande n'a pas tort. Surtout dans une Europe à deux vitesses. Impossible de réussir autrement. Un autre cas comme la Grèce et c'est la fin de tout. 
La France dispose néanmoins d'atouts majeurs. Elle forme toujours une élite intellectuelle reconnue de tous et prisée un peu partout dans le monde, que ce soit dans la finance, dans le monde de l'entreprise ou dans la recherche. Nous avons également des savoirs-faire indiscutables. Certes, notre industrie n'est plus aussi flamboyante que par le passé, mais nous continuons de dominer des pans entiers du monde des affaires, et pas seulement dans la mode, le luxe et la grande cuisine. 
Nous devons pour réussir relancer notre économie. On ne peut pas gagner sans croissance. Il va falloir diminuer notre coût du travail. Une idée consisterait à envoyer en "off-shoring" non pas les tâches à faible valeur ajoutée mais l'inverse. En utilisant des ingénieurs étrangers (en Inde par exemple) à des prix plus compétitifs que chez nous, on peut réduire le prix de son haut de gamme et ainsi générer du business qui lui-même peut alors créer de l'emploi ... en France. En partant d'une situation ubuesque, puisque l'on décide d'envoyer de l'emploi à l'extérieur, on finit par en tirer bénéfice. C'est exactement ce que l'Allemagne a fait dans le secteur de l'automobile. On connait la suite ...
Nous allons devoir aussi faire des économies de l'ordre de 120 à 130 milliards d'euros dans les 4 années à venir. Cela se fera sur base de baisse des dépenses, mais aussi par des hausses d'impôts. Il faudra sans doute aussi privatiser. Peut-être des banques. Sans doute du reste. 
La chine a besoin de l'Europe. L'Allemagne ne peut prendre la responsabilité de faire imploser l'euro après avoir dévasté notre continent par deux guerres mondiales dévastatrices. La France sans euro connaitrait de graves difficultés. En clair, tout le monde a intérêt de réussir. Mais comment ? 
Tout tient donc en un mot. Il faut croitre. Il faut reprendre le chemin du succès. Pour y parvenir, il faut du leadership. Des leaders. Des femmes et des hommes qui n'auront aucune peur, qui prendront les décisions qui s'imposent, qui sauront faire face à l'adversité, pour le bien de tous. Des leaders qui ne chercheront pas uniquement à faire briller leurs étoiles. En agissant pour la communauté, qu'ils se rassurent, ils rentreront dans l'histoire ... et par la grande porte !

01 décembre 2011

Qu'en penserait le Général de Gaulle ?

Je me faisais récemment une remarque en écoutant une émission politique à la radio et où un nouvel homme politique se réclamait du Gaullisme et même du Général de Gaulle, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Car le Gaullisme est une doctrine politique qui, bien qu'elle se soit inspirée de l'oeuvre du Général, n'est pas née de la volonté du grand homme. Bien au contraire, dans la mémoire collective de ceux qui ont eu la chance de l'approche, il n'était pas partisan de donner son nom à un tel mouvement. En réalité, lui-même refusait le terme. Il était né pendant l'occupation, dans la bouche même des allemands qui qualifiaient ainsi cette résistance excessive. Mais l'homme est tellement immense, son oeuvre tellement hors du commun qu'il est de bon ton de s'en rapprocher, de se faire adouber par lui. C'est d'autant plus facile qu'il n'est plus là. Mais s'il était là, s'il revenait parmi nous, combien de ces hommes politiques qui prétendent défendre ses idées trouveraient grâce à ses yeux ? Tiens voilà une bien bonne question ! 

Bio express tirée de Wikipédia

Charles de Gaulle, né le 22 novembre 1890 à Lille et mort le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises en Haute-Marne, est un homme d'État, général et écrivain français.
Après son départ pour Londres en juin 1940, il devient le chef de la France libre qui résiste face au Régime de Vichy, et à l’occupation allemande et italienne de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Président du Gouvernement provisoire de la République française de 1944 à 1946, dernier président du Conseil des ministres de 1958 à 1959, il est l'instigateur de la fondation de la Ve République, dont il est le premier président de 1959 à 1969.
Il est l'unique grand maître de l'ordre de la Libération.

