26 avril 2014

C’est une révolte, sire ? Non, c’est une révolution.

Voilà un post d'un des membres de mon réseau et aussi de l'équipe d'HP en France. L'auteur s'appelle Jean-Marc Defaut

Qui est-il ?

Jean-Marc Defaut
Jean-Marc dirige l'activité Cloud Computing d'HP France depuis juin 2012. Dans le cadre de ses fonctions, il a la charge d’accélérer la croissance de l’entreprise sur ce marché émergent. En s’appuyant sur une équipe de collaborateurs expérimentés, sa mission consiste à construire le go to market et les propositions de valeur les plus adaptées afin que les clients et partenaires d'HP tirent un profit maximum des nouveaux modèles de consommation IT. Auparavant, Jean Marc Defaut occupait la fonction de Directeur des Alliances pour le groupe en France. Avant de rejoindre HP en 2010, il était Directeur de la Business Unit Middleware d’Oracle France. Jean-Marc pilote le projet Cloud-Experience.fr avec Philippe Roux et en collaboration avec Olivier Corneloup, consultant.

Le post de Jean-Marc


« Il en est des sciences comme de l’industrie – le renouvellement des outils est un luxe qui doit être réservé aux circonstances qui l’exigent. La crise signifie qu’on se trouve devant l’obligation de renouveler les outils. »
Thomas Kuhn

Au cours des dix dernières années, nous avons  assisté à un revirement majeur du cycle de l’innovation digitale. Lors du cycle précédent, les évolutions informatiques empruntaient systématiquement un chemin d’irrigation « top-down » du tissu économique et de ses agents. Partant des  plus grandes entreprises elles s’étendaient ensuite aux PME pour atteindre en dernier lieu les consommateurs, les étudiants et même les enfants.
Force est de constater qu’en dix ans, cette tendance s’est radicalement inversée : ce sont désormais ces mêmes consommateurs, étudiants et enfants qui mènent la danse et montrent la voie de l’innovation numérique. Si  les adultes et les PME suivent le rythme tant bien que mal,  les institutions de grande taille sont en revanche très à la traîne en matière d’adoption.
A première vue, on serait tenté de répondre que le monde de l’entreprise n’a pas grand intérêt à prendre en compte ces nouvelles pratiques digitales. Car enfin, si de sérieux  gains de productivité étaient en jeu, nous les aurions déjà adoptées, non ? Les applications mobiles, sites sociaux et autres jeux interactifs ne serait-ils pas plutôt des gourmandises à bannir d’une informatique d’entreprise qui surveille sa ligne ?
En un mot : non. En deux mots : surtout pas.
Le phénomène auquel on assiste est historique ; ce n’est rien moins que la création d’un nouveau système nerveux pour  la planète. Au travers de l’usage que la fameuse génération Y fait des textos, de Twitter et de Facebook, ce sont les fondements d’une communication et d’une collaboration nouvelle génération qui se dessinent. Et pour ces nouveaux usagers c’est clair : pas de retour en arrière possible.
Et alors, me direz-vous ?
Et alors, si vous espérez faire de ces personnes vos clients, vos employés et vos citoyens (où ailleurs iriez-vous les chercher ?), vous devez a minima tenir compte de LEURS attentes dans la définition de la prochaine génération des système d’information d’entreprise.
Pour commencer il est urgent d’évaluer les gains de productivité à côté desquels passent les entreprises et les gouvernements qui ne s’alignent  pas avec les modes et canaux de communication de cette nouvelle génération d’usagers. Pensez à quel point  vous êtes un consommateur efficace et combien de choses vous pouvez accomplir un samedi ou un dimanche depuis votre table de cuisine. Vous avez une question ? Tapez-la sur Google ou interrogez votre réseau social. Vous voulez acheter une voiture ? Allez sur le Web et apprenez-en davantage sur les marges du concessionnaire que le vendeur en saura lui-même. Des soucis de santé ? Il existera toujours une communauté de personnes partageant en ligne leur expérience et les leçons qu’elles en ont tirées, outre la quantité d’information disponible sur le Web. Sur une note plus joyeuse : une passion pour la cuisine, le golf, le théâtre, ou les soldats de plomb ? Vous n’êtes qu’à un clic d’une pépinière d’informations et de collaborateurs prêts à vous aider.
Cela vous semble familier ?
Si l’adoption de ce nouveau paradigme ne constitue pas le luxe de demain mais l’impératif d’aujourd’hui,  alors pourquoi sommes-nous aussi longs à appliquer ces pratiques au contexte de l’entreprise ?
Comme l’évoque Geoffrey Moore (l’auteur de Crossing the Chasm), cela tient probablement à notre histoire et à notre conception des applications de gestion.  C’est bien cette perception qu’il faut faire évoluer afin d’ajouter aux  « systèmes transactionnels » (system of records)  des  « systèmes d’engagements» qui répondent aux enjeux des nouveaux consommateurs digitaux.
 
 
 
Le site Cloud Experience :

21 avril 2014

Interview sur le leadership dans la revue "Décideurs"

Entretien avec Gérald Karsenti P-DG, Hewlett-Packard France, dans la rubrique "RH et Top Management". Publié le 17 Avril 2014. 





Décideurs. Quels sont les ingrédients nécessaires au leadership qui ne sont pas assez mis en lumière ?