27 novembre 2011

Break it to build it ! (English version follows)

Le monde dans tous ses états. C'est un peu ce que nous lisons depuis des semaines, des mois, dans la presse quotidienne, et ce n'est pas prêt de s'arrêter. Nous voyons bien que quelque chose ne tourne pas rond. Lorsque je vivais aux Etats-Unis, trois années, de 2000 à 2003 très exactement, un des patrons mondiaux, de l'entreprise qui m'employait alors, avait utilisé en conférence une expression qui m'avait dans un premier temps interloqué, avant de tout simplement me faire réfléchir : "Break it to build it !" (Cassez pour reconstruire !). Je ne suis pas certain qu'il aurait mis par l'écrit un point d'exclamation, mais je trouve qu'il traduit plutôt bien le questionnement qui avait été le mien à cette époque. Je n'ai jamais vraiment oublié cette phrase, cette expression qui avait alors atteint l'objectif recherché: provoquer la réflexion. La mienne en tout cas. Sur le moment, cela m'était apparu un peu excessif. Certes, nous étions en pleine éclatement de la bulle internet et forcément, nous étions dubitatifs, perdus. Mais de là à tout casser ! Et Dieu que ces problèmes étaient mineurs comparés à ceux que nous rencontrons aujourd'hui, et davantage encore si nous songeons à ce qui nous attend tous demain ... Il est des conclusions pourtant faciles à dresser : 
  •  Il est urgent de disposer d'un véritable gouvernement européen ou à défaut d'un chef d'orchestre. J'enseigne à HEC Paris depuis des années maintenant, essentiellement dans le domaine du leadership et de la transformation des entreprises, et je répète à l'infini que l'homme a besoin de chefs, ou de guides. En tout cas de leaders capables de tracer la voie et de prendre les décisions qui s'imposent ... 
  • Il est urgent de s'affranchir des marchés. Certaines valeurs, bancaires en particulier, font le yo-yo, sans le moindre rationnel économique. Nous éprouvons un sentiment trouble, qui nous laisse un goût amer en bouche, le sentiment d'être manipulés par une information fabriquée de toute pièce par certaines personnes qui s'empressent d'empocher des sommes d'argent à chaque aller-retour boursier. Plutôt malsain quand on sait que des millions de gens souffrent et peinent à boucler les fins de mois. C'est peut-être faux, mais avouons qu'il y a de quoi se poser des questions.
  • Il est urgent de s'affranchir des agences de notation. Elles devraient être là pour permettre une juste appréciation des choses, de l'équilibre financier des Etats, des entreprises, etc. Elles créent en fait plus de perturbations que de sérénité. Quelle est leur valeur ajoutée ? Aucune. Elles ne font qu'alimenter les marchés en informations contradictions, générant des mouvements perturbés et chaotiques. Il ne s'agit pas de les supprimer, elles peuvent avoir un rôle, mais à condition de mettre en place une véritable gouvernance. 
Alors faut-il casser pour reconstruire ? Il faudrait au moins se poser la question ? Peut-on relancer sans changer notre système actuel en profondeur ? En tout état de cause, il est urgent de positionner, ou de repositionner l'Europe, pour qu'elle soit très vite en situation de résister à l'Amérique, à l'Asie et aux BRICs ! 