Gérald Karsenti
Je pense que le leadership est très situationnel. Le contexte dans lequel on évolue peut largement contribuer à faire ressortir les qualités intrinsèques d’un individu, lui donnant le statut de leader. Par exemple, la Seconde Guerre mondiale a sans doute fait de Winston Churchill l’homme qu’il a été. Lorsque l’on analyse le leadership, il faut prendre en compte non seulement des qualités propres mais également l’écosystème dans lequel l’individu évolue. Un leader a un rôle à jouer mais le leadership n’implique pas le pouvoir : tout individu dans l’entreprise peut, par la force et la passion qu’il véhicule, influencer et motiver un grand nombre de personnes. Ce qui m’amène à dire que le leadership doit être déconnecté de la notion de management. Ainsi ce n’est pas la position hiérarchique qui fait le leader mais la façon dont il est perçu par les « followers ». Vous pouvez devenir un leader sans même vous en rendre compte et, a contrario, chercher à devenir un leader toute votre vie sans jamais l’être. Pour résumer, l’équation du leader c’est : un rôle clair et défini, un périmètre d’action – le leader doit avoir les moyens de faire aboutir son plan ou ses idées –, une légitimité, sans doute le point le plus important, et un style – un leader doit bien se connaître et assumer. Je crois beaucoup au fait que le leadership suit l’évolution du monde. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase de changement profond de modèle.


Décideurs. Quelles sont ces qualités nouvelles du leadership que vous voyez émerger ?

G. K. 
Tout d’abord, le leader de demain est quelqu’un qui voit plus loin que le court terme. Un dirigeant est guidé par la valorisation de son entreprise, mais délivrer des chiffres que les marchés attendent, répondre à l’immédiateté peut l’amener à prendre de mauvaises décisions pour le moyen/long terme. Je pense que la première grande qualité d’un leader est de percevoir avant les autres les impulsions et les axes de croissance du marché. D’autre part, un leader met en place les bonnes personnes aux bons postes, et surtout, il n’a pas peur de promouvoir les talents. Il n’est pas dérangé par le fait d’avoir autour de lui des gens brillants et s’enrichit de leurs qualités. Enfin, le leader doit inspirer la confiance et donner envie, il est naturellement optimiste. Je n’en ai jamais rencontré de pessimiste. Il a toujours un plan B si un quelconque élément l’empêchait d’avancer. C’est à ce moment qu’il arrive à entraîner les gens, à porter son projet, sa passion. La vision, l’altruisme et la confiance sont trois ingrédients clés du leader de demain.


Décideurs. Vous évoquez la passion. Comment peut-elle être motrice d’une équipe ?

G. K.
 On a longtemps considéré le leadership comme un acte de communication et il y a là un fond de vérité : le leader charismatique parle bien, de façon claire. Mais cela va bien au-delà. Il est celui qui va s’extraire de cette complexité du monde pour la rendre simple. On a observé par des études empiriques que le leader a deux caractéristiques : il communique toujours de la même façon et toujours à l’opposé des autres. Je m’explique : aborder un sujet c’est définir le pourquoi, le quoi et le comment. Quelqu’un qui n’est pas dans un acte de leadership aura tendance à se concentrer sur les deux dernières questions. Le leader oublie rarement le pourquoi. Par exemple, Meg Whitman chez HP explique clairement pourquoi elle veut transformer l’entreprise. Parce que c’est une entreprise mythique de la Silicon Valley, nous avons ce but ultime de donner à nos clients les meilleures technologies possibles et de leur changer leur mode opératoire. Elle donne du sens, elle entraîne les gens dans son projet.


Décideurs. Un leader peut-il avoir des doutes ?

G. K.
 Je pense qu’il faut faire la différence entre le doute et le questionnement : le leader se questionne constamment, il se fie à ses intuitions, mais il sait où il veut aller. Il écoute mais il ne retiendra pas tout. Il cherche à s’assurer qu’il ne passe pas à côté de quelque chose et qu’il prend la bonne direction. Dans ce monde complexe, on sait un peu sur beaucoup de sujets mais nous ne sommes plus vraiment experts d’un tout. Les leaders que j’ai vu réussir n’ont fondamentalement pas de doutes. Douter c’est inévitablement renvoyer une image négative de soi-même. Un véritable leader ne se laissera pas entraver par ses doutes.  

05 avril 2014

La course du coeur 2014 pour une belle cause !

Chaque année, l'aventure recommence. Mercredi soir dernier, le 2 avril, comme les 6 dernières années, je participais au prologue de cette Course du Coeur dédiée aux dons d'organes.  



Le départ était au Trocadéro à Paris autour du professeur Christian Cabrol que nous avions accueilli du reste avec les capitaines d'équipes sur le site de Boulogne de Hewlett-Packard France il y a quelques semaines. 

La photo Hewlett-Packard France autour de Yannick Noah. 

L'équipe Hewlett-Packard autour de Yannick Noah

Cette année était la 28ième édition. 

16 équipes de 14 coureurs et une équipe de transplantés vont se relayer pour relier Paris à Arcs Bourg St-Maurice (dans les Alpes) du 2 au 6 avril 2014. Ils y sont au moment où j'écris ce billet !!!!  

Un beau parcours pour une belle promesse ! 

Le lien pour découvrir la course du coeur plus avant : La course du coeur

30 mars 2014

Just Happy !

Il y a peu de temps, je tombais sur les statistiques ci-dessous (Source: http://www.100people.org/ statistics_100stats.php) 

If earth was a village of 100 people :
  • 23 are ill-housed (no place to shelter them from wind and rain)! 
  • 15 are undernourished and 21 are overweight; 
  • 1 dies of starvation!
  • 13 have no clean, safe water to drink!
  • 17 are unable to read and write!
  • 22 own or share a computer!
  • 75 are cell phone users !
  • 7 have an university degree !
  • 16 have no toilets !
  • 48 live on less than 2 us$ per day!
  • 51 are urban dwellers!
  • 18 have a car!
  • 25 use " of total energy consumption
Tout ceci porte à réfléchir. Imaginez, 48% de la population mondiale vit avec moins de 2 dollars par jour !


Et pourtant, alors même que la crise économique fait rage, que des difficultés émergent un peu partout dans le monde, en France en premier lieu, un chanteur, Pharrell Williams, dont je n'étais pas particulièrement fan, lance "Happy" un titre pour le moins flambloyant. Il l'est pour de nombreuses raisons. Il s'agit en premier lieu d'une excellente chanson, très entrainante, dynamique, la rythmique est excellente et donne envie de danser. Mais au-delà de cela, un mouvement est né dans le monde entier. 

Dans la foulée de la sortie de ce single, en Novembre 2013 (au passage, il s'agissait au départ de la bande originale du film "Moi, moche et méchant 2"), un long clip vidéo de 24 heures est réalisé et présenté sur le site :   24hoursofhappy.com


Il suffit de regarder ceci pour en prendre plein les yeux et prendre conscience que nous avons tous besoin de bonheur. Cela aurait pu s'appeler "à la recherche du bonheur". En dansant, on oublie tout et si certains peuvent trouver cela stupide, cela ne l'est pas. 

D'autant plus que de nombreux lip dub du clip le plus court ont été tournés dans le monde entier et sont recensés sur le site : wearehappyfrom.com

En regardant ces vidéo, on éprouve un mélange d'émotion et de bonheur. Un bon moment à savourer qui réunit les gens de tous les pays, de la ville d'Angers en France à Kiev, en passant par le Brésil ou l'Afrique du Sud

L'une des vidéos : Vidéo Happy !
Génial !!

16 mars 2014

A-t-on besoin d'un chef ?


Un chef ?

Invité à un diner il y a peu, je me suis retrouvé assis à côté d'un professeur en université et chercheur en sciences sociales. Nous étions une bonne quinzaine et les profils étaient variés. 

... ou pas de chef ? Plutôt une équipe !
A un moment donné de la soirée, la discussion s'est portée sur la nécessité ou pas d'avoir un chef. J'ai tendu l'oreille, le sujet m'intéressait. Certains affirmaient qu'il en fallait un, que nous étions fait pour être dirigés et que sans patron, tout allait habituellement à vau-l'eau.  D'autres au contraire soutenaient qu'il n'en était rien et que le monde d'aujourd'hui n'avait nullement besoin d'organigrammes structurés et de systèmes de management élaborés pour que les choses avancent dans la bonne direction. Le professeur était plutôt du côté de ceux qui voulaient des chefs. 

"Et vous ?" me demanda-t-il, étonné de mon silence. 

J'étais en fait trop occupé à écouter. Il est toujours intéressant d'écouter et il est difficile de ne pas parler. On comprend pourtant mieux les argumentaires. Je ne parle pas des idées mais des logiques qui sont utilisées, c'est-à-dire la façon dont les idées sont articulées entre elles pour former une position, un point de vue. Cela fait longtemps que j'ai compris qu'on pouvait faire "thèse-antithèse" sur presque tout. Sur un sujet donné, on peut avoir mille points de vue. Ce qui compte au final, ce n'est pas tant cela, mais le raisonnement qui est tenu. On peut défendre une position à un instant t et quelques mois après une autre sans que cela soit forcément choquant, tout est question de moment et de contexte. 

"Les recherches en éthologie sur le règne animal transposées à l'homme semblent montrer que nous avons besoin d'un chef, lui dis-je. 
- Vous avez raison.  Au bout du compte, même si nous prétendons vouloir plus de liberté, savoir qu'il y a un pilote dans l'avion nous rassure. Vous ne trouvez pas ?
- Je ne sais pas. En fait, ce n'était pas mon avis, mais le résultat de recherches dont je voulais simplement faire état. 
- Mais alors vous votre avis c'est quoi ? 

Avant la guerre, le top du top c'était de passer le bac philo. On était sur les idées. Une femme ou un homme éduqué était avant toute chose cultivé, lettré et capable de manier la langue avec dextérité. Après la guerre, on est entré dans la phase de reconstruction. L'industrie devait être reconstruite et l'ingénieur a pris les rênes du pouvoir. Très vite sortir de Polytechnique ou des Arts et Métiers était préférable à une agrégation de lettres ou de philo. 

Pendant les trente glorieuses (les années 50, 60 et 70), les organisations étaient structurées, hiérarchiques, centralisées en ce qui concerne l'exercice du pouvoir. Le chef a pris toute sa place. C'est lui qui décide, commande, ordonne, structure, nomme, licencie. C'est le chef omniprésent et responsable. Il y a là un rien de paternalisme. Du reste, des grands noms émergent, des entreprises qui portent le nom de leur fondateur. L'entreprise s'identifie à un homme ou une femme. A ce moment là, il faut un chef. 

Avec l'avénement de l'informatique personnelle, puis des réseaux sociaux, de l'internet, l'information se libère, les organisations deviennent moins formelles, on fonctionne en réseaux, on a plusieurs patrons, un hiérarchique et un ou plusieurs fonctionnels et le pouvoir se décentalise. Les délégations arrivent sur celles et ceux qui sont proches du terrain et qui, mis en pouvoir, peuvent décider, accélérer les processus de décision et gagner en vitesse d'exécution. Le pouvoir central perd en contrôle et c'est pourquoi on invente le principe de la gouvernance. 