English version
The world in all his states. It is a little bit what we read for weeks, even months, in the daily press, and it is not ready to stop. We see well that something does not turn right. When I lived in the United States, three years, from 2000 till 2003, one of the world bosses of the company which used to employ me at this time had used in conference an expression which had taken aback me at first, before making me thinking: " break it to build it ! I am not certain that he would have put in the paper an exclamation mark, but I did it because it translates well enough the questioning which had been mine then. I have never forgotten really this sentence, this expression which had then reached the point: being a little provocative and make us think. At this time, I thought i twas a little excessive. Certainly, we were in full explosion of the internet bubble and necessarily, we were a little bit sceptical, a little lost. But from there, I saw a gap before breaking all ! And God, these are not serious problems compared to the ones we are facing since years and the ones that will certainly appear in the next future. 
Some conclusions can be drawn easily : 
  • It is quite urgent to get a government in place, or at least a leader who can show the way and make decisions. I am teaching leadership and transformation at HEC Paris since years and I am always very vocal on the fact that any human group needs a chief, need a leader. 
  • It is urgent to move away from the markets, at least to take some distance. Obviously some people are creating information, making a lot of money, particularly with the banking values, while most people across the world are really suffering. This is quite hard to accept.
  • It is urgent to move away from the rating agencies. They should bring clarity and serenity but indeed this is quite the opposite. What is the value of the current system. We can obviously question ourselves. A governance needs to be established and applied to everyone, them included. 
So should we break all to rebuild a new world ! Of course cannot be done and said this way. Can we relaunch our economy without changing dramatically our current system. But anyway we have certainly to act quickly to make sure that Europe will be able to resist (exist) to the United States, to the Asian push and to the BRICs development. 

20 novembre 2011

Lâchons nos enfants ...

Source : Dalipas
J'aime bien cette image qui traduit tout à la fois l'évolution de l'homme et le fait que tout est un éternel recommencement. L'homme s'est dressé par la première fois pour voir par dessus les herbes hautes et ne pas se laisser piéger par quelques bêtes sauvages. Il retourne quasiment dans sa position initiale, poussé par les nouvelles technologies. Néanmoins, un bémol, l'image laisse penser que nous descendons des singes, ce qui n'est pas le cas ... Mais là n'est pas la question sur laquelle je souhaite m'attarder aujourd'hui. C'est le lien entre le potentiel des enfants et l'ambition des parents qui m'intéresse. Récemment, à plusieurs reprises, des parents, amis par ailleurs, m'ont questionné sur ce qui pouvait conduire leurs enfants à la réussite, ce qui se caractérise pour quasiment tous par l'entrée de leurs chers petits/chères petites dans une grande école, Polytechnique, Centrale, HEC ou Sciences Po. Je leur ai fait à peu près la même réponse: la meilleure chose à faire est de guider ses enfants, de les conseiller, pour qu'ils puissent se retrouver un peu mieux dans les méandres des formations et des carrières, et ensuite il faut les laisser avancer à leur guise, sans leur mettre de pression, sans les contraindre à intégrer telle ou telle préparation scientifique, commerciale ou littéraire. Il n'y a pas de succès possible par l'obligation. On ne peut obliger un enfant, fut-il brillant, de réaliser le rêve de parents ! Les cas sont multiples. On trouve les parents issus eux-mêmes de prestigieuses écoles et qui n'envisagent pas une seconde que leurs progénitures puissent échapper à la même marque de fabrique. Il y a aussi ceux qui auraient rêvé en intégrer une et qui faute de l'avoir fait projettent leurs ambitions passées sur leur descendance. Il y a enfin ceux qui ne sont dans aucun de ces cas, mais qui souhaitent ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants. Quoi de plus naturel ? Mais es-ce bien pour eux ? Pas si sûr. L'enfant gagne son indépendance et sa force dès l'instant où il est capable d'imposer ses vues à ses propres parents. Je crois en toute modestie avoir agi ainsi avec les miens. Ma femme et moi les avons guidé au mieux, pour les aider à choisir. Choisir est complexe, surtout quand les voies qui nous sont offertes sont multiples. Mais choisir marque aussi l'accès progressif à l'âge adulte, à la maturité. "Mais Gérald, tu ne t'en rends pas compte, mon fils/ma fille a un potentiel unique. Il/elle a un QI de 130 !", me dit-on. J'en suis bien conscient. Je veux dire que je suis bien conscient que certains enfants ont un QI supérieur à d'autres. 2,2% de la population selon les statistiques sont considérés comme surdoués! Pas lourd ... Mais le QI ne traduit pas pour autant l'intelligence d'un individu. Il ne caractérise qu'une des sept formes, celle que nous pouvons qualifier de "logico-mathématique". Il y en a d'autres: spatiale, musicale, physique, linguistique, inter-personnelle et intra-personnelle. Il est donc impossible et même dangereux de réduire les capacités d'une personne, encore plus d'un enfant, à un simple chiffre. Cela reviendrait à ne prendre en compte qu'une des facettes de son intelligence, de ses capacités et de son potentiel. Il faut laisser l'enfant se réaliser et se dévoiler. Il n'intégrera peut-être pas au final une grande école ou une brillante université, mais sera peut-être au final bien plus heureux. Car le bonheur est complexe à mesurer. Il est la somme d'une réussite sociale, financière, personnelle et surtout de la réalisation de soi. 