La gouvernance est un moyen de substituer aux structures pyramidales habituelles un autre forme de contrôle. 

On est passé d'un modèle dit mécaniste à une approche dite organique. Dans le premier cas, il y a un chef. Dans le second, il y en a plusieurs ou pas, cela dépend de la façon dont on veut définir un chef. 

J'ai terminé ainsi : "Vous voyez le monde a profondément changé en quelques décennies et l'entreprise a dû s'y adapter. Même si la notion de chef ou patron a évolué dans le temps, nous avons toujours besoin de quelqu'un pour prendre les décisions importantes ... les directions. On parle du reste de dirigeant ! Celui qui dirige, qui guide, qui trace la route."

Mais rentré chez moi, j'ai poursuivi mes recherches. J'ai trouvé deux articles intéressants, qui n'embrassent pas le même point de vue, mais qui sont intéressants tous deux. 

Les voici : 



A vous de vous faire une opinion ! Bonne lecture.


 

03 mars 2014

Nos actes ne sont jamais neutres ... tant mieux !



J'aime bien l'idée qu'aucun de nos actes n'est vraiment neutre. Tout ce que nous faisons n'est en effet pas sans incidence sur notre écosystème immédiat. C'est la raison pour laquelle nous devons réfléchir avant toute décision. La plus banale d'entre elles peut entraîner sans qu'on le sache sur l'heure une réaction en chaîne qui au final peut peser plus lourd que prévu.

Chaque action est supposée générer des impacts. Plus ou moins fort. On ne sait jamais vraiment ce qui se passera. Il y a toujours une part d'imprévu dans toutes choses. 

Mais après l'impact, il y a (la ou) les réactions. C'est un mécanisme simple, mais qu'on oublie trop souvent. Il faut s'en souvenir pour ne plus jamais sous-estimer cet acte de management essentiel que constitue la prise de décision

La chaîne est la suivante : Décision - Action - Impact(s) - Réaction (s). C'est se déroule toujours à peu près dans cet ordre-là. 

Il est donc important de bien peser le pour et le contre avant d'agir, de s'assurer que notre décision est en ligne avec nos valeurs et celles de l'entreprise et que tous les paramètres ont été intégrés avec la plus grande transparence possible.

Newton a abordé ses notions "action/réaction" dans ses lois du mouvement, appelées aussi "mécanique classique" ou "mécanique Newtonienne". C'est même la troisième loi énoncée par le physicien en 1687. C'est dans le premier volume de son "Philosophiae Naturalis Principia Mathematica" : tout corps A exerçant une force sur un corps B subit une force d'intensité égale, mais de sens opposé, exercée par le corps B.

Cela me fait également penser à mes enseignements de Shotokan (Karaté). J'étais plus jeune alors, mais chacun sait qu'à chaque mouvement, un coup de poing par exemple, il y a une réaction, l'autre bras, qui va dans le sens inverse pour créer équilibre et puissance d'impact. Tout est là. 

Nous sommes là face à des oppositions de forces. Le leader expérimenté sait jongler avec cela. En pleine négociation, il sait pertinemment que tout ce qu'il fera aura un impact sur le client, son environnement, y compris sur ses concurrents. Et dès qu'on parle d'impact, il y a forcément réaction. 

Celles et ceux qui gagnent savent cela. Au moment où ils décident ils ont déjà joué dans leur tête tous les scénarios possibles et ont des plans B, C, etc. (en backup) si cela devenait nécessaire. Et tout étant devenu si complexe, les plans peuvent rapidement être à plusieurs bandes. On ne peut pas toujours tout maitriser mais on peut au moins éviter de se prendre les pieds dans le tapis quand on a tous les éléments pour juger ou pour éviter de se fourvoyer. 

Et tout cela ne doit pas freiner la prise de décision. Au contraire. Cela nous oblige simplement à prendre les bonnes et ... vite ! 

21 février 2014

Un rêve à construire !

Beaucoup a été dit et écrit au sujet de l'attractivité de la France ces derniers temps. C'est une bonne chose car il se disait beaucoup de choses, avec au final une impression générale plutôt négative sur la France. Ce n'était pas totalement justifié.

En effet, d'un côté, il y a indiscutablement un doute qui s'est développé dans l'esprit de beaucoup d'investisseurs étrangers. Trop de fiscalité, ce principe de possible rétroactivité assez désastreux dans leur esprit, un programme "innovation et startups" trop "léger", un coût du travail trop élevé, un manque de flexibilité, des charges trop hautes (versus certains autres pays européens ou des pays émergents)

De l'autre, cela bouge vite : au-delà du CIR, du CICE et des 34 filières métiers, le gouvernement a annoncé le CII (Crédit Impôt Innovation) pour les PME, le plan French Tech, les SATT, et bien sûr le Pacte de responsabilité.

Cela va dans le bon sens, il faut le dire. Il est trop facile de toujours noircir le tableau. HP France est une entreprise d'ingénieurs, centrée sur l'innovation et les compétences technologiques, services et métiers. Nous connaissons bien l'importance de toutes ces discussions.

Les Etats de la France (voir mon post du 22 Décembre 2013 à ce sujet), suivi de notre rencontre à l'Elysée avec le Président de la République le 4 février 2014 (moi et quatre de mes collègues du Cercle, voir post du 7 février 2014) et enfin la journée consacrée à l'attractivité le 17 Février dernier ont certainement aidé à faire avancer les choses.

Les dirigeants de sociétés à capitaux étrangers se placent par nature dans une posture de "défenseur des intérêts français". Leur rôle, le mien à la tête d'HP France, est de développer l'entreprise qu'ils dirigent en prenant les bonnes options. Leur citoyenneté les amène à toujours mettre en avant le potentiel français et il est important.

Après la phase d'écoute (visite à l'Elysée), le Président le 04 février 2014 et certains ministres rencontrés avant et depuis, une phase d'élaboration de plan (en cours, il faut que cela aille vite et que cela soit détaillé, chiffré et qu'il y ait des leaders chevronnés en charge), une phase de communication (en cours également, le Président lui-même ayant fait des déclarations lors de sa récente visite aux Etats-Unis et après la journée du 17 Février), il faudra des ACTIONS.

C'est là que nous allons être jugés.

Si nous obtenons vite des résultats tangibles, les investisseurs suivront. 
Si nous favorisons l'entrée de talents en France, ils viendront créer sur notre territoire.
Si nous motivons nos talents à rester ici et à créer, ils le feront.
Si nous baissons les charges et donnons à notre système plus de flexibilité, les entreprises embaucheront davantage et nous pourrons créer un cercle vertueux de croissance, une dynamique dont nous avons besoin.
Si nous réduisons les dépenses publiques, nous allons gagner en crédibilité et alléger notre fardeau. 
Si nous mettons en place le plan French Tech de façon efficiente, nous allons redevenir attractifs, séduisants.
Si nous changeons notre image, la France restera ce qu'elle a toujours été ... un pays qui fait rêver. 

Le rêve américain, nous le connaissons "Tout est possible aux Etats-Unis". Construisons le rêve Français ! Car il n'est pas si simple de le formuler aujourd'hui en une phrase. Cela devrait être le cas ! 

En attendant, vous pouvez consulter quelques vidéos sur le sujet : Chaîne TV
Et sur le lien suivant :  Cessons le French bashing !  
Et aussi :  Interview Gérald Karsenti sur RFI le 18 Février 2014

 

07 février 2014

Rencontre avec le Président de la République



Accompagné des présidents des filiales françaises d'Adecco, d'Accenture, d'Ernst & Young, de Siemens et du président-fondateur du Cercle et des Etats de la France, j'ai eu le privilège de rencontrer le président de la république française, François Hollande, le 04 Février 2014 à 15h30.


Voir aussi une vidéo de Nicolas Doze (BFM) au sujet de l'attractivité de la France et du rôle joué par notre Cercle (en fin de "post").

Parmi les très nombreux papiers, en voici deux :


Nous avons pu aborder de nombreux sujets, développés du reste dans la manifeste rédigé à l'issue des Etats de la France, et formuler des suggestions sur les thèmes de l'économie, du social, de la fiscalité, de l'innovation et du management des talents. 

Nous sommes par essence, nous, responsables de sociétés-filiales à capitaux étrangers, les défenseurs de la France et notre démarche est de toujours mettre en avant nos atouts pour inciter nos entreprises à investir sur notre territoire. En premier lieu parce que nous sommes convaincus de nos avantages concurrentiels. 

La France est un pays riche en valeurs et en ressources et au-delà du bien-être d'y vivre, nos écoles, nos universités, notre infrastructure, nos hôpitaux, ... sont indéniablement des points forts pour qui veut s'implanter chez nous et y prospérer. 

Nous avons salué les bienfaits du Crédit Impôt Recherche, la mise en place du Crédit Impôt Innovation (pour les PME), du CICE, des SATT, des 34 plans de filières ou du plan "French Tech" mis en place par Madame la Ministre Fleur Pellerin. Les choses bougent semble-t-il dans le bon sens. Mais il y a urgence à aller vite et à transformer notre pays pour le rendre plus compétitif. Il en va clairement de l'avenir des générations à venir.

Il faut donc agir. La France doit afficher un nouveau visage, sans apparaitre plus longtemps comme un pays manquant de flexibilité. L'idée de faire le marketing de la "Marque France" est du reste excellente. 

Je remarque que lorsque l'on songe aux Etats-Unis sur le sujet de l'innovation et des "start-ups", on pense tout de suite à cette idée ancrée dans nos consciences: "tout est possible aux USA". C'est le rêve américain. Quel est donc le rêve français ? 

Il nous faut notre Sillicon Valley. Là encore, la "high tech" américaine est toujours associée à la Sillicon Valley ! Pourtant, de nombreuses villes américaines innovent et créent des centres technologiques de haut niveau. Mais au final, la Valley magique capte l'attention. Nous devrions faire de même. développer des pôles et des métropoles technologiques est une bonne chose mais il nous faut ... un lieu. Un lieu de référence. Notre Vallée Numérique

Nous devons trouver les moyens de garder nos talents et d'attirer sur notre territoire un plus grand nombre de sièges européens. Nous avons insisté sur ces points. Tout comme, nous devons motiver les talents étrangers à nous rejoindre, particulièrement s'ils ont le projet de démarrer une activité innovante, génératrice d'emplois et de croissance. C'est en France qu'ils doivent songer à le faire en priorité. 

Nous avons plaidé pour une stabilisation de la fiscalité, pour un renoncement définitif à toute notion de rétroactivité (elle est dévastatrice dans l'esprit des investisseurs étrangers), pour une réforme des instances représentatives du personnel (elles sont fondamentales mais c'est beaucoup trop complexe) ou encore de la législation relative aux dirigeants d'entreprise. Enfin, nous pensons qu'il est urgent de baisser les charges patronales au lieu de miser uniquement sur des crédits d'impôts qui ne sont pas faciles à prendre en compte dans les comparaisons multi-pays et qui dans tous les cas apportent de la complexité.