12 novembre 2011

Donner du sens aux choses !

Certaines personnes, elles sont rares, marquent l'histoire. D'autres pas alors même qu'elles auront eu beaucoup d'influence du temps de leur vivant, de leur carrière professionnelle. Ghandi (en photo) fait partie de ces êtres là. Gainsbourg dans la chanson, Steve Jobs dans les affaires, Martin Luther King pour la cause des noirs aux Etats-Unis, Golda Meir en tant que chef d'Etat, etc. Pourquoi certaines personnes sont destinées à marquer leur passage terrestre de façon durable, à laisser une empreinte ? Il n'y a pas de recette miracle, mais il existe par contre des points communs entre ces leaders qui en apparence n'ont rien à voir.
1. Ils sont souvent de condition modeste. Ils viennent de nulle part, mais ont une conviction forte, une idée précise de ce qu'ils veulent accomplir, un idéal.
2. Ils ne se laisseront pas distraire facilement de ce but. Alors que je donnais un cours à HEC Paris, un étudiant me disait : "ils le veulent plus que les autres". Absolument. Mais cela va au-delà, ils sont sans doute plus déterminés, mais leur démarche est ancrée sur quelque chose de profond, plus important généralement que la seule envie de gagner. On peut donc dire qu'ils veulent l'emporter d'une façon ou d'une autre, mais qu'ils ont surtout l'ambition de faire triompher leurs rêves, leurs idées, etc.
3. Ils portent en eux cette capacité à convaincre. Ils ont compris, généralement très jeunes, que la communication est clé dans tout accomplissement, alors ils soignent leur image, et se créé un personnage. Gainsbourg a ce titre permet tout à fait d'illustrer ce point. Au-delà de son talent de musicien et de compositeur, il en avait un autre : il a vécu sa vie comme un roman, faisant de chacun de ses pas une sorte d'idéal, de telle sorte que tout le monde ait un sentiment à son égard. Ceux qui l'aiment, j'en suis, admireront ses actes positifs et lui trouveront des excuses pour ses débordements. Ceux qui le détestent trouveront dans ses choix et dans sa vie des justifications au ressentiment qu'ils lui portent. C'est ainsi, un leader finit par être un tout. Il y a lui en tant que personne et il y a lui en tant que professionnel. Pour les grands hommes, les grands leaders, les deux images finissent par se rejoindre à un moment donné.
4. Ils n'ont pas peur de se mettre en danger, de se mettre en risque, et pas uniquement parce qu'ils n'ont rien à perdre. Ils renoncent bien souvent au bien-être, au bonheur que nous concevons tous (avoir une famille, un toit, des moyens financiers, partir en vacances, etc.). D'une certaine façon, et selon les normes habituelles, ils ne sont pas/n'auront pas été spécialement heureux. Mais comment définir le bonheur ? Que veut dire "être heureux ou ne pas l'être" ? Ce qui est certain, c'est qu'ils sont généralement prêts à tout mettre sur le tapis pour atteindre leur but, ils ne font à ce niveau aucun compromis. Et là, il y a une différence notable avec le commun des mortels. L'individu standard va chercher à réussir financièrement et socialement. Pour y parvenir, il travaille souvent dur, sans se poser d'autres questions, ou s'il le fait, ce n'est qu'épisodique.