Pour aller vers plus de croissance, il faut favoriser autant que possible les rapprochements entre des entreprises et des centres de recherches (privés, publics ou universitaires) autour d'idées porteuses, comme les nanotechnologies, la photonique ou les technologies numériques (Cloud, management des grands volumes de données, sécurité, etc.). La France est l'une des premières nations en matière de recherche fondamentale mais nous devons transformer ces idées en entreprises.

Il faut enfin accompagner les entreprises qui se créent en France dans le temps pour qu'elles passent vite le cap du démarrage, qu'elles deviennent des ETI et qu'elles ne tardent pas à aller conquérir les marchés internationaux. Là, il faut retrouver le niveau des fonds de développement de 2008 et les attirer de nouveau. Il faut aussi développer le "mentoring" et la formation des chercheurs et des ingénieurs à la création et à la gestion d'une entreprise.

En conclusion, nous avons défendu l'idée d'aller vite autour des nombreuses idées apportées par les membres du Cercle (le Manifeste), tout en constatant une excellente écoute de notre président, une juste compréhension des problèmes qui nous font face et une volonté affichée d'accélérer la transformation de notre pays.


 

04 février 2014

L'attractivité de la France au coeur des débats - Les Echos du 04 Février 2014


Le chef de l'Etat reçoit aujourd'hui une délégation de patrons d'entreprises étrangères installées en France.
 Il présidera le Conseil de l'attractivité le 17 février.
Investissements : François Hollande au chevet du « site France »
Par Pierre-Alain Furbury et Frédéric Schaeffer (Les Echos - 4 Février 2013)



François Hollande s'était rendu en mai 2013 dans l'entreprise Bosch de Rodez, saluant la première entreprise de l'Aveyron et « l'employeur allemand le plus important de France ». - Photo Eric Cabanis/AFP
 
Sa seule prise de parole sera pour présenter, à Paris, le plan Cancer 2014-2019. Mais François Hollande a aujourd'hui un autre rendez-vous important, qu'il a d'ailleurs pris soin d'inscrire à son agenda officiel, pour montrer à la fois qu'il est à la manoeuvre et prend cette affaire très au sérieux. Le président reçoit en milieu d'après-midi, à l'Elysée, une délégation du « Manifeste des entreprises étrangères installées en France ». Une réunion de préparation avant la tenue, le 17 février, du premier Conseil de l'attractivité depuis le début du quinquennat.
Ce Manifeste des entreprises étrangères avait pris la forme d'une tribune publiée le 19 décembre dans « Les Echos ». Cinquante patrons de filiales de grands groupes internationaux y tiraient la sonnette d'alarme, expliquant : « Depuis quelques années, nous avons de plus en plus de mal à convaincre nos maisons mères d'investir et de créer des emplois en France […] Il ne saurait y avoir de rebond sans confiance. » Le texte a fait grand bruit et a participé à la prise de conscience par François Hollande de la nécessité d'intensifier sa main tendue aux patrons en ce début d'année. C'est le 14 janvier, lors de sa conférence de presse, que le chef de l'Etat a reparlé du Conseil de l'attractivité. Cette instance, créée par Jean-Pierre Raffarin en 2003, devait initialement se réunir à la fin du premier semestre 2013, mais la date avait été repoussée à plusieurs reprises, la réflexion n'étant pas assez avancée. « Cela permet aujourd'hui d'intervenir sur la base de premiers résultats », plaide un proche du président. « Nous n'avons ni perdu de temps ni oublié le sujet. Le Cice, la simplification, c'est de l'attractivité », insiste un ministre important.
L'objectif affiché est très ambitieux. « Rendre la France plus désirable », résume-t-on à l'Elysée. L'exécutif promet des mesures pour faciliter l'accueil des investisseurs étrangers (avec un parcours administratif simplifié pour les cadres étrangers et leur famille), renforcer l'attractivité des universités, simplifier les procédures douanières (notamment portuaires) ou encore réorganiser les différents dispositifs de soutien public pour promouvoir la France et ses entreprises à l'étranger.

Implantations en recul

Le gouvernement, qui mise aussi sur son pacte de responsabilité et les Assises de la fiscalité des entreprises, s'est fixé pour objectif d'accroître de 40 % le nombre d'investissements étrangers d'ici à 2017, avec un millier de décisions ciblant annuellement la France. Et d'accueillir chaque année 300 entreprises non encore implantées sur le territoire. « La France a tous les atouts pour réussir, martèle François Hollande. Si vous connaissez des entreprises qui hésitent entre plusieurs pays, dites-leur que c'est en France qu'il faut venir », a-t-il lancé lors de ses voeux aux ambassadeurs étrangers.
Car si le « site France » attire toujours (20.000 sociétés sous contrôle étranger y opèrent), il est en perte de vitesse (lire ci-contre). Après avoir cédé son rang de deuxième terre d'accueil des investissements étrangers en Europe en 2011, la France a décroché des leaders britannique et allemand en 2012, selon le dernier baromètre du cabinet Ernst & Young. Le nombre de projets d'implantations internationales a chuté de 13 % dans l'Hexagone alors qu'il continue de progresser outre-Manche et, surtout, outre-Rhin. Quelque 10.500 créations d'emplois sont associées à ces projets. Un nombre en baisse, cette fois, de 20 %.

02 février 2014

Interview par Guillaume Grallet - Le Point


Gérald Karsenti : "Il faut former les députés, les sénateurs et les ministres au numérique"

Le Point.fr- Publié le 28/01/2014à 06:02

Pour le P-DG de HP en France,l'informatique doit permettre au pays de se réformer pour convaincre davantage d'investisseurs étrangers.

 Par Guillaume Grallet
 
 
ll y a un peu plus d'un mois, Gérald Karsenti, P-DG de HP France, cosignait avec 50 dirigeants d'entreprises étrangères installées dans l'Hexagone un "cri d'alarme" et un appel aux politiques. "Nous faisons partie de cette communauté, celle des sociétés dont les capitaux sont étrangers, mais qui créent de la richesse, ici en France, dont nous nous voulons citoyens. Nous en sommes les supporteurs et les ambassadeurs auprès de nos maisons mères pour que celles-ci fassent le choix d'y investir et d'y créer des emplois. Depuis quelques années, nous avons de plus en plus de mal à les en convaincre, et nombre d'entre elles se sont installées dans une attitude prudente et attentiste vis-à-vis de notre pays, qu'elles ont mis sous observation." Un constat dont on mesure toute l'ampleur lorsqu'on sait que les 20 000 entreprises dont le siège se situe hors de France emploient 13% de la population salariée et assurent 29% de la recherche et développement des entreprises oeuvrant dans le pays. Où en est-on aujourd'hui ? État des lieux avec Gérald Karsenti.
Pour lire l'interview, voir le lien ci-dessous :

 

26 janvier 2014

Pour rester encore avec Nelson

Etudiant, je lisais beaucoup de poèmes. Arthur Rimbaud était mon préféré. Quand on a lu Rimbaud, il est difficile de trouver du génie à un autre ... 

Et pourtant, comme vous sans doute, il est ci et là des poèmes qui marquent et qui nous laissent une trace indélébile. 

Le poète anglais
William Ernest Henley
"Invictus" du poète anglais William Ernest Henley (1849-1903) fait partie de ces chef-d'oeuvres qu'on aurait voulu écrire soi-même. Des mots qui, assemblés, forme un message d'une portée infinie ... pour toujours. 

Une image dans la mémoire de tous :
Nelson Mandela serrant la main du capitaine des
Boks, 
Francois Pienaar, après la victoire en finale de la
coupe du monde de
Rugby de 1995 face aux Blacks.
J'aime aussi le Rugby, plus que tout autre sport. Et tout le monde se souvient sans doute du film (portant le même nom que ce poème) de Clint Eastwood avec Morgan Freeman et Matt Damon et le rôle que joua Nelson Mandela dans la victoire des Springboks sur les Blacks ... un coup de pied à l'Apartheid ! Il y avait là un message d'une force telle qui est inconcevable de penser à la maitriser. 

Ce poème que je vous livre ci-dessous en français m'a été rappelé par un membre de mon réseau, Anil Adiceam, que je salue avec chaleur au passage.

Il y a de beaux moments dans l'histoire des Hommes. 

Le voici donc ... savourez !

 

Invictus (au départ le poème n'a pas de titre)

Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les Dieux qui me donnent
Une âme, à la fois noble et fière.

Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout bien que blessé.

En ce lieu d'opprobres et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres
Les années s'annoncent sombres
Mais je ne connaîtrai pas la peur.

Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.

Hors de la nuit qui me recouvre,
Noire comme un puits d'un pôle à l'autre,
Je remercie les dieux, quoi qu'ils puissent être
Pour mon âme indomptable.

Tombé dans l'étreinte des circonstances
Je n'ai pas gémi ni pleuré à voix haute.
Sous les coups de la fortune
Ma tête est ensanglantée, mais redressée.

Au-delà de ce monde de colère et de pleurs
Ne plane que l'Horreur de l'ombre.
Et pourtant la menace du temps
Me trouve et me trouvera, sans peur.

Peu importe l'étroitesse de la porte,
Le nombre des punitions sur le parchemin,
Je suis le maître de mon destin :
Je suis le capitaine de mon âme.

Depuis l'obscurité qui m'envahit,
Noire comme le royaume de l'enfer,
Je remercie les dieux quels qu'ils soient
Pour mon âme indomptable.

Dans l'étreinte féroce des circonstances,
Je n'ai ni bronché ni pleuré
Sous les coups de l'adversité.
Mon esprit est ensanglanté mais inflexible.

Au-delà de ce monde de colère et de larmes,
Ne se profile que l'horreur de la nuit.
Et pourtant face à la grande menace
Je me trouve et je reste sans peur.

Peu importe combien le voyage sera dur,
Et combien la liste des châtiments sera lourde,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

19 janvier 2014

Un Grand Homme


J'aime bien cette photo. Elle dit beaucoup de cet homme.

Imaginez que vous ne le connaissez pas, que penseriez-vous ? 

Un homme sympathique, le sourire est sincère, puissant, la bonté émane de l'expression même de son visage. La main appuyée sur sa joue donne la touche finale. On est dans la simplicité, dans la sincérité d'un instant. C'est à la fois brut et authentique. Il nous touche. Il suscite en nous de nombreuses émotions, sans parler. Avec lui, nous revenons en arrière. Des visions s'enchainent comme le furent des femmes et des hommes, harnachés en fond de cale, des images de douleur, de violence, d'injustice défilent dans notre esprit et on se dit "je veux suivre cet homme et chasser tous ces mauvais clichés", pas parce que l'on pense que le monde puisse devenir merveilleux du jour au lendemain, nous savons que c'est impossible, mais parce que nous ne devons plus accepter l'inacceptable. C'est déjà fondamental. C'est dans la lignée du "Indignez-vous !" de Stéphane Hessel

C'est aussi une leçon. Beaucoup a été dit sur Nelson Mandela. Que peut-on ajouter ? 