C'est pourquoi l'individu lambda arrivant à maturité (50 ans et au-delà) fait souvent sa petite crise d'identitité ou existentielle: au fond, quel est le sens de mon action. Qu'aurais-je réellement construit ou fait ? Que vais-je laisser derrière moi ? Hum ... voilà bien des questions importantes. Mais quand ces personnes se les posent il est souvent trop tard pour agir et changer le cours des choses. Quand Picasso se lance dans la peinture, vivant au départ dans le besoin, il croit en sa bonne étoile et poursuit sa voie. Il n'est pas sur un chemin traditionnel, fait de choses pré-établis: je me mets en couple plus ou moins à tel âge, je veux deux ou trois enfants, j'achète ma maison, une belle et grosse voiture, je pars en vacances dans des clubs, etc. Rien de grave dans ce type de vie. Au contraire, il s'agit là d'une vie heureuse et réussie. On a donné du bonheur autour de soi, élevé des enfants, on a créé une famille. Mais il faut aussi réaliser qu'on ne peut pas tout avoir. 99% des individus dans les pays occidentaux veulent une vie organisée, structurée, standardisée. Même s'ils ne l'avouent pas ! On y a été préparé dès l'école. Comment renoncer à tout ça pour accomplir un rêve ? D'autant plus que pour un Picasso, il y a des milliers, des centaines de milliers de peintres qui ne connaitront que galère et misère. Et cela toute leur vie durant. Alors autant assurer ! Et bien voilà, l'assurance a un prix. En renonçant à une vie de bohème, à la poursuite d'un idéal, à la concrétisation de ses idées, pour une vie plus "normale", on doit accepter la contrepartie de "ne pas entrer dans l'histoire" ! Le dicton dit : "On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre". Et oui on ne peut pas. Mais est-ce si grave ? C'est une question à laquelle chaque individu se doit de répondre avec objectivité, en se souvenant que de toute façon il avait des chances très limitées de réussir à marquer son temps, d'abord parce qu'il faut en avoir le talent, ensuite parce qu'il faut avoir un but clairement défini et différenciateur, enfin parce qu'il faut avoir vécu au bon moment, à la bonne époque. Cela fait beaucoup de conditions ! 
Les leaders, les grands hommes comme les appelle Hegel, sont ceux et celles qui defient à la fois le temps et les choses établies, ils bousculent le status quo. Ils n'ont généralement aucun regret à la fin de leur vie, qu'ils aient réussi ou pas. Ils ont poursuivi un but et seul cela compte. Nous autre, individus lambda, ceux et celles qui tôt ou tard plongeront dans l'oubli, devons vivre avec cette idée d'un certain renoncement. Nous avons renoncé à la gloire éternelle pour un confort ... Ainsi, l'homme politique renonce souvent à gagner beaucoup d'argent (en principe) pour accomplir son dessein, alors même qu'il sort de la même école ou de la même université que son camarade qui lui a choisi d'être "trader" dans une banque. Ils n'ont pas choisi la même vie. Ils investissement différemment et le rendement pour l'un et l'autre, qui n'est pas garanti, n'est en tout cas pas distribué avec la même échelle de temps. L'un aspire à laisser une trace, l'autre veut gagner de l'argent pour jouir de cette vie terrestre.
A chacun de choisir.
A chacun d'assumer ses choix. 
Ci-dessous, la chanson bien connu, extraite du spectacle Starmania, "Le Blues du Businessman". En parcourant les paroles, il est amusant de voir que l'on retrouve bien ce questionnement qui nous assaille tôt ou tard, que l'on ait réussi ou pas. Je laisse mes lecteurs l'analyser ! Très belle chanson, pleine de sens et de justesse. J'ai mis en couleur et en gras les parties qui méritent selon moi d'être méditées.     