Imaginez cet homme qui passe le tiers de sa vie en prison, qui aurait le droit d'en vouloir au monde entier, et qui au final cherchera toute sa vie à réunir les hommes, blancs, noirs, de toutes confessions, de toutes origines. Pas de haine. Pas de rejet. 

Un homme juste animé par une conviction, celle que la cause défendue vaut davantage que sa rancoeur, davantage que le combat individuel, davantage que sa vie même. 

A ce stade, peu de femmes ou d'hommes peuvent agir ainsi. Il faut du recul sur tout. Beaucoup de force. Il faut savoir encaisser les privations, les humiliations, les mots durs et blessants, les manques, les vides émotionnels, l'absence des êtres chers. Une violence inouïe qui dépasse l'entendement humain. 

On croit comprendre son message, la portée de son action, mais il n'en est rien. On peut analyser ce que l'on voit. On peut juger le bilan provisoire. Mais l'impact réel est ailleurs. Il sera visible dans 20 ou 30 ans. Si la Théorie des Grands Hommes a un sens, c'est un autre débat, il en est l'incarnation même.

Nous savons aujourd'hui, mieux qu'à son époque, l'impulsion donnée par Marin Luther King à l'évolution de l'Amérique, à ce que les Etats-Unis sont aujourd'hui. Sans lui, il n'y aurait sans doute jamais eu un président de couleur à la tête de cette grande nation, du moins pas aussi vite. 

Ce que Nelson Mandela a fait, dit ou écrit ne pourra être compris que plus tard. Lorsque nous aurons la maturité de le lire avec discernement. Nos enfants et leurs descendances feront cela. Et nous verrons alors qu'il aura apporté au monde une contribution plus forte que nous ne pouvons l'imaginer aujourd'hui.

En attendant, nous avons pris une leçon d'humilité. 

12 janvier 2014

Le prix du leadership 2013

Comme je l'avais annoncé il y a un mois environ, j'ai eu le privilège d'être nominé au prix du leadership pour l'année 2013

La victoire est revenue à Guillaume Pépy, président de la SNCF, qui mérite très largement son prix. 

J'ai pu le féliciter le soir même de sa remise de prix puisqu'il m'a demandé de le rejoindre sur scène dans les locaux de TF1/LCI





Communiqué de presse – 17 décembre 2013

GUILLAUME PEPY ET MICKAEL OHANA LAUREATS DU 1ER PRIX DU LEADERSHIP

A l’occasion de cette 1ère édition du Prix du Leadership, organisé par Le Cercle du Leadership en partenariat avec TF1, LCI et le magazine Management, le jury, formé de dirigeants d’entreprises et de journalistes, a décerné les prix suivants :

Guillaume Pepy, Président de la SNCF, a reçu le prix du leadership de l’année 2013.

Mickaël Ohana, Président de CrossKnowledge, a remporté le prix « coup de cœur », distinction dont l’objectif est d’encourager une personnalité d’avenir au parcours prometteur.

Les nominés pour le Prix du leadership étaient :

  • Alexandre de Juniac, PDG d’Air France/KLM
  • Gerald Karsenti, PDG de  HP France
  • Guillaume Pepy, Président de la SNCF
  • Dominique Reiniche, Chairman Europe de Coca-Cola
  • Hubert Sagnières, PDG du groupe Essilor

Les nominés du Prix « coup de cœur » du leadership étaient :

  • Delphine Ernotte-Cunci, Directrice Générale d’Orange France
  • Jean-Marc Gaucher, Président de Repetto
  • Jean-Guy Le Floc’h, PDG d’Armor Lux
  • Mickaël Ohana, Président de CrossKnowledge
  • Aline Sylla Walbaum, Directrice Générale de Christie’s France

Le Cercle du leadership a pour vocation de réunir des dirigeants de grandes entreprises désireux de promouvoir une vision et des actions innovantes en matière de management et de leadership. Il  fonde son fonctionnement sur la force des idées, l’esprit de générosité et l’intelligence collective entre ses partenaires et ses adhérents. Il est indépendant de toute obédience de quelque nature qu’elle soit et est heureux de réunir en son sein une diversité de pensées et d’opinions qui font sa force.

LES PME-PMI, un axe de croissance fantastique pour la France

J'ai toujours pensé que les PME-PMI constituaient pour la France un atout majeur en termes de croissance, de dynamisme et de vivier pour la création d'emplois. Le comité de direction de l'entreprise que j'ai la chance de diriger, HP France, a décidé de me suivre dans ma volonté d'investir ce segment de marché. 

Interview Le Parisien, 14 Octobre 2013

Je voulais partager avec vous certaines de mes convictions sur le sujet. J'ai débuté ma carrière en région, à Nantes plus exactement, et j'ai vite compris que les décisions ne sont pas toutes centralisées sur Paris. Nous disposons un peu partout en France d'atouts indiscutables. Chaque "province" est un pays à lui seul, avec ses savoir-faire, ses industries, son économie propre, ses écoles, ses universités, ses talents. A nous d'en tirer partie. 

Nous avons également lancé une initiative "d'incubation" visant à aider les "start-ups". Notre but est de leur apporter un soutien continu, dans le temps, car nombreuses sont celles qui fléchissent, voire disparaissent après 2 ou 3 ans. Or le renouveau français passe aussi par là. A suivre ... 

Ci-dessous l'interview du quotidien Le Parisien en vous en souhaitant une bonne lecture, l'idéal étant de l'imprimer