Le blues du businessman
    J'ai du succés dans mes affaires
    J'ai du succés dans mes amours
    Je change souvent de secrétaire
    J'ai mon bureau en haut d'une tour
    D'où je vois la ville à l'envers
    D'où je contrôle mon univers
    J'passe la moitié d'ma vie en l'air
    Entre New York et Singapour
    Je voyage toujours en première
    J'ai ma résidence secondaire
    Dans tous les Hilton de la Terre
    J'peux pas supporter la misère.
    (Choeurs:)
    Au moins es tu heureux?
    (Chant:)
    J'suis pas heureux mais j'en ai l'air
    J'ai perdu le sens de l'humour
    Depuis qu'j'ai le sens des affaires.
    J'ai réussi et j'en suis fier
    Au fond je n'ai qu'un seul regret
    J'fais pas c'que j'aurais voulu faire.
    (Choeurs:)
    Qu'est ce que tu veux mon vieux!
    Dans la vie on fait ce qu'on peut
    Pas ce qu'on veut.
    (Chant:)
    J'aurais voulu être un artiste
    Pour pouvoir faire mon numéro
    Quand l'avion se pose sur la piste
    A Rotterdam ou à Rio
    J'aurais voulu être un chanteur
    Pour pouvoir crier qui je suis
    J'aurais voulu être un auteur
    Pour pouvoir inventer ma vie
    Pour pouvoir inventer ma vie
   (Chant:)
    J'aurais voulu être un acteur
    Pour tous les jours changer de peau
    Et pour pouvoir me trouver beau
    Sur un grand écran en couleur
    Sur un grand écran en couleur
    J'aurais voulu être un artiste
    Pour avoir le monde à refaire
    Pour pouvoir être un anarchiste
    Et vivre comme un millionnaire
    Et vivre comme un millionnaire
    J'aurais voulu être un artiste....
    Pour pouvoir dire pourquoi j'existe.

07 novembre 2011

Chronique du mois d'Octobre 2011

Tout doucement au cours du mois d'Octobre 2011, nous nous sommes dirigés d'une crise de la dette vers une autre de nature plus ... politique. Depuis Mai 2010, la CDU, le parti de la chancelière Angela Merkel, a perdu presque toutes les échéances politiques. La pression est donc forte sur elle. Les présidents français et américain se sont pas en reste et même s'ils se tendent la main, ils savent bien que les scrutins les attendent sous peu. Le leader Grec, Georges Papandréou a lâché une bombe en proposant un référendum, qui n'aurait pas été une mauvaise idée au fond s'il n'avait pas été proposé une fois les aides attribuées. Les conservateurs vont surement prendre le pouvoir en Espagne et n'auront pas d'autres choix que la réduction des dépenses publiques et la mise en place d'un plan d'austérité, au moins équivalent à celui que devra lancer Silvio Berlusconi qui n'a que rarement été aussi affaibli qu'en ce moment. Comme ce fut le cas en Irlande, dès lors que l'on met en place les ingrédients du redressement, qui immanquablement riment avec rigueur, on se met en position de faiblesse et bien souvent on perd le pouvoir. C'est ainsi. Notre bonne vieille Europe peine à trouver de nouveaux équilibres et cela risque de durer. Alors dans ce contexte, où il faut retrouver des repères fiables, des lignes de flottaison auxquelles on puisse se fier, il faut se souvenir de l'essentiel : les marchés ne peuvent pas guider nos pas. Il faut s'affranchir de toute dictature de l'esprit qui viendrait inhiber hommes politiques et chefs d'entreprise. Il faut au contraire changer la donne : donner un nouveau sens aux entreprises, changer le modèle, décloisonner le monde financier pour le sortir de son carcan actuel, viser à long terme, investir pour le futur, valoriser en somme les investissements sur des échelles de temps différentes, relancer des plans de croissance qui seuls peuvent générer de l'emploi et surtout espérer que nous aurons quelques femmes et hommes courageux qui feront fi de leurs ambitions pour servir une cause, un dessein plus profond, plus essentiel, pour se donner une raison d'être ... Certains/certaines perdront probablement des élections. Sans doute. Mais peut-être auront-ils tout simplement sauver l'Europe ! Ils passeront alors très certainement à la postérité. Il faut parfois savoir perdre gros pour gagner très gros, surtout lorsque la mesure n'est pas pécuniaire et qu'elle a trait à la conscience !

23 octobre 2011

Merci à notre héroïque équipe de France, bravo aux All Blacks !

Commençons par dire que les All Blacks ont fait une superbe coupe du monde, après avoir dominé le rugby mondial ces quatre dernières années. C'est sans aucun doute la meilleure équipe du monde et il était temps pour eux de retrouver le trophée mondial. Leur victoire est, même si cela nous cause un pincement au coeur de le dire, amplement méritée. 
Les All Blacks,
champions du monde 2011
Alors, bravo aux néo-zélandais ! 
Mais bravo aussi à cette fantastique équipe de France qui a encore une fois fait vaciller cette équipe des "tout noir". On est bien, en jouant sur les mots, leur bête noire ! On y a cru, jusqu'au bout. Une pénalité et nous revenions avec la coupe. 
Néanmoins, sur l'ensemble de l'épreuve, cela n'aurait sans doute pas aussi mérité que pour les blacks. Ils ont survolé tous les matchs, battant les australiens en demi-finale, une autre finale avant l'heure, quand nous avons enregistré deux défaites et une victoire tirée par les cheveux contre les Gallois. Alors tout est bien ainsi. Nous sortons de cette coupe du monde par le haut, droit dans nos bottes, fiers d'avoir combattu et d'avoir fait taire tous ceux qui ne percevaient pas entre les interstices la force de cette équipe. 
Marc Lièvremont,
sélectionneur de l'équipe de France
Un coup de chapeau aussi au staff français, à Emile Ntamack (dont nous avons déjà dit toute sa force et tout son professionnalisme) et à Marc Lièvremont qui, malgré les attaques quasi incessantes de la presse, des médias, a réussi à hisser son équipe en finale ! Pas mal, je trouve. Cela dénote une force de caractère dont je ne doutais pas. 
On finira par la gagner cette coupe, en Angleterre, dans quatre ans !

22 octobre 2011

Un défi comme on les aime !

Les All Blacks ... ou comment défier une légende ? 
Les All Blacks ne sont pas une équipe de rugby. Ils sont bien plus qu'un sport, ils sont un élément clé de la culture locale. Ils sont à la Nouvelle Zélande ce que l'Académie Française est à la France. Devenir un Black, c'est entrer dans la légende, c'est devenir un immortel ! Le pays est petit, guère plus de quatre millions d'habitants. Le rugby y joue depuis toujours un rôle central. C'est le haut-parleur de cette nation, le porte-voix, un emblème. La victoire demain n'est pas seulement souhaitable et attendue, elle est pour tout habitant des îles une obligation. Ce n'est pas une option ! Autant dire que la partie va être dure pour nos valeureux français qui ont déjà surpris cette équipe mythique au cours des dernières années. On se souvient du quart de finale de coupe du monde en 2007. Les Blacks aussi. Certains ne s'en sont d'ailleurs jamais remis. Demain, ce sera un combat, un enfer, mais ne nous y trompons pas, la pression sera surtout du côté des néo-zélandais. Ils ne peuvent pas échouer. Tant mieux. C'est peut-être là notre chance ! J'aime le sport parce qu'il transcende notre imaginaire, parce qu'il nous entraine dans d'autres contrées, d'autres univers. Il nous oblige à redécouvrir les valeurs que nous nous acharnons à oublier à longueur de journée, dévorés par le quotidien de nos vies. J'aime le rugby parce qu'il réveille en nous toutes nos pulsions. Certaines sont guerrières certes, mais au final c'est d'abord et surtout une question d'amitié et d'émotions. Demain, il ne faudra rien lâcher. Il faudra se battre, ne pas reculer face à ces guerriers transcendés par le Haka, danse traditionnelle maori. 
Peut-on y arriver ? C'est la question que tout le monde se pose et des personnes plus expertes que moi ont déjà apporté leur point de vue. Pour ma part, je vois la France capable de réaliser un nouvel exploit sous condition de dominer en touche, comme ils le font depuis le début, de tenir les mêlées, et de casser le jeu des Blacks en tapant régulièrement en touche. Il ne faut surtout pas leur laisser du champs, de l'espace. Il ne faut pas les laisser développer leur jeu. Les Néo-Zélandais sont comme tout le monde, s'ils doutent, ils joueront moins bien. Il faut casser leur jeu, le rythme du match, procéder par coups de boutoir et par contre-attaques. Ce n'est pas faire preuve d'anti-jeu, mais de tactique. Le Rugby est certes physique, mais la part stratégique est énorme. Il faut la tête et les jambes pour gagner ! Plus facile à écrire qu'à faire. Demain je serai avec des amis dans un café non loin de chez moi pour voir le match et je me régale d'avance. Allez la France !